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     Charles Gay (1815-1892)(23e Élévation)
"Le monde est bavard et bruyant. Tout ce qui est creux et sonore. Le monde est creux ; son esprit, c'est la vanité, le semblant, le rêve, le mensonge, la frivolité, la bagatelle, les riens, le rien. De là le flux, la multiplicité et le prodigieux tumulte de ses paroles allant dans tous les sens, et souvent se contredisant. Les chrétiens naissent du Verbe, mais d'un Verbe que l'oreille de l'homme n'entend pas ; d'un Verbe spirituel et qui n'enfante que dans le silence." 

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   saint Augustin 

"la charité est l'âme de l'Ecriture tout entière. Ouvre la bible à n’importe quelle page, partout elle chante l’amour "
(cf. DDC I, 35, 39)

Voilà le grand critère pour lire les Ecriture car ce qui unit l'auteur et le lecteur, c'est une même charité. La charité est perçue comme principe de lumière pour l'intelligence : "Quiconque s'imagine avoir compris les Écritures sans que cela ne fasse croitre ce double amour de Dieu et du prochain, ne les a pas encore comprises. Mais quiconque tire de son étude une idée utile à l'édifice de la charité sans rendre pourtant la pensée authentique de l'auteur, ne fait pas d'erreur et ne commet pas le moindre mensonge " (st Augustin - Cf. DDC, I 36, 40)


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saint Léon le Grand

"Amen, amen, je vous le dis : l'un de vous me livrera." (Jn 13, 21-38)

« Jésus, sûr de sa résolution et intrépide dans l'accomplissement du plan de son Père, mettait un terme à l'ancienne alliance et fondait la nouvelle Pâque. En effet, ses disciples assis à table avec lui pour manger le repas mystique, et tandis que, dans la cour de Caïphe, on délibérait de la manière de le faire périr, le Christ, lui, posait les règles du sacrement de son corps et de son sang et enseignait quelle victime il faudrait offrir à Dieu, n'écartant même pas le traître de ce mystère ; il montrait ainsi que ce n'est pas sous l'exaspération d'une injustice qu'agit celui dont l'impiété volontaire était connue d'avance. Car il trouva en lui-même la matière de sa ruine et la cause de sa perfidie, en prenant le diable comme chef et en refusant d'être conduit par le Christ. 
Aussi lorsque le Seigneur dit : "En vérité, je vous le dis, l'un de vous me livrera", il montra que la conscience du traître lui était connue ; il ne confondit pas l'impie par une réprimande sévère et publique, mais chercha à l'atteindre par un avertissement doux et muet, afin que le repentir pût le corriger plus facilement, alors qu'aucune exclusive ne l'aurait aigri. 

Pourquoi, ô malheureux Judas, n'uses-tu pas d'une telle mansuétude ? Voici que le Seigneur pardonne tes entreprises, et que le Christ ne te révèle à personne, sinon à toi-même : ni ton nom ni ta personne n'est découvert, mais la parole de vérité et de miséricorde atteint seulement les replis de ton coeur. 
On ne te refuse ni l'honneur dû au titre d'apôtre, ni la communion aux sacrements. Retourne en arrière, laisse-là ta fureur et vient à résipiscence. La clémence t'invite, le salut te presse, la vie te rappelle à la vie. Vois, les autres disciples, purs et innocents, s'épouvantent à l'annonce du crime et craignent tous pour eux-mêmes, puisque l'auteur de cette impiété n'a pas été révélé. [...] 
Mais toi, Judas, au milieu de cette inquiétude des saints, tu abuses de la patience du Seigneur, et tu crois que ton audace te cache. Tu ajoutes l'impudence au crime, et un signe plus évident ne t'effraye pas. Alors que les autres n'osent pas toucher à l'aliment dont le Seigneur fait un indice (cf. Mt XXVI,23), toi tu ne retires pas ta main du plat, parce que tu ne détournes pas ton âme du crime ! »

Saint Léon le GrandSermon VII sur la Passion (45, 4), in Sermons tome III, SC 74, Editions du Cerf, Paris, 1961.

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Benoît XVI, 30 nov 2007, Spe salvi n° 38-39

Accepter la souffrance par amour du bien, de la vérité et de la justice


« La vérité est-elle pour moi si importante pour payer la souffrance ? » (Spe salvi n° 39)
Quelle est la valeur première qui détermine mes choix : le bien-être, la non-souffrance, la tranquillité ou le bien, la vérité et la justice ?
« La capacité d’accepter la souffrance par amour du bien, de la vérité et de la justice est constitutive de la mesure de l’humanité, parce que si, en définitive, mon bien-être, mon intégrité sont plus importants que la vérité et la justice, alors la domination du plus fort l’emporte ; alors règnent la violence et le mensonge. La vérité et la justice doivent être au-dessus de mon confort et de mon intégrité physique, autrement ma vie elle-même devient mensonge. » 

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BENOÎT XVI
*Angelus, Dimanche 6 août 2006, §2 (Transfiguration du Seigneur)
à Castel Gandolfo
La Transfiguration nous invite à ouvrir les yeux du cœur sur le mystère de la lumière de Dieu présent dans toute l’histoire du salut. Déjà, au début de la création, le Tout-puissant dit : « Fiat lux – Que la lumière soit ! » (Gn 1, 2), et la séparation de la lumière d’avec les ténèbres eut lieu. Comme pour les autres choses créées, la lumière est un signe qui révèle quelque chose de Dieu : c’est comme le reflet de sa gloire, qui en accompagne les manifestations. Lorsque Dieu apparaît, « son éclat est pareil au jour, des rayons jaillissent de ses mains » (Ha 3, 3sq). La lumière, dit-on dans les Psaumes, est le manteau dont Dieu se drape (cf. Ps 104, 2). Avec le Livre de la Sagesse, le symbolisme de la lumière est utilisé pour décrire l’essence même de Dieu : la sagesse, effusion de la gloire de Dieu, est « un reflet de la lumière éternelle », supérieure à toute lumière créée (cf. Sg 7, 27.29sq). Dans le Nouveau Testament, c’est le Christ qui constitue la pleine manifestation de la lumière de Dieu. Sa résurrection a éliminé pour toujours le pouvoir des ténèbres du mal. A travers le Christ ressuscité, la vérité et l’amour triomphent sur le mensonge et le péché. En lui, la lumière de Dieu illumine désormais de façon définitive la vie des hommes et le chemin de l’histoire : « Je suis la lumière du monde – affirme-t-il dans l’Evangile. Qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie » (Jn 8, 12).

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St Augustin
De moribus Ecclesiae Catholicae 1,25,46
Bien vivre n’est autre chose qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de tout son agir. On Lui conserve un amour entier (par la tempérance) que nul malheur ne peut ébranler (ce qui relève de la force), qui n’obéit qu’à Lui seul (et ceci est la justice), qui veille pour discerner toutes choses de peur de se laisser surprendre par la ruse et le mensonge (et ceci est la prudence).

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Ste Thérèse d'Avila
Vie, chap. 6
Quel empire est comparable à celui d'une âme qui, de ce faîte sublime où Dieu l'élève, voit au-dessous d'elle toutes les choses du monde, sans être captivée par aucune ? Qu'elle est confuse de ses attaches d'autrefois ! Comme elle s'étonne de son aveuglement ! Quelle compassion elle porte à ceux qu'elle voit dans les mêmes ténèbres, surtout si ce sont des personnes d'oraison, et envers qui Dieu se montre déjà prodigue de ses faveurs ! Elle voudrait élever sa voix pour leur faire connaître combien ils s'égarent ; quelquefois même elle ne peut s'en défendre, et alors mille persécutions pleuvent sur sa tête. On l'accuse de peu d'humilité ; elle prétend, dit-on, instruire ceux de qui elle devrait apprendre. Si c'est une femme, on lui fait encore plus vite son procès. Et on a raison de la condamner, parce qu'on ignore le transport qui la presse. Souvent, incapable d'y résister, elle ne peut s'empêcher de détromper ceux qu'elle aime. Elle voudrait les voir libres de la prison de cette vie, où elle a été enchaînée elle-même ; car, elle le voit clairement, c'est bien d'une prison qu'elle a été tirée.
Elle gémit d'avoir été jadis sensible au point d'honneur, et de l'illusion qui lui faisait regarder comme honneur ce que le monde appelle de ce nom. Elle n'y voit plus qu'un immense mensonge, dont nous sommes tous victimes. Elle comprend que l'honneur digne de ce nom n'est point mensonger, mais très véritable, qu'il estime ce qui mérite de l'être qu'il considère comme un néant ce qui est un néant, car tout ce qui prend fin et n'est pas agréable à Dieu est néant, et moins encore que le néant. Elle se rit d'elle-même en songeant qu'il y a eu un temps dans sa vie où elle a fait quelque cas de l'argent, et où elle en a eu quelque désir. A la vérité, je n'ai jamais eu à me confesser d'un tel désir ; c'était une assez grande faute pour moi d'avoir accordé quelque estime aux richesses. Si l'on pouvait avec elles acheter le bonheur dont je jouis, je les priserais extrêmement ; mais je vois au contraire que pour obtenir ce bonheur, il faut renoncer à tout.

302

Bible - Ancien Testament
Exode 23, 1-8

Tu ne sèmeras pas de rumeur sans fondement ; tu ne donneras pas la main à un méchant en lui servant de témoin à charge.
Tu ne suivras pas une majorité pour faire le mal, et tu ne déposeras pas dans un procès en te mettant du côté d'une majorité partiale pour faire fléchir la justice.
Tu ne favoriseras pas non plus un faible dans son procès.
Si tu rencontres le bœuf de ton ennemi ou son âne égaré, tu ne manqueras pas de le lui ramener.
Si tu vois l'âne de celui qui te hait succombant sous sa charge, tu te garderas de l'abandonner ; joins tes efforts aux siens pour le décharger.
Tu ne feras pas fléchir le droit du pauvre dans son procès.
Tu t'éloigneras d'une cause mensongère, et tu ne feras pas mourir l'innocent et le juste ; car je n'absoudrai pas un coupable.
Tu n'accepteras pas de cadeau ; car les cadeaux aveuglent les clairvoyants et ruinent les causes justes.

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St Augustin
Commentaire du Sermon sur la Montagne, II, XX

Mais comme quelques-uns, bien que désireux d'obéir aux commandements de Dieu, pourraient être trompés par ce mot de simplicité, et s'imaginer que c'est chose coupable de cacher quelquefois la vérité, comme il l'est de mentir quelquefois, en sorte que, en révélant à ceux à qui ils s'adressent des choses que ceux-ci ne peuvent supporter, ils leur deviendraient plus nuisibles que s'ils ensevelissaient ces mêmes choses dans un éternel silence : pour obvier, dis-je, à cet inconvénient, le Seigneur a eu grand soin d'ajouter : « Ne donnez pas les choses saintes aux chiens et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent aux pieds, et que, se tournant, ils ne vous déchirent. » Le Seigneur lui-même, quoiqu'il n'ait jamais menti, nous fait cependant voir qu'il a caché certaines vérités, quand il dit : « J'ai encore beaucoup de choses à vous dire ; mais vous ne pouvez les porter à présent. » Et l'Apôtre Paul : « Je n'ai pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels. Comme à de petits enfants en Jésus-Christ, je vous ai abreuvés de lait, mais je ne vous ai point donné à manger, parce que vous ne le pouviez pas encore ; et à présent même vous ne le pouvez point, parce que vous êtes encore charnels. »

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Ernest Hello
L’Homme, l.I, ch.VIII (L’homme médiocre)
L’homme vraiment médiocre admire un peu toutes choses, il n’admire rien avec chaleur... Il trouve insolente toute affirmation, parce que toute affirmation exclut la proposition contradictoire. Mais si vous êtes un peu ami et un peu ennemi de toutes choses, il vous trouvera sage et réservé. L’homme médiocre dit qu’il y a du bon et du mauvais dans toutes choses et qu’il ne faut pas être absolu dans ses jugements. Si vous affirmez fortement la vérité, l’homme médiocre dira que vous avez trop de confiance en vous-même. L’homme médiocre regrette que la réligion chrétienne ait des dogmes ; il voudrait qu’elle enseignât la morale tout seule ; et si vous lui dites que sa morale sort de ses dogmes, comme la conséquence sort du principe, il vous répondra que vous exagérez... Si le mot exagération n’existait pas, l’homme médiocre l’inventerait.
L’homme médiocre semble habituellement modeste ; il ne peut pas être humble, ou bien il cesse d’être médiocre. L’homme humble méprise tous les mensonges, fussent-ils glorifiés par toute la terre, et s’agenouille devant toute vérité... Si l’homme naturellement médiocre devient sérieusement chrétien, il cesse absolument d’être médiocre... L’homme qui aime n’est jamais médiocre.

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St Irénée de Lyon
Contre les Hérésies, livre I, préface
Rejetant la vérité, certains introduisent des discours mensongers et "des généalogies sans fin, plus propres à susciter des questions", comme le dit l'Apôtre, "qu'à bâtir l'édifice de Dieu fondé sur la foi". Par une vraisemblance frauduleusement agencée, ils séduisent l'esprit des ignorants et les réduisent à leur merci, falsifiant les paroles du Seigneur et se faisant les mauvais interprètes de ce qui a été bien exprimé. Ils causent ainsi la ruine d'un grand nombre, en les détournant, sous prétexte de "gnose", de Celui qui a constitué et ordonné cet univers : comme s'ils pouvaient montrer quelque chose de plus élevé et de plus grand que le Dieu qui a fait le ciel, la terre et tout ce qu'ils renferment ! De façon spécieuse, par l'art des discours, ils attirent d'abord les simples à la manie des recherches ; après quoi, sans plus se soucier de vraisemblance, ils perdent ces malheureux, en inculquant des pensées blasphématoires et impies à l'endroit de leur Créateur à des gens incapables de discerner le faux du vrai.
L'erreur, en effet, n'a garde de se montrer telle qu'elle est, de peur que, ainsi mise à nu, elle ne soit reconnue ; mais, s'ornant frauduleusement d'un vêtement de vraisemblance, elle fait en sorte de paraître — chose ridicule à dire — plus vraie que la vérité elle-même, grâce à cette apparence extérieure, aux yeux des ignorants. Comme le disait, à propos de ces gens-là, un homme supérieur à nous : "La pierre précieuse, voire de grand prix aux yeux de certains, qu'est l'émeraude, se voit insultée par un morceau de verre habilement truqué, s'il ne se rencontre personne qui soit capable de procéder à un examen et de démasquer la fraude. Et lorsque de l'airain a été mêlé à l'argent, qui donc, s'il n'est connaisseur, pourra aisément le vérifier ?"

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)