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        Mgr Francesco Follo
       (Extrait d'une méditation de Mgr Francesco Follo pour la solennité de l’Assomption de Marie, 15 août 2019 : « Le Ciel et la Terre ouverts l’un sur l’autre »)
"L’Assomption de Marie nous montre que la mort n’est pas la fin de la vie, mais la frontière entre la vie terrestre vécue dans la foi et la vie céleste vécue dans la vision, mais aussi, dans le service à la vie. Marie qui avait donné la vie à la Vie, par son assomption montre que la distance entre le ciel et la terre est annulée. La fête d’aujourd’hui célèbre le fait que la Mère du Christ est accueillie dans le ciel par son Fils, comme elle l’avait accueilli sur la terre Lui qui venait du ciel. Pour nous aussi, célébrer l’Assomption signifie accueillir le Christ et s’abandonner à Lui : vivre ce double accueil et apprendre de Marie à vivre et à mourir pour et par amour.

En la Vierge Mère, accueillie dans le ciel, nous est révélé l’éternel destin qui nous attend au delà du mystère de la mort: un destin de bonheur plein dans la gloire divine."

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    pape François 
     (
Homélie du Dimanche de Pâques -16 avril 2017)
"Aujourd'hui, l'Église continue de dire : "Arrête-toi, Jésus est ressuscité". Et ce n'est pas une fantaisie, la Résurrection du Christ n'est pas une fête avec beaucoup de fleurs. C'est beau, mais ce n’est pas seulement cela, c’est beaucoup plus ; c'est le Mystère de la pierre écartée qui finit par être le fondement de notre existence. Et nous aussi, les cailloux sur le sol, dans cette terre de douleur, de tragédie, avec la foi dans le Christ ressuscité ont un sens, au milieu de tant de calamités. Le sentiment de regarder au-delà, le sentiment de dire : "Regarde, il n'y a pas de mur ; il y a un horizon, il y a la vie, il y a la joie, il y a la croix avec cette ambivalence. Regarde devant toi, ne t’arrête pas. Tu es un caillou, mais ta vie a un sens parce que tu es un caillou près de cette pierre, cette pierre que la méchanceté du péché a jetée". Frères et sœurs, voilà ce que je voulais vous dire. Rentrez chez vous aujourd'hui, en répétant dans vos cœurs : "Le Christ est ressuscité".

2339

    Saint Jean Eudes
    (Carême 2020 à l'école des saints, page 80)
"Bien qu'ils soient parfaits et accomplis dans la personne de Jésus, les Mystères de Jésus ne sont pas néanmoins accomplis et parfaits en nous qui sommes ses membres"

2319

    Giovanni Battista Scaramelli (1687-1752)
    (Méthode de direction spirituelle, 3ème traité, art. 10, ch. 7 - Communion spirituelle)
« Toute personne pieuse doit d’abord concevoir un sincère repentir de ses péchés et purifier par cette douleur le tabernacle de son coeur, où elle désire recevoir et faire reposer le divin Sauveur. Ensuite elle fera un acte de foi vive sur la présence réelle de Jésus Christ dans cet auguste mystère. Puis elle considérera la grandeur et la majesté de ce Dieu caché sous le voile des Saintes Espèces : qu’elle réfléchisse à l’amour immense, à la grande bonté avec lesquels il désire s’unir à nous ; qu’elle jette aussi ses regards sur sa faiblesse et sa propre misère. Après ces considérations elle doit faire des actes d’humilité et de désir ; d’humilité, à la vue de sa propre indignité ; de désir, à cause de l’amabilité infinie de Dieu. Enfin, puisqu’il ne lui est pas donné de s’unir à son bon Sauveur par la réception réelle de l’Eucharistie, qu’elle s’en approche en esprit et s’unisse à lui par le doux lien d’un amour paisible et tranquille. Elle terminera la communion spirituelle en remerciant et en louant le Seigneur ; car, quoique Jésus-Christ ne soit pas descendu réellement dans son coeur, il était cependant bien disposé à cette union d’amour et la désirait avec toute l’ardeur de la charité. Elle lui demandera donc les grâces dont elle se reconnait indigne, et s’appliquera sérieusement à produire les actes qu’elle a coutume de faire après la réception de cette Nourriture divine. »

2300

    Saint Jean de la Croix
    ( (Livre 2 - Montée du Carmel ch. 20, 5)
« Si je t’ai déjà tout dit dans ma parole qui est mon Fils, je n’ai maintenant plus rien à te révéler ou à te répondre qui soit plus que Lui. Fixe ton regard uniquement sur Lui, c’est en Lui que j’ai tout déposé, paroles et révélations ; En Lui, tu trouveras même plus que tu ne demandes et que tu ne désires… Si tu fixes les yeux sur Lui, tu trouveras tout cela  (paroles, visions, révélations ), d’une façon complète, parce qu’Il est toute ma Parole, toute ma réponse, toute ma vision, toute ma révélation. Or, je te l’ai déjà dit, répondu, manifesté, révélé, quand je te l’ai donné pour frère, pour maître, pour compagnon, pour rançon, pour récompense. Le jour où je suis descendu avec mon Esprit sur Lui, au Thabor, j’ai dit : Celui- ci est mon Fils Bien- aimé, en qui j’ai mis tout mon amour, écoutez- le ! ( Mat.17,5.)…Considérez comment mon Fils m’a obéi et a été affligé par amour pour moi…
Fixez seulement les yeux sur Lui et vous y trouverez les mystères les plus profonds, les trésors de la sagesse et des merveilles divines qui sont renfermés en Lui…Si vous voulez encore d’autres révélations… regardez toujours dans son Humanité, et vous trouverez dans cette Humanité beaucoup plus que vous ne pensez… En Lui habite corporellement la plénitude de la Divinité ‘(Col.2,9.) … Nous devons toujours nous en tenir à ce que le Christ nous a enseigné. Tout le reste n’est rien… »

2281

    Charles Gay (1815-1892)
     (124e élévation)
"Chaque bonne action que fait une personne baptisée, c'est-à-dire un membre du Christ, Dieu la pense, Dieu la veut, Dieu la dit dans cette éternité radieuse et sereine où Il énonce le Christ, ce qui est l'engendrer. De sorte que cette action, pour vile, petite et insignifiante qu'elle soit par elle-même, est néanmoins une vraie parole de Dieu. Telle est la naissance humaine d'une parole divine : Dieu est le Père de ce Verbe incarné, l'âme fidèle en est la mère, et c'est en vue de cette maternité que Dieu "l'a épousée dans la foi". Notre âme est un vrai Nazareth où le Mystère sacré de la venue de Dieu sur la terre se reproduit à chaque instant." 

2208

    Saint Jean Eudes (1601-1680)
   (La Vie et le Royaume de Jésus)
"Jésus-Christ a dessein de perfectionner en nous le Mystère de sa Passion, de sa mort et de sa Résurrection, en nous faisant souffrir, mourir et ressusciter avec Lui et en Lui. La vie que nous avons sur la terre ne nous est donnée que pour l'employer à l'accomplissement de ces grands desseins que Jésus a sur nous. C'est pourquoi nous devons employer notre temps, nos jours et nos années à coopérer et travailler avec Jésus à ce divin ouvrage de la consommation de Ses Mystères en nous."

2207

    Saint Jean Eudes (1601-1680)
   (La Vie et le Royaume de Jésus)
"Bien qu'ils soient parfaits et accomplis dans la personne de Jésus, les Mystères de Jésus ne sont pas néanmoins encore accomplis et parfaits en nous qui sommes ses membres, ni en son Eglise qui est son Corps Mystique. Car le Fils de Dieu a dessein de faire comme une extension et continuation en nous et en toute son Eglise de ses Mystères, par les grâces qu'il veut nous communiquer et par les effets qu'Il veut opérer en nous par ces mystères.
Il a dessein de consommer en nous le mystère de son Incarnation, de sa naissance, de sa vie cachée, en se formant en nous et en prenant naissance dans nos âmes, par les saints sacrements de Baptême et de la divine Eucharistie, et en nous faisant vivre d'une vie spirituelle et intérieure qui soit cachée avec Lui en Dieu. " 

2148

    Saint François de Sales (1567-1622)
      (Introduction à la vie dévote - Chapelet - Méditation)
"Commençons par proposer à notre imagination le Mystère que l'on veut méditer, comme s'il se passait réellement et de fait en notre présence. Par exemple, si vous voulez méditer Notre Seigneur en croix, vous vous imaginerez d'être au mont du Calvaire, et que vous voyez tout ce qui se fit et se dit au jour de la Passion ; ou, si vous voulez, vous vous imaginerez qu'au lieu même où vous êtes se fait le crucifiement de Notre Seigneur en la façon que les évangélistes la décrivent. 
Après l'action de l'imagination, s'ensuite l'action de l'entendement que nous appelons méditation, qui n'est autre chose qu'une ou plusieurs réflexions faites afin d'émouvoir nos affections en Dieu et aux choses divines. "Émouvoir nos affections" : nous dirions aujourd'hui "prendre des décisions". En effet, la méditation n'est pas tant pour comprendre que pour aimer ce Dieu qui frappait à notre porte :
Ce qui fait que la méditation est différente de l'étude et des autres pensées et réflexions, lesquelles ne se font pas pour acquérir la vertu ou l'amour de Dieu, mais par exemple pour devenir savant, pour en écrire ou discuter.
Que si votre esprit trouve assez de goût, de lumière et de fruit sur l'une des réflexions, vous vous y arrêterez sans aller plus loin, faisant comme les abeilles qui ne quittent point la fleur tandis qu'elles y trouvent du miel à recueillir. mais si vous ne réussissez pas selon votre souhait en l'une des réflexions, après avoir un peu marchandé et essayé, vous passerez à un autre ; mais allez tout bellement et simplement en cette besogne, sans vous y empresser."  





2112

    Fènelon (1651-1715)
(Lettre CXII) 
"Dans le monde des âmes, le saint participe à la Charité divine. il n'est pas d'âme qui ne lui soit présente, pas d'âme qui n'ait part en lui et par lui aussi au mystère de la miséricorde et de l'amour de Dieu. Nous serions stupéfaits si nous pouvions voir quelle est l'action des saints dans le monde. Ce sont eux qui soutiennent le monde des âmes, qui rendent courage à ceux qui désespèrent, qui réorientent vers Dieu les âmes qui s'en étaient détournées. Ces êtres que l'on regarde trop souvent comme des séparés, sont les plus proches de tous les êtres. Ils nous sont proches par l'intérieur, c'est pourquoi ils semblent être des absents." 
Portrait de Fénelon par Joseph Vivien (xviiie siècle).

1979

      Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus
(La joie de la Miséricorde)

"Le mystère de l'Incarnation apporte une grande joie. Dieu est joyeux de la réalisation de ce Mystère, et ce tressaillement qu'il y a dans la Trinité Sainte se communique à tout le ciel. Nous sommes invités à entrer dans cette joie de Dieu... "

1794

     Thérèse-Emmanuel de la Mère de Dieu (1817-1888)
    (Note Manuscrite)
Bethléem, c'est toi. Tu me prépareras ce lieu pauvre et humble que je bénirai et où je naîtrai. Tu es un Bethléem vivant qui doit aspirer à me recevoir, m'attirer par ses désirs ,'appeler, m'aimer ; tu es le gîte où je veux être posé. Je viens à ce qui est pauvre, misérable, vil, et j'en deviens la grandeur. Je serai la tienne si tu te laisses posséder entièrement dans ta misère et ta pauvreté, par moi, la richesse des cieux. En ce petit Bethléem de ton coeur, tout mon mystère doit se passer, s'accomplir, dans la réalité divine de ma naissance." 

1775

     pape François 
(Homélie du 9 décembre 2013 - Un monde paralytique)
"L'Évangile de la guérison du paralytique nous présente le Christ, vainqueur de la paralysie de l'humanité. Il nous décrit le pouvoir de la miséricorde divine qui pardonne et dissout le péchés dès lors qu'il rencontre une foi authentique. Les paralysés de la conscience sont contagieux. Avec la complicité de la pauvreté de l'histoire et de notre péché, ils peuvent se développer pour intégrer les structures sociales et les communautés, au point de mettre fin à des peuples entiers. Mais le commandement du Christ peut retourner la situation : "lève-toi et marche !" Que l'hostilité et la division cessent pour toujours. Que reprennent par des intérêt contradictoires et obscurs. Que de réelles garanties de libertés religieuses soient enfin accordées à tous, ainsi que le droit des chrétiens à vivre sereinement là où ils sont nés, dans la patrie qu'ils aiment en tant que citoyens depuis deux mille ans, pour contribuer comme toujours au bien de tous... Et continuons d'avancer, en cherchant le Seigneur, en cherchant de nouvelles routes, de nouvelles voies qui nous rapprochent de Lui. Et s'il le faut, perçons un trou dans le toit pour nous rapprocher tous du Seigneur, pour que notre imagination créatrice de la charité nous mène à cela : trouver et montrer la voie de la rencontre, la route de la fraternité, la route de la paix. Pour notre part, nous désirons "glorifier Dieu", en remplaçant la peur par l'émerveillement : aujourd'hui encore, nous pouvons voir des "choses prodigieuses". Le prodige de l'Incarnation du Verbe et, par conséquent, de la proximité absolue de Dieu avec l'humanité, dans laquelle nous projette le Mystère de l'Avent." 

1773

     pape François 
(Homélie du 2 décembre 2014 - Le Mystère de l'Incarnation)
"On ne connaît la grandeur du mystère de Dieu qu'à travers celui de Jésus, et le mystère de Jésus parle précisément de s'abaisser, de s'annihiler, de s'humilier, un mystère qui apporte le salut aux pauvres, à ceux qui sont détruits par tant de maladies, qui ont péché dans des situations difficiles. En dehors de ce cadre, on ne peut pas comprendre le mystère de Jésus, on ne peut pas comprendre l'onction du Saint-Esprit qui le fait se réjouir (cf Lc 10, 21-24) dans la louange du Père, et qui le conduit à évangéliser les pauvres, les exclus. Nous demandons au Seigneur de nous rapprocher toujours plus de son mystère, et de le faire sur la route qu'Il veut que nous suivions : la voie de l'humilité, la voie de la douceur, la voie de la pauvreté, celle sur laquelle nous nous sentons pécheurs. C'est ainsi qu'il vient nous sauver, nous libérer."

1665

     saint Jean Eudes (1601-1680)
       (La vie et le Royaume de Jésus)
"Nous devons continuer et accomplir en nous les états et mystères de Jésus, et le prier souvent qu'Il les consomme et accomplisse en nous et en toute son Église. Car les mystères de Jésus ne sont pas encore dans leur entière perfection et accomplissement. Bien qu'ils soient parfaits et accomplis dans la personne de Jésus, ils ne sont pas encore accomplis et parfaits en nous qui sommes des membres, ni en son Eglise qui est son Corps mystique. Le Fils de Dieu a dessein de faire comme une extension et continuation en nous et en toute son Eglise, de ses Mystères. Il a dessein de perfectionner en nous le mystère de la Passion, de sa mort et de sa Résurrection, en nous faisant souffrir, mourir, et ressusciter avec Lui et en Lui."
si bien que :
"La vie que nous avons sur la terre ne nous est donnée que pour l'employer à l'accomplissement de ces grands desseins que Jésus a sur nous. C'est pourquoi nous devons employer notre temps, nos jours et nos années à coopérer et travailler avec Jésus à ce divin ouvrage de la consommation de ses mystères en nous."

1539

     pape François - 
Exhortation apostolique Gaudete et exsultate (N° 29)


"Au fond, la sainteté, c'est vivre les Mystères de sa vie en union avec Lui. Elle consiste à s'associer à la mort et à la résurrection du Seigneur d'une manière unique et personnelle, à mourir et à ressusciter constamment avec Lui. "

1480

   Bernardin de Paris (mort en 1685)
(L'Esprit de saint François d'Assise)
"Ceux qui sont liés à ce Mystère, portent au fond de leur coeur une secrète, mais violente, soif et ardeur pour les épreuves ; et, à mesure que leur amour s'enflamme, l'ardeur de pâtir s'accroît, et la joie s'augmente admirablement dans les épreuves. "

1463

     Pape François
(Homélie pour le Dimanche des Rameaux - 5 avril 2020)


"Jésus « s’est anéanti, prenant la condition de serviteur » (Ph 2, 7). Laissons-nous introduire dans les jours saints par ces mots de l’apôtre Paul, où la Parole de Dieu, comme un refrain, montre Jésus comme un serviteur : le Jeudi saint il est le serviteur qui lave les pieds à ses disciples ; le Vendredi saint il est présenté comme le serviteur souffrant et victorieux (cf. Is 52, 13) ; et déjà demain, Isaïe prophétisera de lui : « Voici mon serviteur que je soutiens » (Is 42, 1). Dieu nous a sauvés en nous servant. En général nous pensons que c’est à nous de servir Dieu. Non, c’est lui qui nous a servi gratuitement, parce qu’il nous a aimé en premier. Il est difficile d’aimer sans être aimés. Et il est encore plus difficile de servir si nous ne nous laissons pas servir par Dieu.

Mais de quelle façon le Seigneur nous a-t-il servi ? En donnant sa vie pour nous. Nous lui sommes chers et nous lui avons coûté cher. Sainte Angèle de Foligno a témoigné d’avoir entendu de Jésus ces paroles : « Ce n’est pas pour rire que je t’ai aimée ». Son amour l’a conduit à se sacrifier pour nous, à prendre sur lui tout notre mal. C’est une chose qui nous laisse pantois : Dieu nous a sauvés en acceptant que notre mal s’acharne sur lui. Sans réagir, avec seulement l’humilité, la patience et l’obéissance du serviteur, exclusivement avec la force de l’amour. Et le Père a soutenu le service de Jésus : il n’a pas mis en déroute le mal qui s’abattait sur lui, mais il a soutenu sa souffrance, pour que notre mal soit vaincu seulement par le bien, pour qu’il soit traversé jusqu’au fond par l’amour. Jusqu’au fond.

Le Seigneur nous a servis jusqu’à éprouver les situations les plus douloureuses pour qui aime : la trahison et l’abandon.

La trahison. Jésus a subi la trahison du disciple qui l’a vendu et du disciple qui l’a renié. Il a été trahi par les gens qui l’acclamaient et qui ensuite ont crié : « Qu’il soit crucifié ! » (Mt 27, 22). Il a été trahi par l’institution religieuse qui l’a condamné injustement et par l’institution politique qui s’est lavé les mains. Pensons aux petites et aux grandes trahisons que nous avons subies dans la vie. C’est terrible quand on découvre que la confiance bien placée a été trompée. Naît au fond du cœur une déception telle que la vie semble ne plus avoir de sens. Cela arrive parce que nous sommes nés pour être aimés et pour aimer, et la chose la plus douloureuse c’est d’être trahi par celui qui a promis de nous être loyal et proche. Nous ne pouvons pas non plus imaginer comme cela a été douloureux pour Dieu, qui est amour.

Regardons-nous à l’intérieur. Si nous sommes sincères avec nous-mêmes, nous verrons nos infidélités. Que de fausseté, d’hypocrisies et de duplicités ! Que de bonnes intentions trahies ! Que de promesses non tenues ! Que de résolutions laissées s’évanouir ! Le Seigneur connaît notre cœur mieux que nous, il sait combien nous sommes faibles et inconstants, combien de fois nous tombons, que de mal nous avons à nous relever et combien il est difficile de guérir certaines blessures. Et qu’a- t-il fait pour venir à notre rencontre, pour nous servir ? Ce qu’il avait dit par le prophète : « Moi je les guérirai de leurs infidélités, je les aimerai d’un amour gratuit » (Os 14, 5). Il nous a guéris en prenant sur lui nos infidélités, en enlevant nos trahisons. De sorte que, au lieu de nous décourager par peur de ne pas y arriver, nous pouvons lever notre regard vers le Crucifié, recevoir son embrassade et dire : “ Voilà, mon infidélité est là, tu l’as prise, toi, Jésus. Tu m’ouvres les bras, tu me sers par ton amour, tu continues à me soutenir…Alors j’avance ! ”

L’abandon. Sur la croix, dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus dit une phrase, une seule :

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27, 46). C’est une phrase forte. Jésus avait souffert l’abandon des siens, qui avaient fui. Mais il lui restait le Père. Maintenant, dans l’abîme de la solitude, pour la première fois il l’appelle par le nom générique de “ Dieu”. Et il lui crie « d’une voix forte » le “pourquoi” le plus déchirant : “ Pourquoi, toi aussi, m’as-tu abandonné ? ”. Ce sont en réalité les paroles d’un Psaume (cf. 21, 2) : on y dit que Jésus a aussi porté en prière l’extrême désolation. Mais il reste le fait qu’il l’a éprouvée : il a éprouvé l’abandon le plus grand dont les Évangiles témoignent en rapportant ses paroles originales : Eli, Eli lemà sabactani ?

Pourquoi tout cela ? Encore une fois pour nous, pour nous servir. Parce que lorsque nous nous sentons le dos au mur, quand nous nous trouvons dans une impasse, sans lumière et sans issue, quand il semble que même Dieu ne répond pas, nous nous rappelions que nous ne sommes pas seuls. Jésus a éprouvé l’abandon total, la situation qui lui est la plus étrangère, afin de nous être solidaire en tout. Il l’a fait pour moi, pour toi, pour te dire : “ N’aie pas peur, tu n’es pas seul. J’ai éprouvé toute ta désolation pour être toujours à ton côté ”. Voilà jusqu’où Jésus nous a servi, descendant dans l’abîme de nos souffrances les plus atroces, jusqu’à la trahison et à l’abandon. Aujourd’hui, dans le drame de la pandémie, face à tant de certitudes qui s’effritent, face à tant d’attentes trahies, dans le sens d’un abandon qui nous serre le cœur, Jésus dit à chacun de nous : “ Courage : ouvre ton cœur à mon amour. Tu sentiras la consolation de Dieu, qui te soutient ”.

Chers frères et sœurs, que pouvons-nous faire devant Dieu qui nous a servis jusqu’à éprouver la trahison et l’abandon ? Nous pouvons ne pas trahir celui pour qui nous avons été créés, ne pas abandonner ce qui compte. Nous sommes au monde pour l’aimer, lui et les autres. Le reste passe, cela demeure. Le drame que nous sommes en train de traverser nous pousse à prendre au sérieux ce qui est sérieux, et à ne pas nous perdre dans des choses de peu de valeur ; à redécouvrir que la vie ne sert à rien si on ne sert pas. Parce que la vie se mesure sur l’amour. Alors, en ces jours saints, à la maison, tenons-nous devant le Crucifié, mesure de l’amour de Dieu pour nous. Devant Dieu qui nous sert jusqu’à donner sa vie, demandons la grâce de vivre pour servir. Cherchons à contacter celui qui souffre, celui qui est seul et dans le besoin. Ne pensons pas seulement à ce qui nous manque, mais au bien que nous pouvons faire.

Voici mon serviteur que je soutiens. Le Père qui a soutenu Jésus dans sa Passion, nous encourage nous aussi dans le service. Certes, aimer, prier, pardonner, prendre soin des autres, en famille comme dans la société, peut coûter. Cela peut sembler un chemin de croix. Mais le chemin du service est le chemin vainqueur, qui nous a sauvés et qui nous sauve la vie. Je voudrais le dire spécialement aux jeunes, en cette Journée qui, depuis trente-cinq ans leur est consacrée. Chers amis, regardez les vrais héros, qui apparaissent ces jours-ci : ce ne sont pas ceux qui ont renommée, argent et succès, mais ceux qui se donnent eux-mêmes pour servir les autres. Sentez-vous appelés à mettre en jeu votre vie. N’ayez pas peur de la dépenser pour Dieu et pour les autres, vous y gagnerez ! Parce que la vie est un don qui se reçoit en se donnant. Et parce que la joie la plus grande est de dire oui à l’amour, sans si et sans mais. Comme Jésus pour nous.

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  Vénérable Madeleine Delbrêl (1904-1964)

 (Nous autres gens des rues)

"Rien n'est plus insolite à notre monde qu'un être bon. Dans ce même monde, tout ce qui a remplacé la bonté - la solidarité, la générosité, le dévouement- est accompagné dans les vies individuelles d'une indifférence aveugle pour les multitudes d'êtres humains : dans la vie économique, d'un cynisme implacable ; dans la vie politique, de cruauté ; dans la vie internationale, d'un mépris gigantesque pour la faim des autres, la mort des autres, l'oppression physique ou morale des autres.
Le coeur des hommes de notre temps s'asphyxie lentement, sournoisement, d'un absence universelle : celle de la bonté.

La bonté, c'est vraiment la traduction du mystère de la Charité. C'est pourquoi elle n'est authentique, pleine, robuste, sans boursouflure et sans lacune, que si elle est la conséquence de la Charité en nous, que si elle vient de Dieu, que si elle est un reflet de Dieu."

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Paul VI - Concile vatican II

(Lumen Gentium - chap. VIII - 65 - 1964)

"L'Église, en songeant pieusement à Marie et en la contemplant dans la lumière du Verbe fait homme, pénètre plus avant, pleine de respect, dans les profondeurs du Mystère de l'Incarnation, et se conforme toujours davantage à son Époux. Marie, en effet, qui, par son étroite participation à l'histoire du salut, unit en elle et reflète pour ainsi dire les données les plus élevées de la foi, amène les croyants, quand elle est l'objet de la prédication et du culte, à considérer son Fils, le sacrifice qu'il a offert, et aussi l'amour du Père. (...) l'Église, en son travail apostolique également, regarde-t-elle avec raison vers celle qui engendra le Christ, conçu donc de l'Esprit-Saint et né de la Vierge, afin qu'Il naisse et grandisse également dans le cœur des fidèles par le moyen de l'Église. La Vierge fut dans sa vie un modèle de cet amour maternel dont doivent être animés tous ceux qui, associés à la mission apostolique de l'Église, coopèrent à la régénération des hommes."

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)