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2202

    Anonyme
   (Sagesse Amérindienne)
Il fut un temps où la nature fortifiait l’homme, l’instruisait, guérissait ses blessures et lui procurait la force de vivre. Il était empli de compassion et d’amour maternel pour la terre. Il savait que le cœur de l’homme éloigné de la nature se dessèche et devient dur.

Ce temps n’a pas disparu. Il est en toi, indestructible. Il suffit de modifier ton regard sur les choses, de faire taire le vacarme du monde et de retrouver la Parole du cœur.
Aujourd’hui les vastes solitudes ont été peuplées par des villes puissantes. Mais les étoiles restent à la même place dans le ciel et le soleil se lève toujours.

Apprends à contempler ce qui ne change pas, autour de toi, mais aussi à l’intérieur de toi-même, et tu retrouveras l’Unité perdue, la sagesse de l’Esprit et la santé du Corps…

2055

      William Faber (1814-1863)
     ( Le Créateur et la créature)
"Quoique nous aimions Dieu, et très sincèrement, il lui faut disputer notre amour à la tyrannie de nos affections terrestres ; les préférences de notre nature depuis le péché ne sont pas pour Lui ni pour ce qui Le concerne. Ainsi, il arrive chaque jour que ce qu'Il veut se trouve en opposition avec ce que nous désirons ou ce qu'exige le monde ; il nous faut opter : sans cesse notre libre élection dois choisir entre Jésus et Barrabas. Est-ce toujours à Dieu que nous donnons la préférence ?"

2023

      Marthe Robin (1902-1981)
(Journal - Conseils pour avancer dans la voie de la perfection)

11. Travaillons sans relâche, sans arrêt, à vaincre notre nature, et nous avancerons plus vite dans la belle voie de Dieu, que par le secret contentement de jeûner au pain et à l’eau.
Marthe Robin - Conseils pour avancer dans la voie de la perfection

1963

      Micaela Bunes Portillo 
(laïque engagée dans les fraternités dominicaines ; Sous-directrice de la formation en éducation infantile de l’université catholique de Murcia, en Espagne - Article paru dans "prêtres du Prado N°134" - Octobre 2017)

La chasteté n’est pas seulement un vœu de frères et de moniales, mais quelque chose que pratique CELUI QUI AIME, parce qu’il n’y a pas d’amour authentique qui ne soit chaste. La chasteté est le respect. Nous admirons l’œuvre de Dieu en l’autre, dans le couple, dans l’ami, et la dignité et la beauté qu’elle confère aux personnes. De cette admiration naît un profond respect, qui est la version la plus délicate de l’amour. Ces délicatesses ne peuvent pas être rassemblées en une sorte de code de conduite : il s’agit d’une offrande, qui prend soin sans envahir ni violenter, sans blesser, qui est discrète et respectueuse dans la plus grande confiance. Le mystère de l’Incarnation me permet de penser que cet amour, qui transmet la vie, ne blesse ni ne violente le corps de Marie, qui s’offre à son tour sans restriction ni condition : « que tout soit fait » (Lc 1,37) a été sa réponse. Et l’amour de Dieu est délicat, parce qu’il est chaste. Cultiver la chasteté, c’est cultiver une sensibilité spéciale, c’est un bon goût, un tact, et cela est à éduquer, à travailler. La chasteté est plus que des bonnes manières de l’amour et pour ces délicatesses, nous avons besoin de cultiver une sensibilité spéciale. La sensibilité n’est pas seulement un sentiment, mais elle requiert l’exercice de la raison et l’action de la grâce qui travaille en notre nature biologique et rationnelle. La sensibilité est la lucidité de l’amour.

1879

     Jean-Pierre de Caussade (1675-1751) prêtre jésuite
(Lettre 19
"Sachez que souffrir faiblement et petitement, c'est-à-dire sans sentir beaucoup de courage et comme si on était accablé de son mal et à deux doigts de s'en lasser, de s'en plaindre et de se livrer aux révoltes de la nature, sachez, dis-je, que c'est une très grande grâce, parce qu'on souffre alors avec humilité et petitesse de coeur, au lieu que, si on se sentait un certain courage, une certaine force, une résignation bien sensible, le coeur s'en enflerait : on deviendrait sans s'en apercevoir plein de confiance en soi-même, intérieurement superbe et présomptueux, au lieu qu'autrement, on se trouve faible et petit devant Dieu, humilié et tout confus de souffrir si faiblement."

1846

     Saint Basile de Césarée
"Dans la nature même de l’homme se trouve inséré un germe qui contient en lui cette aptitude à aimer" 

1755 

     René Papin (1620-1687)
       (L"Esprit du Christianisme)
"Les païens aiment ceux qui les aiment, et ceux qui ont des qualités dignes d'être aimées. Qu'est-ce donc qu'aimer en chrétien ? c'est aimer sans écouter la nature, qui veut qu'on aime son semblable ; c'est aimer même sans consulter la raison, qui veut qu'on aime ce qui est digne d'être aimé. La nature ni la raison n'entendent point ce secret, il faut que l'Évangile parle, et c'est à Jésus-Christ à l'enseigner : aimer en chrétien, c'est aimer ce qui n'a rien d'aimable, c'est avoir de la douceur et de la tendresse envers ceux qui n'ont pour nous que de l'aigreur et de la dureté, c'est enfin vouloir du bien à ceux qui ne nous veulent que du mal. 

1744

     Vital Lehodey (1857-1948)
(le saint abandon)
" La Providence frappe des coups vigoureux, et la nature se plaint. Nos passions bouillonnent, l'orgueil nous séduit, notre volonté se laisse entraîner. Profondément blessés par le péché, nous ressemblons à un malade qui a un membre gangrené. Nous voyons bien qu'il n'y a de salut pour nous que dans une amputation ; mais nous n'avons pas le courage de la faire de nos propres mains. Dieu, dont l'amour ne connaît pas la faiblesse, veut bien nous rendre ce douloureux service.
En conséquence, Il nous enverra des contrariétés imprévues, ces délaissements, ces mépris, ces humiliations, une perte dans nos biens, une maladie qui nous mine : autant d'instruments, avec lesquels il lie, il serre le membre gangrené, Il le frappe au bon endroit, Il coupe, Il enfonce bien avant dans le vif. La nature pousse des cris ; mais Dieu ne l'écoute pas, parce que ce rude traitement, c'est la guérison, c'est la Vie."

1674 

     Michel Boutauld (1604-1689 
       (Méthode pour converser avec Dieu)
"Accoutumez-vous à parler à Dieu familièrement et confidemment, comme à votre ami ; et faites réflexion que c'est une erreur et une faiblesse de notre nature aveugle, de n'être point libres en sa Présence, et de ne paraître devant Lui que comme des esclaves timides et honteux devant un prince, en tremblant de peur, et en ne pensant qu'à fuir pour aller chercher ailleurs notre consolation et notre liberté."

1320

  saint Jean Chrysostome (345-407

 (Homélie sur saint Jean)

"Qu'on ne dise pas : un tel n'est pas mon ami, ni mon parent, ni mon voisin et je n'ai rien de commun avec lui... 
Comment l'approcher ? que lui dire ? 
il ne t'est pas parent ni ami, soit ; mais il est homme ! il participe à la même nature que toi ; il est né dans le même monde que toi !
Dieu nous a donné une seule maison, ce monde ; Il a partagé tout également ; pour tous, Il a allumé un même soleil ; Il a tendu une seule toiture, le ciel ; Il a dressé une seule table, la terre ; Il donne à tous, une seule patrie, celle du Ciel." 

1199

Saint Grégoire de Naziance (329-390)

Sur l'amour des pauvres

" Ce n'est pas chacun pour soi tout seul que nous sommes nés, mais chacun pour tous, nous qui partageons tous la même nature et avons la même origine et les mêmes destinées "

1150


Saint Grégoire de Naziance (329-390)
sur l'amour des pauvres 
Ce n'est pas chacun pour soi tout seul que nous sommes nés, mais chacun pour tous, nous qui partageons tous la même nature et avons la même origine et les mêmes destinées.
 

1101

Christian Bobin
"L'arbre est devant la fenêtre du salon. Je l'interroge chaque matin: Quoi de neuf aujourd'hui? La réponse vient sans tarder, donnée par des centaines de feuilles :
Tout.

1044

saint Léon le Grand

La Sainte Passion de Notre-Seigneur

« Dans tout le déroulement de la Passion du Seigneur, gardons-nous de considrer l'infirmité humaine comme si nous jugions que la puissance divine ait pu y faire défaut : n'imaginons pas davantage cette condition du Fils unique qui le rend coéternel et égal au Père, comme si nous pensions que se n'est pas vraiment passé tout ce qui paraît indigne de Dieu. L'une et l'autre nature absolument sont un seul Christ ; le Verbe ici n'est pas plus séparé de l'homme que l'homme n'est dissociable du Verbe. 
L'abaissement ne répugne pas parce que la majesté n'en est pas diminuée. Rien n'a été dommageable à la nature inviolable de ce qu'il fallait que souffrit la nature passible : toute cette action sacrée que consommèrent ensemble et l'humanité et la divinité, fut une dispensation de miséricorde et une oeuvre de compassion. 
Tels étaient, en effet, les liens qui nous tenaient attachés que, sans ce secours, nous ne pouvions être délivrés. L'abaissement de la divinité est donc notre relèvement. C'est à un prix aussi élevé que nous sommes rachetés, c'est à de si grands frais que nous sommes guéris. Quel moyen, en effet, serait donné à l'impiété pour revenir à la justice, à la misère pour retrouver le bonheur, si le juste lui-même ne se penchait vers les impies et le bienheureux vers les misérables ? »

Saint Léon le GrandSermon I sur la Passion (38, 2), in Sermons tome III, SC 74, Editions du Cerf, Paris, 1961.

1036

sainte Elisabeth de la Trinité (1880-1906) 

Vie nouvelle (lettre 324) 

La miséricorde est accordée à tous comme une grâce venant de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. La Croix du Christ est donc le jugement de Dieu sur chacun de nous et sur le monde, puisqu'elle nous donne la certitude de l'amour et de la vie nouvelle.

« Si votre nature est un sujet de combat, un champ de bataille, oh, ne vous découragez pas, ne vous attristez pas. Je dirais volontiers : aimez votre misère, car c'est sur elle que Dieu exerce sa miséricorde ! Aux heures de défaillance, allez vous réfugier sous la prière de votre Maître ; oui, sur sa Croix Il vous voyait, Il priait pour vous, et cette prière est éternellement vivante et présente devant son Père. C’est elle qui vous sauvera de vos misères. Plus vous sentez votre faiblesse, plus votre confiance doit grandir, car c'est à Lui seul que vous vous appuyez… Allez chercher la force près de Celui qui a tant souffert parce qu' "Il nous a trop aimés…" »

887

de saint Vincent de Paul
«Dans les actions indifférentes, nous choisirons celles qui sont désagréables à la nature, pour ne point vivre selon la chair»

792

Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus de la Sainte Face (1873-1897)

« Quelle douce joie de penser que le Bon Dieu est Juste, c’est-à-dire qu’Il tient compte de nos faiblesses, qu’Il connaît parfaitement la fragilité de notre nature. De quoi donc aurais-je peur ? » (MS, A 83)

405

St Anselme de Canterbury
Proslogion, 5
Qu'êtes-vous donc, mon Seigneur et mon Dieu, être suprême au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir ? Qu'êtes-vous, sinon la cause première, nécessaire et absolue qui a tiré toutes choses du néant ? Toute créature n'a qu'une existence incomplète et bornée ; mais vous êtes la cause créatrice de tout ce qui est, vous avez donc seul la plénitude de l'existence ; or, quel bien peut manquer à celui qui est le souverain bien et par qui tout bien existe ? Vous êtes donc juste, vrai, heureux ; vous êtes tout ce dont l'existence est préférable au néant ; or il vaut mieux être juste que d'être privé de la justice, heureux que d'être privé du bonheur.

384

Joseph Ratzinger - Benoît XVI
Jésus de Nazareth, Flammarion, Paris 2007, p. 48, §3 - 49, §2
La nature de la tentation comprend aussi un comportement moral : elle ne nous invite pas directement au mal, ce serait trop grossier. Elle prétend nous montrer ce qui est meilleur : abandonner enfin les illusions et employer efficacement nos forces pour améliorer le monde. Elle se présente aussi avec la prétention du vrai réalisme. Le réel est ce qui se constate : le pouvoir et le pain. En comparaison, les choses de Dieu apparaissent comme irréelles, comme un monde secondaire, dont on n'a pas vraiment besoin.
Or, c'est de Dieu qu'il s'agit : est-il, oui ou non, le réel, la réalité même ? Est-il le Bien, ou devons-nous inventer nous-mêmes ce qui est bien ? La question de Dieu est la question fondamentale, qui nous place à la croisée des chemins de l'existence humaine. Que doit faire ou ne pas faire le Sauveur du monde ? Telle est la question que soustendent les tentations de Jésus.

326

St Augustin
Traité sur l'évangile de saint Jean, 52, 11
Après avoir dit : « Maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors », Jésus ajoute : « Et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tout à moi » (Jn 12, 32). Que signifie ce « tout », sinon ceux du cœur desquels le diable est chassé ? Il ne dit pas tous, mais « tout » ; car la foi n’est pas donnée à tous. Ce mot ne s’applique donc pas à l’universalité des hommes, mais à l’intégralité de la nature humaine ; c’est-à-dire à l’esprit, à l’âme, au corps. A l’esprit qui nous fait comprendre, à l’âme qui nous fait vivre, et au corps qui nous rend visibles et tangibles. Celui, en effet, qui a dit : « Il ne périra pas un cheveu de votre tête », attire tout à lui. Mais si, par le mot « tout », il faut entendre les hommes eux-mêmes, nous pouvons dire que c’est tous ceux qui sont prédestinés au salut, et dont aucun ne doit périr, comme le Christ l’a dit plus haut en parlant de ses brebis. On peut comprendre aussi qu’il attirera à lui tous les genres d’hommes, et dans toutes les langues, et dans tous les âges, et dans toutes les positions de fortune, et dans tous les degrés d’intelligence, et dans toutes les professions honnêtes et utiles, et enfin dans les innombrables états qui, en dehors du péché, distinguent les hommes entre eux, depuis les plus élevés jusqu’aux plus humbles, depuis le roi jusqu’au mendiant. « Je les attirerai tous après moi », et cela afin d’être leur chef et de les avoir pour ses membres. Il dit : « Si je suis élevé de terre », pour dire : quand j’aurai été élevé de terre ; car il ne doute pas de la réalisation de ce qu’il est venu accomplir. Ces paroles se rapportent à celles qu’il avait dites plus haut : « Mais si le grain de blé meurt, il porte beaucoup de fruit ». Car cette élévation, que signifie-t-elle, sinon sa passion sur la croix ? Du reste, l’Evangéliste ne manque pas de nous le dire ; car il ajoute : « Il disait cela pour marquer de quelle mort il devait mourir ».


Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)