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2465

        Wilfrid Stinissen o.c.d (1917-2013)
           (Dieu au fil des jours, Toulouse, Ed Carmel, 2016)
« Certains, désireux de recevoir l’Esprit Saint, prient expressément à cette intention. Ils participent peut-être à des réunions de prière, mais ils ne ressentent rien. Ils se plaignent alors de voir échouer toutes leurs tentatives et de ne rien obtenir de l’Esprit Saint...
À se plaindre ainsi, ils prouvent qu’en fait, ils ne désirent pas l’Esprit, mais une expérience « sensible » de Lui. Or, l’Esprit ne dépend pas de ce que nous ressentons […]
Plus tu t’établis dans une foi profonde et solide en ses promesses, plus tu fais « l’expérience » de Dieu. Mais cette expérience est plus profonde que sensible : Au lieu d’éprouver de temps à autre quelques sentiments fugaces de joie, tu entres dans la joie de Dieu, permanente et éternelle »  

2438

        Saint François d'Assise
       (Comment Saint François, cheminant avec frère Léon, lui exposa ce qu'est la joie parfaite.)
Comme saint François allait une fois de Pérouse à Sainte Marie des Anges avec frère Léon, au temps d'hiver, et que le froid très vif le faisait beaucoup souffrir, il appela frère Léon qui marchait un peu en avant, et parla ainsi : « O frère Léon, alors même que les frères Mineurs donneraient en tout pays un grand exemple de sainteté et de bonne édification, néanmoins écris et note avec soin que là n'est pas point la joie parfaite. »
Et saint François allant plus loin l'appela une seconde fois : « O frère Léon, quand même le frère Mineur ferait voir les aveugles, redresserait les contrefaits, chasserait les démons, rendrait l'ouïe aux sourds, la marche aux boiteux, la parole aux muets et, ce qui est un plus grand miracle, ressusciterait des morts de quatre jours, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite. »
Marchant encore un peu, saint François s'écria d'une voix forte : « O frère Léon, si le frère Mineur savait toutes les langues et toutes les sciences et toutes les Écritures, en sorte qu'il saurait prophétiser et révéler non seulement les choses futures, mais même les secrets des consciences et des âmes, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite. »
Allant un peu plus loin, saint François appela encore d'une voix forte : « O frère Léon, petite brebis de Dieu, quand même le frère parlerait la langue des Anges et saurait le cours des astres et les vertus des herbes, et que lui seraient révélés tous les trésors de la terre, et qu'il connaîtrait les vertus des oiseaux et des poissons, de tous les animaux et des hommes, des arbres et des pierres, des racines et des eaux, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite. »
Et faisant encore un peu de chemin, saint François appela d'une voix forte : « O frère Léon, quand même le frère Mineur saurait si bien prêcher qu'il convertirait tous les fidèles à la foi du Christ, écris que là n'est point la joie parfaite. »
Et comme de tels propos avaient bien duré pendant deux milles, frère Léon, fort étonné, l'interrogea et dit : « Père, je te prie, de la part de Dieu, de me dire où est la joie parfaite. » et saint François lui répondit : « Quand nous arriverons à Sainte-Marie-des-Anges, ainsi trempés par la pluie et glacés par le froid, souillés de boue et tourmentés par la faim, et que nous frapperons à la porte du couvent, et que le portier viendra en colère et dira : « Qui êtes-vous ? » et que nous lui répondrons : « Nous sommes deux de vos frères », et qu'il dira : « Vous ne dites pas vrai, vous êtes même deux ribauds qui allez trompant le monde et volant les aumônes des pauvres ; allez-vous en » ; et quand il ne nous ouvrira pas et qu'il nous fera rester dehors dans la neige et la pluie, avec le froid et la faim, jusqu'à la nuit, alors si nous supportons avec patience, sans trouble et sans murmurer contre lui, tant d'injures et tant de cruauté et tant de rebuffades, et si nous pensons avec humilité et charité que ce portier nous connaît véritablement, et que Dieu le fait parler contre nous, ô frère Léon, écris que là est la joie parfaite.
Et si nous persistons à frapper, et qu'il sorte en colère, et qu'il nous chasse comme des vauriens importuns, avec force vilenies et soufflets en disant : « Allez-vous-en d'ici misérables petits voleurs, allez à l'hôpital, car ici vous ne mangerez ni ne logerez », si nous supportons tout cela avec patience, avec allégresse, dans un bon esprit de charité, ô frère Léon, écris que là est la joie parfaite.
Et si nous, contraints pourtant par la faim, et par le froid, et par la nuit, nous frappons encore et appelons et le supplions pour l'amour de Dieu, avec de grands gémissements, de nous ouvrir et de nous faire cependant entrer, et qu'il dise, plus irrité encore : « ceux-ci sont des vauriens importuns, et je vais les payer comme ils le méritent », et s'il sort avec un bâton noueux, et qu'il nous saisisse par le capuchon, et nous jette par terre, et nous roule dans la neige, et nous frappe de tous les nœuds de ce bâton, si tout cela nous le supportons patiemment et avec allégresse, en pensant aux souffrances du Christ béni, que nous devons supporter pour son amour, ô frère Léon, écris qu'en cela est la joie parfaite.
Et enfin, écoute la conclusion, frère Léon : au-dessus de toutes les grâces et dons de l'Esprit-Saint que le Christ accorde à ses amis, il y a celui de se vaincre soi-même, et de supporter volontiers pour l'amour du Christ les peines, les injures, les opprobres et les incommodités ; car de tous les autres dons de Dieu nous ne pouvons nous glorifier, puisqu'ils ne viennent pas de nous, mais de Dieu, selon que dit l'Apôtre : « Qu'as-tu que tu ne l'aies reçu de Dieu ? et si tu l'as reçu de lui, pourquoi t'en glorifies-tu comme si tu l'avais de toi-même ? ». Mais dans la croix de la tribulation et de l'affliction, nous pouvons nous glorifier parce que cela est à nous, c'est pourquoi l'Apôtre dit : « Je ne veux point me glorifier si ce n'est dans la croix de Notre-Seigneur Jésus Christ. »
Saint François faisant route avec frère Léon - Eugène Burnand (1850-1921)

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2420

        pape François
         ( Homélie du 19 avril 2020 - 2ème Dimanche de Pâques - Dimanche de la Miséricorde Thomas/ la miséricorde)
Dimanche dernier, nous avons célébré la résurrection du Maître. Aujourd’hui, nous assistons à la résurrection du disciple. Une semaine s’est écoulée, une semaine que les disciples, bien qu’ayant vu le Ressuscité, ont passée dans la peur, « les portes verrouillées » (Jn 20, 26), sans même réussir à convaincre de la résurrection l’unique absent, Thomas. Que fait Jésus face à cette incrédulité craintive ? Il revient, il se met dans la même position, « au milieu » des disciples et répète la même salutation : « La paix soit avec vous !» (Jn 20, 19.26). Il recommence tout depuis le début. 
La résurrection du disciple commence ici, à partir de cette miséricorde fidèle et patiente, à partir de la découverte que Dieu ne se lasse pas de nous tendre la main pour nous relever de nos chutes. Il veut que nous le voyions ainsi : non pas comme un patron à qui nous devons rendre des comptes, mais comme notre Papa qui nous relève toujours. Dans la vie, nous avançons à tâtons, comme un enfant qui commence à marcher mais qui tombe. Quelques pas et il tombe encore ; il tombe et retombe, et chaque fois le papa le relève. La main qui nous relève est toujours la miséricorde : Dieu sait que sans miséricorde, nous restons à terre, que pour marcher, nous avons besoin d’être remis debout. Et tu peux objecter : ‘‘Mais je ne cesse jamais de tomber !’’. Le Seigneur le sait et il est toujours prêt à te relever. Il ne veut pas que nous repensions sans arrêt à nos chutes, mais que nous le regardions lui qui, dans les chutes, voit des enfants à relever, dans les misères voit des enfants à aimer avec miséricorde. 
Aujourd’hui, dans cette église devenue sanctuaire de la miséricorde à Rome, en ce dimanche que saint Jean-Paul II a consacré à la Miséricorde Divine il y a vingt ans, accueillons avec confiance ce message. Jésus a dit à sainte Faustine : « Je suis l’amour et la miséricorde même ; il n’est pas de misère qui puisse se mesurer avec ma miséricorde » (Journal, 14 septembre 1937). Une fois, la Sainte a dit à Jésus, avec satisfaction, d’avoir offert toute sa vie, tout ce qu’elle possédait. Mais la réponse de Jésus l’a bouleversée : « Tu ne m’as pas offert ce qui t’appartient vraiment ». Qu’est-ce que cette sainte religieuse avait gardé pour elle ? Jésus « lui dit avec douceur » : ‘‘Ma fille, donne-moi ta misère’’ » (10 octobre 1937). Nous aussi, nous pouvons nous demander : ‘‘Ai-je donné ma misère au Seigneur ? Lui ai-je montré mes chutes afin qu’il me relève ?’’ Ou alors il y a quelque chose que je garde encore pour moi ? Un péché, un remords concernant le passé, une blessure que j’ai en moi, une rancœur envers quelqu’un, une idée sur une certaine personne… Le Seigneur attend que nous lui apportions nos misères, pour nous faire découvrir sa miséricorde. 
Revenons aux disciples ! Ils avaient abandonné le Seigneur durant la passion et ils se sentaient coupables. Mais Jésus, en les rencontrant, ne fait pas de longues prédications. À eux qui étaient blessés intérieurement, il montre ses plaies. Thomas peut les toucher et il découvre l’amour ; il découvre combien Jésus avait souffert pour lui qui l’avait abandonné. Dans ces blessures, il touche du doigt la proximité amoureuse de Dieu. Thomas, qui était arrivé en retard, quand il embrasse la miséricorde, dépasse les autres disciples : il ne croit pas seulement à la résurrection, mais à l’amour sans limites de Dieu. Et il se livre à la confession de foi la plus simple et la plus belle : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (v. 28). Voilà la résurrection du disciple : elle s’accomplit quand son humanité fragile et blessée entre dans celle de Jésus. Là, les doutes se dissipent, là Dieu devient mon Dieu, là on recommence à s’accepter soi-même et à aimer sa propre vie. 
Chers frères et sœurs, dans l’épreuve que nous sommes en train de traverser, nous aussi, comme Thomas, avec nos craintes et nos doutes, nous nous sommes retrouvés fragiles. Nous avons besoin du Seigneur, qui voit en nous, au-delà de nos fragilités, une beauté indélébile. Avec lui, nous nous redécouvrons précieux dans nos fragilités. Nous découvrons que nous sommes comme de très beaux cristaux, fragiles et en même temps précieux. Et si, comme le cristal, nous sommes transparents devant lui, sa lumière, la lumière de la miséricorde, brille en nous, et à travers nous, dans le monde. Voilà pourquoi il nous faut, comme nous l’a dit la Lettre de Pierre, exulter de joie, même si nous devons être affligés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves (cf. 1P 1, 6). 
En cette fête de la Miséricorde Divine, la plus belle annonce se réalise par l’intermédiaire du disciple arrivé en retard. Manquait seul lui, Thomas. Mais le Seigneur l’a attendu. Sa miséricorde n’abandonne pas celui qui reste en arrière. Maintenant, alors que nous pensons à une lente et pénible récupération suite à la pandémie, menace précisément ce danger : oublier celui qui est resté en arrière. 
Le risque, c’est que nous infecte un virus pire encore, celui de l’égoïsme indifférent. Il se transmet à partir de l’idée que la vie s’améliore si cela va mieux pour moi, que tout ira bien si tout ira bien pour moi. On part de là et on en arrive à sélectionner les personnes, à écarter les pauvres, à immoler sur l’autel du progrès celui qui est en arrière. Cette pandémie nous rappelle cependant qu’il n’y a ni différences ni frontières entre ceux qui souffrent. Nous sommes tous fragiles, tous égaux, tous précieux. Ce qui est en train de se passer nous secoue intérieurement : c’est le temps de supprimer les inégalités, de remédier à l’injustice qui mine à la racine la santé de l’humanité tout entière ! 
Mettons-nous à l’école de la communauté chrétienne des origines, décrite dans le livre des Actes des Apôtres ! Elle avait reçu miséricorde et vivait la miséricorde : « Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun ; ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun » (Ac 2, 44-45). Ce n’est pas une idéologie, c’est le christianisme. 
Dans cette communauté, après la résurrection de Jésus, un seul était resté en arrière et les autres l’ont attendu. Aujourd’hui, c’est le contraire qui semble se passer : une petite partie de l’humanité est allée de l’avant, tandis que la majorité est restée en arrière. Et chacun pourrait dire : « Ce sont des problèmes complexes, il ne me revient pas de prendre soin des personnes dans le besoin, d’autres doivent y penser !’’. Sainte Faustine, après avoir rencontré Jésus, a écrit : « Dans une âme souffrante, nous devons voir Jésus crucifié et non un parasite et un poids… [Seigneur], tu nous donnes la possibilité de pratiquer les œuvres de miséricorde et nous nous livrons à des jugements » (Journal, 6 septembre 1937). Cependant, elle-même s’est plainte un jour à Jésus qu’en étant miséricordieux on passe pour un naïf. Elle a dit : « Seigneur, on abuse souvent de ma bonté ». Et Jésus a répondu : « Peu importe, ma fille, ne t’en soucie pas, toi, sois toujours miséricordieuse envers tout le monde » (24 décembre 1937). Envers tous : ne pensons pas uniquement à nos intérêts, aux intérêts partisans. 
Saisissons cette épreuve comme une occasion pour préparer l’avenir de tous. En effet, sans une vision d’ensemble, il n’y aura d’avenir pour personne. Aujourd’hui, l’amour désarmé et désarmant de Jésus ressuscite le cœur du disciple. Nous aussi, comme l’apôtre Thomas, accueillons la miséricorde, salut du monde. Et soyons miséricordieux envers celui qui est plus faible : ce n’est qu’ainsi que nous construirons un monde nouveau.

2416

        père Phil Bosmans
         ( Siffler sous la pluie -  paru sur le site internet coopbelsud/le mot du jour)
"Comment se fait-il que certains Hommes
soient grincheux sous le soleil
et que d’autres
arrivent à siffler sous la pluie ?
Comment se fait-il
qu’il y ait des Hommes
qui, dès qu’ils ouvrent les yeux,
voient toujours quelque chose de travers ?
Cela vient
de ce qu’ils ont une idée faussée
du sens de la vie et des choses.
Ils ont besoin de Dieu,
non pas comme un être vague et impersonnel
quelque part dans le lointain
mais comme un ami personnel,
comme un père tout proche.
Un contact intime avec Dieu
change le regard des hommes sur les choses
et tous les matins
renouvelle le cœur."

2401

        saint Paul VI (1897-1978)
         (Exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du 8 décembre 1975-  - L'Esprit de l'évangélisation paragraphe 80)
 "Gardons donc la ferveur de l’esprit. Gardons la douce et réconfortante joie d’évangéliser, même lorsque c’est dans les larmes qu’il faut semer. Que ce soit pour nous — comme pour Jean-Baptiste, pour Pierre et Paul, pour les autres Apôtres, pour une multitude d’admirables évangélisateurs tout au long de l’histoire de l’Eglise — un élan intérieur que personne ni rien ne saurait éteindre. Que ce soit la grande joie de nos vies données. Et que le monde de notre temps qui cherche, tantôt dans l’angoisse, tantôt dans l’espérance, puisse recevoir la Bonne Nouvelle, non d’évangélisateurs tristes et découragés, impatients ou anxieux, mais de ministres de l’Evangile dont la vie rayonne de ferveur, qui ont les premiers reçus en eux la joie du Christ, et qui acceptent de jouer leur vie pour que le Royaume soit annoncé et l’Eglise implantée au coeur du monde."

2395

    Pape François
     (
Homélie du 16 avril 2020 - jeudi dans l'Octave de Pâques - la joie - Lc 24, 35-48) :
"À cette époque, à Jérusalem, les gens avaient beaucoup de sentiments: la peur, l'étonnement, le doute. En ces jours-là, l'infirme que Pierre et Jean venaient de guérir ne les lâchait plus. Tout le peuple accourut vers eux au Portique dit de Salomon. Les gens étaient stupéfaits: il y avait un atmosphère inquiète, parce qu'il y avait des choses qui se passaient qu'on ne comprenait pas Le Seigneur est allé vers ses disciples. Eux aussi savaient qu'il était déjà ressuscité, Pierre le savait parce qu'il avait parlé avec Lui ce matin-là.

Ces deux-là qui étaient de retour d'Emmaüs le savaient aussi, mais lorsque le Seigneur est apparu, ils ont eu peur. «Bouleversés et remplis de peur, ils crurent voir un fantôme»; ils avaient fait la même expérience sur le lac quand Jésus était venu marcher sur les eaux. Mais à ce moment-là, Pierre, faisant le courageux, avait dit au Seigneur : «Mais si c'est Toi, laisse-moi marcher sur les eaux». Là, Pierre est resté silencieux, il avait parlé avec le Seigneur ce matin-là, mais personne ne sait ce qu'ils s'étaient dit, et donc là, Il s'est tu. Mais ils étaient si remplis de peur, bouleversés, qu'ils croyaient avoir vu un fantôme. Et Jésus dit: «Mais non, pourquoi êtes-vous troublés ? Pourquoi les doutes surgissent-ils dans votre cœur ? Regardez mes mains, mes pieds...", en leur montrant ses plaies. C'est le trésor de Jésus, qui l'a emmené au Ciel pour le montrer au Père et intercéder pour nous. «Touchez-moi et regardez; un fantôme n'a ni chair ni os.»

Et puis vient une phrase qui me donne tant de consolation et pour cette raison, ce passage de l'Évangile est l'un de mes préférés: «de joie, ils n'osaient y croire...", encore et toujours plein d'étonnement, la joie les empêchait de croire. Il y a eu tellement de joie que "non, cela ne peut pas être vrai. Cette joie n'est pas réelle, c'est trop de joie". Et cela les a empêchés de croire. La joie. Les moments de grande joie. Ils étaient pleins de joie mais paralysés par la joie. Et la joie est l'un des souhaits que Paul a adressé aux Romains : "Que le Dieu de l'espérance vous remplisse de joie", leur a-t-il dit. Remplissez-vous de joie, soyez plein de joie. C'est l'expérience la plus haute de consolation, quand le Seigneur nous fait comprendre que c'est autre chose que d'être joyeux, positif, lumineux... Non, c'est autre chose. Être joyeux, mais plein de joie, une joie débordante qui nous prend vraiment. Et c'est pourquoi Paul souhaite aux Romains que "le Dieu de l'espérance vous remplisse de joie".

Et ce mot, cette expression, “remplir de joie” est répétée, beaucoup, beaucoup de fois. Par exemple, lorsqu’en prison, Pierre sauve la vie du geôlier qui était sur le point de se suicider parce que les portes ont été ouvertes avec le tremblement de terre, Il lui annonce l'Évangile, le baptise, et le geôlier, était "plein de joie" d'avoir cru. Il en va de même pour le trésorier de la reine Candáce, lorsque Philippe l'a baptisé, Il a suivi son chemin "plein de joie". La même chose s'est produite le jour de l'Ascension : les disciples sont retournés à Jérusalem, dit la Bible, "pleins de joie". C'est la plénitude de la consolation, la plénitude de la présence du Seigneur. Car, comme le dit Paul aux Galates, "la joie est le fruit de l'Esprit Saint", elle n'est pas la conséquence d'émotions qui éclatent pour quelque chose de merveilleux... Non, elle est plus. Cette joie, cette joie qui nous remplit est le fruit de l'Esprit Saint. Sans l'Esprit, vous ne pouvez pas avoir cette joie. Recevoir la joie de l'Esprit est une grâce.

Cela me rappelle les derniers paragraphes de l'exhortation Evangelii Nuntiandi de Paul VI, lorsqu'il parle de chrétiens joyeux, de joyeux évangélisateurs, et non de ceux qui vivent toujours tristes. Aujourd'hui est une belle journée pour le lire. Pleins de joie.

Il y a un passage du livre de Néhémie qui nous aidera aujourd'hui dans cette réflexion sur la joie. Le peuple est retourné à Jérusalem et a trouvé le livre de la loi, il a été redécouvert - il connaissait la loi par cœur, mais il n'avait pas trouvé le livre de la loi - ; c'est une grande fête et tout le peuple se réunit pour écouter le prêtre Esdras lire le livre de la loi. Les gens émus pleuraient, ils pleuraient de joie parce qu'ils avaient trouvé le livre de la loi et ils pleuraient, ils étaient joyeux, ils pleuraient... A la fin, quand le prêtre Esdras a terminé, Néhémie a dit au peuple : "Soyez rassurés, maintenant ne pleurez plus, gardez la joie, car la joie dans le Seigneur est votre force".

2392

    pape François 
     (
Audience générale du 17 mai 2017)
« Qu'il est beau de penser que la première apparition du Ressuscité - selon les Évangiles - s'est déroulée de façon si personnelle ! Qu'il y a quelqu'un qui nous connaît, qui voit notre souffrance et notre déception, et qui est ému pour nous, et nous appelle par notre nom.
C'est une loi que l'on retrouve sculptée dans de nombreuses pages de l'Évangile.
Autour de Jésus, il y a beaucoup de gens qui cherchent Dieu ; mais la réalité la plus prodigieuse est que, bien plus tôt, il y a d'abord Dieu qui prend soin de notre vie, qui veut la relever, et pour ce faire, Il nous appelle par notre nom, reconnaissant le visage personnel de chacun.
Chaque homme est une histoire d'amour que Dieu écrit sur cette terre. Chacun de nous est une histoire de l'amour de Dieu. Les Évangiles nous décrivent le bonheur de Marie : la résurrection de Jésus n'est pas une joie donnée au compte-goutte, mais une cascade qui investit toute la vie."

2368

    Saint Jean de la Croix
    ( (II MC 11,5)
(L’homme spirituel) « acquiert plus de joie et de plaisir dans les créatures s’il s’en détache car il ne peut en jouir s’il les regarde avec un attachement de propriétaire. En effet, l’attachement cause une inquiétude qui, comme un piège, rive son esprit à la terre et l’empêche d’élargir son cœur. »

2342

    Thomas a Kempis (1379-1471)
    (Imitation de Jésus Christ)
"Jésus trouve beaucoup d'amateurs pour son royaume céleste, mais peu pour porter sa croix. Il trouve beaucoup de compagnons pour sa table, mais peu pour son abstinence. Tous veulent partager sa joie ; mais peu veulent supporter quelque chose pour Lui.
Beaucoup suivent Jésus jusqu'à la fraction du pain, mais peu jusqu'à boire le calice de sa Passion. Beaucoup admirent ses miracles ; mais peu vont jusqu'à l'ignominie de sa croix."
Beaucoup aiment Jésus pendant qu'Il ne leur arrive aucune adversité, beaucoup le louent et le bénissent tandis qu'ils reçoivent de Lui quelques consolations. mais si Jésus se cache et les délaisse un moment, ils tombent dans le murmure ou dans un excessif abattement.
Tandis que ceux qui aiment Jésus pour Jésus, et non pour en être consolé d'une manière ou d'une autre, l'aiment et le bénissent dans les tribulations et l'angoisse du coeur comme dans les consolations les plus douces. Et quand il ne voudrait jamais leur en donner, toujours cependant ils le loueraient, toujours ils lui rendraient grâce." 

2314

    Marthe Robin
    (Journal - Conseils pour avancer dans la voie de la perfection )
28. Ah ! qu’ils seront beaux, qu’ils seront merveilleux, qu’ils seront ineffables, les trésors d’amour dont nous jouirons éternellement dans le ciel ! Jésus nous les a fait seulement pressentir ; mais la réalité dépassera de beaucoup nos prévisions bornées.

2312

    Marthe Robin
    (Journal - Conseils pour avancer dans la voie de la perfection )
26. Ne rechercher en rien ce que la vie a de meilleur, mais toujours ce qu’elle a de plus parfait. N’avoir qu’une volonté par amour du Christ Rédempteur : celle d’entrer toujours plus avant dans le dépouillement, le dénuement et la pauvreté de tout ce qui n’est pas Dieu. C’est en accomplissant toutes ses actions avec amour, avec grande humilité de cœur, qu’on parvient très vite à la pleine jouissance des joies divines. Que ne fait pas le divin Maître dans une âme confiante et parfaitement abandonnée à sa merveilleuse et souveraine volonté !

2291

    Saint Josémaria Escriva (1902-1975)
     (Quand le Christ passe, 64)
"Dieu n’est pas scandalisé par les hommes. Dieu n’est pas las de nos infidélités. Notre Père du Ciel pardonne n’importe quelle offense lorsque son fils revient vers Lui, qu’il se repent et lui demande pardon. Notre Seigneur est tellement Père qu’Il emboîte le pas sur nos désirs d’être pardonnés et prend les devants en nous ouvrant les bras avec sa grâce.
Sachez que je n’invente rien. Rappelez-vous cette parabole dont le Fils de Dieu s’est servi pour nous faire comprendre l’amour du Père qui est aux Cieux: la parabole de l’enfant prodigue .
Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut touché de compassion; il courut se jeter à son cou et l’embrassa longuement Ce sont là les termes du Livre Saint: il l’embrassa longuement, il le dévorait de baisers. Peut-on employer langage plus humain? Y a-t-il manière plus expressive de décrire l’amour paternel de Dieu pour les hommes?
Devant un Dieu qui accourt vers nous, nous ne saurions nous taire, mais lui dire. avec saint Paul: Abba, Pater!; Père, mon Père! Car, tout Créateur de l’Univers qu’Il se passe de nos formules tonitruantes, de notre reconnaissance de sa seigneurie.
Il tient à ce que nous l’appelions Père, à ce que nous savourions ce terme qui comble notre âme de joie."

2289

    Saint Josémaria Escriva (1902-1975)
     (Quand le Christ passe, 178)
"La miséricorde de Dieu 
La joie est un bien chrétien. Elle ne s’estompe qu’avec l’offense à Dieu: car le péché vient de l’égoïsme, et que l’égoïsme cause la tristesse. Ceci dit, même alors la joie demeure enfouie sous les braises de l’âme. En effet, nous savons que Dieu et sa Mère n’oublient jamais les hommes. Si nous nous repentons, s’il jaillit de notre cœur un acte de douleur, si nous nous purifions dans le saint sacrement de la pénitence, Dieu s’avance à notre rencontre et nous pardonne. Alors, il n’y a plus de tristesse: il est tout à fait juste de se réjouir puisque ton frère que voici était mort et il est revenu à la vie; il était perdu et il est retrouvé. Ces propos sont le mot de la merveilleuse fin de la parabole du fils prodigue que nous ne nous lasserons jamais de méditer: voici que le Père s’avance à ta rencontre; il inclinera sa tête sur ton épaule, il te donnera un baiser, gage d’amour et de tendresse; il te fera remettre un vêtement, un anneau et des chaussures. Tu crains encore sa remontrance: il te rend ta dignité; tu crains un châtiment: il te donne un baiser; tu as peur d’un mot de reproche: il prépare un festin à ton intention. L’amour de Dieu est insondable"

2285

    Saint Josémaria Escriva (1902-1975)
     (Quand le Christ passe, 128)
"Pour grandes que soient nos limitations, nous pouvons regarder le ciel avec confiance et nous sentir pleins de joie : Dieu nous aime et nous délivre de nos péchés. La présence et l’action du Saint-Esprit dans l'Église sont le gage et l’anticipation du bonheur éternel, de la joie et de la paix que Dieu nous réserve."

2154

    Maurice Zundel
Tu n’es pas seul en toi, un dialogue est ta vie intime, une Voix t’appelle, une Présence te réclame. Quelqu’Un se confie à toi, qui vaut mieux que toi. Ton cœur peut être un mur qui arrête la Lumière. Qu’il soit plutôt le vitrail qui la laisse resplendir. 
Tu te sens libre quand tout est clair en toi, quand ton âme est ouverte comme une basilique, quand ton être est tout élan vers un meilleur que toi. Moments très rares peut-être, mais d’autant plus précieux. Tu peux servir, illuminer tout être, susciter une terre nouvelle et de nouveaux cieux rien qu’en étanchant, dans le secret, aux sources vives de ton amour, cette soif infinie où se révèlent les abîmes de ton Dieu. 
Beaucoup se demandent ce qu’Il est, s’interrogent sur ses Voies et se scandalisent des décisions qu’ils Lui prêtent. Pour toi, si tu veux devenir sa nature, regarde ce qu’Il opère en toi, ce que ta conscience te presse d’accomplir, cette exigence, qui jamais ne se relâche, d’une bonté toujours plus grande et d’un don toujours plus parfait ; aime, donne-toi sans calcul, laisse luire la Lumière et fais fructifier ta joie.

2107

    Henry Chapman (1865-1933)
(Lettre du 28 février 1929)
"Ne pensez pas que la bonne manière de supporter une épreuve soit d'aimer Dieu au point de pouvoir supporter l'épreuve avec joie, sinon elle cesserait d'être une épreuve. Au contraire, il est clair que l'essence de toute souffrance est d'en souffrir ! Aucun sentiment de lâcheté n'est de la lâcheté. C'est le fait de s'y abandonner qui est la lâcheté."
Prénommé Henry, Chapman est le fils d'un canoniste anglican de la cathédrale d'Ely. Converti au catholicisme, il prend le prénom John et devient prêtre, écrivain et théologien. Il est abbé de l'abbaye de Downside de 1929 à la mort, fondateur de la Worth School.

2062

      Prière à sainte Rita
       (quand on a pas le moral... pour trouver le bonheur)
Seigneur je te demande le courage et la lucidité pour faire face aux peines et aux difficultés. Ne laisse pas mon moral s’effondrer. Tu es ma forteresse et mon rocher, le bouclier qui me garde face à l’adversité. Ne permets pas que la confusion frappe ceux qui remettent entre Tes mains, leur espoir et leur foi.
Mon cœur veut être rempli de Ta confiance. De toutes ses forces, mon cœur est disposé à Te servir, il veut aller de l’avant et s’engager au service des plus beaux de mes rêves.
Aide-moi à offrir le meilleur de moi-même, à m’abandonner pleinement à la bonté et la pureté de Ton amour. Aide-moi à me centrer sur Ta Parole qui réconforte, qui soutient, qui exalte et encourage devant tous les obstacles et les épreuves du chemin.
Aide-moi à explorer la profondeur de mon être, à m’examiner et me connaître en vérité.
Aide-moi à trouver tous ces talents que Tu as semé en moi, afin d’atteindre le succès et le bonheur en toutes et chacune des tâches qu’il me soit donné de réaliser.
En ton Nom, avec ton aide, je sais que je peux vaincre. Aucun de ceux qui ont placé leur confiance en Toi, en Ta compassion et en Ta miséricorde, n’a jamais été déçu.
Amen

2060

      saint Pio de Pietrelcina
     (Ep 4, 418)
"Progresse dans la joie d'un coeur sincère et grand ouvert. Et s'il t'est impossible de garder cette allégresse, au moins ne perds pas courage et garde toute ta confiance en Dieu."  

1979

      Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus
(La joie de la Miséricorde)

"Le mystère de l'Incarnation apporte une grande joie. Dieu est joyeux de la réalisation de ce Mystère, et ce tressaillement qu'il y a dans la Trinité Sainte se communique à tout le ciel. Nous sommes invités à entrer dans cette joie de Dieu... "

1937

      Marthe Robin 
(Extrait du son "Journal", 3 janvier 1930)

« Je ne demande rien : ni vivre, ni mourir, ni guérir ; et si je pouvais, s’il m’était permis de choisir, je crois que je ne choisirais rien. Car ce que j’aime, c’est ce que Dieu fait en moi et pour moi, c’est ce qu’Il me demande pour Lui en faveur des âmes.
Mon Dieu ! vous me comblez de joie, vous m’inondez d’amour par tout ce que vous faites. »
Marthe Robin - 3 janvier 1930 "Ce que j'aime c'est ce que Dieu fait en moi"

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)