2468

        pape François
           (Homélie du 18 mai 2020, à l'occasion du centenaire de la naissance de saint Jean Paul II)
« Le Seigneur aime son peuple (Ps 149,4), avons-nous chanté, c’était le refrain du chant entre les lectures. Et aussi une vérité que répétait le peuple d’Israël, qu’il aimait répéter : « Le Seigneur aime son peuple ». Et dans les moments durs, toujours « le Seigneur aime » ; il faut attendre de voir comment se manifestera cet amour. Quand le Seigneur, en raison de cet amour, envoyait un prophète, un homme de Dieu, la réaction du peuple était : « Le Seigneur a visité son peuple » (cf. Ez 4,31), parce qu’il l’aime, il l’a visité. Et la foule qui suivait Jésus disait la même chose en voyant ce que faisait Jésus : « Le Seigneur a visité son peuple » (cf. Lc 7,16).

Et aujourd’hui, ici, nous pouvons dire : il y a cent ans, le Seigneur a visité son peuple. Il a envoyé un homme, il l’a préparé pour le faire évêque et guider l’Église. En faisant mémoire de saint Jean-Paul II, reprenons cela : « Le Seigneur aime son peuple », « le Seigneur a visité son peuple » ; il a envoyé un pasteur.

Et quelles sont, disons, les « traces » du bon pasteur que nous pouvons trouver chez saint Jean-Paul II ? Beaucoup ! Mais disons-en seulement trois. Puisqu’on dit que les jésuites disent toujours les choses en trois points, énumérons-en trois : la prière, la proximité à l’égard du peuple et l’amour de la justice.


Saint Jean-Paul II était un homme de Dieu parce qu’il priait, et il priait beaucoup. Mais comment est-il possible qu’un homme qui a tant à faire, tant de travail pour guider l’Église…, ait tant de temps de prière ? Il savait bien que la première tâche d’un évêque est de prier. Et cela, ce n’est pas Vatican II qui l’a dit, c’est saint Pierre, lorsqu’il a faits les diacres ; ils disaient : « Et à nous, les évêques, la prière et l’annonce de la Parole » (cf. Ac 6,4). La première tâche d’un évêque est de prier et il le savait, il le faisait. Le modèle d’un évêque qui prie, la première tâche. Et il nous a enseigné que, quand un évêque fait son examen de conscience le soir, il doit se demander : combien d’heures ai-je prié aujourd’hui ? Il était un homme de prière.

Deuxième point, un homme de proximité. Ce n’était pas un homme détaché du peuple, au contraire, il allait trouver le peuple ; et il a fait le tour du monde, en trouvant son peuple, en cherchant son peuple, en se faisant proche. Et la proximité est l’un des traits de Dieu avec son peuple. Souvenons-nous que le Seigneur dit au peuple d’Israël : « Regarde, quel est le peuple dont les dieux soient aussi proches que moi à ton égard ? » (cf. Dt 4,7). Une proximité de Dieu avec son peuple, qui se fait ensuite encore plus proche en Jésus, plus forte en Jésus. Un pasteur est proche de son peuple ; En revanche, s’il ne l’est pas, il n’est pas pasteur, c’est un chef, c’est un administrateur, peut-être bon, mais ce n’est pas un pasteur. La proximité à l’égard du peuple. Et saint Jean-Paul II nous a donné l’exemple de cette proximité : proche des grands et des petits, de ceux qui sont proches et de ceux qui sont loins, toujours proche, il se faisait proche.

Troisième point, l’amour de la justice. Mais la justice entière ! Un homme qui voulait la justice, la justice sociale, la justice des peuples, la justice qui chasse les guerres. Mais la justice entière ! C’est pourquoi saint Jean-Paul II était l’homme de la miséricorde, parce que justice et miséricorde vont ensemble, on ne peut pas les distinguer [dans le sens de séparer], elles vont ensemble : la justice est la justice, la miséricorde est la miséricorde, mais on ne trouve pas l’une sans l’autre. Et en parlant de l’homme de la justice et de la miséricorde, pensons à tout ce qu’a fait saint Jean-Paul II pour que les gens comprennent la miséricorde de Dieu. Pensons à la façon dont il a développé la dévotion à sainte Faustine [Kowalska] dont la mémoire liturgique, à partir d’aujourd’hui, sera pour toute l’Église. Il avait senti que la justice de Dieu avait ce visage de miséricorde, cette attitude de miséricorde. Et c’est un don de Dieu qu’il nous a laissé : la justice-miséricorde et la miséricorde juste.

Prions-le aujourd’hui, qu’il nous donne à tous, surtout aux pasteurs de l’Église, mais à tous, la grâce de la prière, la grâce de la proximité et la grâce de la justice-miséricorde, miséricorde-justice.
Messe du 18 Mai 2020, Tombeau de Jean-Paul II - en la Basilique saint Pierre - Rome

2467

        Ste Teresa de Calcutta
           (du livre "La prière, fraîcheur d'une Source")
« S'il est une chose que Jésus me demande, c'est de m'appuyer sur Lui, de me confier en Lui seul, de m'abandonner à Lui sans réserve... Nous ne devons pas essayer de contrôler les actions de Dieu. Nous ne devons pas compter des étapes du voyage qu'il veut nous faire entreprendre. Même si je me sens comme un bateau à la dérive, à moi de me donner entièrement à Lui.
Si quelque chose te paraît difficile, souviens-toi que nous ne sommes pas appelés à réussir, mais à être fidèles.
La fidélité est importante, même dans les petites choses, non pas pour la chose elle-même, ce qui serait le souci d'un esprit mesquin, mais pour la grande chose qu'est la Volonté de Dieu. Saint Augustin a dit : « Les petites choses restent petites, mais être fidèle dans les petites choses est une grande chose. Notre Seigneur n'est-il pas le même dans un pauvre visiteur que dans un grand ? » (cf Mt 25, 40 : « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait »). Amen. » 


2466

        Saint Jean Paul II
           (1997- le pape évoquant "la petite voix" de sainte Thérèse de Lisieux)
"La « petite voie », (de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus), chemin de confiance et de la remise totale de soi-même à la grâce du Seigneur, n’est pas une voie à banaliser, comme si elle était moins exigeante. Elle est en réalité exigeante, comme l’est toujours l’ Évangile.
Mais, c’est une voie où l’on est pénétré du sens de l’abandon confiant à la miséricorde divine, qui rend léger même l’engagement spirituel le plus rigoureux…" (Jean-Paul II, 1997)
Dans toutes les situations et tous les actes de sa vie, Thérèse va « appliquer » cette petite voie : Dieu lui demande ceci, elle sent qu’elle en est incapable, donc Il le fera en elle. Un exemple : aimer toutes ses sœurs comme Jésus les aime lui est impossible. Alors s’unissant à Lui, c’est Lui qui les aimera en Thérèse. « Oui, je le sens lorsque je suis charitable, c’est Jésus seul qui agit en moi ; plus je suis unie à Lui, plus aussi j’aime toutes mes soeurs. » (Manuscrit C, 13 r°)

Voilà un chemin de sainteté qui s’ouvre pour tous, les petits, les pauvres, les blessés : accepter le réel de sa faiblesse et s’offrir à Dieu tel qu’on est pour qu’Il agisse en nous.

Photo : le pape Jean-Paul II le 2 juin 1980, dans la cellule qu’occupa sainte Thérèse de L’Enfant Jésus au Carmel de Lisieux. Il la nomma en 1997 Docteur de l'Eglise, et la donnait en cette même année comme modèle aux jeunes du monde entier. A sa mort, il demanda à être enterré avec deux parchemins où était écrits les noms de ses deux plus grandes amies célestes : un pour Marie et un pour Thérèse.

2465

        Wilfrid Stinissen o.c.d (1917-2013)
           (Dieu au fil des jours, Toulouse, Ed Carmel, 2016)
« Certains, désireux de recevoir l’Esprit Saint, prient expressément à cette intention. Ils participent peut-être à des réunions de prière, mais ils ne ressentent rien. Ils se plaignent alors de voir échouer toutes leurs tentatives et de ne rien obtenir de l’Esprit Saint...
À se plaindre ainsi, ils prouvent qu’en fait, ils ne désirent pas l’Esprit, mais une expérience « sensible » de Lui. Or, l’Esprit ne dépend pas de ce que nous ressentons […]
Plus tu t’établis dans une foi profonde et solide en ses promesses, plus tu fais « l’expérience » de Dieu. Mais cette expérience est plus profonde que sensible : Au lieu d’éprouver de temps à autre quelques sentiments fugaces de joie, tu entres dans la joie de Dieu, permanente et éternelle »  

2464

        Bx Charles de Foucauld (1858-1916)
           (Lettre du 3 mai 1912 à Joseph Hours)
«La charité qui est le fond de la religion oblige tout chrétien à aimer le prochain, c’est à dire tout humain, comme soi-même. Tout chrétien doit donc être apôtre : ce n’est pas un conseil, c'est un commandement, le commandement de la charité.
Les laïcs doivent être apôtres envers tous ceux qu'ils peuvent atteindre : leurs proches et leurs amis d'abord, mais non eux seuls ; la charité n'a rien d'étroit, elle embrasse tous ceux qu'embrasse le cœur de Jésus... Par quels moyens ? ... avec tous ceux avec qui ils sont en rapport, sans exception, par la bonté, la tendresse, l'affection fraternelle, l'exemple de la vertu, ... avec certains sans leur dire jamais un mot de Dieu ou de la religion, patientant comme Dieu patiente, étant bon comme Dieu est bon, étant un tendre frère et priant ; avec d'autres en parlant dans la mesure qu'ils peuvent porter... surtout voir en tout humain un frère... voir en tout humain un enfant de Dieu."

2463

        Prière pour les chrétiens et pour le monde
           (Prières pour la Journée Mondiale des Chrétiens d'Orient - 17 mai 2020)
« Notre Père tout puissant, nous Te prions par l’intercession de Jésus-
Christ, de nous combler de Ton amour, et de nous délivrer de toute
offense. Que le Saint-Esprit nous guide pour vivre l’amour, la sincérité et
le sacrifice, avec modestie et sans hypocrisie.
O Père, nous croyons que Tu permets de nous soumettre aux épreuves,
et que tout est au service du bien de ceux qui T’aiment. Délivre-nous de
la peur, de l’inquiétude et de la tristesse, donne-nous la foi, le courage et
la sagesse face aux difficultés.
Dieu, notre Père miséricordieux, Tu es notre Créateur, et notre refuge.
Nous prions pour tous les fidèles dans le monde. Délivre-nous des
guerres et des épidémies, protège la Terre, guéris ceux qui souffrent de
cette pandémie, nous Te prions,et nous nous remettons à toi Seigneur.
O Seigneur Jésus-Christ, Dieu de la miséricorde et source du Bien, aie
pitié de nous, brise les chaînes du péché, et guide nos pas vers ton
Amour pour nous ressourcer, et devenir les disciples de l’Évangile. Bénis-
nous Seigneur pour pouvoir mener une vie spirituelle et terrestre selon
Ton enseignement. Protège nous du désespoir, et donne-nous
l’espérance et le courage pour reconnaître Ton chemin au milieu des
ténèbres et des douleurs.
Seigneur, nous Te demandons par l’intercession de la Sainte Vierge
Marie, de protéger Ton peuple et tous les chrétiens d’Orient, comme nous
te prions pour sauvegarder nos pays du Proche-Orient, berceau du
christianisme et des civilisations. Protège notre deuxième pays, la
France, pour qu’il reste toujours un pays de liberté, d’égalité et de
fraternité.
Seigneur, aie pitié de nos défunts, qu’ils reposent en paix auprès de Toi,
et que toute épreuve et difficulté soit le chemin qui nous mène vers Toi.
Seigneur, bénis-nous, bénis ton peuple.
Gloire à Toi Seigneur, maintenant et pour les siècles des siècles,
Amen.

O très sainte Mère de Dieu
Sous votre protection, O très sainte Mère de Dieu,
les chrétiens des Églises d’Orient ont toujours trouvé refuge.
Rassemblez les Chrétiens d’Orient et d’Occident dans l’amour de votre fils
afin que l’unité des Églises ressemble à celle de la Trinité Sainte
du Père et du Fils et du Saint Esprit.
Donnez-leur le courage dans les épreuves,
la patience dans la persécution,
l’espérance dans les conflits.
O Vous, vraie fille d’Abraham,
faites que les fidèles des trois religions, juive, chrétienne et musulmane,
se traitent fraternellement en fils et filles du même Père.
Qu’ils recherchent la paix en cette terre où parut le Prince de la Paix.
Dans la fidélité à l’Église et à sa mission,
inspirez aux frères d’Occident la gratitude envers leurs frères d’Orient
et à tous la charité qui fait vivre et croire au salut que le Père offre à tous les hommes.
O Vierge, comblée de grâce et de bénédiction, intercédez pour nous.
Amen !

2462

        Sainte Faustine
           (CONVERSATION DU DIEU DE MISÉRICORDE AVEC L'ÂME DESESPÉRÉE)
Dans son Petit Journal (§ 1486), sainte Faustine, inspirée par l'Esprit de Dieu, retranscrit le dialogue du Seigneur Jésus avec l'âme désespérée. Que ces paroles ravivent notre confiance et notre foi en Dieu.
– Jésus : « Âme plongée dans les ténèbres, ne désespère pas, tout n'est pas encore perdu, entre en conversation avec ton Dieu qui est amour et miséricorde même. » – Mais malheureusement, l'âme demeure sourde à l'appel de Dieu et se plonge dans des ténèbres plus grandes encore.
– Jésus l'appelle à nouveau : Âme, entends la voix de ton Père miséricordieux.
Une réponse s'éveille en l'âme : « Il n'y a plus pour moi de miséricorde. » Et elle tombe dans des ténèbres encore plus grandes, dans une sorte de désespoir qui lui donne comme un avant-goût de l'enfer et la rend complètement incapable de se rapprocher de Dieu.
Pour la troisième fois, Jésus s'adresse à l'âme, mais l'âme est sourde et aveugle et elle commence à s'affermir dans l'endurcissement et le désespoir. Alors des entrailles de la Miséricorde Divine un dernier effort est tenté et sans aucune coopération de l'âme, Dieu lui donne sa dernière grâce. Si elle la dédaigne, Dieu la laisse alors dans l'état où elle-même veut être pour les siècles. Cette grâce provient du Cœur miséricordieux de Jésus, et touche l'âme de sa lumière et l'âme commence à comprendre l'effort de Dieu, mais se tourner vers Dieu dépend d'elle. Elle sait que cette grâce est la dernière pour elle, et si elle montre le moindre frémissement de bonne volonté – aussi petit qu'il soit – la Miséricorde Divine accomplira le reste.
– Jésus : C'est ici qu'agit la toute-puissance de ma Miséricorde, heureuse l'âme qui profite de cette grâce. Quelle immense joie emplit mon Cœur lorsque tu reviens vers Moi. Je te vois très faible, c'est pourquoi Je te prends dans mes bras et Je te porte à la maison de mon Père.
– L'âme, comme éveillée : Est-il possible qu'il y ait encore de la miséricorde pour moi ? – demande-t-elle pleine d'effroi.
– Jésus : C'est justement toi, mon enfant, qui as un droit exclusif à ma Miséricorde. Permets à ma Miséricorde d'agir en toi, dans ta pauvre âme ; permets aux rayons de la grâce d'entrer dans ton âme, ils apportent avec eux la lumière, la chaleur et la vie.
– L'âme : Pourtant la crainte m'envahit au seul souvenir de mes péchés et cette terrible frayeur me pousse à douter de Ta bonté.
– Jésus : Âme, sache bien que tous tes péchés ne M'ont pas blessé aussi douloureusement le Cœur que ta méfiance actuelle ; comment après tant d'efforts de mon amour et de ma miséricorde peux-tu demeurer incrédule devant ma bonté.
– L'âme: Ô Seigneur, sauve-moi Toi-même, car je péris, sois pour moi le Sauveur. Ô Seigneur, je ne suis pas en état d'exprimer le reste, mon pauvre cœur est déchiré, mais Toi, Seigneur...
Jésus ne laissa pas l'âme terminer ces mots, mais l'enleva de terre, de cet abîme de misère et en un moment la conduisit en la demeure de Son propre Cœur où tous ses péchés disparurent en un clin d’œil, le feu de l'amour les détruisit.
– Jésus: Voici, âme, tous les trésors de mon cœur, viens puiser tout ce dont tu as besoin.
– L'âme : Ô Seigneur, je me sens inondée de Ta grâce, je sens une nouvelle vie qui est entrée en moi, et par-dessus tout, je sens Ton amour en mon cœur, cela me suffit. Ô Seigneur, durant toute l'éternité, je glorifierai la toute-puissance de Ta miséricorde ; enhardie par Ta bonté, je vais Te dire toute la douleur de mon cœur.
– Jésus : Dis tout, mon enfant, sans aucune restriction, car c'est un Cœur aimant qui t'écoute, le Cœur du meilleur ami.
– Ô Seigneur, je vois maintenant toute mon ingratitude et Ta bonté. Tu me poursuivais de Ta grâce et moi je rendais inutiles tous Tes efforts, je vois que j'aurais mérité le fond même de l'enfer pour avoir gaspillé Tes grâces.
Jésus interrompt les paroles de l'âme – et dit : Ne t'enfonce pas dans ta misère, tu es trop faible pour parler. Regarde plutôt mon Cœur plein de bonté et prends à cœur mes sentiments, et efforce-toi au calme et à l'humilité. Sois miséricordieuse envers les autres, tout comme Je le suis envers toi, et lorsque tu sentiras que tes forces faiblissent, viens à la source de la Miséricorde et fortifie ton âme, ainsi tu ne faibliras pas en chemin.
– L'âme : Je comprends maintenant Ta Miséricorde qui me couvre comme un nuage lumineux et me conduit à la maison de mon Père, me protégeant du terrible enfer que j'ai mérité non pas une, mais mille fois. Ô Seigneur, je n'aurai pas assez de l'éternité pour glorifier dignement Ton insondable miséricorde, Ta pitié envers moi.


2461

        pape François
           (Homélie du 13 mai 2020 - Mercredi de la 5ème semaine du Temps Pascal - A- Jn 15, 1-8
"Cela nous fera du bien de penser, de réfléchir à cela : demeurer en Jésus, et Jésus demeure en nous. Demeurer en Jésus pour avoir la sève, la force, pour avoir la justification, la gratuité, pour avoir la fécondité. Et lui, il demeure en nous pour nous donner la force de [porter] du fruit (cf. Jn 5,15), pour nous donner la force du témoignage par lequel l’Église grandit. 
Et je me pose une question : quelle est la relation entre Jésus qui demeure en moi et moi qui demeure en lui ? Est-ce une relation d’intimité, une relation mystique, une relation sans paroles ? « Ah Père, mais cela, c’est pour les mystiques ! ». Non, c’est pour nous tous ! Avec des petites pensées : « Seigneur, je sais que tu es là [en moi] : donne-moi la force et je ferai ce que tu me diras ». Ce dialogue d’intimité avec le Seigneur. Le Seigneur est présent, le Seigneur est présent en nous, le Père est présent en nous, l’Esprit est présent en nous ; ils demeurent en nous. Mais je dois demeurer en eux… 
Que le Seigneur nous aide à comprendre, à sentir cette mystique du « demeurer » sur lequel Jésus insiste beaucoup, beaucoup, beaucoup. Bien souvent, quand nous parlons de la vigne et des sarments, nous nous arrêtons à l’image, au métier de l’agriculteur, du Père : sur le fait qu’il émonde ce [le sarment] qui porte du fruit, et qu’il coupe et jette ce qui n’en porte pas (cf. Jn 15, 1-2). C’est vrai, c’est ce qu’il fait, mais ce n’est pas tout, non. Il y a autre chose. Ceci, c’est l’aide : les épreuves, les difficultés de la vie, et également les corrections que nous fait le Seigneur. Mais ne nous arrêtons pas là. Entre la vigne et les sarments, il y a ce « demeurer » intime. Les sarments, nous, nous avons besoin de la sève et la sève a besoin des fruits, du témoignage."

2460

        père Roger Hébert
           (Homélie du 13 mai 2020 - Mercredi de la 5ème semaine du Temps Pascal - A) 
"De cette belle allégorie de la vigne, j’aimerais retenir 3 mots (...) Les 3 mots ce sont : davantage, rien et beaucoup. 
DAVANTAGE. « Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte DAVANTAGE. » Cet émondage, cette taille, c’est sûrement ce que nous sommes en train de vivre. Que les sarments secs soient coupés, ça n’étonne personne, ils n’ont plus rien à faire sur la vigne. Mais un béotien sera étonné de voir que même les sarments qui produisent vont subir cette taille. Je dis subir parce que, dans la taille, il y a forcément un côté pas agréable du tout, le sécateur fait mal là où il passe ! Oui, ceux qui n’y connaissent rien peuvent être étonnés qu’on ne laisse pas tranquille les sarments qui portent du fruit. Mais les initiés savent que c’est nécessaire si on veut qu’ils continuent à porter du fruit et même pour qu’ils puissent en porter DAVANTAGE. Dieu n’est pas un béotien ! Il s’y connait et il ne veut pas se contenter du bien ou pire du moyen, ce qu’il aime c’est le « DAVANTAGE. » Dieu a toujours de l’ambition pour nous, il refuse que nous nous contentions du bien que nous sommes capables de faire, il veut DAVANTAGE. Il ne nous gardera jamais dans l’autosatisfaction : que tout le monde fasse ce que je fais et ça sera déjà pas mal ! Non, Dieu veut DAVANTAGE, alors laisse-toi faire, laisse-le faire en toi ce qui est nécessaire, même si c’est douloureux, pour que ce DAVANTAGE soit possible. 
RIEN. « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez RIEN faire. » Jésus ne fait pas dans la demi-mesure ! Il ne nous dit pas que, en dehors de lui, on ne réussira pas grand-chose, qu’on va s’en voir … Non, « en dehors de moi, vous ne pouvez RIEN faire. » RIEN, c’est assez clair et RIEN, malgré ce qu’en dit Raymond Devos, c’est moins que pas beaucoup ! Du coup, c’est une invitation pour nous à demander au St Esprit de nous éclairer pour que nous puissions être lucides, voir clairement tous les moments où nous nous mettons « en dehors » de Jésus, où nous coupons les liens, où nous ne cherchons plus sa présence, où nous n’en faisons qu’à notre tête … à chacun de nous de nous questionner et de prendre les décisions qui s’imposent parce que ceux qui ne font RIEN finissent par fatiguer le cep en lui pompant son énergie juste pour eux, juste pour se tenir dans une existence confortable, sans porter, comme une hantise, cette préoccupation de porter DAVANTAGE de fruits. 
BEAUCOUP. « Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez BEAUCOUP de fruits. » Evidemment, c’est clair, mais Jésus tient à le préciser clairement, si on cherche à porter BEAUCOUP de fruits à en porter toujours DAVANTAGE, ce n’est pas pour notre gloire personnelle ! Si nous acceptons de nous laisser émonder, si nous acceptons cette souffrance, si nous acceptons des sacrifices, ce n’est pas dans le secret espoir de mieux tirer notre épingle du jeu que les autres. C’est une tentation toujours réelle et c’est une tentation personnelle et communautaire. Je me rappelle que lorsqu’il avait organisé le grand congrès missionnaire Paris-Toussaint 2004. Le cardinal Lustiger avait convoqué les communautés nouvelles pour leur dire qu’il voulait s’appuyer sur elles mais qu’il y a une chose qu’il ne supporterait pas et il avait l’art des formules : c’est que chaque communauté vienne à ce congrès avec le désir caché de faire danser son ours devant les autres pour mieux les épater ! C’est pour la gloire du Père qu’on cherche à porter du fruit à en porter BEAUCOUP et même DAVANTAGE. Toutes les communautés nouvelles, ou presque toutes, passent par un émondage douloureux, parce qu’il y avait sûrement à purifier de ce côté-là. Mais nous le savons, nous en avons la certitude, si nous acceptons cet émondage, alors nous porterons beaucoup de fruits et même DAVANTAGE et ça sera vraiment pour la Gloire de Dieu."

2459

        pape François 
           (Exhortation Apostolique Evangelii Gaudium du 24 novembre 2013 - #266 )
266. Cette conviction, toutefois, est soutenue par l’expérience personnelle, constamment renouvelée, de goûter son amitié et son message. On ne peut persévérer dans une évangélisation fervente, si on n’est pas convaincu, en vertu de sa propre expérience, qu’avoir connu Jésus n’est pas la même chose que de ne pas le connaître, que marcher avec lui n’est pas la même chose que marcher à tâtons, que pouvoir l’écouter ou ignorer sa Parole n’est pas la même chose, que pouvoir le contempler, l’adorer, se reposer en lui, ou ne pas pouvoir le faire n’est pas la même chose. Essayer de construire le monde avec son Évangile n’est pas la même chose que de le faire seulement par sa propre raison. Nous savons bien qu’avec lui la vie devient beaucoup plus pleine et qu’avec lui, il est plus facile de trouver un sens à tout. C’est pourquoi nous évangélisons. Le véritable missionnaire, qui ne cesse jamais d’être disciple, sait que Jésus marche avec lui, parle avec lui, respire avec lui, travaille avec lui. Il ressent Jésus vivant avec lui au milieu de l’activité missionnaire. Si quelqu’un ne le découvre pas présent au cœur même de la tâche missionnaire, il perd aussitôt l’enthousiasme et doute de ce qu’il transmet, il manque de force et de passion. Et une personne qui n’est pas convaincue, enthousiaste, sûre, amoureuse, ne convainc personne.

2458

        Saint Jean-Paul II 
           (Exhortation Apostolique post-synodale Ecclesia in Europa du 28 juin 2003 - chapitre III - paragraphe 47 )
« Le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? » (Lc 18, 8). La trouvera-t-il sur cette terre de notre Europe de vieille tradition chrétienne ? C'est une question ouverte qui indique avec lucidité la profondeur et le caractère dramatique de l'un des défis les plus graves que nos Églises sont appelées à affronter. On peut dire – comme le Synode l'a souligné – qu'un tel défi consiste souvent non pas tant à baptiser les nouveaux convertis qu'à conduire les baptisés à se convertir au Christ et à son Évangile: (81- Cf. Proposition 3a.) dans nos communautés, il faut se préoccuper sérieusement d'apporter l'Évangile de l'espérance à ceux qui sont loin de la foi ou qui se sont éloignés de la pratique chrétienne.

2457

        Père Roger Hébert 
           (Extrait de l'homélie du 11 mai 2020 - lundi de la 5ème semaine du Temps Pascal  -A- )
Pour évangéliser, pour devenir toujours mieux disciples-missionnaires, deux repères nous sont donnés dans ces textes.
La suite de la 1° lecture (Ac 14, 5-18) nous invite à rester vigilants par rapport à ce qui manifeste un trop grand attachement à l’évangélisateur. Le rapport qui nous a été lu doit nous rendre encore plus attentifs pour réagir à tout ce qui ressemble de près ou de loin, dans les paroles ou les attitudes à ce que disaient les gens de Lystres : « Les dieux se sont faits pareils aux hommes, et ils sont descendus chez nous ! »
L’autre repère, c’est ce que Jésus dit dans l’Evangile, (Jn 14, 21-26) de très belles paroles qui justement nous éviteront de tomber dans le piège que je viens d’évoquer. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. » Celui qui se laisse habiter, travailler, corriger, encourager par la Parole de Dieu qu’il fréquente vraiment, son cœur deviendra une demeure pour la Trinité. 
C’est vraiment scotchant d’entendre ça, notre cœur, une demeure pour la Trinité. Alors forcément, elles deviendront attirantes ces personnes dont le cœur est devenu une demeure pour la Trinité, mais il n’y aura plus de risque, ce n’est pas d’elles qu’elles parleront, ce n’est pas elles qu’elles chercheront à faire admirer mais la Trinité qui les habite.

2456

        Prière pour les malades
           (Prière pour les malades, ou pour demander une grâce-  avec Sainte Thérèse de Lisieux)
Très Sainte Vierge Marie,
Vous, qui autrefois avez guéri d'un sourire
celle qui allait devenir
Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus
et de la Sainte Face,
daignez encore aujourd'hui
entendre nos appels insistants.

Je sollicite la miséricorde de Votre Divin Fils
(pour une guérison, une réconciliation, ma conversion ou celle d'une autre personne, etc )
J'ai vraiment confiance
en la bonté de Votre Cœur Immaculé
qui compatit à toutes les souffrances humaines.
Je sais que Vous accueillerez ma demande
parce que Vous n'avez pas abandonné
Jésus auprès de la Croix
et qu'Il a dit que Vous étiez notre Mère.
Ainsi soit-il.

2455

        père Marie Eugène de l'Enfant Jésus
           (Bienheureux)
« Dieu est le but : que vous soyez actifs ou contemplatifs, dites-vous que c’est là l’essentiel. » 

2454

        Jean Michel Dunand
           (Fondateur de la Communion Béthanie, au service des personnes homosensibles et transgenres - Extrait d'une réflexion publiée le 10 mai 2020, à la veille du déconfinement)
"Tu peux tout recommencer, balayer ta vie passée, et repartir à zéro ... ".
"Je suis dubitatif devant les paroles de ce chant.
Sur mon chemin de vie, je ne suis jamais reparti à zéro.
Je vois plutôt mon parcours comme un canal jalonné d'écluses.
J'apprécie la métaphore de l'écluse.
Avant et après le sas, qui permet de faire varier le niveau, l'eau est toujours la même.
L'écluse m'offre un passage, un seuil à franchir ... : une Pâque !
Après ces jours de confinement, je ne me fais aucune illusion.
Notre monde ne changera pas du tout au tout !
Petite parcelle de l'univers, je ne serai pas un homme totalement nouveau, après ces heures si particulières !
(...) entre l'église romane et le Carmel de la Paix de Mazille : XIIIe et XXe siècles.
Entre les deux, que d'écluses !
Mais, toujours la même eau vivifiante, n'est-ce pas ?
Alors qu'il réfléchit sur son chemin de vie, un ami m'écrit :
"La question de la vocation s'est transformée pour moi, en : où serais-je le plus Vivant ?"
Où serais-je le plus Vivant ?
Au sortir de ces jours de confinement, voilà la question qui me meut.
Où serais-je le plus Vivant ?
Demain la porte de l'écluse s'ouvre !
(...)

2453

        Sainte Faustine Kowalska
(Soeur Faustine fut aidée dans sa vie spirituelle et dans sa mission prophétique de Miséricorde par deux prêtres : l’abbé Michał Sopoćko, son confesseur et directeur spirituel à Wilno et le Père Józef Andrasz, jésuite, à Cracovie. Soeur Faustine devint sa pénitente en avril 1933, au cours de sa retraite avant les vœux perpétuels. Il fut son directeur spirituel pendant les dernières années de sa vie, passées au couvent de Cracovie ; en tout – deux ans et demi.)
"Conversation avec le Père Andrasz à la fin de la retraite. J'ai été fort étonnée d'une chose que j'ai remarquée pendant chaque conversation, durant laquelle je cherchais des conseils et indications auprès du père, à savoir: j'ai remarqué qu'à toutes les questions que je lui présentais, que le Seigneur exige que je lui soumette, le père Andrasz me répondait avec une telle clarté et une telle décision comme s'il le vivait lui même. Ô mon Jésus, s'il y avait plus de directeurs spirituels comme lui, les âmes sous une telle direction atteindraient rapidement les sommets de la sainteté et ne gâcheraient pas de grandes grâces." 
père Jòsef Andrasz (1891-1963)

2452

        Vincent Huby (1608-1683)
       (Maximes spirituelles)
« En parlant, l’esprit se dissipe et s’éloigne de Dieu ; le Silence au contraire, ramène l’esprit à Dieu et l’y unit ; plus de silence, plus d’innocence...
Me taire, quand je verrai que mon silence vaut mieux que ce que je voudrais dire : qui tient son cœur dans la clôture, c’est à dire enfermé avec Dieu, tarde son cœur de tout désordre ; où il n’y a que le cœur de Dieu, tout va bien. » 

2451

        Henri Nouwen (1932-1996)
       (Le retour de l'Enfant prodigue, Paris, Albin Michel, 2008, p. 194-195.)
« Le tableau de Rembrandt et sa vie tragique m'ont fourni le contexte qui m'a permis de découvrir ceci : l'étape finale de la vie spirituelle est de pouvoir se débarrasser si totalement de la peur de Dieu qu'il devient possible alors de devenir semblable à Lui.
Tant que le Père évoque la peur, il reste un étranger et ne peut demeurer en moi. Mais Rembrandt, qui m'a montré chez le Père une vulnérabilité suprême, m'a fait prendre conscience que ma vocation finale est, en effet, de devenir semblable au Père et d'imiter sa miséricorde divine. 
Bien que je sois à la fois le fils cadet et le fils aîné, je n'ai pas à le demeurer, mais à devenir le père. Aucun père et aucune mère ne sont devenus père et mère sans d'abord avoir été fils ou fille, mais chaque fils et chaque fille doit choisir consciemment de quitter l'enfance, afin de devenir père et mère pour d'autres. C'est un pas dans la solitude difficile à franchir, surtout à une époque de l'histoire où il est difficile de bien vivre la condition de parents ; mais c'est une étape essentielle pour l'accomplissement du cheminement spirituel. 
Devenir semblable au Père céleste n’est pas seulement un aspect important de l’enseignement de Jésus, c’est le cœur même de son message. A mesure que les années passent, je découvre combien ardues et stimulantes mais aussi gratifiantes est cette croissance dans la paternité spirituelle. La paternité spirituelle n’a rien à voir avec le pouvoir ou le contrôle ; c’est une paternité de compassion, et il me faut continuellement regarder le Père embrassant le fils prodigue pour entrevoir cela. Pour devenir comme le Père, je dois être aussi généreux que Lui. Tout comme le Père donne son être même à ses enfants, de même dois-je donner le meilleur de moi-même à mes frères et sœurs. Jésus dit clairement que c’est précisément le don de soi qui est la marque du vrai disciple. « Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jn 15, 13). Ce don de la personne est une discipline parce que ce n’est pas quelque chose qui va de soi. Pour les enfants des ténèbres qui gouvernent par la peur, l’intérêt personnel, la convoitise et le pouvoir, les grandes motivations sont la survie et l’autodéfense, et les enfants de Lumière qui savent que l’Amour parfais chasse la crainte, peuvent donner tout ce qu’ils ont pour les autres. Comme enfants de la Lumière, nous nous préparons à devenir de vrais martyrs, des personnes qui rendent témoignage par toute leur vie à l’Amour infini de Dieu.Tout donner devient alors tout gagner.
Jésus exprime cela clairement en disant : « celui qui perd sa vie à cause de moi la sauvera» (Mt 8, 35). Chaque fois que j’avance d’un pas dans le chemin de la générosité, je sais que je passe de la peur à l’amour ; mais c’est du moins au début, somme difficile, parce que beaucoup d’émotions et de sentiments me retiennent, et m’empêchent de donner librement. »  

2450

        Ernest Hello (1828-1885)
       (Prière à Jésus Enfant)
Petit enfant de Nazareth, qui vivez dans le silence, la paix et l’humilité, venez en moi me donner la douceur, le silence, la paix, l’humilité ; faites que j’aime les petites choses, les petits enfants, vos outils, votre étable; que je travaille avec vous, sous vos yeux, dans votre amour ; que je ne vous perde pas de vue; que je vive, que je pense, que je parle comme sachant bien que vous êtes là, Marie et Joseph à côté. Donnez-moi le goût de la petite maison, avec sa douceur, son ordre, sa modestie et le soulagement qui vient de l’humilité.
Donnez-moi la paix, la jeunesse, le calme, l’enfance, la petite maison. Donnez-moi Nazareth. Ainsi soit-il. » 

2449

        Pape François
       (Evangelii Gaudium du 24 novembre 2013 - paragraphe 265)
« L’enthousiasme dans l’évangélisation se fonde sur cette conviction : nous disposons d’un trésor de vie et d’amour qui ne peut tromper, le message qui ne peut ni manipuler ni décevoir. C’est une réponse qui se produit au plus profond de l’être humain et qui peut le soutenir et l’élever. C’est la vérité qui ne se démode pas parce qu’elle est capable de pénétrer là où rien d’autre ne peut arriver. Notre tristesse infinie ne se soigne que par un amour infini.
266. Cette conviction, toutefois, est soutenue par l’expérience personnelle, constamment renouvelée, de goûter son amitié et son message. On ne peut persévérer dans une évangélisation fervente, si on n’est pas convaincu, en vertu de sa propre expérience, qu’avoir connu Jésus n’est pas la même chose que de ne pas le connaître, que marcher avec lui n’est pas la même chose que marcher à tâtons, que pouvoir l’écouter ou ignorer sa Parole n’est pas la même chose, que pouvoir le contempler, l’adorer, se reposer en lui, ou ne pas pouvoir le faire n’est pas la même chose. Essayer de construire le monde avec son Évangile n’est pas la même chose que de le faire seulement par sa propre raison. Nous savons bien qu’avec lui la vie devient beaucoup plus pleine et qu’avec lui, il est plus facile de trouver un sens à tout. C’est pourquoi nous évangélisons. »

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)