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Frère Adrien Candiard, dominicain, couvent du Caire
Extraits des méditations du 09, 11 & 13/02/2015
Signe dans la Bible
Déconcertante logique du Royaume, qui vient nourrir tant de paraboles de Jésus : ce qui est partagé vit et grandit, quand ce qu’on garde pour soi est perdu. Une logique si loin de notre expérience quotidienne, où ce que nous donnons, nous ne l’avons plus. Cela est vrai, du moins, pour les choses matérielles la logique comptable de l’argent. Mais notre erreur, c’est de croire que tout fonctionne comme cela. N’expérimentons-nous pas qu’il en va autrement pour les choses essentielles ? Que la joie, l’amitié, l’amour, la confiance, la foi en Dieu aussi, grandissent quand ils sont partagés et qu’ils ne diminuent, précisément, que lorsqu’on les garde pour soi ?
Il ne s’agit pas, bien sûr, de chercher dans la prière une excuse à la paresse ou à l’indifférence aux besoins des autres ; mais pour les servir utilement, il est bon de n’être pas dépassé par les événements. (...) Sans cela, nous nous exposons à la mésaventure qu’évoque Isaïe : (...) brasser du vent sans résultat, sans voir que
c’est Dieu qui donnera Vie à tout ce que nous faisons, si nous nous mettons à son diapason, sur sa longueur d’ondes. Quand nous prétendons devoir sauver le monde par notre seule énergie, souvenons-nous que nous ne le sauverons pas, pour une très bonne raison : il a déjà été sauvé, Jésus l’a déjà sauvé.
Réjouissez-vous aussi, vous qui n’avez pas connu Jésus quand il parcourait les routes de Galilée, parce que vous le connaissez aussi, parce qu’
il se tient là, Vivant, à la porte de votre cœur. Réjouissez-vous, d’une joie qui n’est pas un simple lieu commun de sacristie, d’une joie qui ne supprimera pas comme par magie les épreuves et les chagrins, mais qui les traversera, comme le Christ a traversé la mort. Réjouissez-vous, parce que vous n’êtes plus seuls. Réjouissez-vous, parce que vous êtes Aimés.