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        Xavière, Geneviève Comeau
         ( Xavière, Geneviève Comeau est enseignante au Centre Sèvres (Facultés jésuites de Paris). Co-auteur de Le pari de l’espérance (Lessius 2016) - Extrait d'une interview diffusée par le journal numérique la Croix du 22 avril 2020)
"Le tombeau vide me parle beaucoup. L’espérance, c’est quand la pierre qui bouche l’avenir est roulée. Le tombeau est vide – ce n’est pas là qu’il faut chercher Jésus – et en même temps il est ouvert. Les femmes au tombeau sont des disciples de la première heure. (...) Elles ont suivi Jésus jusqu’au bout dans une fidélité incroyable. Quand, le matin, elles viennent voir le tombeau, il y a en elles comme une supplication muette : « Que même la mort ne me sépare pas de Toi. » L’ange leur annonce la résurrection de Jésus et les envoie vers les autres. Et c’est alors qu’elles se trouvent en chemin, en route, que leur prière est exaucée : Jésus vient à leur rencontre. 
Dans nos manières de vivre, il y a sûrement des lieux où nous nous rétrécissons, où nous perdons courage. L’ange nous invite à nous détourner de ces lieux tout en restant dans notre situation de confinement. La liberté extérieure est réduite. C’est le moment de cultiver notre liberté intérieure et d’y être vigilants. Quand je sens que mon horizon intérieur s’assombrit et se rétrécit, ne pas m’y complaire. Résister pour ne pas m’y laisser enfermer. C’est nécessaire tous les jours, et parfois, plusieurs fois par jour. Cette ascèse n’est pas du volontarisme. Il ne s’agit pas d’être crispé mais de demander au Seigneur de nous aider à avoir cette liberté intérieure. L’espérance nous invite à faire un premier pas intérieur avec cette audace confiante qui ouvre dans la mer un passage. 
Jésus leur dit : « La paix soit avec vous. » J’ai perdu une amie très chère dans ce contexte du Covid-19. Bien sûr, je n’ai pas pu me rendre à son enterrement. Mais j’ai pu assister à sa retransmission par Internet. Le début de la célébration était très difficile à vivre pour moi. Et peu à peu, j’ai senti un apaisement. Le rituel de la liturgie, l’écoute de la Parole de Dieu me donnaient la paix. Dans ce temps de confinement, peut-être que l’espérance est liée à cette paix intérieure donnée pour accepter ce que nous ne pouvons pas changer. Car nous avons aussi à discerner ce que nous ne pouvons pas changer, et ce contre quoi nous devons lutter et résister pour laisser le passage ouvert."
 

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        Xavière, Geneviève Comeau
         ( Xavière, Geneviève Comeau est enseignante au Centre Sèvres (Facultés jésuites de Paris). Co-auteur de Le pari de l’espérance (Lessius 2016) - Extrait d'une interview diffusée par le journal numérique la Croix du 22 avril 2020)
"Il faut distinguer l’espoir de l’espérance. L’espoir, c’est espérer quelque chose : « J’espère que le confinement va s’arrêter bientôt, j’espère que je pourrai en sortir saine et sauve… » Le philosophe Gabriel Marcel disait que, dans l’espérance, le verbe espérer se conjugue de manière intransitive : « J’espère. » C’est pourquoi, l’espoir a un objet tandis que l’espérance est plutôt un mouvement. Elle ne se définit pas par son contenu. L’espérance a la capacité de voir ce que l’on ne voit pas encore et qui n’est pas de l’ordre de la prédiction. Elle n’oriente pas vers un futur dont je dessine les contours à l’avance, mais elle ouvre le réel à de nouveaux possibles, à de l’inattendu. C’est un passage." 

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        Pape François
         (Discours préparé par le Pape pour la rencontre de Carême avec les prêtres de Rome - 27 février 2020 - liturgie pénitentielle)
Première cause d’amertume: les problèmes avec la foi
«Nous espérions que c’était Lui», se confient l’un à l’autre les disciples d’Emmaüs (cf. Lc 24, 21). Une espérance déçue est à l’origine de leur amertume. Mais il faut réfléchir: est-ce le Seigneur qui nous a déçus ou bien est-ce nous qui avons confondu l’espérance avec nos attentes? L’espérance chrétienne, en réalité, ne déçoit pas et n’échoue pas. Espérer n’est pas se convaincre que les choses iront mieux, mais que tout ce qui arrive a un sens à la lumière de Pâques. Mais pour espérer de façon chrétienne, il faut — comme l’enseignait saint Augustin à Proba — vivre une vie de prière substantielle. C’est là que l’on apprend à faire la distinction entre attentes et espérance. 
Or, la relation à Dieu — plus que les déceptions pastorales — peut être cause d’une profonde amertume. Parfois, il semble presque qu’Il ne respecte pas les attentes d’une vie pleine et abondante, que nous avions le jour de notre ordination. Parfois, une adolescence jamais terminée n’aide pas à passer des rêves à la spes. En tant que prêtres, peut-être sommes-nous trop «bien comme il faut» dans notre relation à Dieu et nous ne nous hasardons pas à protester dans la prière, comme le psalmiste, le fait en revanche très souvent — non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour notre peuple; parce que le pasteur porte aussi les amertumes de son peuple —; mais les psaumes ont été eux aussi «censurés» et nous avons du mal à faire nôtre une spiritualité de la protestation. Nous tombons ainsi dans le cynisme: mécontents et un peu frustrés. La véritable protestation — de l’adulte — n’est pas contre Dieu mais devant Lui, parce qu’elle naît justement de notre confiance en Lui: celui qui prie rappelle au Père qui il est et ce qui est digne de son nom. Nous devons sanctifier son nom, mais parfois, les disciples doivent réveiller le Seigneur et lui dire: «Tu ne te soucies pas de ce que nous sommes perdus?». Ainsi, le Seigneur veut nous impliquer directement dans son Royaume. Non comme des spectateurs, mais en participant activement. 
Quelle différence y a-t-il entre attentes et espérance? L’attente naît quand nous passons notre vie à sauver notre vie: nous nous donnons du mal à chercher des sécurités, des récompenses, des promotions… Quand nous recevons ce que nous voulons, nous avons presque l’impression que nous ne mourrons jamais, que ce sera toujours ainsi! Parce que c’est nous qui sommes le point de référence. L’espérance est au contraire quelque chose qui naît dans le cœur quand il se décide à ne plus se défendre. Quand je reconnais mes limites, et que tout ne commence pas et ne finit pas avec moi, alors je reconnais combien il est important d’avoir confiance. Le théatin Lorenzo Scupoli l’enseignait déjà dans son Combat spirituel: la clé de tout se trouve dans un double mouvement simultané: se méfier de soi, faire confiance à Dieu. J’espère non pas lorsqu’il n’y a plus rien à faire, mais quand je cesse de me donner du mal uniquement pour moi. L’espérance s’appuie sur une alliance: Dieu m’a parlé et m’a promis, le jour de mon ordination, que ma vie serait pleine, de la plénitude et avec la saveur des Béatitudes; certes avec des tribulations — comme celles de tous les hommes — mais belle. Ma vie a de la saveur si je vis Pâques, pas si les choses vont comme je le dis. 
Et ici, on comprend autre chose: il ne suffit pas d’écouter simplement l’histoire pour comprendre ces processus. Il faut écouter l’histoire et notre vie à la lumière de la Parole de Dieu. Les disciples d’Emmaüs surmontèrent leur déception quand le Ressuscité leur ouvrit l’esprit à l’intelligence des Ecritures. Voilà: les choses iront mieux non seulement parce que nous changerons de supérieurs, ou de mission, ou de stratégies, mais parce que nous serons consolés par la Parole. Le prophète Jérémie confessait: «Ta parole était mon ravissement et l'allégresse de mon cœur» (15, 16). 
L’amertume — qui n’est pas une faute — doit être accueillie. Elle peut être une grande occasion. Peut-être est-elle même salutaire, parce qu’elle fait sonner le signal d’alarme intérieur: attention, tu as pris tes sécurités pour l’alliance, tu es en train de devenir «sans intelligence et au cœur lent». Il y a une tristesse qui peut nous conduire à Dieu. Accueillons-la, ne nous mettons pas en colère contre nous-mêmes. Cette fois peut être la bonne. Même saint François d’Assise en a fait l’expérience, il nous le rappelle dans son Testament (cf. Sources franciscaines, n. 110). L’amertume se changera en une grande douceur, et les douceurs faciles, mondaines, se transformeront en amertume.

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    Saint Augustin (354-430)
     (Lettre à Sapida
)
"Nos corps même ne périront pas pour l'éternité, pas un cheveu de notre tête ne périra, et les âmes reprendront leur corps déposé pour un temps ; elles ne s'en sépareront plus, et la condition de ces corps sera meilleure que l'actuelle : il faut donc bien plus se féliciter dans l'espérance d'une éternité d'un prix infini, qu'il ne faut s'affliger dans une chose d'un temps si court; C'est là l'espérance que n'ont point les païens, qui ne connaissent pas les Écritures ni la puissance de Dieu ; car Dieu peut rétablir ce qui a péri, vivifier ce qui est mort, renouveler ce qui est corrompu, rapprocher ce qui est séparé, et conserver sans fin ce qui est périssable et fini. "

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    Saint Cyrille d'Alexandrie (375-444)
    (Commentaire sur l'évangile de Jean)
"Après que le nouvel Adam eût combattu pour la vie de tous, ayant racheté la vie de tous par sa mort charnelle, Il a détruit l'empire de la mort et Il est revenu à la vie : alors nous avons été transformés à son image et soumis à une nouvelle sorte de mort, qui ne nous dissoudra pas dans une corruption sans fin, mais qui nous apportera une sommeil plein d'espérance, à la ressemblance de Celui qui a inauguré pour nous cette route, et qui est le Christ." 

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    Pape François 
     (Bénédiction Urbi et Orbi du 27 mars 2020)
Méditation du pape François   
«Le soir venu» (Mc 4, 35). Ainsi commence l’Evangile que nous avons écouté. Depuis des semaines, la nuit semble tomber. D’épaisses ténèbres couvrent nos places, nos routes et nos villes; elles se sont emparées de nos vies en remplissant tout d’un silence assourdissant et d’un vide désolant, qui paralyse tout sur son passage: cela se sent dans l’air, cela se ressent dans les gestes, les regards le disent. Nous nous retrouvons apeurés et perdus. Comme les disciples de l’Evangile, nous avons été pris au dépourvu par une tempête inattendue et furieuse. Nous rendons compte que nous nous trouvons dans la même barque, tous fragiles et désorientés, mais en même temps tous importants et nécessaires, tous appelés à ramer ensemble, tous ayant besoin de nous réconforter mutuellement. Dans cette barque… nous trouvons tous. Comme ces disciples qui parlent d’une seule voix et dans l’angoisse disent: «Nous sommes perdus» (v. 38), nous aussi, nous nous apercevons que nous ne pouvons pas aller de l’avant chacun tout seul, mais seulement ensemble. 
Il est facile de nous retrouver dans ce récit. Ce qui est difficile, c’est de comprendre le comportement de Jésus. Alors que les disciples sont naturellement inquiets et désespérés, il est à l’arrière, à l’endroit de la barque qui coulera en premier. Et que fait-il? Malgré tout le bruit, il dort serein, confiant dans le Père – c’est la seule fois où, dans l’Evangile, nous voyons Jésus dormir –. Puis, quand il est réveillé, après avoir calmé le vent et les eaux, il s’adresse aux disciples sur un ton de reproche: «Pourquoi êtes-vous si craintifs? N’avez-vous pas encore la foi?» (v. 40). 
Cherchons à comprendre. En quoi consiste le manque de foi de la part des disciples, qui s’oppose à la confiance de Jésus? Ils n’avaient pas cessé de croire en lui. En effet, ils l’invoquent. Mais voyons comment ils l’invoquent: «Maître, nous sommes perdus; cela ne te fait rien?» (v. 38). Cela ne te fait rien: ils pensent que Jésus se désintéresse d’eux, qu’il ne se soucie pas d’eux. Entre nous, dans nos familles, l’une des choses qui fait le plus mal, c’est quand nous nous entendons dire: “Tu ne te soucies pas de moi?”. C’est une phrase qui blesse et déclenche des tempêtes dans le cœur. Cela aura aussi touché Jésus, car lui, plus que personne, tient à nous. En effet, une fois invoqué, il sauve ses disciples découragés. 
La tempête démasque notre vulnérabilité et révèle ces sécurités, fausses et superflues, avec lesquelles nous avons construit nos agendas, nos projets, nos habitudes et priorités. Elle nous démontre comment nous avons laissé endormi et abandonné ce qui alimente, soutient et donne force à notre vie ainsi qu’à notre communauté. La tempête révèle toutes les intentions d’“emballer” et d’oublier ce qui a nourri l’âme de nos peuples, toutes ces tentatives d’anesthésier avec des habitudes apparemment “salvatrices”, incapables de faire appel à nos racines et d’évoquer la mémoire de nos anciens, en nous privant ainsi de l’immunité nécessaire pour affronter l’adversité. 
Crucifix de l'église san Marcello
 À la faveur de la tempête, est tombé le maquillage des stéréotypes avec lequel nous cachions nos “ego” toujours préoccupés de leur image ; et reste manifeste, encore une fois, cette appartenance commune (bénie), à laquelle nous ne pouvons pas nous soustraire: le fait d’être frères.
«Pourquoi êtes-vous si craintifs? N’avez-vous pas encore la foi?». Seigneur, ce soir, ta Parole nous touche et nous concerne tous. Dans notre monde, que tu aimes plus que nous, nous sommes allés de l’avant à toute vitesse, en nous sentant forts et capables dans tous les domaines. Avides de gains, nous nous sommes laissé absorber par les choses et étourdir par la hâte. Nous ne nous sommes pas arrêtés face à tes rappels, nous ne nous sommes pas réveillés face à des guerres et à des injustices planétaires, nous n’avons pas écouté le cri des pauvres et de notre planète gravement malade. Nous avons continué notre route, imperturbables, en pensant rester toujours sains dans un monde malade. Maintenant, alors que nous sommes dans une mer agitée, nous t’implorons: “Réveille-toi Seigneur!”. 
«Pourquoi êtes-vous si craintifs? N’avez-vous pas encore la foi?». Seigneur, tu nous adresses un appel, un appel à la foi qui ne consiste pas tant à croire que tu existes, mais à aller vers toi et à se fier à toi. Durant ce Carême, ton appel urgent résonne : “Convertissez-vous”, «Revenez à moi de tout votre cœur» (Jl 2, 12). Tu nous invites à saisir ce temps d’épreuve comme un temps de choix. Ce n’est pas le temps de ton jugement, mais celui de notre jugement: le temps de choisir ce qui importe et ce qui passe, de séparer ce qui est nécessaire de ce qui ne l’est pas. C’est le temps de réorienter la route de la vie vers toi, Seigneur, et vers les autres. Et nous pouvons voir de nombreux compagnons de voyage exemplaires qui, dans cette peur, ont réagi en donnant leur vie. C’est la force agissante de l’Esprit déversée et transformée en courageux et généreux dévouements. C’est la vie de l’Esprit capable de racheter, de valoriser et de montrer comment nos vies sont tissées et soutenues par des personnes ordinaires, souvent oubliées, qui ne font pas la une des journaux et des revues ni n’apparaissent dans les grands défilés du dernier show mais qui, sans aucun doute, sont en train d’écrire aujourd’hui les évènements décisifs de notre histoire: médecins, infirmiers et infirmières, employés de supermarchés, agents d’entretien, fournisseurs de soin à domicile, transporteurs, forces de l’ordre, volontaires, prêtres, religieuses et tant et tant d’autres qui ont compris que personne ne se sauve tout seul. Face à la souffrance, où se mesure le vrai développement de nos peuples, nous découvrons et nous expérimentons la prière sacerdotale de Jésus: «Que tous soient un » (Jn 17, 21). Que de personnes font preuve chaque jour de patience et insufflent l’espérance, en veillant à ne pas créer la panique mais la co-responsabilité! Que de pères, de mères, de grands-pères et de grands-mères, que d’enseignants montrent à nos enfants, par des gestes simples et quotidiens, comment affronter et traverser une crise en réadaptant les habitudes, en levant les regards et en stimulant la prière! Que de personnes prient, offrent et intercèdent pour le bien de tous.La prière et le service discret: ce sont nos armes gagnantes! 
«Pourquoi avez-vous peur? N’avez-vous pas encore la foi? ». Le début de la foi, c’est de savoir qu’on a besoin de salut. Nous ne sommes pas autosuffisants; seuls, nous faisons naufrage: nous avons besoin du Seigneur, comme les anciens navigateurs, des étoiles. Invitons Jésus dans les barques de nos vies. Confions-lui nos peurs, pour qu’il puisse les vaincre. Comme les disciples, nous ferons l’expérience qu’avec lui à bord, on ne fait pas naufrage. Car voici la force de Dieu: orienter vers le bien tout ce qui nous arrive, même les choses tristes. Il apporte la sérénité dans nos tempêtes, car avec Dieu la vie ne meurt jamais. 
Le Seigneur nous interpelle et, au milieu de notre tempête, il nous invite à réveiller puis à activer la solidarité et l’espérance capables de donner stabilité, soutien et sens en ces heures où tout semble faire naufrage. Le Seigneur se réveille pour réveiller et raviver notre foi pascale. Nous avons une ancre: par sa croix, nous avons été sauvés. Nous avons un gouvernail: par sa croix, nous avons été rachetés. Nous avons une espérance: par sa croix, nous avons été rénovés et embrassés afin que rien ni personne ne nous sépare de son amour rédempteur. Dans l’isolement où nous souffrons du manque d’affections et de rencontres, en faisant l’expérience du manque de beaucoup de choses, écoutons une fois encore l’annonce qui nous sauve: il est ressuscité et vit à nos côtés. Le Seigneur nous exhorte de sa croix à retrouver la vie qui nous attend, à regarder vers ceux qui nous sollicitent, à renforcer, reconnaître et stimuler la grâce qui nous habite. N’éteignons pas la flamme qui faiblit (cf. Is 42, 3) qui ne s’altère jamais, et laissons-la rallumer l’espérance. 
Embrasser la croix, c’est trouver le courage d’embrasser toutes les contrariétés du temps présent, en abandonnant un moment notre soif de toute puissance et de possession, pour faire place à la créativité que seul l’Esprit est capable de susciter. C’est trouver le courage d’ouvrir des espaces où tous peuvent se sentir appelés, et permettre de nouvelles formes d’hospitalité et de fraternité ainsi que de solidarité. Par sa croix, nous avons été sauvés pour accueillir l’espérance et permettre que ce soit elle qui renforce et soutienne toutes les mesures et toutes les pistes possibles qui puissent aider à nous préserver et à sauvegarder. Étreindre le Seigneur pour embrasser l’espérance, voilà la force de la foi, qui libère de la peur et donne de l’espérance. 
«Pourquoi êtes-vous si craintifs? N’avez-vous pas encore la foi? » Chers frères et sœurs, de ce lieu, qui raconte la foi, solide comme le roc, de Pierre, je voudrais ce soir vous confier tous au Seigneur, par l’intercession de la Vierge, salut de son peuple, étoile de la mer dans la tempête. Que, de cette colonnade qui embrasse Rome et le monde, descende sur vous, comme une étreinte consolante, la bénédiction de Dieu. 
Seigneur, bénis le monde, donne la santé aux corps et le réconfort aux cœurs.
Tu nous demandes de ne pas avoir peur.
Mais notre foi est faible et nous sommes craintifs.
Mais toi, Seigneur, ne nous laisse pas à la merci de la tempête.
Redis encore : « N’ayez pas peur » (Mt 28, 5).
Et nous, avec Pierre, “nous nous déchargeons sur toi de tous nos soucis, car tu prends soin de nous” (cf. 1P 5, 7).

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    François Garagnon
     (Extraits - Réussir dans la vie, ou réussir sa vie - Editions Monte-Cristo)
"Réussir sa vie, c’est d’abord réussir la rencontre. Avec son destin. Avec l’autre. Avec les autres. Avec Dieu. Avec les événements providentiels. Avec tout ce qui mérite d’être aimé.
Réussir c’est ne pas se laisser entraîné loin de soi-même. Ne pas errer en périphérie mais approcher le centre de plus en plus. Ne pas manquer la cible. Être dans le mille. S’ajuster à sa vocation.
L’attente est bonne au cœur de l’Homme, car c’est souvent l’impatience qui nous empêche de mener nos projets à leur terme. L’attente permet de creuser le désir, d’éprouver la solidité de nos mobiles et de nos engagements, de garantir la pertinence de nos élans spontanés. Et de valider nos espérances, nos projets et nos rêves en vérifiant qu’ils ne s’évaporent pas dans la durée.
Une vraie réussite ne saurait se concevoir sans ce respect des saisons intérieures grâces auxquelles peuvent surgir les plus belles éclosions et les jardins les mieux ordonnés." 

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    Saint Augustin (354-430)
(sur la première épître de saint Jean)
"Les baptisés de Pâques sont sortis hommes nouveaux de la fontaine baptismale. Mais depuis que tous nos péchés ont été pardonnés et supprimés, nous avons vécu dans le monde au milieu des tentations, et sans doute, avons-nous commis de nouvelles fautes. Que l'homme avoue donc son état présent, afin d'être guéri par Celui qui reste ce qu'Il a toujours été.
En effet, tant que dure son existence mortelle, il est impossible à l'homme de se préserver complètement de fautes au moins légères. Ces fautes, que nous appelons légères, ne les regarde pas comme négligeables : beaucoup de petites font une grande ! Ce sont des gouttes d'eau nombreuses qui remplissent le lit d'un fleuve et les tas de blé se composent d'une multitude de grains. Où donc placer notre espérance ? D'abord, dans l'aveu de nos iniquités : que personne ne se croie juste, que personne ne lève la tête en présence du Dieu qui voit ce que nous sommes." 

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    Père François Boëdec, s.j
      (Le temps de Dieu)
"Le temps de Dieu n’est pas celui des lassitudes. Il n’est pas non plus celui des « âmes habituées » que dénonçait Charles Péguy. C’est plutôt celui qui sait faire jouer ensemble le long cours des fidélités du quotidien, des enfouissements et des mûrissements, avec l’irruption de la nouveauté – parfois surprenante – celle d’une rencontre et d’une parole qui font passer d’une étape à une autre.

Le temps de Dieu se conjugue au présent, se méfiant des retours sur images d’un passé parfois obsédant, regretté ou culpabilisateur… sur lequel le diable joue sa plus belle mélodie.

Le temps de Dieu est ici et maintenant. Dans cet accueil de l’instant, dans ce qu’on y met comme vérité de nous-mêmes, comme consentement au réel, comme seul lieu véritable de l’Espérance. C’est ici et maintenant qu’il nous parle et nous accompagne. Laissant aux impatients et aux inquiets la course dans un avenir imaginaire et fantasmé.

Le temps de Dieu est celui des possibles qui refuse que les choses soient écrites à l’avance et ne craint pas le bouleversement des habitudes.

Le temps de Dieu supporte tous nos états. Nos peurs, nos hésitations, nos fragilités, nos fatigues, nos emportements, nos désirs, nos projets et nos deuils…. Il se met au diapason de nos rythmes, la lenteur des petits pas comme la fougue de certains empressements, pour encourager les uns et ajuster les autres.

Le temps de Dieu précède autant qu’il accompagne. Il ferme la marche autant qu’il la suscite, accueillant la vérité du passé et préparant l’avenir."

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      Saint François de Sales (1567-1622)
     (Sermon du 4 mars 1609)
"Les grenouilles des marais coassaient de plaisir par cette pluie et ces temps de ténèbres, mais le rossignol céleste et la tourterelle se congratulent de ce temps sec et clair du jeûne et de la pénitence, et ils nous réjouissent de leur chant, mêlé des voix si douces de la conversion et de l'espérance."
Carême : "Le voici maintenant le moment favorable,
le voici maintenant le jour du salut." (2 Co 6, 2)

1954

      Gustave Thibon
(« L’Equilibre et l’Harmonie », pp. 48-50. Fayard – 1976)

« L’espérance chrétienne est une vertu surnaturelle, enracinée dans la foi en la toute-puissance et en la toute-bonté de Dieu, et dont aucune catastrophe temporelle ne peut et ne doit venir à bout. (...) Ne confondons pas les domaines. C’est prostituer l’espérance théologique que de l’appliquer sans discernement à tout ce qui se produit dans le temps et d’attendre que le bien sorte automatiquement du mal. Dieu veut le bien et permet le mal. Notre tâche à nous est de nous appuyer sur le bien que Dieu veut afin de diminuer le mal que Dieu permet. »

1933

      Anonyme
(petites histoires à lire en famille)

Quatre bougies brûlaient lentement. Il régnait un tel silence que l'on pouvait entendre leur conversation.
La première dit : "Je suis la Paix ! Cependant, personne n'arrive à me maintenir allumée... Je crois bien que je vais m'éteindre..." Sa flamme diminua peu à peu, et disparut.
La seconde dit : "Je suis la Foi ! Mais dorénavant, le monde pense que je ne suis plus indispensable... Ça n'a pas de sens que je reste allumée plus longtemps !" Et sitôt qu'elle eut fini de parler, une brise légère souffla sur elle et l'éteignit.
La troisième bougie se manifesta à son tour : "Je suis l'Amour ! Mais je n'ai plus de force pour rester allumée. Les gens me laissent de côté et ne comprennent pas mon importance. Ils oublient même d'aimer ceux qui sont proches d'eux..." Et sans un bruit, elle s'effaça à son tour.
Alors entra un enfant, qui vit les trois bougies éteintes.
"Mais pourquoi avez-vous cessé de brûler ? Vous deviez rester allumées jusqu'à la fin !" Et une larme glissa le long de sa joue...
Alors la quatrième bougie murmura : "N'aies pas peur. Tant que j'ai ma flamme, nous pourrons rallumer les autres bougies. Je suis l'Espérance !"
Alors, les yeux brillants, l'enfant pris la bougie de l'Espérance et ralluma les trois autres.
Puisse l'Espérance ne jamais s'éteindre en nous !

1777

     pape François 
(Angélus du 15 décembre 2013)
la fidélité de Dieu
La joie chrétienne, comme l'espérance, a son fondement dans la fidélité de Dieu, dans la certitude qu'Il tient toujours ses promesses. le prophète Isaïe exhorte ceux qui ont perdu leur chemin et le courage de croire en la fidélité du Seigneur, car le salut ne tardera pas à faire irruption dans leur vie. Ceux qui ont rencontré Jésus sur leur chemin connaissent dans leur coeur une sérénité et une joie dont rien ni personne ne pourra les priver. Notre joie est Jésus-Christ, son amour fidèle et inépuisable ! Ainsi, quand un chrétien devient triste, c'est qu'il s'est éloigné de Jésus. Mais il ne faut pas le laisser seul alors ! Nous devons prier pour lui, et lui faire ressentir la chaleur de la communauté."

1776

     pape François 
(Homélie du 24 juillet 2013 - Dieu fait route avec nous)
"Garder l'espérance" Le texte de l'Apocalypse 12 présente une scène dramatique : une femme -figure de Marie et de l'Église- est poursuivie par un dragon -le diable- qui veut dévorer son fils. Ce n'est pas une scène de mort mais de vie, car Dieu intervient et met l'Enfant en sécurité. Les obstacles sont nombreux dans l'existence de chacun, dans celle de nos proches, au sein de notre communauté, mais si énormes soient-ils, Dieu ne nous laisse jamais nous noyer. Face au découragement qui nous menace et qui risque de gagner ceux qui oeuvrent pour l'évangélisation ou qui s'efforcent de vivre la foie en tant que père et mère de famille, je voudrais la foi en tant que père et mère de famille, je voudrais dire haut et fort : "Gardez toujours cette certitude dans votre coeur : Dieu marche à vos côtés, à aucun moment Il ne vous abandonne ! Ne perdez jamais espoir ! Ne l'éteignez jamais dans votre coeur ! Le "dragon", le mal, fait peut-être partie de notre histoire, mais il n'est pas le plus fort. Le plus fort, c'est Dieu, et Dieu est notre espérance !"

1752

     Saint Alphonse de Liguori (1696-1787)
       (Le grand Moyen de la prière)
"Gardons indéfectible la confession de l'espérance, car celui qui a promis est fidèle." (Hb 10,23) Aussi certain que Dieu est fidèle en ses promesses, aussi certaine doit être notre confiance qu'Il nous exaucera. Peut-être nous trouverons-nous parfois dans un état d'aridité spirituelle ou serons-nous troublés par quelque faute, et ne ressentirons-nous pas dans la prière la confiance sensible que nous souhaiterions ? Efforçons-nous cependant de prier, parce que Dieu ne manquera pas de nous exaucer, et même d'autant mieux que nous prierons alors en nous défiant davantage de nous-mêmes et en nous appuyant uniquement sur la bonté et la fidélité de Dieu, qui a promis d'exaucer qui Le prie." 

1710

     pape François 
( Homélie, Sainte Marthe, 7 décembre 2014)
"Le messager de la consolation "

" Isaïe s'adresse à ceux qui ont traversé une période obscure, qui ont vécu une épreuve difficile. Mais le temps de la consolation est arrivé. La tristesse et la peur peuvent faire place à la joie, car le Seigneur guidera Lui-même son peuple sur la voie de la libération et du salut. Comment y parviendra-t'il ? Avec la sollicitude et la tendresse d'un berger qui prend soin de son troupeau, Il le fera paître, il rassemblera les brebis égarées et les mettra à l'abri dans sa bergerie, Il réservera une attention particulière aux plus faibles et au plus démunis. C'est l'attitude de Dieu en vers nous, ses créatures. Ainsi le prophète invite ceux qui l'écoutent -y compris nous aujourd'hui- à diffuser ce message d'espérance à tout le peuple : le Seigneur vous console. Accueillez la consolation qui vient du Seigneur. "

1705

     pape François 
( Angélus, 7 décembre 2014)
"Besoin de consolation "

" Laissons l'invitation d'Isaïe résonner dans notre coeur : " Consoler, consolez mon peuple." Aujourd'hui, nous avons besoin de témoins de la miséricorde et de la tendresse du Seigneur, car Il secoue les résignés. Il ranime ceux qui doutent, Il allume le feu de l'espérance. C'est Lui qui allume le feu de l'espérance ! Pas nous. Le message d'Isaïe est un baume pour nos blessures, un encouragement à préparer activement la voie du Seigneur. "

1701

     pape François 
( Homélie 25 juillet 2013)
"Le bon plat de la vie"

" Quand tu prépares un bon plat, si tu vois qu'il manque de sel, alors tu"mets" du sel. S'il manque d'huile, tu "mets" de l'huile... "mettre", c'est à dire déposer, verser. Il en va de même dans votre vie ; si vous voulez l'emplir de sens et de plénitude, comme vous le désirez et le méritez, je dis à tous et à chacun d'entre vous :

  • "Mets la foi", et ta vie aura une saveur nouvelle. Tu auras une boussole pour t'indiquer la direction. 
  • "Mets l'espérance", et chaque jour de ta vie sera illuminé. Ton horizon cessera d'être sombre et deviendra lumineux. 
  • "Mets l'amour", et ton existence sera commune maison construite sur le roc. Tu avanceras dans la joie, car tu rencontreras de nombreux amis pour t'accompagner. 
Mets la foi,
Mets l'espérance,
Mets l'amour !
  • " Mets le Christ" dans ta vie, et tu trouveras un ami en qui tu pourras toujours avoir confiance. 
  • "Mets le Christ", et tu verras croître les ailes de l'espérance pour parcourir le chemin de l'avenir dans la joie. 
  • "Mets le Christ", et ta vie sera emplie de son amour. Ce sera une vie féconde. Car nous désirons tous avoir une vie féconde, une vie qui transmette la vie aux autres !
  • "Mets le Christ" dans ta vie. En ces jours, Il t'attend : écoute-Le avec attention et sa présence enthousiasmera ton coeur. 
  • "Mets le Christ" : Il t'accueille dans le Sacrement du Pardon, et sa Miséricorde soigne toutes les blessures du péché. N'aie pas peur de demander pardon à Dieu, car dans son grand amour il ne se lasse jamais de pardonner, comme un père aimant. Dieu est pure miséricorde ! 
  • "Mets le Christ" : Il t'attend dans l'Eucharistie, Sacrement de sa Présence, de son Sacrifice d'amour ; Il t'attend aussi dans l'humanité de tant de jeunes qui t'enrichiront de leur amitié, qui t'encourageront de leur témoignage de foi, qui t'enseignement le langage de l'amour, de la bonté et du service. 
Toi aussi tu peux être un témoin joyeux de son amour, un témoin courageux de son Évangile, afin d'apporter un peu de lumière dans notre monde. Laisse-toi trouver par Jésus, laisse-toi aimer par Jésus. Il est un ami qui ne déçoit pas. "

1650

     Pape François 

(Extrait) Message du pape François sur les armes nucléaires prononcé ce matin Dimanche 24 novembre 2019, à l'"Atomic Bomb Hypocenter Park", mémorial du bombardement atomique du 9 août 1945, à Nagasaki (Japon)
"Nous ne pourrons jamais nous lasser d'œuvrer et de soutenir avec une insistance persistante les principaux instruments juridiques et internationaux de désarmement, de non-prolifération des armes nucléaires, y compris le Traité d'interdiction sur les armes nucléaires. En Juillet dernier, les évêques du Japon ont lancé un appel pour l'abolition des armes nucléaires, et tous les mois d'août, l'Eglise japonaise organise une rencontre de prière de dix jours pour la paix.Que la prière, la recherche infatigable de la promotion d'accords, l'insistance sur le dialogue, soient les armes en lesquelles nous mettons notre confiance et aussi la source d'inspiration des efforts pour construire un monde de justice et de solidarité qui apporte de réelles garanties pour la paix.Convaincu qu'un monde sans armes nucléaires est possible et nécessaire, je demande aux leaders politiques, de ne pas oublier que ces armes ne nous défendent pas contre la menace de la sécurité nationale et internationale de notre temps."Il est important de considérer l'impact catastrophique de leur usage du point du vue humanitaire et environnemental en renonçant à un climat de crainte, de méfiance et d'hostilité créé par des doctrines nucléaires. L'état actuel de notre planète exige une réflexion sérieuse dont la manière dont toutes ces ressources pourraient être utilisées, en référence à la complexe et difficile application de l'agenda 2030 pour le développement durable, et atteindre ainsi des objectifs comme le développement humain intégral. C'est ce que suggérait déjà le saint pape Paul VI en 1964, lorsqu'il proposait d'aider les plus déshérités, à travers "un fond mondial alimenté par une partie des dépenses militaires".Pour toutes ces raisons, il devient crucial de créer des instruments qui assurent la confiance et le développement mutuel, et de compter sur des leaders qui soient à la hauteur des circonstances. C'est par ailleurs une tâche qui nous interpelle et qui nous concerne tous. Personne ne peut être indifférent face à la souffrance de millions d'hommes et de femmes qui continuent aujourd'hui d'interpeler notre conscience. Personne ne peut rester sourd face au cri du frère blessé qui appelle. Personne ne peut fermer les yeux face aux ruines d'une culture incapable de dialogue. Unissons-nous dans la prière, tous les jours, pour la conversion des consciences et pour le triomphe d'une culture de la vie, de la réconciliation et de la fraternité. Une fraternité qui sache reconnaître et garantir les différences dans la recherche d'un destin commun.
Je sais que certaines personnes ici présentes ne sont pas catholiques, mais je suis sûr que nous pouvons faire nôtre cette prière pour la paix attribuée à saint François d'Assise 
«Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie."


Vidéo avec message intégral : https://www.youtube.com/watch?v=a3qhj1qM8sE



1628

     pape François 
(20 septembre 2017- pontifex_fr)

L'ESPÉRANCE est la vertu d'un coeur qui ne se ferme pas dans l'obscurité, ne s'arrête pas au passé, mais sait voir demain. 

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)