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Réginald Garrigou-Lagrange
Les trois âges de la vie intérieure, vol. I, p. 553
Éd. du Cerf, Paris, 1938-1939
Cette oblation intérieure toujours vivante au cœur du Christ est donc bien pour ainsi dire l’âme du sacrifice de la Messe. Elle est la continuation de celle par laquelle Jésus s’offrit comme victime en entrant en ce monde et dans tout le cours de son existence terrestre, surtout sur la Croix. Quand le Sauveur était sur la terre, cette oblation était méritoire ; maintenant elle continue sans cette modalité du mérite. Elle continue sous forme d’adoration réparatrice et de supplication pour nous appliquer les mérites passés de la Croix. Même lorsque la dernière Messe sera achevée à la fin du monde, et qu’il n’y aura plus de sacrifice proprement dit, mais sa consommation, l’oblation intérieure du Christ à son Père durera, non plus sous forme de réparation et de supplication, mais sous forme d’adoration et d’action de grâces. C’est ce que nous fait prévoir le Sanctus, Sanctus, Sanctus, qui donne quelque idée du culte des bienheureux dans l’éternité.

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Réginald Garrigou-Lagrange
Les trois âges de la vie intérieure, vol. I, p. 502 et 540
Éd. du Cerf, Paris, 1938-1939
L’égoïsme est comme le cancer de la volonté qui la ravage de plus en plus (p. 502).
Les fautes vénielles commises de propos délibéré... sont un sérieux obstacle à la perfection, surtout quand elles sont fréquentes et qu’on y est attaché. Ce sont de vraies maladies, qui affaiblissent l’âme chrétienne. (...) des affections naturelles dangereuses qui seraient un lien, nous enlevant la liberté de l’esprit et tout élan vers Dieu (p. 540-541).

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Réginald Garrigou-Lagrange
Les trois âges de la vie intérieure, vol. I, p. 144-145
Éd. du Cerf, Paris, 1938-1939
La sainte humanité du Sauveur n’habite pas en notre âme ; son corps ne saurait se trouver en notre âme, il n’est qu’au ciel (comme dans son lieu naturel) et sacramentellement dans l’Eucharistie. Mais, si l’humanité de Jésus n’habite pas en nous, l’âme juste est constamment sous son influence, puisque c’est par son intermédiaire que toute grâce nous est communiquée, comme en notre corps la tête communique aux membres l’influx vital. Et comme à chaque instant de l’état de veille nous avons quelque devoir à accomplir, l’humanité du Sauveur nous communique de minute en minute la grâce actuelle du moment présent, comme l’air vient incessamment à notre poitrine.
Dieu, auteur de la grâce, se sert de l’humanité du Sauveur pour nous la communiquer comme un grand artiste se sert d’un instrument pour nous transmettre sa pensée musicale, ou comme un grand penseur se sert de son style à lui, de sa langue plus ou moins riche, pour s’exprimer.

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Réginald Garrigou-Lagrange
Les trois âges de la vie intérieure, vol. I, p. 195-196
Éd. du Cerf, Paris, 1938-1939
L’objet propre de la vertu est-ce surtout le difficile (arduum) ? N’est-ce pas plutôt le bien (bonum honestum) ? Tout acte difficile n’est pas moralement bon ; c’est parfois un tour de force téméraire. Et si le bien est souvent difficile, il ne l’est pas toujours ; il y a des actes d’amour de Dieu et du prochain accomplis sans difficulté, avec un grand élan surnaturel, et qui sont manifestement très méritoires, puisqu’ils procèdent d’une grande charité.

065

Réginald Garrigou-Lagrange
Les trois âges de la vie intérieure, vol. I, p. 101-102
Éd. du Cerf, Paris, 1938-1939
...à ces sept dons [du Saint-Esprit] correspondent les béatitudes qui sont leurs actes (2).
    (2) A la suite de saint Augustin, saint Thomas montre que le don de sagesse correspond à la béatitude des pacifiques, car il donne la paix et permet de la donner aux autres, même parfois aux plus troublés. Celui d’intelligence correspond à la béatitude des cœurs purs, car ce sont ceux qui ont le cœur pur qui commencent dès ici-bas, d’une certaine façon, à voir Dieu en tout ce qui nous arrive. Le don de science, qui nous montre la gravité du péché, correspond à la béatitude de ceux qui pleurentleurs fautes. Le don de conseil, qui incline à la miséricorde, à celle des miséricordieux. Le don de piété, qui nous fait voir dans le hommes, non pas des rivaux, mais des enfants de Dieu et nos frères, correspond à la béatitude des doux. Le don de force à celle de ceux qui ont faim et soif de justice et ne se découragent jamais. Enfin le don de crainte à celle des pauvres en esprit, ils ont la sainte crainte du Seigneur, commencement de la sagesse.

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Réginald Garrigou-Lagrange
Les trois âges de la vie intérieure, vol. I, p. 83
Éd. du Cerf, Paris, 1938-1939
Ces vertus morales consistent dans un juste milieu entre deux extrêmes, l’un par excès, l’autre par défaut. (...) Les épicuriens et les tièdes entendent garder un juste milieu, non par amour de la vertu, mais par commodité, pour fuir les inconvénients des vices contraires. Ils confondent le juste milieu et la médiocrité, qui se trouve, non pas précisément entre deux maux contraires, mais à mi-cotê, entre le bien et le mal. La médiocrité ou la tiédeur fuit le bien supérieur comme un extrême à éviter ; elle cache sa paresse sous ce principe : "le mieux est parfois l’ennemi du bien" , et elle finit par dire : "le mieux est souvent, sinon toujours, l’ennemi du bien". Elle finit ainsi par confondre le bien avec le médiocre.

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Réginald Garrigou-Lagrange
Les trois âges de la vie intérieure, vol. I, p. 33-34
Éd. du Cerf, Paris, 1938-1939
Comme la vie intérieure est une forme de plus en plus consciente de la vie de la grâce en toute âme généreuse, nous parlerons d’abord de la vie de la grâce pour en bien voir le prix. Nous verrons ensuite ce qu’est l’organisme spirituel des vertus infuses et des dons du Saint-Esprit, qui dérivent de la grâce sanctifiante en toute âme juste. Nous serons ainsi conduits à parler de l’Habitation de la Trinité dans l’âme des justes, et aussi de l’influence constante qu’exerce sur elle Notre Seigneur Jésus-Christ, médiateur universel, et Marie, médiatrice de toutes les grâces.
Telles sont les sources de la vie intérieure ; elles sont fort élevées, comme la source des fleuves se trouve sur les plus hautes montagnes. Et c’est parce qu’elle descend de très haut que notre vie intérieure peut remonter jusqu’à Dieu et nous conduire à une union très intime avec Lui.

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Réginald Garrigou-Lagrange
Les trois âges de la vie intérieure, vol. I, p. 59, note (1)
Éd. du Cerf, Paris, 1938-1939
Saint François de Sales note quelque part que tandis que l’homme en grandissant doit se suffire et dépend de moins en moins de sa mère, qui lui devient moins nécessaire lorsqu’il est arrivé à l’âge adulte, et surtout à la pleine maturité, au contraire l’homme intérieur, en grandissant, prend chaque jour plus conscience de sa filiation divine, qui le fait enfant de Dieu, et il devient de plus en plus enfant vis-à-vis de Lui, jusqu’à rentrer pour ainsi dire dans le sein de Dieu ; les bienheureux au ciel restent toujours dans ce sein de Dieu.

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Réginald Garrigou-Lagrange
Les trois âges de la vie intérieure, vol. I, p.472 et 493
Éd. du Cerf, Paris, 1938-1939
Il y a deux êtres qui se cachent : le criminel qui fuit le châtiment, et le saint qui par humilité veut rester inconnu (p. 472, note 1).
Il y a deux êtres simples, l’enfant, qui ne connaît pas encore le mal, et le vieillard sanctifié qui l’a oublié à force de le vaincre. Aussi le vieillard aime l’enfant et en est aimé (p. 493, note 1).



Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)