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    père Georges Finet
(Ô glorieux saint Joseph », une prière adaptée par le p. Georges Finet (1898-1990), pour les Foyers de charité )
 Ô glorieux saint Joseph,
chef de la Sainte Famille de Nazareth,
si zélé à pourvoir à tous ses besoins,
étends sur... (les foyers, l'Eglise, la famille, la communauté... )
ta tendre sollicitude
et prends sous ta conduite
toutes les affaires spirituelles et temporelles qui les concernent,
et fais que leur issue soit pour la gloire de Dieu
et le salut de nos âmes.
Amen.


1907

      Pape François
     (Christus Vivit, §217)

" Créer un "Foyer" en définitive, c'est faire une famille. C'est apprendre à se sentir unis aux autres au-delà des liens utilitaires ou fonctionnels, unis de façon à sentir la vie un peu plus humaine.
Créer un foyer, c'est faire en sorte que la prophétie prenne corps et rende nos heures et nos jours moins inhospitaliers, moins indifférents et moins anonymes.
C'est créer des liens qui se construisent par des gestes simples, quotidiens et que nous pouvons tous faire.
Un foyer, et tous nous le savons bien, a besoin de collaboration de chacun. Personne ne peut être indifférent ou étranger puisque chacun est une pierre nécessaire à la construction. Et cela implique de demander au Seigneur de nous donner la grâce d'apprendre à avoir de la patience, d'apprendre à pardonner ; apprendre tous les jours à recommencer. Et combien de fois pardonner ou recommencer ? Soixante-dix fois sept fois, chaque fois qu'elles sont nécessaires.
Créer des liens forts exige de la confiance qui se nourrit tous les jours de patience et de pardon. Et il se produit ainsi le miracle de faire l'expérience qu'ici on naît de nouveau ; ici, tous, nous naissons de nouveau, parce que nous sentons agir la caresse de Dieu qui nous permet de rêver le monde plus humain et, par conséquent, plus divin. (1) "
(1) : (Discours de la visite au foyer du Bon Samaritain à Panama (27 janvier 2019)
Le "foyer", c'est l'Eglise, c'est votre paroisse, c'est votre communauté, c'est votre famille, c'est votre coeur.. 

1542

     Mgr Didier-Léon Marchand
(à l'occasion du 70ème anniversaire des Foyers de Charité)
"La sainteté consiste d'abord à se laisser "saisir" par l'amour de Dieu. Se laisser envahir par sa grâce. C'est dire "oui" au Christ et continuer de le dire dans toutes les situations de la vie. Il s'agit bien de persévérer dans ce oui qui n'est pas seulement un oui à ce que Jésus a prescrit. C'est beaucoup plus qu'une obligation. On n'aime pas par obligation. C'est un oui au Christ qui "demeure en nous". La Sainteté, c'est rejoindre Jésus qui "demeure en nous". La Sainteté, c'est rejoindre Jésus qui "demeure en nous". Le laisser nous envahir par son Amour. Lui laisser prendre la place qu'Il veut, c'est à dire toute la place. "

1397

   père Georges Finet

(1ère rencontre avec Marthe Robin) RECIT PAR LE PERE FINET :

Permettez-moi de vous dire comment je suis venu ici pour la première fois…

Alors que j’étais élève au Séminaire Français à Rome, en 1917, un de mes amis, futur prêtre du Prado et bientôt sacré évêque, Mgr Ancel, décédé depuis un an, approfondissait avec moi-même et plusieurs amis le «Traité de la Vraie Dévotion» de Louis-Marie Grignion de Montfort. Nommé vicaire à la cathédrale de lyon en 1925, je réunissais une vingtaine de jeunes gens pour leur faire connaître le «Traité de la Vraie Dévotion».

A la même époque, tout à côté de Fourvière, dans une maison des Dames du cénacle, fondée par la future sainte Thérèse Couderc, une religieuse, appelée Mère Scat, originaire de lille, avait fait prêcher par un prêtre du diocèse, des conférences sur le «Traité de la Vraie Dévotion», le deuxième dimanche du mois, à 15 heures. Et voici que le prêtre qui assurait ces conférences étant tombé malade, la Mère Scat, qui avait entendu parler du vicaire de la cathédrale, envoya quatre membres de son groupe marial à Lourdes, pour demander à Notre Dame qu’il puisse assurer ces conférences à la place du prêtre malade. Leur pèlerinage terminé, elles sont venues me trouver d’un air bien innocent, pour me demander si je pouvais prêcher ces conférences.

«Mais, leur ai-je répondu, je suis très pris par mon ministère de vicaire, je ne peux vraiment pas».

Là-dessus, insistant, elles m’ont dit : «Mais au moins cinq ou six dimanches ?».

Je leur ai dit : «Allez demander à mon curé, le chanoine Gailland».

Celui-ci devait répondre : «Oui».

En fait de 5 ou 6 conférences, elles m’en ont fait prêcher cent, pendant 10 ans de suite, si bien que, plus tard, nommé sous-directeur de l’enseignement libre, devenant responsable des 852 écoles du diocèse de Lyon qui, à ce moment-là, comprenait également le diocèse de la Loire, je continuais à prêcher toujours ces conférences mariales.

« Il me fut demandé de porter moi-même ce tableau de Marie Médiatrice »

Vers le mois de décembre 1935, une dame qui connaissait bien Marthe devait conduire Mlle Blanck auprès d’elle. Au cours de la conversation, Marthe lui demanda de lui procurer un portrait de la Sainte vierge, de préférence de Marie Médiatrice, pour le placer dans l’école de filles, fondée deux ans auparavant par le curé de Châteauneuf, l’abbé Faure. Mlle Blanck possédait précisément une grande gravure de Marie Médiatrice de toutes grâces. Rentrée à Lyon, elle la fit aquareller et encadrer, ce qui, désormais, en faisait un beau tableau ; mais il fallait l’emporter à Châteauneuf. Sachant que je prêchais des conférences mariales, il me fut demandé de porter moi-même ce tableau.
C’était le 10 février 1936.

« Marthe Robin, une âme d’élite… »

Arrivé à la cure, je saluai le curé qui me dit : «Voulez-vous voir ma paroissienne?»
«Qui est-ce ?» lui ai-je répondu.«Marthe Robin, une âme d’élite».
«Oh, lui ai-je répondu, je connais beaucoup d’âmes d’élite, parce que je confesse beaucoup de femmes».
«Oui, m’a-t-il dit, mais elle est d’une qualité supérieure».
Si bien qu’à 11 heures et demie, nous montions à la petite ferme où habitait Marthe, avec mon auto, mon tableau et mon curé.
Arrivés chez elle, l’abbé Faure entra directement dans la chambre de Marthe. Pendant ce temps, assise devant la grande table de la cuisine, je voyais Mme Robin, la maman de Marthe, qui préparait le repas de midi. Son père était assis sur une chaise avec un orteil blessé : accident du travail. le curé tardant à sortir, j’enlevai les ficelles, puis les papiers qui enveloppaient le tableau. Enfin, sortant de la chambre de Marthe, l’abbé Faure m’a dit : «Marthe demande que vous apportiez vous-même ce tableau». J’ai cru que j’amenais la Sainte Vierge. En fait c’est elle qui m’amenait auprès de Marthe.
Celle-ci admira beaucoup le tableau et nous fîmes ensemble une prière. Je suis alors descendu déjeuner à la cure, étant bien convenu que je remonterais la voir, à 2 heures de l’après-midi.

« Notre conversation devait durer trois heures de suite »

Je remontais tout seul auprès de Marthe pour «ma visite», à 14 heures, aux premières vêpres de Notre Dame de Lourdes. Notre conversation devait durer trois heures de suite.
Pendant la première heure, Marthe me parla uniquement de la Sainte vierge. J’ai dû constater qu’elle connaissait bien mieux la Sainte vierge que moi qui, cependant, la faisais connaître au cénacle depuis plusieurs années.
Dans la deuxième heure, changeant de ton, elle me parla des événements douloureux et heureux qui allaient se produire. Je passe sur les événements douloureux. voici ce qu’elle me dit sur ces événements heureux. Elle m’annonçait notamment une Nouvelle Pentecôte d’Amour qui serait précédée d’un profond renouveau de l’église, et marquée d’un grand élan missionnaire où de nombreux laïcs s’engageraient dans cet apostolat.
«Mais qui formera ces laïcs ?»
«Dans beaucoup d’endroits, me répondit-elle, notamment dans les Foyers de Lumière, de Charité et d’Amour». Pour la première fois, j’entendais cette appellation. J’ai compris plus tard que la lumière était l’enseignement du prêtre qui devait nous mener à Dieu Amour. Mais pour cela, il faut d’abord pratiquer la charité fraternelle. c’est ce que nous avons résumé, en les appelant : Foyers de charité.

« Monsieur l’abbé, j’ai une demande à vous adresser de la part de Dieu… »

Il était 16 heures… Marthe, me regardant avec assurance, me dit :
«Monsieur l’abbé, j’ai une demande à vous adresser de la part de Dieu : c’est vous qui devez venir à Châteauneuf pour fonder le premier Foyer de Charité».
Dans ma surprise, je lui ai répondu : «Mais, je ne suis pas du diocèse !».
«Qu’est-ce que cela peut faire puisque Dieu le veut !».
«Ah ! excusez-moi, je n’y avais pas pensé ! Mais pour faire quoi ?».
«Bien des choses, me dit-elle, notamment pour prêcher des retraites.»
«Je ne sais pas faire !»
«Vous apprendrez.»
«Des retraites de trois jours ?»
«Non, me répondit-elle, car en trois jours on ne change pas une âme. La Sainte Vierge demande cinq jours pleins.»
«Mais à qui s’adresseront ces retraites ?»
«Pour commencer, à des dames et jeunes filles.»
«Mais, entre chaque conférence, lui ai-je répondu, j’organiserai des carrefours pour que les retraitants puissent échanger leurs impressions ?»
«Non, non, m’a-t-elle dit, la Sainte Vierge demande le silence complet.»
«Comment pourrai-je demander à des femmes de garder le silence pendant cinq jours ?»
Elle me dit : «Mais puisque Dieu le demande…»
«Ah! excusez-moi, je n’y avais pas songé.»
J’ai donc dû accepter.

« Quelle aventure ! »

«Où prêcherai-je ces retraites ?»
«Pour commencer, dans l’école de filles.»
«Est-elle préparée pour cela ?»
«Non, m’a-t-elle dit, il faudra beaucoup l’aménager.»
«Mais qui réalisera ces travaux ?»
«C’est vous-même.»
«Mais avec quel argent ?»
«Ne vous tourmentez pas, la Sainte Vierge y veillera.»
«Comment pourrai-je faire venir des retraitants dans ce village inconnu ?»
«C’est la Sainte Vierge elle-même qui vous les enverra.»
«A quelle date devrai-je prêcher cette première retraite ?»
«Le lundi 7 septembre pour la terminer le dimanche suivant».
«Je ne puis refuser, mais encore dois-je demander l’autorisation de mes supérieurs.»
«Ah oui ! vous devez vous mettre dans l’obéissance.»
Sortant de la chambre de Marthe, je pensais : «quelle aventure ! », mais la foi n’est-elle pas souvent une aventure ?…

« Marthe Robin, elle est d’Eglise ! »

Immédiatement, je quittai Châteauneuf, emmenant avec moi le Père Faure, pour l’accueillir à Lyon à la Direction de l’Enseignement.
Dès le lendemain, 11 février, fête de la première apparition de la Sainte vierge à Bernadette, nous célébrions la messe à Fourvière pour les Foyers de lumière, de charité et d’Amour.
Dans la matinée, j’allai trouver mon supérieur, Mgr Bornet, responsable des écoles chrétiennes du diocèse, qui m’écouta attentivement et me répondit :
«Mon cher ami, vous devez accepter».
Même réponse du vicaire général, Mgr Rouche.
Quant à mon Père spirituel, le R.P. Albert valensin, s.j., professeur de théologie aux Facultés catholiques de Lyon, spécialiste des états mystiques, il m’arrêta dès mes premières confidences : «Marthe Robin, je la connais. Mgr Pic, l’évêque de Valence, m’a conduit auprès d’elle ces derniers temps, et j’ai pu m’entretenir avec elle durant trois heures. Marthe Robin : Catherine de Sienne, elle est d’Eglise. Je serai toujours avec vous pour vous aider, vous soutenir et à l’occasion vous défendre. Marchez !»
Encouragé par cette réponse catégorique, je partis pour Valence rencontrer Mgr Pic, qui m’accueillit les bras ouverts.

« C’est ainsi que je reçus le nom de père… »

Le 7 septembre au soir, 33 retraitantes sont arrivées, dont une cousine du comte de Paris, deux professeurs de Lyon qui devaient rester ici comme premières vocations : Marie-Ange Dumas et Hélène Fagot ; d’autres personnes de Lyon et des environs.
Le 8 septembre, fête de la Nativité de la Sainte Vierge, tombant un mardi, c’est ce soir-là que l’abbé Faure monta porter la communion à Marthe ; je lui ai demandé de l’accompagner. Au moment où Marthe allait se confesser, car elle portait les péchés du monde entier, son curé s’apprêtant à le faire lui-même, elle l’arrêta et lui dit : «Non, pas vous, mais le Père !» De même pour la communion. c’est ainsi que je reçus le nom de père que je partage aujourd’hui avec tous les pères des Foyers de charité. »

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Marthe Robin, le concile Vatican II et la vocation de chaque baptisé

Extraits de la conférence de Mgr Paul Cordès (Conseil Pontifical des laïcs) donnée en 1993 à l’assemblée des Foyers de Charité à Châteauneuf-de-Galaure.

Vous avez très gentiment invité le Conseil pontifical pour les Laïcs à votre rencontre. [...] Je suis heureux d’être venu, en outre pour confirmer les liens de notre Conseil avec les Foyers de Charité. Nous voulons dire toute l’espérance qu’ils représentent pour l’Église à travers le monde. [...]
La femme à laquelle les Foyers de Charité doivent leur existence [Marthe Robin] justifie également ma présence parmi vous. Vous connaissez tous sa vie et son œuvre mieux que moi. Toutefois, je voudrais en parler aujourd’hui, ne fût-ce que rapidement, en particulier pour l’influence étonnante qu’elle a eue sur toutes sortes de groupes laïcs. Elle a contribué à la fondation de tant de communautés nouvelles qu’elle peut être considérée comme une sorte de sage-femme ayant participé à la naissance des mouvements laïcs d’après le Concile, en France.

(lire les différents témoignages sur https://www.martherobin.com/sa-vie/un-rayonnement-immense/marthe-robin-le-concile-vatican-ii-et-la-vocation-de-chaque-baptise/ )


Un instrument de Dieu pour l'apostolat et l'évangélisation
L’impressionnante œuvre de Marthe Robin et l’image qu’elle donne, alimentent beaucoup la réflexion chrétienne. Je voudrais profiter de cette visite pour clarifier un ou deux éléments. Il s’est trouvé que Marthe fut l’instrument de Dieu pour l’apostolat et l’évangélisation sans y avoir été assignée par une instance ecclésiastique, sans figurer dans l’ordre hiérarchique, sans avoir été particulièrement en vue ou sans avoir exercé une influence particulière en tant que femme dans un ordre religieux (comme une sainte Hildegarde ou une Mère Teresa). Même si, pour vous tous qui connaissez Marthe depuis longtemps, cela va tellement de soi que vous ne vous y arrêtez plus, peut-être serait-il bon tout de même aujourd’hui, de laisser s’exprimer notre étonnement. De toute façon, nous ne pouvons absolument pas traiter cette affaire comme quelque chose qui va de soi. Les faits sont chargés d’un fondement théologique qui nous conduit à rendre grâce à Dieu, non seulement pour Marthe Robin, mais aussi pour l’évolution de l’Église ces dernières années.

La mise en œuvre des orientations du Concile Vatican II

Marthe appartenait aux membres de l’Église que l’on appelle Christifideles laici depuis le synode des évêques de 1987. Ce synode a en quelque sorte tiré un trait de conclusion à une évolution théologique qui a eu son point de départ avec le concile Vatican II et qui a mis en évidence la dignité ainsi que la responsabilité de tous les baptisés pour la mission de l’Église. Il suffit de considérer le processus de développement qui nous a donné la constitution de l’Église Lumen Gentium au cours du concile Vatican II. Le processus de rédaction fait immédiatement comprendre le bouleversement qu’a apporté le Concile dans la cohabitation des membres de l’Église. La première version de la constitution voulait, après le chapitre sur les images bibliques, traiter d’abord l’ordre hiérarchique dans l’Église, puis la question du Baptême, et la question des laïcs en tant que membres de l’Église. Les pères du Concile ont choisi un ordre différent. Ils ont interverti le 2e et le 3e chapitre, de sorte que l’on trouve dans la version finale d’abord une présentation de l’Église dans son ensemble : la dignité commune de tous les membres de l’Église, qui surpasse toute différence – dignité conférée par le Baptême, grâce auquel ils deviennent fils de Dieu. Puis vient la structure de l’Église, bien sûr importante, liée au sacrement de l’Ordre.

La dignité des baptisés

La plus grande dignité de Marthe aussi est celle d’avoir été baptisée. Nous ne devons pas oublier que, dans sa conscience de la foi et de l’expiation, c’est d’abord son Baptême qu’elle vit en plénitude : mourir avec le Christ et ressusciter avec lui. En cette date fondamentale pour le chrétien, Marthe est avant tout, pour les membres des Foyers – non – pour tous les membres de l’Église, une sœur et un exemple, bien sûr un exemple extraordinaire. En cela, nous faisons tous communauté étroite et indissoluble avec Marthe.

Même si elle a accueilli sa mission avant Vatican II, elle est une formidable concrétisation de ce que le Concile a formulé pour chaque baptisé. Ce que Jean-Paul II a écrit dans son Encyclique Dominum et vivificantem du 8 mai 1986 ne semble-t-il pas avoir été destiné précisément aux Foyers, la fondation essentielle de Marthe :
« Ces dernières années, le nombre de personnes, qui accordent la première place à la prière et se joignent à un mouvement ou à un de ces groupes de plus en plus répandus en recherche de renouveau spirituel, augmente. Ceci est un signe important et réconfortant, car une telle expérience est une réelle contribution au renouveau de la prière parmi les croyants. Elle les aide à retrouver, en présence de l’Esprit Saint, Celui qui éveille une profonde soif de sainteté dans les cœurs. » (n. 65).

Les consignes de Marthe valent pour les initiatives des laïcs. Les paroles prophétiques par lesquelles elle a montré le chemin aux groupes mentionnés plus haut ont encouragé les initiatives des laïcs ou pour les laïcs. Ici encore, elle appartient à la page des Christifideles dont le Pape donne un excellent témoignage dans son écrit post-synodal sur le laïcat : il parle d’un nouveau temps d’union entre les laïcs. C’est une louange à la richesse et à la diversité des dons que l’Esprit maintient vivants dans l’Église, ainsi qu’à la volonté et à la générosité des laïcs de proposer de nouvelles initiatives (cf. Christifideles laici, n. 29).

source : www.martherobin.com
www.foyersdecharite.com

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TEXTE FONDATEUR des Foyers de Charité 
Paroles du Christ à Marthe Robin

Unie au Christ, Marthe Robin reçoit l'intime conviction qu'elle est appelée à créer une œuvre nouvelle qui réponde aux besoins de la société contemporaine. A travers ses apparitions, Jésus lui dévoile peu à peu un projet qui la dépasse : Il l’a choisie pour une grande œuvre dont le centre sera à Châteauneuf-de-Galaure.
En 1933, le Christ demande à Marthe Robin de commencer sans tarder à fonder une école de filles dans le village. Elle écrit le récit de cette apparition, dans ce qu'on appellera ensuite le "texte fondateur" que voici :

«C’est alors qu’Il me parla de l’Œuvre splendide qu’Il voulait réaliser ici à la Gloire du Père, pour l’extension de son Règne dans toute l’Eglise et pour la régénération du monde tout entier, par l’enseignement religieux qui y serait donné et dont l’Action surnaturelle et divine s’étendrait dans tout l’univers. Œuvre à laquelle je devais tout spécialement travailler et me donner, suivant son Commandement et ses Conseils divins, sous la direction du Prêtre que de tout temps Il avait choisi et élu dans son Cœur pour son édification et auquel Il donnerait un jour des collaborateurs fidèles et dévoués pour l’aider à absoudre, à instruire et à nourrir les âmes et les conduire à son Amour. Collaborateurs que son Prêtre aurait à choisir lui-même dans la Lumière et sous l’inspiration de l’Esprit Saint qu’Il lui prodiguerait en surabondance s’il était docile à ses Ordres, et avec lesquels il vivrait dans la plus fraternelle union et la plus parfaite harmonie. 

Il me dit que le Prêtre dont Il me parlait était celui qui serait chargé de me conduire et de me guider selon ses vues éternelles en moi, ajoutant qu’Il me le ferait connaître à son heure, pour lui faire savoir sa Souveraine Volonté pour l’Œuvre et l’immensité de ses Desseins d’Amour sur lui et sur moi. 

Je compris à ce moment ce que je n’avais jamais osé ou plutôt ce que je m’étais refusé de croire jusqu’alors, c’est-à-dire que c’était dans la Paroisse même que devait s’accomplir cette Œuvre que le Seigneur appelait la Grande Œuvre de son Amour, dont Il m’avait déjà parlé tant de fois et pour laquelle Il montrait actuellement tant d’insistance, demandant même que l’on fasse sans tarder la première fondation par la création d’une École pour enfants et jeunes filles qu’Il promettait, avec la très Sainte Vierge, de combler de son Amour et de leur Divine Protection, en disant que l’École serait un jour une des branches de l’Œuvre d’un rayonnement efficace. 

J’étais interdite !... A peine encore si j’osais croire aux divines paroles du Seigneur tant j’avais peur de me tromper, devinant toute la gravité et les conséquences inouïes d’une telle communication. Et ce que je n’arrivais pas du tout à comprendre, c’était la participation directe qui m’était imposée dans tout cela. Mais je n’avais pas à discuter les Ordres de Dieu, je n’avais plus qu’à m’incliner et à obéir, puisque je devais faire part tout de suite de ce qui m’avait été dit.
Quel martyre et quel supplice était le mien !... Je suffoquais d’angoisse à la seule pensée de ce que j’avais à dire, tellement je redoutais de parler. Mais le Seigneur ayant insisté avec une telle autorité cette fois, que je ne pouvais attendre davantage. A ce moment, Jésus ouvrit les bras en un geste glorieux de Bénédiction et d’Amour, les yeux baissés vers la terre qu’Il couvrait majestueusement de son Ombre, en la considérant avec une tendresse et une complaisance ineffables. Après un moment de cette attitude, Il me désigna l’endroit précis où Il désirait son Œuvre et qu’il fallait acquérir.

Après un moment, Il continua : « Oui, je veux faire ici quelque chose de nouveau et de très grand pour notre Gloire, à cause de toi… A cause de tout ce que je fais et veux faire en toi, et par toi en qui je veux me glorifier à l’infini ! Je veux recevoir ici un Amour et une Gloire Infinie !... Je veux y connaître un Honneur et un Témoignage incomparables… Je veux que tous les membres de l’Œuvre soient des saints ! Qu’ils rayonnent par l’exemple d’une vie profondément surnaturelle, par l’exercice incessant de la Charité, par leur dévouement à toute épreuve… et enfin par le don de soi à chacun et à tous dans un don total à Dieu. 

Je répandrai sur l’Œuvre et sur chacun de ses membres des flots de Lumière et de Grâces ! J’y opérerai des prodiges étonnants ! Et ma très Sainte Mère y accomplira Elle-même des merveilles éclatantes. Je m’y réserve une multitude incomparable de grâces que je n’ai jamais encore jusqu’à ce jour répandues dans mon Eglise et que je ne répandrai nulle part ailleurs qu’en ces lieux. Les mêmes merveilles qu’aux premiers jours de mon Eglise s’y reproduiront, et de plus grandes encore. 


Ma très Sainte Mère, qui sera la Reine glorieusement aimée et écoutée en ce Foyer de mon Amour qu’Elle conduira Elle-même par sa présence toute maternelle, y connaîtra un véritable triomphe qui rejaillira au loin et sera connu des points les plus reculés de la terre. 

Le Prêtre que je me prépare pour son établissement et pour son immense développement sera un Apôtre d’une très grande influence. Il y fera du reste de magnifiques conquêtes et des conversions nombreuses et inespérées… Néanmoins, il ne pourra jamais rien faire sans toi, ni loin de toi. 
C’est par toi que je veux lui transmettre mes Ordres et lui faire connaître ma Volonté. C’est par toi, à ta prière et à ton incessant holocauste, que je veux lui communiquer ma Lumière et ma Grâce. Tu lui diras tout, au fur et à mesure, ce que je demande. Tu ne pourras de même jamais rien faire sans lui.
 Je veux établir entre lui et toi, entre son âme et la tienne, l’union la plus parfaite et la plus intime que je n’aie jamais conçue dans mon Cœur... Une union semblable à la mienne avec ma très Sainte Mère… Une union semblable à la mienne avec toi. Je la veux si belle et si pure que les Anges eux-mêmes en seront émus. Je veux qu’il y ait entre vous une très grande intimité de vie. Je veux vous confondre en Moi pour la Mission que je veux vous confier, pour toutes les âmes que je veux vous donner, et pour la Gloire de mon Nom. 
 Ne tremble pas, c’est Moi qui veux ainsi… C’est Moi qui ferai tout… Je serai la Lumière et la Force. Je serai l’Amour et la Vie en chacune de vos âmes, en qui je veux régner en Souverain et en Maître absolu. » 

 Après cela, Il reparla de l’Œuvre : « Sa création, dit-Il, sera le refuge des grandes détresses humaines qui viendront y puiser la consolation et l’espérance ; et l’abri de ses murs, le signe évident de ma Volonté et l’appel émouvant de mon Cœur aux pécheurs innombrables qui viendront de toutes parts attirés par ma Mère et par Moi y chercher la Lumière et la guérison de leurs maux dans mon pardon divin.
Je veux qu’elle soit un Foyer éclatant de Lumière, de Charité, d’Amour ; le Centre unique des grandes résurrections spirituelles après la défaite matérielle des peuples et de leurs erreurs sataniques ; l’Oasis vivifiante aux âmes de bonne volonté, aux âmes anxieuses et découragées, aux pécheurs endurcis et sceptiques... la Maison de mon Cœur ouvert à tous. Son rayonnement grandira à la mesure de l’Infini et de l’Éternel. 

Des Prêtres nombreux animés de l’ardent désir de la perfection, viendront aussi s’y édifier, s’y instruire et s’y sanctifier. J’y attirerai de même des personnalités de divers peuples qui recevront ici par tout ce qu’ils verront et apprendront le sens véritable et la sublime grandeur de la Vie et les vraies voies du salut.
Qu’on l’édifie donc sans arrêt, malgré les difficultés de l’heure et les angoisses croissantes !… Ma volonté l’exige !... N’est-ce pas aux époques les plus mouvementées et les plus troublées, parmi les batailles, les incendies et les ruines que s’est épanouie l’immense et admirable floraison de mes Œuvres divines et de mon Amour ? »

source : www.lesfoyersdecharité.com
www.martherobin.com



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père Stéphane Biaggi

"Jean Paul II et le père Finet si proches" 
 Comment expliquer la proximité de ces deux hommes ? Tous deux, d’abord, vivent la consécration de saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Jean-Paul II a pris pour devise Totus Tuus, tout à Jésus par Marie. De plus, le Père Finet, le samedi soir, après le renouvellement des promesses du baptême, conduit à la même consécration, comme but ultime de la retraite ! «Nous nous donnons totalement à Marie, disait-il, et, étant ainsi placés en Marie dans son sein maternel, nous sommes formés par l’action du Saint-Esprit au Christ qui nous apprend à dire : «Abba, Père, notre Père ! C’est la vie de tout chrétien» (Père Finet). L’homme reçoit la grâce d’aimer Dieu par Marie, avec Marie,  en Marie et pour Marie."

Extrait de la revue des Foyers de Charité du mois d'avril 2015- ("Alouette" n° 288, page 25)

808

Extraits de l'homélie de mgr Didier-Léon Marchand, lors des funérailles du père Georges finet, le 19 avril 1990 

"LE PÈRE FINET A BIEN TENU SA PLACE EN L’ÉGLISE." 

"Le Père Finet a été appelé et choisi pour se mettre au service, avec Marthe, de ce qui sera la «grande Œuvre d’amour» : les Foyers de Lumière, de Charité et d’Amour. C’est à «cette grande Œuvre d’amour» que le Père Finet a consacré sa vie. 
le pape Jean-Paul II (aujourd'hui canonisé) serrant la main du père Georges Finet, en présence de mgr Didier-Léon Marchand - 7 octobre 1986 
Marthe lui avait transmis ce message : «C’est alors que Jésus me parla de l’Œuvre splendide qu’Il voulait réaliser ici, à la gloire du Père, pour l’extension de son règne dans toute I’Église et pour la régénération du monde tout entier, par l’enseignement religieux qui y serait donné, dont l’action surnaturelle et divine s’étendrait dans le monde entier : Œuvre à laquelle je devais tout spécialement me donner suivant son commandement et ses conseils divins, sous la direction du prêtre que de tout temps Il avait choisi et élu dans son cœur, pour son édification, et auquel Il donnerait un jour des collaborateurs fidèles et dévoués pour l’aider à absoudre, à instruire et à nourrir les âmes et les conduire à son Amour…»
Les Foyers vont s’inscrire, grâce au Père Finet qui les mettra en œuvre, dans une «nouvelle Pentecôte d’Amour», qui participera au renouvellement conciliaire de I’Église. 
C’est la fécondité de l’offrande de Marthe qui se réalise ainsi. 
C’est par le Père Finet, homme d’action et de prière, que cette œuvre d’Amour du Seigneur existera dans le monde entier. 
Chacun doit tenir sa place en Église, chacun avec ses dons, avec les appels du Seigneur. «Marthe a tenu la sienne, elle l’a bien tenue», disais-je aux funérailles de Marthe. Je peux dire aujourd’hui avec vous : le Père Finet a bien tenu sa place en l’Église. 
Rendons grâce. 
On ne peut dissocier Marthe du Père Finet. J’ai montré jusqu’ici les fruits qu’a portés leur collaboration. Il faudrait aussi dire combien la vie spirituelle de Marthe a été aidée par le discernement du Père Finet et comment l’action et la vie spirituelle, et l’enseignement du Père Finet ont été influencés par l’offrande sans cesse renouvelée de Marthe et par la manière dont elle était unie à Son Seigneur. … «Que tous soient un, comme Toi, Père, Tu es en moi et que je suis en Toi.., qu’ils parviennent à l’unité parfaite, et qu’ainsi le monde puisse connaître que c’est Toi qui M’as envoyé et que Tu les as aimés comme Tu M’as aimé». Cette unité indispensable pour laquelle Jésus prie afin que tous ses disciples puissent remplir leur mission dans le monde, cette unité a été portée dans la prière, l’offrande et la souffrance de Marthe. Cette unité a été voulue et construite progressivement par l’action du Père Finet. 
Marthe a offert sa vie : son offrande l’a conduite jusqu’à tout vivre dans la Passion du Christ. Le Père Finet a créé, appelé, construit pour que ces communautés des Foyers de Charité puissent exister, dans l’unité et dans la paix, au service de l’évangélisation. 
Il a, comme Marthe et avec elle, gardé un très grand sens de l’Église, même dans les moments difficiles. Ce n’est que dans l’amour de l’Église que de grandes choses peuvent se faire pour la gloire de Dieu et le salut des hommes. 
Il est un dernier aspect que je veux relever. C’est la place de Marie dans les Foyers, place voulue par Marthe et le Père Finet : «Ma Très Sainte Mère - disait Marthe - qui sera la Reine glorieusement aimée et écoutée en ces Foyers d’Amour». Comment ne pas rappeler, encore une fois, la rencontre de Marthe et du Père Finet. Le tableau de Marie Médiatrice a été l’occasion de cette rencontre. C’était bien là le signe que toute l’Œuvre qui serait faite par Marthe et le Père Finet serait toujours marquée par l’attention délicate de la Vierge Marie."


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Marthe Robin
Mgr Didier-Léon Marchand


Evêque émérite de Valence (26-Drôme) « Si petite et si grande »

Marthe Robin est née en 1902, dans une famille de petits agriculteurs, à la ferme des Moilles à Châteauneuf de Galaure dans la Drôme. Handicapée à partir de l’âge de 16 ans, elle a une vie mystique intense, tout en étant très présente à la vie du monde et de l’Eglise et à tous ceux qui venaient lui demander conseils. Elle meurt en 1981. Quelques années plus tard est ouvert le dossier diocésain en vue de sa béatification.
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On ne peut regarder la vie de Marthe, lire des pages de son journal sans découvrir une étonnante intimité vécue avec le Christ. La tendresse de Dieu remplie son cœur. Elle s’est laissée aimer. « Pour moi le Christ est ma vie, mes yeux et mon cœur, tout mon être est plein de Lui ». Le grand tournant spirituel se fait lorsqu’elle dicte et réalise son acte d’abandon. « …Ô Dieu d’amour, prenez ma mémoire et tous ses souvenirs ; prenez mon intelligence et faites qu’elle ne serve qu’à votre plus grande gloire ; prenez ma volonté toute entière, c’est à jamais que je l’anéantis dans la vôtre. Ô Dieu de toute bonté, prenez mon corps et tous ses sens, mon esprit et toutes ses facultés, mon cœur et toutes ses affections… »

C’est de ce chemin spirituel fait par Marthe que découle une fécondité prodigieuse. Fécondité dont les fruits sont nombreux. Citons en quelques-uns : l’accueil de milliers de personnes à qui Marthe redonne courage et espérance ; les Foyers de Charité présents aujourd’hui dans tous les continents et que le Père Georges Finet va mettre en œuvre ; les nombreuses vocations reçues dans la chambre de Marthe et consolidées par elle ; Fruits enfin que cette présence aux petits de ce monde, aux prisonniers, aux malades, aux rejetés, aux blessés de la vie qu’elle recevait ou avec qui elle était en contact.
Associée à la Passion de Jésus
Marthe s’offrait pour tous, en étant elle-même handicapée, clouée sur un petit divan. Elle voulait être liée intimement à la Croix du Christ, au « Dieu crucifié » qu’annonce Saint Paul et dont elle sera marquée par les stigmates. Elle a reçu cette grâce de pouvoir être associée à la Passion de Jésus. Chaque fin de semaine, elle vivait de la Passion du Christ. En même temps elle assumait sa propre passion. Au lieu de se replier sur ses souffrances et handicap sévères, elle les transfigure en les vivant avec le Christ. Immobile dans son petit divan, elle fonde et aide beaucoup de communautés nouvelles. Au lieu de se révolter, elle fait de ses souffrances un acte d’amour qui lui fait trouver la Joie et la communiquer à ses visiteurs. Tout cela elle le fait avec sa discrétion, sa petitesse, la conscience de sa pauvreté, ce qu’elle appelle son « incapacité de rien ».Marthe « si petite, si grande » (1) a redonné espérance et force a d’innombrables personnes qui en ont témoigné. Son rayonnement est toujours d’actualité. C’est dans l’esprit du « oui » de Marie, « sa maman chérie », qu’elle l’a fait. Elle avait choisi Marie pour sa Mère et sa Reine…

(1) « Marthe Robin. Si petite, si grande. Lumières sur un itinéraire spirituel ». Colloque sur Marthe Robin (6-7 juin 2003). paru aux Ed. Foyer de Charité- 2004.

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Marthe Robin
Homélie de Mgr Didier-Léon Marchand à la messe des funérailles de Marthe, jeudi 12 février 1981


"C’est rassemblés autour du Christ ressuscité que, ce soir, nous accompagnons Marthe. Sa vie terrestre s’achève. À la suite de Jésus-Christ, elle vient de passer par la mort à la vraie Vie.

Toute mort est une Pâque. Et c’est pourquoi, dans la tristesse de la séparation, mais aussi encore plus fort dans la joie de l’espérance, je vous invite, chers frères et chères sœurs, à la méditation, à l’action de grâces.

« Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas,
il ne porte pas de fruit. »
Evangile selon saint Jean, chap. 12, verset 24

Ce texte, nous nous le sommes rappelés avec le Père Finet et les pères du Foyer, quelques heures après la mort de Marthe.

« Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas» : en disant ces paroles, Jésus voit, dans sa Passion, le don d’amour qui répond à celui de son Père. C’est l’heure de Dieu en Jésus Christ. L’heure de la vraie Vision. L’heure du grain de blé. L’heure du fruit qui germe dans la semence enfouie au sein de la terre. Jésus, Rédempteur de l’homme est ce grain tombé en terre qui fait germer depuis deux mille ans des fruits abondants.

C’est le mystère du Christ Rédempteur qui nous est redit dans ce texte. C’est l’annonce de la Passion du Seigneur.

Et Jésus continue : «Si le grain tombé en terre meurt, il porte du fruit en abondance.» « Celui qui aime sa vie, la perd. » « Si quelqu’un veut me servir, qu’il se mette à ma suite. » Jésus nous invite à le suivre. À sa suite, il nous demande d’être grain de blé à notre tour. Chaque disciple du Christ est ce grain de blé qui doit porter du fruit.

Marthe est aussi ce grain de blé, et sa vie offerte a été enfouissement dans la souffrance, comme elle l’est maintenant dans sa mort. Mais cet enfouissement a été aussi la joie du don et la joie de la rencontre.

En vivant ainsi discrètement de la Passion du Christ, elle a été ce grain de blé. Le fruit qu’elle porte est pour la gloire du Père. Les Foyers dont elle a eu l’intuition essaient, chacun là où ils existent, de porter des fruits qui sont aussi pour la gloire du Père et pour le service des frères.

Mais pour porter du fruit, pour porter le fruit dont parle Jésus, il faut entrer dans la contemplation du Père. Marthe fut une fille de prière et de contemplation. Cette rencontre de Dieu en Jésus Christ lui a permis d’aider combien de visiteurs à se remettre dans le dynamisme de la Pâque, c’est-à-dire dans ce dynamisme de la mort et de la Résurrection, de l’enfouissement et du fruit, de la contemplation et de l’action. C’est dans ce grand courant que chaque chrétien est appelé à se situer. Chacun à sa place.

Chacun avec ce qu’il est
et ce que Dieu lui demande.

« Il y a diversité de dons, mais c’est le même Esprit » nous rappelle saint Paul… « Tous ont été abreuvés d’un seul Esprit » ajoute-t-il dans sa lettre aux Corinthiens dont nous avons entendu la lecture tout à l’heure. Chacun doit tenir sa place en Église ; chacun avec ses dons, avec ses qualités, avec sa soif de Dieu.

Marthe a tenu la sienne, elle l’a bien tenue. Nous pouvons rendre grâce pour son sens et son amour de l’Église : l’Église diocésaine et l’Église universelle. Consacrant sa vie à Dieu, témoignant de l’absolu de Dieu, elle a toujours voulu être fille de l’Église.

Mais cela, elle a voulu le vivre dans la discrétion et l’humilité, sachant très bien, dans son fort bon sens, que la foi est d’un autre ordre que le sensationnel. C’est pour cela que nous respectons ce qu’elle a vécu tout en rappelant la force de son adhésion au Seigneur.

« Vous attendez des signes, disait Jésus à ses détracteurs, il ne vous en sera pas donné d’autre que celui de Jonas »

C’est sur la Résurrection de Jésus
que notre foi se fonde.

C’est sur cette Résurrection que Marthe a basé sa vie. L’Esprit abreuve chaque membre du corps du Christ. C’est ce même Esprit qui peut faire que chacun remplisse pleinement sa mission lorsqu’il est fidèle et disponible.

Marthe Robin, que Marie, Mère de Dieu et Mère de l’Église, Marie par qui vous avez si souvent prié, vous conduise vers son Fils ressuscité, le Rédempteur de l’homme.


Amen.

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)