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   Edith Stein (Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix)
(De la personne, p 91)
« Il existe un état de repos en Dieu, de totale suspension de toute activité mentale (…) où on l’on abandonne tout son avenir à la volonté divine (…). Peut être ai-je éprouvé cet état après une expérience qui, ayant dépassé mes forces, consuma complètement ma vitalité spirituelle et m’ôta toute énergie (…) Et tandis que je m’abandonnait à ce sentiment, voici que je suis peu à peu remplie d’une vie nouvelle et d’un désir d’agir sans aucun effort volontaire de ma part. Cet afflux vital semble venir d’une activité et d’une force qui n’est pas mienne et qui produit son effet en moi sans faire violence à mon énergie. »

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Edith Stein - sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix

Pour le chrétien, il n'y a pas d'étranger ; le prochain est toujours celui qui se trouve devant nous et qui a le plus besoin de nous.
L'amour du Christ ne connait pas de limites, il n'a pas de cesse et n'est rebuté ni par la laideur, ni par la saleté.

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9 août -Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix
Édith Stein (1891-1942)
Carmélite déchaussée, martyre
Co-patronne de l'Europe

Édith Stein naît dans une famille juive de sept enfants vivants (sur onze naissances), le 12 octobre 1891 (jour du Yom Kippour, jour de l’expiation), à Breslau (alors en Allemagne, aujourd’hui Wrocław en Pologne).
Son père, marchand de bois, décède alors qu’elle n’a que deux ans. Sa mère, une femme très religieuse, s’occupe de la famille tout en gérant l’entreprise, mais elle ne réussit pas à maintenir la foi de ses enfants.
Très indépendante, Edith poursuit des études universitaires (allemand et histoire) à Breslau en 1911 puis de philosophie - sa véritable passion - en 1913 à Göttingen, devenant ensuite assistante de son professeur Edmund Husserl. La période de guerre la voit travailler pendant quelque temps dans un hôpital militaire autrichien où elle soigne des maladies infectieuses et œuvre en salle opératoire. Elle passe sa thèse en 1917 mais ne peut enseigner puisqu’elle est une femme ; ce serait la première femme docteur en philosophie en Allemagne.
À cette époque, elle abandonne toute pratique religieuse et découvre le catholicisme avec plusieurs autres étudiants auprès de ses professeurs de phénoménologie. Elle est alors en total désaccord avec sa mère, mais elle n’en abandonne pas pour autant ses origines, dans un véritable partage spirituel entre judaïsme et catholicisme, surtout avec la montée du nazisme en 1933.
Influencée par sainte Thérèse d’Avila et saint Ignace de Loyola, Kierkegaard et Newman, elle se convertit en 1921, demande le baptême le 1er janvier 1922 et choisit d’entrer au Carmel. Mais les autorités religieuses lui refusent son entrée dans l’Ordre et lui proposent de poursuivre son activité d’enseignante. Elle fait cependant vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance et travaille au séminaire pour enseignants du couvent dominicain de Spire, donne de nombreuses conférences, traduit de nombreux ouvrages religieux, écrit plusieurs ouvrages philosophiques.
En 1932, elle est à Münster, à l’Institut catholique de pédagogie scientifique, et elle peut associer la science à sa foi. Parallèlement à cette démarche religieuse, elle a milité très tôt en faveur de la condition féminine et du droit de vote des femmes. Elle développa entre autre l’idée novatrice d’une « théologie catholique de la femme », affirmant également que toutes les professions sont ouvertes aux femmes.
Le 14 octobre 1933 elle peut, enfin, entrer au Carmel de Cologne et échapper ainsi aux premières mesures antisémites, interdisant en particulier aux juifs d’enseigner. Elle prend l’habit le 14 avril 1934 et devient sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Ses vœux temporaires sont prononcés le 21 avril 1935. Le 14 septembre 1936, au moment du renouvellement des vœux, sa mère meurt à Breslau. « Jusqu'au dernier moment ma mère est restée fidèle à sa religion. Mais puisque sa foi et sa grande confiance en Dieu [...] furent l'ultime chose qui demeura vivante dans son agonie, j'ai confiance qu'elle a trouvé un juge très clément et que maintenant elle est ma plus fidèle assistante, en sorte que moi aussi je puisse arriver au but ».
Le 21 avril 1938, elle prononce ses vœux perpétuels mais à la fin de l’année commence dans toute l’Allemagne une chasse systématique des juifs et la destruction des synagogues. La mère supérieure la fait conduire dans un monastère de Carmélites au Pays-Bas, à Echt, où, véritable théologienne, elle poursuit la rédaction de ses ouvrages.
Elle est arrêtée par la Gestapo, dans la chapelle, le 2 août 1942 avec sa sœur Rose qui s’était également fait baptiser. Ces deux arrestations, et celles de nombreux autres juifs convertis, suivaient en fait la protestation des évêques néerlandais contre les pogroms et les arrestations de juifs.
Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix fait partie du convoi de 987 juifs qui part vers Auschwitz le 7 août.
Tous sont morts dans les chambres à gaz dès le 9 août.
« Fille d’Israël » devenue le symbole de la tolérance et de la rencontre entre les peuples juif et chrétien, Edith Stein reste donc un précurseur de Vatican II.
Thérèse-Bénédicte de la Croix à été béatifiée le 1er mai 1987, à Cologne, dans le stade de " Köln-Müngersdorf " et canonisée le 11 octobre 1998, à Rome, par le même Pape : saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).
Depuis le 1er octobre 1999, par une lettre apostolique en forme de Motu Proprio, le Saint-Père a proclamé sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix co-patronne de l’Europe, avec sainte Brigitte de Suède et sainte Catherine de Sienne, aux côtés des trois co-patrons : saint Benoît, saint Cyrille et saint Méthode. Son rôle de femme, de théologienne, de missionnaire, de martyre, de mystique, était ainsi reconnu, de même que le lien qu’elle avait tissé entre ses racines juives et la religion catholique. Saint Jean-Paul II a ajoute qu’« elle est devenue ainsi l’expression d’un pèlerinage humain, culturel et religieux qui incarne le noyau insondable de la tragédie et des espoirs du continent européen ».

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Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix
Dans "Edith Stein. La puissance de la Croix", Nouvelle Cité, Montrouge 1999 (5ème éd.), p. 56
Je pense que dans tous les cas c'est un chemin très sûr que de faire tout son possible pour se vider de tout et servir de réceptacle à la grâce divine.

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Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix
Dans "Edith Stein. La puissance de la Croix", Nouvelle Cité, Montrouge 1999 (5ème éd.), p. 53
Il me paraît bien plus grand de voir s'accomplir quelque chose que l'on a longtemps demandé dans la prière, que d'être exaucé immédiatement.

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Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein)
La Crèche et la Croix, Éditions Ad Solem, Genève, 1995
Dans l'enfance de la vie spirituelle, quand nous avons juste commencé à nous laisser conduire par Dieu, nous sentons, forte et ferme, sa main qui nous guide ; nous voyons de façon évidente ce que nous devons faire et ce que nous devons laisser. Mais il n'en ira pas toujours de même. Celui qui appartient au Christ doit vivre toute la vie du Christ. Il doit mûrir jusqu'à atteindre l'âge adulte du Christ, et un jour entamer son chemin de croix, vers Gethsémani et vers le Golgotha. Et toutes les souffrances venues de l'extérieur ne sont rien en comparaison de la nuit obscure de l'âme, quand la lumière divine ne luit plus et que la voix du Seigneur ne parle plus. Dieu est là, mais il se cache et se tait.
Pourquoi en est-il ainsi ? Ce sont là les secrets de Dieu, et ils ne se laissent pas pénétrer jusqu'au fond. Mais il nous est possible de les pénétrer quelque peu. Dieu est devenu homme pour qu'à nouveau nous puissions participer à sa vie.

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Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix
Dans "Edith Stein, la puissance de la Croix", par W. Herbstrith
ed. Nouvelle Cité, Paris 1982, pp. 48-60
La pensée que la miséricorde de Dieu pourrait se limiter aux frontières de l’Église visible m’a toujours été étrangère. Dieu est la vérité. Qui cherche la vérité, cherche Dieu, qu’il en soit conscient ou non.

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)