Affichage des articles dont le libellé est Vie intérieure. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Vie intérieure. Afficher tous les articles

2465

        Wilfrid Stinissen o.c.d (1917-2013)
           (Dieu au fil des jours, Toulouse, Ed Carmel, 2016)
« Certains, désireux de recevoir l’Esprit Saint, prient expressément à cette intention. Ils participent peut-être à des réunions de prière, mais ils ne ressentent rien. Ils se plaignent alors de voir échouer toutes leurs tentatives et de ne rien obtenir de l’Esprit Saint...
À se plaindre ainsi, ils prouvent qu’en fait, ils ne désirent pas l’Esprit, mais une expérience « sensible » de Lui. Or, l’Esprit ne dépend pas de ce que nous ressentons […]
Plus tu t’établis dans une foi profonde et solide en ses promesses, plus tu fais « l’expérience » de Dieu. Mais cette expérience est plus profonde que sensible : Au lieu d’éprouver de temps à autre quelques sentiments fugaces de joie, tu entres dans la joie de Dieu, permanente et éternelle »  

2461

        pape François
           (Homélie du 13 mai 2020 - Mercredi de la 5ème semaine du Temps Pascal - A- Jn 15, 1-8
"Cela nous fera du bien de penser, de réfléchir à cela : demeurer en Jésus, et Jésus demeure en nous. Demeurer en Jésus pour avoir la sève, la force, pour avoir la justification, la gratuité, pour avoir la fécondité. Et lui, il demeure en nous pour nous donner la force de [porter] du fruit (cf. Jn 5,15), pour nous donner la force du témoignage par lequel l’Église grandit. 
Et je me pose une question : quelle est la relation entre Jésus qui demeure en moi et moi qui demeure en lui ? Est-ce une relation d’intimité, une relation mystique, une relation sans paroles ? « Ah Père, mais cela, c’est pour les mystiques ! ». Non, c’est pour nous tous ! Avec des petites pensées : « Seigneur, je sais que tu es là [en moi] : donne-moi la force et je ferai ce que tu me diras ». Ce dialogue d’intimité avec le Seigneur. Le Seigneur est présent, le Seigneur est présent en nous, le Père est présent en nous, l’Esprit est présent en nous ; ils demeurent en nous. Mais je dois demeurer en eux… 
Que le Seigneur nous aide à comprendre, à sentir cette mystique du « demeurer » sur lequel Jésus insiste beaucoup, beaucoup, beaucoup. Bien souvent, quand nous parlons de la vigne et des sarments, nous nous arrêtons à l’image, au métier de l’agriculteur, du Père : sur le fait qu’il émonde ce [le sarment] qui porte du fruit, et qu’il coupe et jette ce qui n’en porte pas (cf. Jn 15, 1-2). C’est vrai, c’est ce qu’il fait, mais ce n’est pas tout, non. Il y a autre chose. Ceci, c’est l’aide : les épreuves, les difficultés de la vie, et également les corrections que nous fait le Seigneur. Mais ne nous arrêtons pas là. Entre la vigne et les sarments, il y a ce « demeurer » intime. Les sarments, nous, nous avons besoin de la sève et la sève a besoin des fruits, du témoignage."

2457

        Père Roger Hébert 
           (Extrait de l'homélie du 11 mai 2020 - lundi de la 5ème semaine du Temps Pascal  -A- )
Pour évangéliser, pour devenir toujours mieux disciples-missionnaires, deux repères nous sont donnés dans ces textes.
La suite de la 1° lecture (Ac 14, 5-18) nous invite à rester vigilants par rapport à ce qui manifeste un trop grand attachement à l’évangélisateur. Le rapport qui nous a été lu doit nous rendre encore plus attentifs pour réagir à tout ce qui ressemble de près ou de loin, dans les paroles ou les attitudes à ce que disaient les gens de Lystres : « Les dieux se sont faits pareils aux hommes, et ils sont descendus chez nous ! »
L’autre repère, c’est ce que Jésus dit dans l’Evangile, (Jn 14, 21-26) de très belles paroles qui justement nous éviteront de tomber dans le piège que je viens d’évoquer. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. » Celui qui se laisse habiter, travailler, corriger, encourager par la Parole de Dieu qu’il fréquente vraiment, son cœur deviendra une demeure pour la Trinité. 
C’est vraiment scotchant d’entendre ça, notre cœur, une demeure pour la Trinité. Alors forcément, elles deviendront attirantes ces personnes dont le cœur est devenu une demeure pour la Trinité, mais il n’y aura plus de risque, ce n’est pas d’elles qu’elles parleront, ce n’est pas elles qu’elles chercheront à faire admirer mais la Trinité qui les habite.

2416

        père Phil Bosmans
         ( Siffler sous la pluie -  paru sur le site internet coopbelsud/le mot du jour)
"Comment se fait-il que certains Hommes
soient grincheux sous le soleil
et que d’autres
arrivent à siffler sous la pluie ?
Comment se fait-il
qu’il y ait des Hommes
qui, dès qu’ils ouvrent les yeux,
voient toujours quelque chose de travers ?
Cela vient
de ce qu’ils ont une idée faussée
du sens de la vie et des choses.
Ils ont besoin de Dieu,
non pas comme un être vague et impersonnel
quelque part dans le lointain
mais comme un ami personnel,
comme un père tout proche.
Un contact intime avec Dieu
change le regard des hommes sur les choses
et tous les matins
renouvelle le cœur."

2414

        André Louf (1929-2010)
         (« À la grâce de Dieu »)
« Basculer vers son intériorité »...
« Il s'agit de l'un des moments cruciaux de l'expérience spirituelle chrétienne. Hélas ! Chez la plupart d'entre nous, même si nous sommes croyants, cette réalité, au fond bouleversante, reste souvent, et parfois pour toujours, à l'état inconscient.
La culture actuelle semble même être affectée d'une surdité particulière, d'une remarquable insensibilité par rapport à ce trésor intérieur, caché en nous.
Bien des aspects de la vie moderne, non condamnables en soi, se conjuguent pour attirer l'homme hors de lui-même et l'obligent à s'installer au niveau de ses sens extérieurs, à vivre, pourrait-on dire, «à fleur de peau». Or, pour peu que l'on fréquente les grands auteurs spirituels du passé, et pas seulement ceux qui appartiennent à la Tradition chrétienne, on est frappé par la grande attention qu'ils portent à leurs sens intérieurs, à tout ce qu'ils vivent au-dedans d'eux-mêmes.

L'Homme moderne, au contraire, semble frappé d'allergie vis-à-vis de son intériorité, qui est le lieu où il pourrait rencontrer Dieu d'une façon infiniment plus dense et, après tout, infiniment plus facile, qu'en empruntant le long et fastidieux détour par les créatures, qu’il croit devoir s’imposer aujourd’hui. » 

2381

    Saint Jean de la Croix
    (II MC 7, 8-12)
« On ne peut progresser qu’en imitant le Christ qui est le chemin, la vérité et la vie, et personne ne va au Père que par lui, selon ce qu’il dit lui-même en saint Jean (14, 6) ; et ailleurs il dit : Je suis la porte ; celui qui entrera par moi sera sauvé (10, 9). De sorte que tout esprit qui chercherait douceurs et facilité et refuserait d’imiter le Christ, je ne le tiendrais pas pour bon. Si j’ai dit que le Christ est le chemin, et que ce chemin c’est mourir à notre nature, tant sensible que spirituelle, c’est pour faire comprendre que ce sera à l’exemple du Christ, parce qu’il est notre exemple et notre lumière. 
En ce qui concerne le domaine du sensible, il est vrai qu’il y mourut en esprit tout au long de sa vie et, corporellement, en sa mort. En effet, comme il l’a dit, il n’eut pas, pendant sa vie, où reposer sa tête (Mt 8, 20) et encore moins lors de sa mort. En ce qui concerne le domaine spirituel, il est certain qu’au moment de sa mort son âme aussi se trouva anéantie, sans aucune consolation et sans aucun soulagement, le Père le laissant ainsi dans une sécheresse profonde, selon sa nature humaine. C’est pourquoi il en fut réduit à s’écrier : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? (Mt 27, 46). Ce fut le plus grand délaissement sensible de sa vie. Dans ce délaissement, il fit la plus grande œuvre de toute sa vie, plus grande que tous les miracles et que toutes ses œuvres faites sur la terre et dans le ciel et qui fut de réconcilier et d’unir par grâce le genre humain avec Dieu. Et cela se réalisa juste au moment où ce Seigneur fut le plus totalement anéanti : quant à l’estime des hommes qui, le voyant mourir, se moquaient de lui sans l’avoir en la moindre estime ; quant à sa nature humaine que la mort anéantissait ; quant au secours et à la consolation spirituelle du Père puisque, à ce moment-là, il l’abandonna, le laissant ainsi anéanti et réduit à rien pour que soit totalement payée la dette et que l’homme s’unisse avec Dieu. David en parle ainsi : « J’ai été réduit à rien et je n’ai plus rien su. » (Ps 72, 22) pour que le vrai spirituel comprenne le mystère de la porte et du chemin du Christ afin de s’unir à Dieu et sache que plus il s’anéantira pour Dieu dans les deux domaines, sensible et spirituel, plus il s’unira à Dieu et plus son œuvre sera grande. Et quand il sera réduit à rien, ce qui sera l’humilité suprême, se réalisera l’union spirituelle entre l’âme et Dieu qui est l’état le plus grand et le plus élevé que l’on puisse atteindre en cette vie. 
Il ne s’agit donc pas de réjouissances, ni de satisfactions, ni d’émotions spirituelles, mais d’une vive mort en croix, à la fois sensible et spirituelle, c’est-à-dire extérieure et intérieure. Je ne veux pas m’attarder davantage sur ce sujet, bien que je n’aie pas envie de cesser d’en parler car je vois que le Christ est très peu connu de ceux qui se disent ses amis. En effet, nous les voyons cheminer, cherchant en lui satisfactions et consolations en s’aimant beaucoup eux-mêmes ; mais ils ne recherchent pas ses amertumes et ses anéantissements en l’aimant beaucoup, lui. » 

2378

    Saint Jean de la Croix
    (II MC 17, 4)
« Dieu conduit l’âme de degré en degré jusqu’au plus intérieur. (…) C’est ainsi que Dieu va éduquant l’âme et la spiritualisant, lui communiquant les choses spirituelles à partir des choses extérieures, palpables et accordées au domaine sensible, selon la capacité restreinte et limitée de l’âme. » 

2306

    Vincent Huby (1608-1683)
    (Maximes spirituelles)
« En parlant, l’esprit se dissipe et s’éloigne de Dieu ; le Silence au contraire, ramène l’esprit à Dieu et l’y unit ; plus de silence, plus d’innocence. Me taire, quand je verrai que mon silence vaut mieux que ce que je voudrais dire : qui tient son cœur dans la clôture, c’est à dire enfermé avec Dieu, tarde son cœur de tout désordre ; où il n’y a que le cœur de Dieu, tout va bien. » 

2305

    Fènelon (1651-1715)
    (Entretien pour le jour de l’Assomption)
« Aimer en silence, ne vouloir que Dieu seul, ne tenir à rien, pas même à ses dons pour se les approprier avec complaisance ; souffrir tout en esprit d’amour ; souffrir la vie, comme les maux dont elle est pleine, par abandon à Dieu et dans le dépouillement intérieur ; n’avoir plus rien à soi et n’être plus à soi-même, vivre, mourir avec un cœur égal, ou plutôt n’avoir ni cœur ni volonté, mais laisser Dieu uniquement vouloir et s’aimer soi-même sans mesure au dedans de nous : oh ! Vous voilà, adoration pure, simple et parfaite ! C’est de tels adorateurs que le Père cherche. » 

2304

    Fènelon (1651-1715)
    (Lettre CXVI)
« Il faut se faire taire très souvent pour être en état d’écouter le maître intérieur qui enseigne toute vérité. Quand nous n’entendons pas cette voix intime et délicate de l’Esprit, qui est l’âme de notre âme, c’est une marque que nous ne nous taisons point pour L’écouter. Sa voix n’est point quelque chose d’étranger : Dieu est dans notre âme comme notre âme dans notre corps ; c’est quelque chose que nous ne distinguons plus de nous, mais quelque chose qui nous mène, qui nous retient, et qui interrompt toutes nos activités. Le silence que nous lui devons pour L’écouter n’est qu’une simple fidélité à n’agir que par la dépendance de Lui, et à cesser d’agir des qu’il nous faut sentir que cette dépendance commence à s’altérer. » 
Portrait de Fénelon par Joseph Vivien (xviiie siècle).

2301

    Saint Jean de la Croix
    ( Cantique Spirituel - 1, 11)
“Sachons-le bien, le Verbe, Fils de Dieu réside en compagnie du Père et de l’Esprit-Saint dans l’âme et Il y est caché, et c’est là que le vrai contemplatif doit Le chercher… Que peux-tu désirer encore? Que cherches-tu au-dehors puisque tu possèdes en toi-même le Bien- Aimé que tu poursuis de tes recherches ? Réjouis-toi…Adore-Le en toi-même et garde-toi de Le chercher au-dehors… travaille à rester bien cachée avec Lui » … (CSB 1.6-7-8 )“ Tu sais maintenant ce que tu as à faire pour trouver l’Epoux dans la retraite de ton cœur; cherche-Le dans la Foi et dans l’Amour…La Foi et l’Amour sont les deux guides d’aveugle qui te mèneront par des chemins inconnus de toi, jusqu’aux secrets abîmes de Dieu…La Foi joue le rôle des pieds qui portent l’âme vers Dieu; l’amour est le guide qui lui montre la route”. 

2299

    Saint Jean de la Croix
    (Cantique Spirituel B St.16-7)
« …le Verbe Fils de Dieu, avec le Père et l’Esprit-Saint, est, par essence et par présence, caché dans l’être intime de l’âme; par conséquent il faut que l’âme qui doit le trouver sorte de toutes choses, selon l’affection et la volonté, et entre en elle-même dans un très grand recueillement, considérant toutes les choses comme si elles n’existaient pas. C’est pour cela que saint Augustin, parlant à Dieu dans les Soliloques, disait: « Je ne te trouvais pas au-dehors, Seigneur, parce qu’au-dehors je te cherchais mal, puisque tu étais au-dedans. Dieu est donc caché dans l’âme et c’est là que le bon contemplatif doit le chercher avec amour en disant: « Où t’es-tu caché? » Ô âme, la plus belle d’entre toutes les créatures, toi qui désires tant connaître le lieu où se trouve ton Bien- Aimé pour l’y chercher et t’unir à lui, voilà qu’on te dit que tu es toi-même la demeure où il habite, le lieu secret où il est caché; c’est grande joie pour toi de voir que celui qui est ton bien et ton espérance est si près de toi qu’il est en toi, ou, pour mieux dire, que tu ne peux exister sans lui.. ». 

2282

    Communauté bénédictine de saint Thierry
     (Texte de Soeur Fabienne - publié sur internet le 28 mars 2020 )
« La clôture, habituellement, n'est pas tant faite pour se défendre d'un virus extérieur, que pour élaguer tout ce qui pourrait nous détourner d'une vie intérieure. Car le vrai but de la clôture "extérieure" est la vie intérieure, la vie spirituelle, la vie de prière.Ce qui peut nous en détourner, à vrai dire, est moins ce qui vient de l'extérieur, que ce qui se passe en nous! Tant de choses peuvent nous habiter! Et le fait d'être réduits dans nos déplacements peut nous donner une bonne occasion de mesurer toutes les futilités qui nous occupent !»
Monastère des bénédictines de Saint Thierry - Diocèse de Reims

2280 

    Saint Jean Eudes (1601-1680)
     (Le Royaume de Jésus)
"Aussi ce doit être notre désir, notre soin et notre occupation principale, que de former Jésus en nous, c'est-à-dire de le faire vivre et régner en nous, et d'y faire vivre et régner son Esprit, sa dévotion, ses vertus, ses sentiments, ses inclinations et dispositions." 

2269

    Colette
     (Journal à rebours, 1941)
"N'omettons pas le danger qui vient de la solitude, du manque de travail. Pourquoi se lever tôt ? Pourquoi manger quand midi sonne ? Pourquoi nous laver au saut du lit, hâter le nettoyage des pièces que nous habitons ? Rien ne nous presse. Rien, sinon la survivance d'une dignité obtuse, le besoin d'une règle, fût-elle bénigne. "Tu attends des visites ?" soupire ma fille qui s'éveille et s'endort en deux fois, l’œil gauche le premier, l’œil droit ensuite. Elle ne croit pas si bien dire. Quand je nourris le feu de poutrelles, quand je glisse le bouquet de menthe sauvage sous ma courtepointe et que j'écoute sonner la petite église au bout du jardin : "Déjà dix heures !", j'attends ma propre visite, j'appréhende ma propre sévérité et, pendant ces longs jours mortifiés où à toute heure chacun descend en soi, je voudrais ne trouver en moi-même qu'une vacance pure."

2226

    Louis Lallemant (1588-1635)
      (Doctrine spirituelle)
"Lorsqu'une âme s'est abandonnée à la conduite du Saint-Esprit, Il l'élève peu à peu et la gouverne. Au commencement, elle ne sait où elle va, mais peu à peu la lumière intérieure l'éclaire et lui fait voir toutes ses actions et le gouvernement de Dieu en ses actions, de sorte qu'elle n'a presque autre chose à faire que de laisser faire à Dieu en elle, et par elle, ce qu'il lui plaît ; ainsi elle s'avance merveilleusement." 

2214

    Charles Gay (1815-1892)
   (95ème Elévation) 
"La grande vertu du baptême est de nous incorporer à Lui, de nous donner sa vie, de nous faire de sa race, et de répandre en nous son Esprit, c'est à dire une lumière et une force par lesquelles nous sommes mis en mesure et en demeure, non seulement de ne plus pécher, mais encore de juger toutes choses, de discerner notre voie, de la suivre, et en montant de clarté en clarté, de liberté en liberté, d'en venir à l'état intérieur de saint Paul qui disait : "Vivre, pour moi, c'est Jésus-Christ". 

2207

    Saint Jean Eudes (1601-1680)
   (La Vie et le Royaume de Jésus)
"Bien qu'ils soient parfaits et accomplis dans la personne de Jésus, les Mystères de Jésus ne sont pas néanmoins encore accomplis et parfaits en nous qui sommes ses membres, ni en son Eglise qui est son Corps Mystique. Car le Fils de Dieu a dessein de faire comme une extension et continuation en nous et en toute son Eglise de ses Mystères, par les grâces qu'il veut nous communiquer et par les effets qu'Il veut opérer en nous par ces mystères.
Il a dessein de consommer en nous le mystère de son Incarnation, de sa naissance, de sa vie cachée, en se formant en nous et en prenant naissance dans nos âmes, par les saints sacrements de Baptême et de la divine Eucharistie, et en nous faisant vivre d'une vie spirituelle et intérieure qui soit cachée avec Lui en Dieu. " 

2137

    Jean Tauler (1300-1361)
       (O.P. Sermons, Paris, Desclée et Cie, 1930, II, p. 207.)
Aimer comme le Christ le demande
« Dans la sainte Église, chacun a sa fonction propre, et tous appartiennent à un seul et même corps, sous une seule tête. C'est ainsi que, dans toute la chrétienté, il n'est pas d'œuvre, si modeste et si petite soit'elle, son de cloche ou flambée de cierge, qui ne serve à l'accomplissement de cette œuvre intérieure.
Dans ce « corps mystique », ce corps spirituel, il doit y avoir une aussi grande solidarité que celle que vous voyez régner entre vos membres. Aucun membre ne doit, en ne considérant que lui seul, faire du mal ou du tort aux autres, mais il doit s'identifier à eux tous, étant là, tous pour chacun et chacun pour tous. D'où, si nous connaissions dans ce corps un membre qui ait plus de noblesse que nous ne nous en connaissons à nous-mêmes, nous devrions également le tenir pour plus précieux que nous-mêmes. De même que le bras et la main protègent plus la tête, le cœur ou l'œil, qu'ils ne se protègent eux-mêmes, ainsi devrait-il régner entre les membres de Dieu une charité si spontanée que nous devrions, avec une affection bienveillante, nous réjouir d'autant plus du bien de chacun que nous le saurions plus digne et plus cher à notre tête.
Tout ce que notre Seigneur voudrait, je devrait le prendre à cœur, aussi bien que ce qui est mien. Dès lors que j'aime plus le bien de mon frère qu'il ne l'aime lui-même, ce bien est plus vraiment à moi qu'à lui. S'il y a quelque chose de mal, cela lui reste ; mais le bien que j'aime en lui, ce bien est vraiment à moi. »

2119

  Thomas à Kempis (1379-1471)00
( Imitation de Jésus Christ)
"Heureuse l'âme qui entend le Seigneur lui parler intérieurement, et qui reçoit de Sa bouche la Parole de consolation ! Heureuses les oreilles toujours attentives à recueillir ce souffle divin, et sourdes au bruit du monde ! Heureuses, encore une fois, les oreilles qui écoutent non la voix qui retentit au-dehors, mais la vérité qui enseigne au-dedans !" 

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)