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        Saint Jean Paul II
           (1997- le pape évoquant "la petite voix" de sainte Thérèse de Lisieux)
"La « petite voie », (de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus), chemin de confiance et de la remise totale de soi-même à la grâce du Seigneur, n’est pas une voie à banaliser, comme si elle était moins exigeante. Elle est en réalité exigeante, comme l’est toujours l’ Évangile.
Mais, c’est une voie où l’on est pénétré du sens de l’abandon confiant à la miséricorde divine, qui rend léger même l’engagement spirituel le plus rigoureux…" (Jean-Paul II, 1997)
Dans toutes les situations et tous les actes de sa vie, Thérèse va « appliquer » cette petite voie : Dieu lui demande ceci, elle sent qu’elle en est incapable, donc Il le fera en elle. Un exemple : aimer toutes ses sœurs comme Jésus les aime lui est impossible. Alors s’unissant à Lui, c’est Lui qui les aimera en Thérèse. « Oui, je le sens lorsque je suis charitable, c’est Jésus seul qui agit en moi ; plus je suis unie à Lui, plus aussi j’aime toutes mes soeurs. » (Manuscrit C, 13 r°)

Voilà un chemin de sainteté qui s’ouvre pour tous, les petits, les pauvres, les blessés : accepter le réel de sa faiblesse et s’offrir à Dieu tel qu’on est pour qu’Il agisse en nous.

Photo : le pape Jean-Paul II le 2 juin 1980, dans la cellule qu’occupa sainte Thérèse de L’Enfant Jésus au Carmel de Lisieux. Il la nomma en 1997 Docteur de l'Eglise, et la donnait en cette même année comme modèle aux jeunes du monde entier. A sa mort, il demanda à être enterré avec deux parchemins où était écrits les noms de ses deux plus grandes amies célestes : un pour Marie et un pour Thérèse.

2432

        Mgr Francesco Follo
       (Extrait d'une méditation de Mgr Francesco Follo pour la solennité de l’Assomption de Marie, 15 août 2019 : « Le Ciel et la Terre ouverts l’un sur l’autre »)
"La Mère du Christ nous montre maternellement que Dieu est père, grand dans la miséricorde, et non un ‘concurrent’ dans notre vie, comme s’il était un despote, un qui veut nous enlever quelque chose de notre liberté. Elle sait que si Dieu est grand, nous aussi sommes grands, et nous devons nous efforcer, avec Marie, de comprendre qu’ au ciel nous pourrons être acceptés, pris, accueillis, uniquement si Dieu est grand dans notre vie, partout , et dans tous les moments de notre vie.

Dieu manifeste sa grandeur en se faisant ‘petit’ avec nous pour être accueilli, gardé et aimé, et l’homme qui, est réellement petit, peut être grand avec Dieu et vivre, en lui et avec lui, pour l’éternité.

Prions constamment la Madonne, qui est avec Dieu et en Dieu, est proche de nous tous, elle connaît notre coeur, peut entendre nos prières, peut nous aider avec sa bonté maternelle. Nous pouvons donc,  "confier toute notre vie à cette mère qui n’est pas loin de nous tous."

2335

    Saint François de Sales (1567-1622
    (Lettre de 1620.)
Comme Dieu vous a chargé de ses âmes, chargez-le de la vôtre, afin qu'Il porte tout lui-même, et vous et votre charge sur vous. Et pour bien couper chemin à tant de répliques que la prudence humaine, sous le nom d'humilité, a accoutumé de faire en telles occasions, souvenez-vous que Notre Seigneur ne veut pas que nous demandions notre pain annuel, ni mensuel, ni hebdomadaire, mais quotidien. Tâchez de faire bien aujourd'hui, sans penser au jour suivant ; puis, le jour suivant, tâcher de faire de même ; et ne pensez pas à ce que vous ferez pendant tout le temps de votre charge, mais allez de jour en jour sans étendre votre souci, puisque votre Père céleste qui a soin aujourd'hui, aura soin demain et passé demain de votre conduite, à mesure que, connaissant votre intimité, vous n’espérez qu'en sa providence.

2334

    Saint François de Sales (1567-1622
    (Lettre de 1616.)

L'humilité fait refus des charges , mais elle n'opiniâtre pas le refus ; elle ne discourt plus sur son indignité, mais croit tout, espère tout, supporte tout avec la charité ; elle est toujours simple. La sainte humilité est grande partisane de l'obéissance, et comme elle n'ose jamais penser pouvoir quoi que ce soit, elle pense aussi toujours que l'obéissance peut tout ; et comme la vraie simplicité refuse humblement les charges, la vraie humilité les exerce simplement." 

2333

    Saint François de Sales (1567-1622
    (Lettre de 1616.)
"La défiance que vous avez de vous-même est bonne tandis qu'elle servira de fondement à la confiance que vous devez avoir en Dieu ; mais si jamais elle vous portait à quelque découragement, inquiétude, chagrin et mélancolie, je vous conjure de la rejeter comme la tentation des tentations ; et ne permettez jamais à votre esprit de disputer et répliquer en faveur de l'inquiétude ou de l'abattement de coeur auquel vous vous sentirez penchée, car cette simple vérité est toute certaine : que Dieu permet arriver beaucoup de difficultés à ceux qui entreprennent son service, mais jamais pourtant il ne les laisse tomber sous le fardeau tandis qu'ils se confient en Lui. C'est le grand mot de votre affaire de ne jamais employer votre esprit pour disputer en faveur de la tentation du découragement, sous quelque prétexte que ce soit, non pas même quand ce serait sous le spécieux prétexte de l'humilité.


2319

    Giovanni Battista Scaramelli (1687-1752)
    (Méthode de direction spirituelle, 3ème traité, art. 10, ch. 7 - Communion spirituelle)
« Toute personne pieuse doit d’abord concevoir un sincère repentir de ses péchés et purifier par cette douleur le tabernacle de son coeur, où elle désire recevoir et faire reposer le divin Sauveur. Ensuite elle fera un acte de foi vive sur la présence réelle de Jésus Christ dans cet auguste mystère. Puis elle considérera la grandeur et la majesté de ce Dieu caché sous le voile des Saintes Espèces : qu’elle réfléchisse à l’amour immense, à la grande bonté avec lesquels il désire s’unir à nous ; qu’elle jette aussi ses regards sur sa faiblesse et sa propre misère. Après ces considérations elle doit faire des actes d’humilité et de désir ; d’humilité, à la vue de sa propre indignité ; de désir, à cause de l’amabilité infinie de Dieu. Enfin, puisqu’il ne lui est pas donné de s’unir à son bon Sauveur par la réception réelle de l’Eucharistie, qu’elle s’en approche en esprit et s’unisse à lui par le doux lien d’un amour paisible et tranquille. Elle terminera la communion spirituelle en remerciant et en louant le Seigneur ; car, quoique Jésus-Christ ne soit pas descendu réellement dans son coeur, il était cependant bien disposé à cette union d’amour et la désirait avec toute l’ardeur de la charité. Elle lui demandera donc les grâces dont elle se reconnait indigne, et s’appliquera sérieusement à produire les actes qu’elle a coutume de faire après la réception de cette Nourriture divine. »

2312

    Marthe Robin
    (Journal - Conseils pour avancer dans la voie de la perfection )
26. Ne rechercher en rien ce que la vie a de meilleur, mais toujours ce qu’elle a de plus parfait. N’avoir qu’une volonté par amour du Christ Rédempteur : celle d’entrer toujours plus avant dans le dépouillement, le dénuement et la pauvreté de tout ce qui n’est pas Dieu. C’est en accomplissant toutes ses actions avec amour, avec grande humilité de cœur, qu’on parvient très vite à la pleine jouissance des joies divines. Que ne fait pas le divin Maître dans une âme confiante et parfaitement abandonnée à sa merveilleuse et souveraine volonté !

2294

    Saint Josémaria Escriva (1902-1975)
     (Quand le Christ passe, 18)
Avez-vu noté où se cache la grandeur de Dieu? Dans une crèche, sous des langes, dans une grotte. L’efficacité rédemptrice de notre vie ne se faire sans l’humilité, en arrêtant de penser à nous, en sentant la responsabilité d’aider les autres.
Dieu s’humilie pour que nous puissions nous en approcher, répondre à son amour avec le nôtre, afin que notre liberté s’incline non seulement devant le spectacle de sa puissance, mais devant la merveille de son humilité.
Grandeur d’un Enfant qui est Dieu: son Père est le Dieu qui a fait les cieux et la terre et lui est là, dans une mangeoire, quia non erat eis locus in diversorio, car il n’y eut point d’autre accueil pour le maître de toute la création.

2293

    Saint Josémaria Escriva (1902-1975)
     (Amis de Dieu, 104)

Dieu Tout-Puissant devient un Enfant
"Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser pour trouver grâce devant le Seigneur. Si nous sommes humbles, Dieu ne nous abandonnera jamais. Il humilie l’arrogance de l’orgueilleux mais sauve les humbles. Il délivre l’innocent qui sera racheté à cause de la pureté de ses mains. La miséricorde infinie du Seigneur ne tarde pas à venir en aide à celui qui l’appelle du fond de son humilité. Il agit alors comme ce qu’il est : comme Dieu Tout-Puissant. Malgré les nombreux dangers, bien que l’âme paraisse traquée, bien qu’elle se trouve entourée de toutes parts par les ennemis de son salut, elle ne périra pas. Et ce n’est pas seulement une tradition de jadis, c’est ce qui se passe encore aujourd’hui."

2242

    Saint Ambroise (340-397)
    (De la pénitence)
"Ici, le plus digne d'éloges est le plus humble ; le plus juste est celui qui a pour lui-même le plus de mépris. Que pleure pour toi l'Eglise notre mère, et qu'elle lave ta faute avec ses larmes ! Si le Christ a pardonné tout de suite à Pierre lui-même, c'est parce qu'il a pleuré amèrement. Si toi aussi, tu pleures amèrement, le Christ regardera vers toi, et la faute s'éloignera. Que rien donc ne te détourne de la pénitence ! Elle t'est commune avec les saints : puisses-tu imiter la façon de pleurer qui fut la leur ! "

2241

    Saint François de Sales (1567-1622)
(Introduction à la vie dévote)
"Le péché n'est honteux que quand nous le faisons, mais étant converti en confession et pénitence, il est honorable et salutaire. La contrition et confession sont si belles et de si bonne odeur, qu'elles effacent la laideur et dissipent la puanteur du péché. Si nous sommes bien humbles, notre péché nous déplaira infiniment parce que Dieu en est offensé, mais l'accusation de notre péché nous sera douce et agréable, parce que Dieu en est honoré : ce nous est une sorte d'allègement de bien dire au médecin le mal qui nous tourmente."

2159

    Saint François de Sales 
     (Lettre à Mme Angélique Arnauld, 1619)
« Animez continuellement votre courage d’humilité, et votre humilité, c’est-à-dire votre misère et le désir d’être humble, animez-les de confiance en Dieu, en sorte que votre courage soit humble et votre humilité courageuse.

2124

  Marthe Robin (1902-1981)
(Journal - conseils pour avancer dans la voie de la perfection)
16. Si les âmes connaissaient le prix de la souffrance et de l’humilité pour acquérir des vertus et travailler au salut des âmes, elles ne chercheraient ni ne voudraient avoir des consolations en rien. Les souffrances de la vie ne sont que de peu de durée, les trésors qu’elles nous font amasser sont pour l’éternité.

2118

  Saint Ambroise (340-397)
( De la pénitence)
 "Tu ne voudrais pas implorer Dieu de te pardonner, ni obtenir que le peuple saint intervienne pour appuyer ta requête ? Ici pourtant, il n'y a rien dont il faille avoir honte, sinon de ne point faire d'aveu, puisque tous, nous sommes pécheurs. Ici, le plus digne d'éloges est le plus humble ; le plus juste est celui qui a pour lui-même le plus de mépris. Que pleure pour toi l'Église notre mère, et qu'elle lave ta faute avec ses armes ! Que rien donc ne te détourne de la pénitence ! Elle t'est commune avec les saints : puisse-tu imiter la façon de pleurer qui fut la leur ! " 

2110

    Saint Théophane le Confesseur
(Lettre du 19 juillet 1646)
« L’humilité se gagne par des actes d’humilité et par des actes d’amour. Les actes d’amour répétés chaque jour créent l’habitude d’aimer. Ce qui commence par un effort conscient peut devenir, avec la pratique, une certaine attitude dans la vie. Notre caractère ainsi modelé par la Charité trouve une réponse à toute situation, à toute rencontre »

2024

      Marthe Robin (1902-1981)
(Journal - Conseils pour avancer dans la voie de la perfection)

12. N’abandonnons jamais le pieux exercice de l’oraison, quand même nous n’y trouverions que sécheresses et souffrances, quand même notre esprit y serait en proie à de terribles et pénibles distractions. Que ceci au contraire nous engage à persévérer, car très souvent Dieu veut éprouver jusqu’où nous avons embrassé la Croix. N’oublions pas que nous ne devons en rien rechercher notre satisfaction, mais plaire à Dieu et nous perfectionner. L’âme doit avoir à cœur de sortir bien humble de l’oraison ; c’est alors que le démon, comprenant qu’il ne gagne rien, ne renouvellera que très rarement ses artifices. L’humilité appelle la confiance. Plus l’humilité descend, plus la confiance monte, plus l’âme s’élève à l’amour.
Marthe Robin - Conseils pour avancer dans la voie de la perfection

2019

      Marthe Robin (1902-1981)
(Journal - Conseils pour avancer dans la voie de la perfection)

6. Qu’elle est chérie du Cœur de Jésus, l’âme humble et pure qui s’immole, qui s’abîme dans son propre néant et qui s’abandonne sans réserve dans la confiance et l’amour du Tout. Pourquoi vouloir se gouverner soi-même quand on a donné sa volonté à Dieu ?
Marthe Robin - Conseils pour avancer dans la voie de la perfection

1970

      Pape François
(Audience Générale du 5 février 2020 - 1ère catéchèse sur le thème des Béatitudes : "Heureux les pauvres de coeur, car le Royaume des cieux est à eux".)

Chers frères et sœurs, bonjour ! 
Nous abordons aujourd’hui la première des huit Béatitudes de l’Évangile de Matthieu. Jésus commence à proclamer son chemin du bonheur par une annonce paradoxale : « Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des cieux est à eux » (5,3). Une voie surprenante et un étrange objet de béatitude : la pauvreté.
Nous devons nous demander : qu’est-ce qu’on entend ici par « pauvres » ? Si Matthieu n’employait que ce mot, il aurait simplement une signification économique, c’est-à-dire qu’il indiquerait les personnes qui ont peu ou qui n’ont pas du tout de moyens de subsistance et qui ont besoin de l’aide des autres. 
Mais l’Évangile de Matthieu, à la différence de celui de Luc, parle de « pauvres de cœur ». Que veut-il dire ? L’esprit (en français : le cœur, ndr) selon la Bible, est le souffle de la vie que Dieu a communiqué à Adam ; c’est notre dimension la plus intime, disons la dimension spirituelle, la plus intime, celle qui fait de nous des personnes humaines, le noyau profond de notre être. Alors les « pauvres de cœur » sont ceux qui sont et qui se sentent pauvres, mendiants, dans l’intime de leur être. Jésus les proclame heureux, parce que c’est à eux qu’appartient le Royaume des cieux. 
Combien de fois nous a-t-on dit le contraire ! Il faut être quelque chose dans la vie, être quelqu’un… Il faut se faire un nom… C’est de là que naît la solitude et la tristesse : si je dois être « quelqu’un », je suis en compétition avec les autres et je vis dans la préoccupation obsessionnelle de mon ego. Si je n’accepte pas d’être pauvre, je prends en haine tout ce qui me rappelle ma fragilité. Parce que cette fragilité m’empêche de devenir une personne importante, un riche non seulement d’argent, mais de réputation, de tout.
Toute personne, face à elle-même, sait bien que, quel que soit le mal qu’elle se donne, elle reste toujours radicalement incomplète et vulnérable. Il n’existe pas de maquillage pour couvrir cette vulnérabilité. Chacun de nous est vulnérable, à l’intérieur. Il doit voir où. Mais comme on vit mal, si l’on refuse ses propres limites ! On vit mal. On ne digère pas sa limite, elle est là. Les personnes orgueilleuses ne demandent pas d’aide, ne peuvent pas demander d’aide, il ne leur vient pas à l’esprit de demander de l’aide parce qu’elles doivent montrer qu’elles sont auto-suffisantes. Et combien parmi elles ont besoin d’aide, mais l’orgueil empêche de demander de l’aide. 
Et comme il est difficile d’admettre une erreur et de demander pardon ! Quand je donne un conseil aux jeunes époux, qui me demandent comment bien vivre leur mariage, je leur dis : « Il y a trois mots magiques : s’il te plaît, merci, excuse-moi ». Ce sont des mots qui viennent de la pauvreté de coeur. Il ne faut pas être envahissant, mais demander la permission : « Que penses-tu de faire ceci ? », ainsi il y a un dialogue en famille, l’épouse et l’époux dialoguent. « Tu as fait cela pour moi, merci, j’en avais besoin ». Et puis on fait toujours des erreurs, on glisse : « Excuse-moi ! ». Et en général, les couples, les jeunes ménages, ceux qui viennent ici et ils sont nombreux, me disent : « Le troisième est le plus difficile », s’excuser, demander pardon. Parce que l’orgueilleux n’y arrive pas. Il ne peut pas s’excuser : il a toujours raison. Il n’est pas pauvre de cœur. En revanche, le Seigneur ne se lasse jamais de pardonner ; c’est nous qui nous lassons de demander pardon. (cf. Angelus, 17 mars 2013). La lassitude de demander pardon : c’est une mauvaise maladie ! 
Pourquoi est-il difficile de demander pardon ? Parce que cela humilie notre image hypocrite. Et pourtant, vivre en cherchant à occulter nos propres carences est fatigant et angoissant. Jésus-Christ nous dit : être pauvre est une occasion de grâce : et il nous montre l’issue de cette lassitude. Nous avons reçu le droit d’être pauvres de cœur, parce que c’est là le chemin du Royaume de Dieu.
Mais il faut redire quelque chose qui est fondamental : nous ne devons pas nous transformer pour devenir pauvres de cœur, nous ne devons faire aucune transformation parce que nous le sommes déjà ! Nous sommes pauvres… ou, plus clairement : nous sommes de « pauvres types » de cœur ! Nous avons besoin de tout. Nous sommes tous pauvres de cœur, nous sommes des mendiants. C’est la condition humaine.
Le Royaume de Dieu appartient aux pauvres de cœur. Il y a ceux qui ont les royaumes de ce monde : ils ont des biens et ils ont le confort. Mais ce sont des royaumes qui prennent fin. Le pouvoir des hommes, même les empires les plus grands, passent et disparaissent. Nous voyons si souvent aux nouvelles télévisées ou dans les journaux que tel gouvernant fort, puissant, ou tel gouvernement qui existait hier et qui n’existe plus aujourd’hui, est tombé. Les richesses de ce monde passent, même l’argent. Les personnes âgées nous enseignaient que le linceul n’avait pas de poche. C’est vrai. Je n’ai jamais vu, derrière un cortège funèbre, un camion pour le déménagement : personne n’emporte rien avec soi. Ces richesses restent ici. 
Le Royaume de Dieu appartient aux pauvres de cœur. Il y a ceux qui ont les royaumes de ce monde, ils ont des biens et ils ont le confort. Mais nous savons comment ils finissent. Règne vraiment celui qui sait aimer le véritable bien plus que lui-même. Et c’est cela, le pouvoir de Dieu. 
En quoi le Christ s’est-il montré puissant ? Parce qu’il a su faire ce que les rois de la terre ne font pas : donner sa vie pour les hommes. Et c’est cela, le vrai pouvoir. Le pouvoir de la fraternité, le pouvoir de la charité, le pouvoir de l’amour, le pouvoir de l’humilité. Voilà ce qu’a fait le Christ.
C’est en cela qu’est la vraie liberté : celui qui a ce pouvoir de l’humilité, du service, de la fraternité est libre. La pauvreté dont les Béatitudes font l’éloge est au service de cette liberté. 
Parce qu’il y a une pauvreté que nous devons accepter, celle de notre être, et une pauvreté que nous devons, en revanche, chercher, la pauvreté concrète, des choses de ce monde, pour être libres et pouvoir aimer. Nous devons toujours chercher la liberté du cœur, celle qui plonge ses racines dans la pauvreté de notre être.

1969

      Benoît XVI
(Angélus du 3 juillet 2011)

"Jésus promet de donner à tous le « repos » mais pose une condition : « Prenez sur vous mon joug et apprenez de moi, car je suis doux et humble de cœur ». Qu’est-ce que ce «joug» qui au lieu de peser soulage, et au lieu d’écraser soutient ? Le « joug » du Christ, c’est la loi de l’amour, et son commandement, qu’il a laissé à ses disciples (cf. Jn 13, 34 ; 15, 12). Le vrai remède aux blessures de l’humanité — matérielles comme la faim et les injustices, ou psychologiques et morales, provoquées par un faux bien-être — est une règle de vie fondée sur l’amour fraternel, qui a sa source dans l’amour de Dieu. Pour cela, il faut abandonner le chemin de l’arrogance de la violence utilisée pour se procurer des positions de pouvoir toujours plus grand, pour s’assurer le succès à tout prix. À l’égard de l’environnement aussi, il faut renoncer au style agressif qui a dominé ces derniers siècles et adopter une « douceur » raisonnable. Mais surtout, dans les rapports humains, interpersonnels, sociaux, la règle du respect et de la non-violence, c’est-à-dire de la force de la vérité, contre tout abus de pouvoir, est celle qui peut assurer un avenir digne de l’homme."
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme.Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. » (Mt 5, 28-30)

1931

      Jean Cassien (360-435)
(Conférencess 1, 10, 1)

" Si tu veux parvenir à la connaissance véritable des Écritures, empresse-toi d'acquérir une humilité de coeur inébranlable. Cette humilité te conduira, non pas à la science qui enfle, mais à celle qui illumine au moyen de la plénitude de l'Amour. "

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)