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471

St Grégoire le Grand
Homélies sur le prophète Ezéchiel, 2, 5
Tant que notre esprit sera dissipé en images charnelles, il ne sera jamais capable de contempler (...), aveuglé qu’il sera par tant d’obstacles et de pensées qui l’agitent de tous côtés. Par conséquent, le premier degré à gravir — pour que l’âme puisse contempler la nature invisible de Dieu — est le recueillement intérieur.

464

St Basile de Césarée
Homélie VI sur St Luc, XII, 18
Le pain qui demeure inutile chez vous, c’est le pain de celui qui a faim ; la tunique suspendue dans votre garde-robe, c’est la tunique de celui qui est nu ; la chaussure qui demeure inutile chez vous est celle du pauvre qui va nu-pieds ; l’argent que vous tenez enfoui, c’est l’argent du pauvre : vous commettez autant d’injustices que vous pourriez répandre de bienfaits.

412

St Augustin
Sermon 46, 14 (le pasteur unique)

Il y 'a même des brebis qui s'opiniâtrent parce qu'on cherche à les rappeler de leur égarement ; elles prétendent que leur égarement même et leur perte nous les rendent étrangères.
― Pourquoi nous désirez-vous ? pourquoi nous cherchez-vous ? disent-elles. Comme si leur égarement et leur perte n'étaient pas pour nous un motif de les rappeler et de les chercher ! ― Si je suis égaré, si je suis perdu, dit-on, pourquoi me désires-tu ? pourquoi me cherches-tu ? ― Je veux te rappeler précisément parce que tu es égaré, et te retrouver parce que tu es perdu. ― Mais je veux rester ainsi dans mon égarement et ma ruine. ― Tu veux rester ainsi dans ton égarement et ta ruine ! Et moi je ne veux pas : n'ai-je pas raison davantage ? Je dis même plus, je ne craindrai pas de me rendre importun.
J'entends en effet l'Apôtre me crier : Prêche la parole, insiste à temps et à contre-temps (2 Tim 4, 2). Près de qui à temps et près de qui à contre-temps ? A temps près de ceux qui veulent, à contre-temps près de ceux qui refusent.Je me rendrai donc importun et je ne crains pas de te dire : Tu veux t'égarer, tu veux périr, et moi je ne veux pas ; il ne le veut pas non plus, Celui dont l'autorité m'épouvante. Et si j'y consentais, vois ce qu'il me dirait, vois quel reproche il m'adresserait : Vous n'avez pas rappelé celles qui étaient égarées, ni recherché celles qui étaient perdues.

377

St Justin
Actes du martyre de Justin et de ses compagnons
Justin se fixa enfin à Rome et continua d'y enseigner. Il cherchait à se mettre en rapport avec les philosophes, dans le désir de leur faire connaître la vérité. Mais l'un d'eux, nommé Crescent, irrité de ce que Justin l'avait réduit au silence au cours d'une discussion, le dénonça comme chrétien. Justin, avec six autres, parmi lesquels une femme, comparut devant le préfet de Rome, Rusticus. Celui-ci, voyant Justin revêtu de sa robe de philosophe, lui demanda quelles doctrines il professait.
- J'ai cherché à acquérir toutes sortes de connaissances ; j'ai étudié dans toutes les écoles de philosophie, et je me suis enfin arrêté à la seule vraie doctrine, celle des chrétiens, de ces hommes méprisés par tous ceux qui sont dans l'aveuglement et l'erreur. (...)
Le préfet s'efforça alors de persuader Justin et ses compagnons de sacrifier aux idoles.
- Nul homme sain d'esprit n'abandonnera une certitude divine pour se vouer à l'erreur et à l'impiété.
- Sacrifiez, ou vous serez condamnés sans miséricorde.
- Je ne désire que souffrir pour le nom de Jésus, mon Sauveur, devant le tribunal duquel je paraîtrai avec confiance. Sachez que le monde entier doit comparaître devant Lui un jour.

317

Ste Thérèse d'Avila
Vie, chap. 6
Quel empire est comparable à celui d'une âme qui, de ce faîte sublime où Dieu l'élève, voit au-dessous d'elle toutes les choses du monde, sans être captivée par aucune ? Qu'elle est confuse de ses attaches d'autrefois ! Comme elle s'étonne de son aveuglement ! Quelle compassion elle porte à ceux qu'elle voit dans les mêmes ténèbres, surtout si ce sont des personnes d'oraison, et envers qui Dieu se montre déjà prodigue de ses faveurs ! Elle voudrait élever sa voix pour leur faire connaître combien ils s'égarent ; quelquefois même elle ne peut s'en défendre, et alors mille persécutions pleuvent sur sa tête. On l'accuse de peu d'humilité ; elle prétend, dit-on, instruire ceux de qui elle devrait apprendre. Si c'est une femme, on lui fait encore plus vite son procès. Et on a raison de la condamner, parce qu'on ignore le transport qui la presse. Souvent, incapable d'y résister, elle ne peut s'empêcher de détromper ceux qu'elle aime. Elle voudrait les voir libres de la prison de cette vie, où elle a été enchaînée elle-même ; car, elle le voit clairement, c'est bien d'une prison qu'elle a été tirée.
Elle gémit d'avoir été jadis sensible au point d'honneur, et de l'illusion qui lui faisait regarder comme honneur ce que le monde appelle de ce nom. Elle n'y voit plus qu'un immense mensonge, dont nous sommes tous victimes. Elle comprend que l'honneur digne de ce nom n'est point mensonger, mais très véritable, qu'il estime ce qui mérite de l'être qu'il considère comme un néant ce qui est un néant, car tout ce qui prend fin et n'est pas agréable à Dieu est néant, et moins encore que le néant. Elle se rit d'elle-même en songeant qu'il y a eu un temps dans sa vie où elle a fait quelque cas de l'argent, et où elle en a eu quelque désir. A la vérité, je n'ai jamais eu à me confesser d'un tel désir ; c'était une assez grande faute pour moi d'avoir accordé quelque estime aux richesses. Si l'on pouvait avec elles acheter le bonheur dont je jouis, je les priserais extrêmement ; mais je vois au contraire que pour obtenir ce bonheur, il faut renoncer à tout.

316

Bible - Ancien Testament
Psaume 134, 15-18
Les idoles des nations sont de l'argent et de l'or,
ouvrage de la main des hommes.
Elles ont une bouche et ne parlent pas ;
elles ont des yeux et ne voient pas.
Elles ont des oreilles et n'entendent pas ;
Il n'y a pas même un souffle dans leur bouche.
Qu'ils leur ressemblent ceux qui les font,
quiconque se confie en elles !

148

St Pio de PietrelcinaLettre au père Agostino de San Marco, 10-X-1915


En ce qui me concerne, je ne m’arrêterai plus de pleurer pendant tout le temps qu’il me reste à vivre : vous savez en effet combien j’ai le cœur déchiré à la vue de tant de pauvres aveugles qui fuient comme la peste cette douce invitation de notre divin Maître : "Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive".
C’est une torture atroce pour mon âme que de se trouver devant ces vrais aveugles qui n’ont aucune pitié pour eux-mêmes, car les passions leur ont fait perdre la raison et ils ne pensent pas même à venir boire l’eau véritable du paradis.
Un regard, mon Père, puis dites-moi si j’ai raison de me rendre malheureux pour la folie de ces aveugles. Voyez comme les ennemis de la croix triomphent chaque jour davantage. Oh ciel ! Ils ne cessent de brûler de mille désirs de satisfactions terrestres.
Jésus les invite à se désaltérer à l’eau vive. Il connaît parfaitement notre besoin de boire à de cette eau nouvelle à satiété ; il la tient prête pour ceux qui ont réellement soif, afin qu’ils ne périssent pas au milieu des flammes dont ils sont dévorés.
Jésus leur adresse cette tendre invitation : "Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive". Mais, mon Dieu, quelle réponse obtenez-vous de ces malheureux ? Ils n’ont pas l’air de vous entendre, ils vous fuient et, ce qui est pire, ces misérables habitués depuis longtemps à vivre dans le feu des satisfactions terrestres et qui ont vieilli dans ces flammes n’écoutent plus vos invitations amoureuses et ne s’aperçoivent même plus du grand danger, de l’horrible danger, dans lequel ils se trouvent.

021

St Grégoire le Grand
Règle pastorale, III, 9
Il faut dire aux impatients que lorsqu’ils négligent de réfréner leur impétuosité ils sont entraînés à travers les abrupts d’injustices qu’ils ne cherchaient pas, parce que la fureur pousse l’âme là où ne l’attirait pas le désir, et que dans son transport elle agit comme inconsciente, ce dont ensuite, consciente, elle s’afflige. Il faut dire aussi aux impatients qu’en se précipitant sous la poussée de leur émoi, ils agissent souvent comme hors d’eux-mêmes, et dès lors, ont peine à se rendre compte du mal commis. En n’opposant aucune résistance à ce qui les trouble, ils dénaturent le bien même qu’ils avaient fait avec une âme tranquille, et ils détruisent, par leur aveugle impulsivité, tout ce qu’ils ont peut-être longuement construit par un clairvoyant labeur.

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)