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        saint Jean François Régis (1597-1640)
           (par le père Sintas - cité dans une homélie du père Roger Hébert le 16 mai 2020)
St François Régis avait le grand désir de partir au Canada, il en fait part à son supérieur qui refuse en lui disant : « Votre Canada, ça sera le Vivarais ! » Un peu déconcertant comme réponse quand on est habité par un si grand projet ! Mais voilà ce que le père Sintas écrivait pour expliquer cette réponse : 
« Le 1° élément à remarquer dans cet événement, c’est combien les choses sont claires dans l’esprit de François. Il a fait sa proposition avec détermination. Il l’a faite avec d’autant plus d’énergie que, pour lui, cette proposition lui paraît être le meilleur moyen de remplir sa vocation. Mais elle n’est qu’un moyen. Sa préoccupation essentielle n’est pas dans le désir de partir au Canada. Sa préoccupation essentielle demeure bien celle qui l’a fait entrer au noviciat, à savoir : Servir Dieu, Notre Seigneur dans l’Église, sous la conduite de la compagnie. 
Voilà où François situe tout le poids de sa vie, tout l’objectif de son désir. Il a intégré à son existence la 1° phrase des Exercices Spirituels de St Ignace, le fondement de toute la vie spirituelle : n’avoir d’autre désir que de servir Dieu, Notre Seigneur. Peu à peu, c’est cela qui est devenu toute sa vie. Tout le reste a trouvé, sous l’éclairage de cette lumière, sa position juste de moyen au service de l’unique fin. Certes sans le moyen, la fin ne serait pas atteinte. Mais le choix des moyens n’a plus l’importance primordiale qu’il peut avoir dans des existences moins lucides sur la fin unique, seule nécessaire. La réponse négative du supérieur ne peut plus atteindre François de façon grave. Ayant clarifié son désir, l’ayant purifié et approfondi, il ne se laisse plus démolir par un refus qui ne vise pas son choix fondamental. Sa vocation demeure intacte, pleinement accueillie par le supérieur, en cette heure même où il refuse à François le moyen qu’il propose pour la mettre en œuvre. Même si sa sensibilité en souffre. Il ne fait pas du choix des moyens une question de vie ou de mort. »
Voilà donc comment on acquiert la vraie liberté. Car nous qui ne sommes plus des ados, nous savons que la vraie liberté ça ne sera jamais de faire ce qu’on veut, comme on veut, quand on veut ! Pour trouver la vraie liberté, il nous faut apprendre à ne pas confondre la fin et les moyens comme dit le père Sintas.  
Saint Jean-François Régis (1597-1640)

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        Mgr Francesco Follo
       (Extrait d'une méditation de Mgr Francesco Follo pour la solennité de l’Assomption de Marie, 15 août 2019 : « Le Ciel et la Terre ouverts l’un sur l’autre »)
"La Mère du Christ nous montre maternellement que Dieu est père, grand dans la miséricorde, et non un ‘concurrent’ dans notre vie, comme s’il était un despote, un qui veut nous enlever quelque chose de notre liberté. Elle sait que si Dieu est grand, nous aussi sommes grands, et nous devons nous efforcer, avec Marie, de comprendre qu’ au ciel nous pourrons être acceptés, pris, accueillis, uniquement si Dieu est grand dans notre vie, partout , et dans tous les moments de notre vie.

Dieu manifeste sa grandeur en se faisant ‘petit’ avec nous pour être accueilli, gardé et aimé, et l’homme qui, est réellement petit, peut être grand avec Dieu et vivre, en lui et avec lui, pour l’éternité.

Prions constamment la Madonne, qui est avec Dieu et en Dieu, est proche de nous tous, elle connaît notre coeur, peut entendre nos prières, peut nous aider avec sa bonté maternelle. Nous pouvons donc,  "confier toute notre vie à cette mère qui n’est pas loin de nous tous."

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        saint Paul VI (1897-1978)
         (Exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du 8 décembre 1975-  - L'Esprit de l'évangélisation paragraphe 80)
"Est-ce donc un crime contre la liberté d’autrui que de proclamer dans la joie une Bonne Nouvelle que l’on vient d’apprendre par la miséricorde du Seigneur ?[132] Et pourquoi seuls le mensonge et l’erreur, la dégradation et la pornographie, auraient-ils le droit d’être proposés et souvent, hélas, imposés par la propagande destructive des mass media, par la tolérance des législations, par la peur des bons et la hardiesse des méchants ? Cette façon respectueuse de proposer le Christ et son Royaume, plus qu’un droit, est un devoir de l’évangélisateur. Et s’est aussi un droit des hommes ses frères de recevoir de lui l’annonce de la Bonne Nouvelle du salut. Ce salut, Dieu peut l’accomplir en qui Il veut par des voies extraordinaires que lui seul connaît.[133] Et cependant, si son Fils est venu, ce fut précisément pour nous révéler, par sa parole et par sa vie, les chemins ordinaires du salut. Et il nous a ordonné de transmettre aux autres cette révélation avec la même autorité que lui. Il se serait pas inutile que chaque chrétien et chaque évangélisateur approfondisse dans la prière cette pensée : les hommes pourront se sauver aussi par d’autres chemins, grâce à la miséricorde de Dieu, même si nous ne leur annonçons pas l’Evangile ; mais nous, pouvons-nous nous sauver si par négligence, par peur, par honte — ce que saint Paul appelait “ rougir de l’Evangile ”[134] — ou par suite d’idées fausses nous omettons de l’annoncer ? Car ce serait alors trahir l’appel de Dieu qui, par la voix des ministres de l’Evangile, veut faire germer la semence ; et il dépendra de nous que celle-ci devienne un arbre et produise tout son fruit."
(132) Cf. ibid., nn. 9-14, l. c. pp. 935-940.
(133) Cf. Concile Oecuménique Vatican II, Décret sur l'activité missionnaire de l'Eglise Ad gentes, n. 7 : AAS 58 (1966), p. 955.
(134) Cf. Rm 1, 16.

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    Saint Jean de la Croix
    (I MC 4,6)
« Toute la puissance et la liberté du monde, comparées à la liberté et à la puissance de Dieu, sont, à l’extrême, détresse, servitude et captivité. (…) La liberté ne peut demeurer dans un cœur assujetti à ses fantaisies parce que c’est un cœur d’esclave, mais elle demeurera dans un cœur libre parce que c’est un cœur de fils. » 

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    Marthe Robin
    (Journal - Conseils pour avancer dans la voie de la perfection )
24. Aimons Dieu ! Aimons aussi notre prochain quel qu’il soit ; c’est le commandement formel imposé à tous par Jésus Notre Seigneur. Et aimer de cette façon, c’est aimer en Dieu, donc en toute liberté d’esprit et de cœur. S’il arrive même qu’il se produise un certain attachement, il sera tout divin, parce qu’il n’aura qu’un idéal, qu’un but : Jésus. L’amour du prochain fait grandir en nous l’amour de Dieu, et à mesure que l’âme s’avance en Dieu davantage, elle aime intérieurement le prochain. Cet amour-là est un amour du ciel.

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    Marthe Robin
    (Journal - Conseils pour avancer dans la voie de la perfection )
21. L’entière mortification des sens, le détachement absolu du créé est indispensable à l’âme qui veut atteindre la divine union. La doctrine de Jésus Christ nous enseigne le détachement de toute chose afin d’être toujours libres à recevoir le Saint-Esprit dans nos âmes. Le créé tourmente et abaisse. L’Esprit de Dieu purifie et sanctifie.






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    Saint Josémaria Escriva (1902-1975)
     (Quand le Christ passe, 18)
Avez-vu noté où se cache la grandeur de Dieu? Dans une crèche, sous des langes, dans une grotte. L’efficacité rédemptrice de notre vie ne se faire sans l’humilité, en arrêtant de penser à nous, en sentant la responsabilité d’aider les autres.
Dieu s’humilie pour que nous puissions nous en approcher, répondre à son amour avec le nôtre, afin que notre liberté s’incline non seulement devant le spectacle de sa puissance, mais devant la merveille de son humilité.
Grandeur d’un Enfant qui est Dieu: son Père est le Dieu qui a fait les cieux et la terre et lui est là, dans une mangeoire, quia non erat eis locus in diversorio, car il n’y eut point d’autre accueil pour le maître de toute la création.

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    Saint François de Sales (1567-1622)
(Traité de l'Amour de Dieu)
"Le premier élan ou ébranlement que Dieu donne en nos cœurs, pour les inciter à leur bien, se fait assurément en nous, mais non point par nous ; car il arrive à l'imprévu, avant que nous y ayons ni pensé, ni pu penser, puisque nous n'avons rien qui suffise en nous-mêmes pour mériter ou penser quoi que ce soit qui concerne notre salut ; mais tout cela vient de Dieu. 

Ce qui est aussi admirable que véritable, c'est que quand notre volonté suit l'attrait et consent au mouvement divin, elle le suit librement, tout comme librement elle résiste, quand elle résiste." 

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    Benoît XVI
(HOMÉLIE du 28 mars 2012 - La Havane, Place de la Révolution José Marti - Voyage apostolique au Mexique et à Cuba du 23 au 29 mars 2012)
« LA VÉRITÉ VOUS RENDRA LIBRES. »  
 « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira » (Jn 8, 31). Dans ce texte de l’Évangile qui a été proclamé, Jésus se révèle comme le Fils de Dieu le Père, le Sauveur, le seul qui puisse dévoiler la vérité et donner l’authentique liberté. Son enseignement provoque résistance et inquiétude parmi ses interlocuteurs, et il les accuse de chercher sa mort, faisant référence au suprême sacrifice de la croix, déjà proche. Même ainsi, il les exhorte à croire, à demeurer dans sa Parole pour connaître la vérité qui libère et rend digne.

En effet, la vérité est un désir de l’être humain et la chercher suppose toujours un exercice d’authentique liberté. Nombreux sont ceux, en revanche, qui préfèrent les raccourcis et qui essaient d’échapper à cette tâche. Certains, comme Ponce Pilate, ironisent sur la possibilité de pouvoir connaître la vérité (cf. Jn 18, 38), proclamant l’incapacité de l’homme à l’atteindre ou niant qu’existe une vérité pour tous. Cette attitude, comme dans le cas du scepticisme ou du relativisme, provoque un changement dans le cœur, le rendant froid, hésitant, loin des autres et enfermé en soi-même. Des personnes qui se lavent les mains comme le gouverneur romain et laissent filer le cours de l’histoire sans se compromettre. 
D’autre part, il y a les autres qui interprètent mal cette recherche de vérité les portant à l’irrationalité et au fanatisme, les enfermant dans « leur vérité », et qui entendent l’imposer aux autres. Ils sont comme ces légalistes aveuglés qui, en voyant Jésus frappé et en sang, crient, furieux : « Crucifie-le ! » (cf. Jn 19 , 6). Cependant, qui agit irrationnellement ne peut pas parvenir à être disciple de Jésus. Foi et raison sont nécessaires et complémentaires dans la recherche de la vérité. Dieu a créé l’homme avec une vocation innée à la vérité et pour cela, l’a doté de raison. Ce n’est certainement pas l’irrationalité, mais le désir de vérité qui promeut la foi chrétienne. Tout homme doit être chercheur de vérité et opter pour elle quand il la rencontre, même s’il risque d’affronter des sacrifices. 
De plus, la vérité sur l’homme est un présupposé inévitable pour atteindre la liberté, car nous découvrons en elle les fondements d’une éthique avec laquelle tous peuvent se confronter, et qui contient des formulations claires et précises sur la vie et la mort, les droits et les devoirs, le mariage, la famille et la société, en définitif, sur la dignité inviolable de l’être humain. Ce patrimoine éthique est ce qui peut rapprocher toutes les cultures, tous les peuples et toutes les religions, les autorités et les citoyens, et les citoyens entre eux, les croyants dans le Christ et ceux qui ne croient pas en lui.
Le christianisme, mettant en évidence les valeurs qui sous-tendent l’éthique, n’impose pas mais propose l’invitation du Christ à connaître la vérité qui rend libre. Le croyant est appelé à l’offrir à ses contemporains, comme le fit le Seigneur, avant même le sombre présage du rejet et de la croix. La rencontre personnelle avec Celui qui est la vérité en personne nous pousse à partager ce trésor avec les autres, spécialement par le témoignage. 
Chers amis, n’hésitez pas à suivre Jésus-Christ. Nous trouvons en lui la vérité sur Dieu et sur l’homme. Il nous aide à vaincre nos égoïsmes, à abandonner nos ambitions et à vaincre ce qui nous opprime. Celui qui fait le mal, celui qui commet un péché en est esclave et n’atteindra jamais la liberté (cf. Jn 8, 34). Ce n’est qu’en renonçant à la haine et à notre cœur dur et aveugle, que nous serons libres, qu’une nouvelle vie jaillira en nous. 
Convaincu que le Christ est la vraie mesure de l’homme et sachant que c’est en lui que l’on trouve la force nécessaire pour affronter toutes les épreuves, je désire vous annoncer ouvertement que le Seigneur Jésus est le Chemin, la Vérité et la Vie. Vous trouverez tous en lui la pleine liberté, la lumière pour comprendre avec profondeur la réalité et la transformer par le pouvoir rénovateur de l’amour. 
L’Église vit pour faire bénéficier les autres de l’unique chose qu’elle possède et qui n’est autre que le Christ, espérance de la gloire (cf. Col 1, 27). Pour pouvoir accomplir cette tâche, elle doit compter sur la liberté religieuse qui est essentielle, et qui consiste à pouvoir proclamer et célébrer la foi même publiquement, portant le message d’amour, de réconciliation et de paix que Jésus a apporté au monde."

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    pape François
    (Angélus 22 décembre 2013 - la liberté de saint Joseph)
Chers frères et sœurs, bonjour !
En ce quatrième dimanche de l’Avent, l’Évangile nous raconte les faits qui ont précédé la naissance de Jésus, et l’évangéliste Matthieu les présente du point de vue de saint Joseph, le fiancé de la Vierge Marie. 
Joseph et Marie vivaient à Nazareth ; ils n’habitaient pas encore ensemble, parce que le mariage n’était pas encore accompli. Entre-temps, Marie, après avoir accueilli l’annonce de l’Ange, tomba enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Lorsque Joseph se rend compte de ce fait, il en est déconcerté. L’évangile n’explique pas quelles ont été ses pensées, mais il nous dit l’essentiel : il cherche à faire la volonté de Dieu et il est prêt au renoncement le plus radical. Au lieu de se défendre et de faire valoir ses droits, Joseph choisit la solution qui pour lui représente un énorme sacrifice. Et l’évangile dit : « Parce que c’était un homme juste, il ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret » (Mt 1,19). 
Cette courte phrase résume un drame intérieur véritable, si nous pensons à l’amour de Joseph pour Marie ! Mais même dans cette circonstance, Joseph veut faire la volonté de Dieu et décide, certainement avec une grande douleur, de répudier Marie en secret. Il faut méditer sur ces paroles, pour comprendre quelle a été l’épreuve à laquelle Joseph a dû faire face les jours qui ont précédé la naissance de Jésus. Une épreuve semblable à celle du sacrifice d’Abraham, lorsque Dieu lui a demandé son fils Isaac (cf. Gn 22) : renoncer à la chose la plus précieuse, à la personne la plus aimée. 
Mais, comme dans le cas d’Abraham, le Seigneur intervient : il a trouvé la foi qu’il cherchait et il ouvre une voie différente, une voie d’amour et de bonheur : « Joseph – lui dit-il – ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint » (Mt 1, 20). 
Cet évangile nous montre toute la grandeur d’âme de saint Joseph. Il était en train de suivre un bon projet de vie, mais Dieu lui réservait un autre dessein, une mission plus grande. Joseph était un homme qui écoutait toujours la voix de Dieu, profondément sensible à sa volonté secrète, un homme attentif aux messages qui lui parvenaient du plus profond de son cœur et d’en-haut. Il ne s’est pas obstiné à suivre son projet de vie, il n’a pas laissé la rancœur empoisonner son esprit, mais il a été prêt à se mettre à la disposition de la nouveauté qui lui était présentée d’une façon déconcertante. C’était un homme bon. Il n’avait pas de haine, et il n’a pas permis que la rancœur empoisonne son âme ! Cela fait du mal. Ne le permettez jamais ! Il est en cela un exemple. Et c’est ainsi que Joseph est devenu encore plus libre et encore plus grand. 
En s’acceptant selon le dessein du Seigneur, Joseph se trouve pleinement lui-même, au-delà de lui-même. Sa liberté de renoncer à ce qui est sien, à la possession de sa propre existence, et sa pleine disponibilité intérieure à la volonté de Dieu, nous interpellent et nous montrent le chemin. 
Préparons-nous donc à célébrer Noël en contemplant Marie et Joseph : Marie, la femme pleine de grâce qui a eu le courage d’avoir totalement confiance dans la Parole de Dieu ; Joseph, l’homme fidèle et juste qui a préféré croire au Seigneur plutôt que d’écouter les voix du doute et de l’orgueil humain. Avec eux, marchons ensemble vers Bethléem.


2214

    Charles Gay (1815-1892)
   (95ème Elévation) 
"La grande vertu du baptême est de nous incorporer à Lui, de nous donner sa vie, de nous faire de sa race, et de répandre en nous son Esprit, c'est à dire une lumière et une force par lesquelles nous sommes mis en mesure et en demeure, non seulement de ne plus pécher, mais encore de juger toutes choses, de discerner notre voie, de la suivre, et en montant de clarté en clarté, de liberté en liberté, d'en venir à l'état intérieur de saint Paul qui disait : "Vivre, pour moi, c'est Jésus-Christ". 

2154

    Maurice Zundel
Tu n’es pas seul en toi, un dialogue est ta vie intime, une Voix t’appelle, une Présence te réclame. Quelqu’Un se confie à toi, qui vaut mieux que toi. Ton cœur peut être un mur qui arrête la Lumière. Qu’il soit plutôt le vitrail qui la laisse resplendir. 
Tu te sens libre quand tout est clair en toi, quand ton âme est ouverte comme une basilique, quand ton être est tout élan vers un meilleur que toi. Moments très rares peut-être, mais d’autant plus précieux. Tu peux servir, illuminer tout être, susciter une terre nouvelle et de nouveaux cieux rien qu’en étanchant, dans le secret, aux sources vives de ton amour, cette soif infinie où se révèlent les abîmes de ton Dieu. 
Beaucoup se demandent ce qu’Il est, s’interrogent sur ses Voies et se scandalisent des décisions qu’ils Lui prêtent. Pour toi, si tu veux devenir sa nature, regarde ce qu’Il opère en toi, ce que ta conscience te presse d’accomplir, cette exigence, qui jamais ne se relâche, d’une bonté toujours plus grande et d’un don toujours plus parfait ; aime, donne-toi sans calcul, laisse luire la Lumière et fais fructifier ta joie.

1984

      Prière de délivrance
(Rituel Romain)

O Père miséricordieux,
écoute la prière de la bienheureuse Vierge Marie.
Ton Fils Jésus, en mourant sur la croix,
a écrasé la tête de l'antique serpent
et a confié tous les hommes à Marie
pour qu'elle soit leur Mère.
Que la lumière de ta vérité resplendisse en nous
et que demeure en nous la joie de ta paix.
O Père,
écoute la prière de l'archange saint Michel
et de tous les anges, ministres de ta Gloire.
Toi qui es le Dieu des armées célestes,
repousse loin de nous la violence du diable.
Dieu de vérité et de miséricorde,
rends vaines toutes ses embûches.
Dieu de liberté et de grâce,
brise les liens de sa méchanceté.
Libère-nous de toute oppression diabolique
et garde-nous de tout mal.
Fais qu'en retrouvant la sérénité de tes fils,
nous t'aimions de tout coeur,
nous te servions en faisant le bien,
nous te rendions honneur et gloire,
et que toute notre vie soit pour toi un chant de louanges
Amen

1975

      Sainte Catherine de Sienne 
(Les dialogues 63 - chapitre XXXV - Du moyen que doit employer l'âme pour parvenir à l'amour pur et libre)

Voilà donc l'âme entrée en elle-même. En suivant la doctrine du Christ crucifié, par un véritable amour de la vertu et par la haine du vice, elle est arrivée, à force de persévérance, à la cellule de la connaissance d'elle-même. Elle s'y tient recluse dans les veilles et les prières continuelles, complètement séparée de la conversation du siècle (Mt 6,6). Elle s'y est enfermée elle-même, par crainte, connaissant bien son imperfection, et par le désir qu'elle a d'atteindre à l'amour épuré et libre. Voyant et sachant bien qu'il n'est point d'autre moyen pour elle d'y parvenir, elle y attend, avec une foi vive, ma venue par un accroissement de grâce en elle.
Mais à quel signe reconnaître la foi vive? - A la persévérance dans la vertu, à l'application continuelle dans la sainte oraison, quoiqu'il arrive; car, à moins que l'obéissance ou la charité n'en fassent une obligation, l'on ne doit jamais quitter l'oraison.
Il n'est pas rare en effet, que le démon choisisse de préférence le temps de l'oraison, pour tourmenter l'âme et lui donner l'assaut. Il cherche ainsi à (217) lui inspirer l'ennui de la sainte prière. Cette oraison ne te vaut rien, lui souffle-t-il souvent; car dans la prière tu ne dois pas penser à autre chose, avoir d'attention à autre chose, qu'à ce que tu dis. Le démon lui insinue de semblables idées pour lui donner du dégoût, jeter la confusion dans son esprit, et l'amener à abandonner l'exercice de l'oraison. Car l'oraison est une arme avec laquelle l'âme se défend contre tous ses ennemis, quand elle est tenue par la main de l'amour et brandie par le bras du libre arbitre, dirigé par la lumière de la très sainte Foi (218).

1856

     Claude Viallat (peintre)
        (Écrits, p.145 ( préface Pierre Manuel). Texte de 2011)
(à propos de sa peinture)
« Mettre en mots les doutes, les hésitations, les incertitudes.
Dire.
Quelle question soulevée nous fera faire ce pas de plus qui lèvera les interrogations, nous déplacera suffisamment pour que s’ouvre un chemin, certes ténu, mais indispensable à toute aventure.
La liberté au-delà des limites déjà posées et connues. Recommencement sans fin d’une quête ouverte, d’un projet en suspension.

Tenir cette fragilité d’une intuition et trouver la liberté dans la contrainte. Plus on avance, plus la peinture s’affirme dans le dépassement de ce que nous croyons tenir, loin des constructions établies, dans les béances neuves qui nous intimident encore. »

1842

     Saint Jean d'Avila (1499-1569)
(Lettre 59)
"Mais non, Il ne nous abandonne pas, et si parfois Il se cache, ce n'est pas qu'Il s'en va. Et Il surveille particulièrement notre confiance, car Il veut qu'elle soit tellement enracinée en nous, qu'aucune tempête de tentation ne puisse l'arracher, mais qu'elle en sorte renforcée au contraire. Nous devons croire que plus nous sommes tentés, plus nous sommes aimés ; plus nos ennemis nous persécutent, plus Dieu nous regarde, car ses soins et sa vigilance pour nous défendre, sont sans comparaison supérieurs, aux astuces de nos ennemis pour nous tromper." 

1841

     Jean Bona (1609-1674)
(Du discernement des esprits)
"Car encore que satan pousse, il ne renverse néanmoins que ceux qui ne lui résistent pas, et qui consentent à ses efforts."

1840

     Saint François de Sales (1572-1622)
(Lettre d'avril 1605)
"Laissez enrager l'ennemi à la porte ; qu'il heurte, qu'il frappe, qu'il crie, qu'il hurle et fasse du pire qu'il pourra : nous sommes assurés qu'il ne saurait entrer en notre âme que par la porte de notre consentement. Tenons-là bien fermée, et de tout le reste ne nous soucions point, car il n'y a rien à craindre." 

1839

     Saint Augustin (354-430)
(Commentaire sur la Genèse)
"Comment la femme aurait-elle cru aux paroles du serpent, si déjà son esprit n'était pénétré de cet amour de son propre pouvoir et d'une certaine et orgueilleuse présomption, qui fut révélée par cette tentation ? " 

1837

     Charles Gay (1815-1892)
(124e Élévation) -


"Ce qui importe ici, c'est moins de lutter contre satan, que d'adhérer de toutes ses forces à Celui qu'il attaque en nous et qui sait toujours comment le vaincre. C'est de demeurer invariablement en Jésus, c'est de vivre et d'être continuellement uni à Jésus qui nous fait communier à Sa force et triompher de l'adversaire : de sorte que le grand secret pour combattre le Mal, c'est d'être fidèlement, amoureusement et pleinement uni au Bien." 

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)