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2440

        Sainte Térésa de Calcutta
« Seigneur crucifié et ressuscité,
Apprends-nous à affronter
Les luttes de la vie quotidienne,
Afin que nous vivions
Dans une grande plénitude.
Tu as humblement et patiemment accueilli,
Les échecs de la vie humaine
Comme les souffrances de la crucifixion.
Alors les peines et les luttes
Que nous apporte chaque journée,
Aide-nous à les vivre
Comme des occasions de grandir
Et de mieux te ressembler.
Rends-nous capable de les affronter,
Plein de confiance en ton soutien.
Fais nous comprendre
Que nous n’arrivons à la plénitude de la vie
Qu’en mourant sans cesse à nous mêmes
Et en nos désirs égoïstes.
Car c’est seulement en mourant avec Toi
Que nous pouvons ressusciter avec Toi.
Que rien désormais
Ne nous fasse souffrir ou pleurer
Au point d’en oublier la joie de ta résurrection.
Tu es le soleil éclaté de l’amour du Père,
Tu es l’espérance du bonheur éternisé
Tu es le feu de l’amour embrasé.
Que la joie de Jésus soit force en nous
Et qu’elle soit, entre nous, lien de paix
D’unité et d’amour. »

2438

        Saint François d'Assise
       (Comment Saint François, cheminant avec frère Léon, lui exposa ce qu'est la joie parfaite.)
Comme saint François allait une fois de Pérouse à Sainte Marie des Anges avec frère Léon, au temps d'hiver, et que le froid très vif le faisait beaucoup souffrir, il appela frère Léon qui marchait un peu en avant, et parla ainsi : « O frère Léon, alors même que les frères Mineurs donneraient en tout pays un grand exemple de sainteté et de bonne édification, néanmoins écris et note avec soin que là n'est pas point la joie parfaite. »
Et saint François allant plus loin l'appela une seconde fois : « O frère Léon, quand même le frère Mineur ferait voir les aveugles, redresserait les contrefaits, chasserait les démons, rendrait l'ouïe aux sourds, la marche aux boiteux, la parole aux muets et, ce qui est un plus grand miracle, ressusciterait des morts de quatre jours, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite. »
Marchant encore un peu, saint François s'écria d'une voix forte : « O frère Léon, si le frère Mineur savait toutes les langues et toutes les sciences et toutes les Écritures, en sorte qu'il saurait prophétiser et révéler non seulement les choses futures, mais même les secrets des consciences et des âmes, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite. »
Allant un peu plus loin, saint François appela encore d'une voix forte : « O frère Léon, petite brebis de Dieu, quand même le frère parlerait la langue des Anges et saurait le cours des astres et les vertus des herbes, et que lui seraient révélés tous les trésors de la terre, et qu'il connaîtrait les vertus des oiseaux et des poissons, de tous les animaux et des hommes, des arbres et des pierres, des racines et des eaux, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite. »
Et faisant encore un peu de chemin, saint François appela d'une voix forte : « O frère Léon, quand même le frère Mineur saurait si bien prêcher qu'il convertirait tous les fidèles à la foi du Christ, écris que là n'est point la joie parfaite. »
Et comme de tels propos avaient bien duré pendant deux milles, frère Léon, fort étonné, l'interrogea et dit : « Père, je te prie, de la part de Dieu, de me dire où est la joie parfaite. » et saint François lui répondit : « Quand nous arriverons à Sainte-Marie-des-Anges, ainsi trempés par la pluie et glacés par le froid, souillés de boue et tourmentés par la faim, et que nous frapperons à la porte du couvent, et que le portier viendra en colère et dira : « Qui êtes-vous ? » et que nous lui répondrons : « Nous sommes deux de vos frères », et qu'il dira : « Vous ne dites pas vrai, vous êtes même deux ribauds qui allez trompant le monde et volant les aumônes des pauvres ; allez-vous en » ; et quand il ne nous ouvrira pas et qu'il nous fera rester dehors dans la neige et la pluie, avec le froid et la faim, jusqu'à la nuit, alors si nous supportons avec patience, sans trouble et sans murmurer contre lui, tant d'injures et tant de cruauté et tant de rebuffades, et si nous pensons avec humilité et charité que ce portier nous connaît véritablement, et que Dieu le fait parler contre nous, ô frère Léon, écris que là est la joie parfaite.
Et si nous persistons à frapper, et qu'il sorte en colère, et qu'il nous chasse comme des vauriens importuns, avec force vilenies et soufflets en disant : « Allez-vous-en d'ici misérables petits voleurs, allez à l'hôpital, car ici vous ne mangerez ni ne logerez », si nous supportons tout cela avec patience, avec allégresse, dans un bon esprit de charité, ô frère Léon, écris que là est la joie parfaite.
Et si nous, contraints pourtant par la faim, et par le froid, et par la nuit, nous frappons encore et appelons et le supplions pour l'amour de Dieu, avec de grands gémissements, de nous ouvrir et de nous faire cependant entrer, et qu'il dise, plus irrité encore : « ceux-ci sont des vauriens importuns, et je vais les payer comme ils le méritent », et s'il sort avec un bâton noueux, et qu'il nous saisisse par le capuchon, et nous jette par terre, et nous roule dans la neige, et nous frappe de tous les nœuds de ce bâton, si tout cela nous le supportons patiemment et avec allégresse, en pensant aux souffrances du Christ béni, que nous devons supporter pour son amour, ô frère Léon, écris qu'en cela est la joie parfaite.
Et enfin, écoute la conclusion, frère Léon : au-dessus de toutes les grâces et dons de l'Esprit-Saint que le Christ accorde à ses amis, il y a celui de se vaincre soi-même, et de supporter volontiers pour l'amour du Christ les peines, les injures, les opprobres et les incommodités ; car de tous les autres dons de Dieu nous ne pouvons nous glorifier, puisqu'ils ne viennent pas de nous, mais de Dieu, selon que dit l'Apôtre : « Qu'as-tu que tu ne l'aies reçu de Dieu ? et si tu l'as reçu de lui, pourquoi t'en glorifies-tu comme si tu l'avais de toi-même ? ». Mais dans la croix de la tribulation et de l'affliction, nous pouvons nous glorifier parce que cela est à nous, c'est pourquoi l'Apôtre dit : « Je ne veux point me glorifier si ce n'est dans la croix de Notre-Seigneur Jésus Christ. »
Saint François faisant route avec frère Léon - Eugène Burnand (1850-1921)

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2134

  pape François
(Angélus du 1er mars 2020)
« Jésus ne dialogue pas avec le diable. Jésus répond au diable par la Parole de Dieu, non par sa parole. Dans la tentation, nous commençons très souvent à dialoguer avec la tentation, à dialoguer avec le diable: «Oui, mais je peux faire cela …, et puis je me confesse, puis ceci, puis cela… ». Il ne faut jamais parler avec le diable. Jésus fait deux choses avec le diable : il le chasse ou, comme dans ce cas, il répond par la Parole de Dieu. [...]
Que la Vierge Marie, Mère de Celui qui a écrasé la tête du serpent, nous aide en ce temps de carême à être vigilants face aux tentations, à ne nous soumettre à aucune idole de ce monde, à suivre Jésus dans sa lutte contre le mal; et nous serons nous aussi vainqueurs comme Jésus. »
 

2077

      St Thomas de Villeneuve (1488-1555)
     ( Sermon pour le 4ème Dimanche de l'Avent
" Le Seigneur ne réclame rien de grand, rien de difficile, pas de cadeaux, pas de faveurs : c'est Lui qui va nous en faire ; mais il nous appartient de nous y préparer et de nous y disposer. Ôtez les pierres, les rochers et les épines de vos chemins, ôtez les horribles péchés, les bagarres, les disputes, les haines... voilà comment préparer le séjour de Dieu. Et si vous faites cela, sa Majesté daignera venir en vos coeurs pour y demeurer. " 
(Saint Thomas de Villeneuve (1488-1555) - Sermon pour le 4ème Dimanche de l'Avent)

2076

      Bx Nicolas Barré (1621-1686)
     ( Lettre à un religieux
"Quand on te demandera ce que tu es venu faire ici, (au désert)  dis que c'est Moi qui t'ai mis ici ; et que tu y demeureras tant que bon me semblera ; que tu y feras, que tu y souffriras tout et comme je voudrai ; et par là tu dépendras de moi comme de celui qui te meut en toute chose. Dis que tu seras heureux de tomber entre mes mains, d'être abandonné à ma conduite, de sentir en toi mon saint et divin gouvernement, de n'agir plus que par moi, que par la confiance, l'amour, l'obéissance, l'abandon, l'éloignement de toute inquiétude et de tout empressement pour ta vie et tes emplois, pour ta mort, pour ta perfection, et pour tout ce qui te concerne dans le temps et dans l'éternité." 
Nicolas Barré (1621-1684) - Lettre à un religieux

2074

      Saint Augustin (354-430)
     ( sur la première lettre de saint Jean)
" Pour que ton coeur ne succombe pas à la soif dans ce désert, que le Christ soit en ton coeur, que sa douceur soit dans ton coeur : c'est le maître intérieur qui va t'enseigner, le Christ qui va t'enseigner, son inspiration qui va t'enseigner."

2059

      père Guy-Emanuel Cariot
     (La citadelle imprenable - petite méthode pour résister à l'ennemi et obtenir la libération - paru sur le site internet Padreblog le 25 février 2020)
Entrer en carême c’est entrer dans le combat spirituel. Cette expression peut nous stimuler : combattre, c’est espérer vaincre et en retirer de la fierté bien humaine. Mais le combat spirituel n’est pas cela. Au début du carême, il faut bien comprendre ce que recouvre cette réalité sous peine de rater son carême dès le mercredi des Cendres !
NOTRE VIE EST COMME UN VILLAGE
Il faut imaginer sa vie comme un village entouré d’une enceinte. A l’intérieur, les différentes maisons symbolisent notre vie : il y a par exemple le réfectoire (notre lien à la nourriture et aux addictions), notre salon (lien avec notre famille et nos proches), notre chambre (lieu du repos et de la vie sexuelle), la bibliothèque (vie intellectuelle), la ferme (vie de travail), le théâtre (lieu de l’imagination) et l’église (lien à Dieu). La muraille qui entoure notre village en symbolise l’unité. Il faut s’imaginer marchant sur le chemin de ronde au-dessus du pont-levis. Nous sommes à la veille de notre vie et Dieu attend que nous puissions poser un regard juste sur celle-ci. Nous pouvons regarder l’intérieur du village et rendre grâce à Dieu pour toutes ces constructions et sur la beauté de ce petit bourg (au moins au niveau des plans !). 
QUAND LE VILLAGE EST ATTAQUÉ
Pourtant, nous pouvons aussi constater que notre village est régulièrement attaqué par l’ennemi. Qui est-il ? Il est tout ce qui nous fait du mal, qui empêche notre vie d’être vécue et qui cause notre malheur. Il s’agit des tentations auxquelles nous cédons (souvent ou toujours !) mais peut aussi être un lien spirituel ou démoniaque. Cet ennemi peut avoir plusieurs visages, souvent superposés les uns sur les autres. Le combat spirituel n’est pas une lutte personnelle contre cet ennemi : si nous l’affrontons, nous perdons et il pénètre sans problème par le pont-levis. Alors que faire pour combattre ? 
TOURNER LE DOS À L’ENNEMI !
Il faut savoir se retourner à temps du haut de notre rempart vers l’intérieur du village. Il y a en effet au cœur de notre village quelque chose dont il faut encore parler. Une colline en haut de laquelle se trouve un magnifique château plein de lumière. C’est le château du Dieu-Trinité qui habite en nous comme « l’hôte intérieur, plus intérieur à nous que nous-mêmes » (saint Augustin). A côté de ce château, toujours en haut de cette colline entourée d’anges, se trouve une petite maison fleurie, celle de la sainte Mère de Dieu et enfin une petite maison bien rangée et simple qui est notre âme spirituelle. Ces trois maisons sont invisibles à l’ennemi, même s’il est en train de saccager notre village. La première étape du combat spirituel est donc de tourner le dos à l’ennemi qui arrive en trombe contre nous. Une attitude à adopter immédiatement, dès que la tentation se révèle, sans aucun délai.
La seconde étape est de s’adresser à Dieu en se tournant vers le château. A ce moment, il faut faire un acte d’adoration (« Mon Dieu, je t’adore de tout mon cœur » par exemple) puis crier vers lui : « Seigneur, viens à mon aide ! Ne laisse pas mon ennemi pénétrer dans ma ville ! ». C’est un cri qu’il faut alors pousser, pas une petite prière susurrée comme si on avait peur de déranger le châtelain ! Quand on coule, on ne chuchote pas « Au secours », on le crie ! Il en va de même ici. 
INTÉRÊT DE CETTE MÉTHODE
On le voit, cette méthode de combat est autant un exercice qu’une prière. On peut ainsi agir autant de fois que nécessaire et en n’importe quelle circonstance. L’intérêt est aussi de ne pas parler à notre ennemi et de ne pas se croire assez fort pour le vaincre par nous-mêmes. Il est plus fort que nous. En se tournant vers Dieu, nous implorons le Seigneur des miséricordes de combattre lui-même pour nous. Cela ne nous rend pas passifs pour autant car l’âme du combat spirituel est dans ce « retournement » à effectuer dès que nous ressentons l’attaque. En nous faisant prendre conscience du mal qui nous attaque, cette méthode nous pousse aussi à renoncer à ce mal et à devenir meilleurs. Ainsi, chaque petite victoire sera un renforcement de notre citadelle. 
ET S’IL Y A DES BRÈCHES ?
Il y en a toujours. Elles peuvent être de différentes natures : vice enraciné, faiblesse psychologique, grand traumatisme lié à l’enfance, magie, etc. Ce sont comme des portes ouvertes à l’ennemi. Si notre pont-levis est remonté, cela signifie que la porte de notre liberté est fermée à l’action de l’adversaire. Mais l’ennemi nous attaque toujours par nos vulnérabilités. Chaque fois que nous ferons le retournement vers le château, les brèches se colmateront petit à petit. Il faut être patient et cela aussi est une grâce du vrai combat spirituel. 
Un seul conseil pour le carême: retournons-nous vers Dieu de tout notre cœur et aussi souvent que possible !

2025

      Marthe Robin (1902-1981)
(Journal - Conseils pour avancer dans la voie de la perfection)

13. Trouver du dégoût dans l’oraison et la négliger, c’est armer contre nous "l’esprit" infernal et l’armer des armes mêmes avec lesquelles nous devrions nous défendre de lui. Pour l’oraison, le Seigneur veut des âmes bien dociles et bien fidèles et bien souples, ne se confiant nullement, aucunement en elles-mêmes. Veillons et prions pour ne pas passer de la sécheresse à la tiédeur.
Marthe Robin - Conseils pour avancer dans la voie de la perfection

2009

      Saint Claude la Colombière (1641-1682)
       (Revue Ma Prière n°29, septembre 2015)
"Il est étrange combien d’ennemis on a à combattre du moment qu’on se forme la résolution de devenir un saint. Il semble que tout se déchaîne, et le démon par ses artifices, et le monde par ses attraits, et la nature par la résistance qu’elle oppose à nos bons désirs."

1967 

      Prière
(Notre Dame des Internautes)

Seigneur je te demande le courage et la lucidité pour faire face aux peines et aux difficultés. Ne laisse pas mon moral s’effondrer. Tu es ma forteresse et mon rocher, le bouclier qui me garde face à l’adversité, Tu es ma Lumière et mon Salut. Ne permets pas que la confusion me submerge alors que je remets entre Tes mains, mon espoir et ma foi. j'ai confiance en Toi Seigneur. De toutes ses forces, mon cœur est disposé à Te servir, il veut aller de l’avant et s’engager pour te suivre partout où tu me conduiras. Aide-moi à offrir le meilleur de moi-même, à m’abandonner pleinement à la bonté et la pureté de Ton amour. Aide-moi à me centrer sur Ta Parole qui réconforte, qui soutient, qui fortifie et encourage devant tous les obstacles et les épreuves que je rencontre mon chemin. En ton Nom, avec ton aide, je sais que je peux vaincre. Aucun de ceux qui ont placé leur confiance en Toi, en Ta compassion et en Ta miséricorde, n’a jamais été déçu. Amen 

1966

      Saint Pio de Pietrelcina
(Lettre de Padre Pio au père Agostino - fin janvier 1916) 

" Mon âme ne cesse de soupirer sous le poids de cette nuit qui l'entoure et la pénètre totalement. Mais elle se trouve dans l'incapacité de penser, non seulement à des choses surnaturelles, mais même aux choses les plus simples. En outre, quand l'âme est sur le point de saisir le moindre rayon de la divinité, toute sorte de lumière disparaît aussitôt à son regard. La volonté se sent hors d'elle et s'efforce d'aimer mais elle devient soudain dure et ferme comme le roc. La mémoire fait tout pour s'attacher à quelque chose qui pourrait la consoler, mais tout, tout est inutile. N'est-ce-pas horrible ? Et ce n'est pas tout mon père. Ce qui accroît le plus mon tourment, c'est qu'il m'arrive parfois de me souvenir vaguement d'avoir, en d'autres temps connu et aimé ce même Seigneur que je n'ai plus l'impression de connaître ni d'aimer, comme s'il était devenu pour moi un inconnu, un absent, un étranger. Je m'efforce alors de trouver trace au moins chez les créatures de Celui que mon âme désire. Mais qui peut le dire ? je n'y reconnais plus l'image habituelle de Celui qui m'a abandonné. C'est alors que l'âme, vaincue par l'épouvante et la terreur, ne sachant plus que faire pour trouver son Dieu, s'écrie, en luttant avec son Seigneur : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" Mais quel horrible effroi ! Personne ne répond à ce vide qu'elle ressent au fond d'elle même, pas même l'écho. Néanmoins, l'âme ne s'avoue pas encore vaincue. Elle fait de nouveaux efforts, mais toujours en vain. Elle sent alors que toute sa chaleur diminue, que toute sa force cesse, que ses pieux sentiments se sont complètement assoupis. 
Arrachée à son Époux, déchirée jusqu'au plus profond d'elle-même, elle ne sait plus que faire dans cette nuit si obscure. Et, ce qui augmente encore mon supplice, c'est que ces tortures insupportables paraissent ne pas devoir finir. La pauvre âme ne voit pas de fin, à son horrible misère. J'ai l'impression qu'un mur de bronze m'enferme pour toujours dans cette atroce prison. 
Les peines que j'éprouve alors sont si nombreuses et si aiguës que je ne saurais vous en montrer la différence par rapport à celles que je souffrirais si j'étais dans l'enfer même ; au contraire, permettez-moi de le dire, ici, dans cet état, je devrais souffrir encore davantage, en raison de l'amour dont le créateur est aimé. Mais poursuivons ! 
Lorsque ce martyre atteint son apogée, il me semble que mon âme est proche de se consoler à l'idée que, finalement, elle devra nécessairement tomber sous le poids de ces douleurs, car il est tout à fait impossible de les supporter plus longtemps." 

 
 

1965

      Saint Pio de Pietrelcina
(Lettre de Padre Pio au père Agostino - fin janvier 1916) 

"Depuis quelques temps, mon âme se trouve plongée jour et nuit dans une profonde nuit de l'esprit. Les ténèbres spirituelles durent des heures interminables, des jours interminables, et souvent des semaines entières. Lorsque je suis dans cette nuit, je ne saurais vous dire si je me trouve en enfer ou au purgatoire. Les intervalles pendant lesquels un rayon de lumière atteint mon esprit sont très fugaces et, tandis que je cherche alors à réfléchir sur mon être, je me sens retomber tout à coup dans cette sombre prison. Aussitôt, je perds le souvenir de toutes les faveurs dont le Seigneur s'est montré si généreux envers mon âme. Où est le goût de l'adorable Présence divine dont elle jouissait ? Tout, tout s'est évanoui de son intelligence, de son âme. C'est un désert infini de ténèbres, d'abattement, d'insensibilité, c'est la terre natale de la mort, là que se trouve ma pauvre âme, bien loin de son Dieu et seule face à elle-même." 

1964

      Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus 
(Histoire d'une âme, 1972 - page 244 - Lettre du père Agostino à Padre Pio - 22 mars 1916) )

" L'histoire de toutes les âmes de Jésus contient des pages douloureuses, mais étonnantes, de nuit profondes. La vénérable soeur Thérèse de l'Enfant Jésus,(qui est sainte et Docteur de l'Eglise aujourd'hui) racontant l'histoire de son âme à sa mère supérieure, parle de sa nuit obscure et emploie ces mots précis :
"Ma Mère bien aimée, je vous parais peut-être exagérer mon épreuve, en effet si vous jugez d'après les sentiments que j'exprime dans les petites poésies que j'ai composées cette année, je dois vous sembler une âme remplie de consolations et pour laquelle le voile de la foi s'est presque déchiré, et cependant... ce n'est plus un voile pour moi, c'est un mur qui s'élève jusqu'aux cieux et couvre le firmament étoilé... Lorsque je chante le bonheur du Ciel, l'éternelle possession de Dieu, je n'en ressens aucune joie, car je chante simplement ce que je veux croire. Parfois, il est vrai, un tout petit rayon de soleil vient illuminer mes ténèbres, alors l'épreuve cesse un instant, mais ensuite le souvenir de ce rayon, au lieu de me causer de la joie, rend mes ténèbres plus épaisses encore. O ma Mère, jamais je n'ai si bien senti combien le Seigneur est doux et miséricordieux, Il ne m'a envoyé cette épreuve qu'au moment où j'ai eu la force de la supporter, plus tôt je crois bien qu'elle m'aurait plongée dans le découragement... Maintenant elle enlève tout ce qui aurait pu se trouver de satisfaction naturelle dans le désir que j'avais du Ciel..." (Histoire d'une âme, 1972 - page 244) 
Ne te semble t'il pas, mon cher, que la vénérable soeur Thérèse dépeint la nuit de toute âme ? "

1898

      saint Pio de Pietrelcina
     (lettre de Padre Pio au père Agostino du 18 janvier 1913)
" Jésus ne se contente pas de me mettre à l'épreuve par des craintes et des angoisses spirituelles dans un parfum de désolation, il y ajoute toutes sortes de difficultés physiques en se servant pour ce faire des méchants "cosaques". (...)
Notre Ange Gardien est toujours à nos côtés
je me suis plaint à mon ange gardien, qui me dit, après m'avoir fait un petit sermon : "Remercie Jésus, car Il te traite comme quelqu'un qu'il a choisi pour gravir à sa suite le chemin du Calvaire. C'est avec joie que je vois comment Jésus se conduit envers toi, qu'Il a confié à mes soins. Crois-tu peut-être que je serais si content, si je ne te voyais pas si combattu ? Mon amour me fait rechercher ton bien, par conséquent je me réjouis toujours davantage de te voir dans cet état-là. Jésus permet ces assauts du démon parce que son amour te rend cher à ses yeux ; Il veut donc que tu lui ressembles jusqu'à connaître toi aussi ses angoisses au désert, au jardin des Oliviers et de la croix.
Toi, défends-toi, éloigne toujours les pièges du malin et traites-les par le mépris. Lorsque les forces ne te le permettrons pas, ne te désole pas, bien-aimé de mon coeur, je suis toujours à tes côtés."

1889

     Jean-Nicolas Grou (1731-1903)
(Manuel des âmes intérieures)
"Devenir saint" : "Ce n'est pas dans la dissipation, dans l'agitation et le tumulte que la voix de Dieu se fait entendre, mais dans la solitude, dans la paix, dans le silence des passions et de l'imagination. Le plus grand pas que l'âme puisse faire vers la perfection est de se tenir habituellement en état d'entendre la voix de Dieu, de s'appliquer à posséder toujours son âme en paix, d'éviter tout ce qui la dissipe, tout ce qui l'inquiète, tout ce qui l'attache violemment. Tout ceci doit être pendant longtemps la matière d'un examen et d'un combat continuels."

1643

     André Sève
30 minutes pour Dieu, pages 28-29
« Mener une vie chrétienne, c’est regarder beaucoup le Christ et essayer de vivre comme Lui.
Simplet ?
Peut-être, mais allons jusqu’au bout de cette logique. Pourquoi faisons-nous un tri (plus ou moins conscient) dans ce que nous voulons imiter du Christ ? Nous le regardons aimer, pourquoi ne le regardons pas prier ? Il a eu besoin de prier.
Pas moi ? Mais qu’est ce que je veux au juste ? Être moi ou suivre le Christ ? Au nom de quoi puis-je décider que je vais Le suivre pour ceci et pas pour cela ?
Depuis qu’on m’a dit : « Regarde bien Jésus prier », je vois toujours en même temps deux choses : Jésus vivait constamment uni à son Père et pourtant Il devait s’arracher à l’annonce du Royaume pour aller prier seul.
Nous avons bonne mine, nous, avec nos dégoûts de prier et nos objections : « ...pas besoin d’un temps spécial de prière, il suffit de vivre uni à Dieu, et de faire ce qu’il faut faire. D’ailleurs, prier à l’écart c’est s’évader, il vaut mieux servir... »
Au lieu de discuter, regardons encore Jésus :
Jésus ne s’écarte pas de la foule ou de ses apôtres pour les oublier dans une recherche d’intimité avec son Père :
Il s’écarte toujours pour mieux servir. »


1596

   père Jacques Beaudry c.s.v
(Retraite fondamentale - Foyer de Charité- conférence 9 La liberté menacée par l'esclavage du péché)
Prière
« Seigneur, il n’est pas toujours facile de suivre la vérité et de choisir le bien. Bien que je t’aime, ma faible volonté me fait souvent choisir le sentier commode et le résultat facile. Ton plus grand don est ma liberté. Mais je te supplie de m’accorder la grâce de m’aider à former mon caractère, à utiliser ma liberté de façon à ce que je devienne la personne que tu as créé et que tu veux que je sois. Je renouvelle ma promesse baptismale : t’aimer au delà de toutes choses et rejeter Satan et le péché. Marie, Mère très pure, rends mon cœur tout entier à Jésus. »

1526

  Anonyme 
"La plus grande des victoires n’est pas de gagner une guerre, ou une médaille olympique, mais de se vaincre, de grandir en Charité..."

1523

   sainte Thérèse de l'Enfant Jésus 
Carnets Jaunes 527,3

« Je n’ai nullement peur des derniers combats ni des souffrances, si grandes qu’elles soient, de la maladie. Le bon Dieu m’a a toujours secourue ; il m’a aidée et conduite par la main dès ma plus tendre enfance… je compte sur lui. Je suis assurée qu’il me continuera son secours jusqu’à la fin. ».

1510

   Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus 
(Manuscrit A 45)
"En cette nuit de lumière commença la troisième période de ma vie, la plus belle de toutes, la plus remplie des grâces du Ciel… En un instant l’ouvrage que je n’avais pu faire en 10 ans, Jésus le fit se contentant de ma bonne volonté qui jamais ne me fit défaut. Comme ses apôtres, je pouvais Lui dire : "Seigneur, j’ai pêché toute la nuit sans rien prendre." Plus miséricordieux encore pour moi qu’Il ne le fut pour ses disciples, Jésus prit Lui-même le filet, le jeta et le retira rempli de poissons… Il fit de moi un pêcheur d’âmes, je sentis un grand désir de travailler à la conversion des pécheurs, désir que je n’avais senti aussi vivement... Je sentis en un mot la charité entrer dans mon cœur, le besoin de m’oublier pour faire plaisir et depuis lors je fus heureuse !… Un Dimanche (juillet 87) en regardant une photographie de Notre Seigneur en Croix, je fus frappée par le sang qui tombait d’une de ses mains Divines, j’éprouvai une grande peine en pensant que ce sang tombait à terre sans que personne s’empresse de le recueillir, et je résolus de me tenir en esprit au pied de Croix pour recevoir la Divine rosée qui en découlait, comprenant qu’il me faudrait ensuite la répandre sur les âmes… Le cri de Jésus sur la Croix retentissait aussi continuellement dans mon cœur : "J’ai soif !". Ces paroles allumaient en moi une ardeur inconnue et très vive… Je voulais donner à boire à mon Bien-Aimé et je me sentais moi-même dévorée de la soif des âmes… Ce n’était pas encore les âmes de prêtres qui m’attiraient, mais celles des grands pécheurs, je brûlais du désir de les arracher aux flammes éternelles…"

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)