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1460

     Saint Jean Chrysostome
 (2ème catéchèse aux catéchumènes - paragraphe 1)
"O vous donc, qui avez reçu nos paroles et les avez mises en pratique, persévérez et avancez ! et vous qui n'avez point encore mis la main à l'oeuvre, commencez dès maintenant, et qu'à l'avenir vos efforts vous sauvent de l'accusation de négligence ! On peut toujours, si négligent qu'on ait été, on peut, avec de la diligence, réparer le temps perdu. Ecoutez le Psalmiste : Si aujourd'hui vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos coeurs comme au jour de la colère. (Ps. XCIV, 8.) C'est nous avertir et nous conseiller de ne (139) jamais désespérer, mais, tant que nous sommes en ce inonde, de conserver l'espérance que nous arriverons au but et que nous obtiendrons la palme de notre glorieuse vocation."

1442

    Hippocrate

"Avant de guérir quelqu'un, demandez-lui s'il est prêt à abandonner les choses qui le rendent malades."

«ce sont nos souffrances qu'Il (le Christ) a portées, C’est de nos douleurs qu’Il s’est chargé; Et nous l’avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié. Mais Il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur Lui, Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. » (Is 53, 4-5)

"c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris".

Jésus dit :«Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. » (Mt 28,18)

« Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr.
Moi, (dit Jésus), je suis venu pour que les brebis aient la Vie, la Vie en abondance. » Jn 10:10

Jésus est venu pour nous guérir et nous donner la Vie éternelle,
Aujourd'hui Il vient, et Il veut nous guérir...
mais nous, le désirons-nous ? le voulons-nous ?
Accueillons-nous cette guérison offerte ?
acceptons-nous d'abandonner les choses qui nous rendent malades ?


1439


   Saint Bernard de Clairvaux, 
     Extrait de la deuxième homélie "super missus"

"Ô homme, qui que tu sois, qui dans cette marée du monde, te sens emporté à la dérive parmi les orages et les tempêtes, ne quitte pas des yeux la lumière de cette étoile. Quand se déchaînent les rafales des tentations, quand tu vas droit sur les récifs de l'adversité, regarde l'étoile, appelle Marie ! Si l'orgueil, l'ambition, la jalousie te roulent dans leurs vagues, regarde l'étoile, crie vers Marie ! Si la colère ou l'avarice, si les sortilèges de la chair secouent la barque de ton âme, regarde vers Marie."

1400

   Anonyme

"Un vieil homme rencontre un jeune homme qui demande:
- Vous souvenez-vous de moi? Et le vieil homme dit NON.
Puis le jeune homme lui dit qu'il était son élève.
Et l'enseignant demande:
- Que fais-tu, que fais-tu dans la vie?
Le jeune homme répond:
- Eh bien, je suis devenu professeur.
- Ah, comme c'est bon, comme moi? (dit le vieil homme)
- Eh bien oui.
En fait, je suis devenu professeur parce que vous m'avez inspiré à être comme vous.
Le vieil homme, curieux, demande au jeune homme à quel moment il l'avait décidé à devenir professeur.
Et le jeune homme lui raconte l'histoire suivante:
- Un jour, un de mes amis, également étudiant, est arrivé avec une belle montre neuve, et j'ai décidé que je la voulais et je l'ai volée, je l'ai sortie de sa poche.
Peu de temps après, mon ami a remarqué le vol et s'est immédiatement plaint à notre professeur, qui était vous. Ensuite, vous êtes allé en classe:
- La montre de cet étudiant a été volée pendant les cours aujourd'hui.
Celui qui l'a volé, veuillez la rendre.
Je ne l'ai pas rendue parce que je ne voulais pas le faire.
Ensuite, vous avez fermé la porte et nous avez dis à tous de nous lever et qu'il allait un par un fouiller nos poches jusqu'à ce que la montre soit trouvée.
Mais, il nous a dit de fermer les yeux, car il ne le chercherait que si nous avions tous les yeux fermés.
Alors nous l'avons fait, et vous êtes allé de poche en poche, et quand vous avez fouillé ma poche, vous avez trouvé la montre et l'avez prise.
Vous avez continué à fouiller les poches de tout le monde, et quand vous avez eu fini vous avez dit
- "Ouvrez les yeux. Nous avons la montre .
Vous ne m'avez rien dit et vous n'avez jamais mentionné l'épisode.
Vous n'avez jamais dit non plus qui avait volé la montre.
Ce jour-là, vous avez sauvé ma dignité pour toujours.
Ce fut le jour le plus honteux de ma vie.
Mais c'est aussi le jour où ma dignité a été sauvée de ne pas devenir un voleur, une mauvaise personne, etc. Vous ne m'avez jamais rien dit, et même si vous ne m'avez pas grondé ou attiré mon attention pour me donner une leçon de morale, j'ai reçu le message clairement.
Et grâce à vous, j'ai compris ce qu'un vrai éducateur doit faire.
Vous souvenez-vous de cet épisode, professeur?
Et le professeur répond:
- "Je me souviens de la situation, de la montre volée, que je cherchais chez tout le monde, mais je ne me souvenais pas de toi, car j'ai aussi fermé les yeux en cherchant."
C'est l'essence même de l'enseignement:
Si pour corriger vous devez humilier; vous ne savez pas enseigner "

1375

 Saint Jean Chrysostome 
( Les homélies, discours et lettres choisies (1785)
"Plus jaloux que vous-même de votre salut, le Seigneur est impatient de vous pardonner. Tout ce qu'il demande de vous, c'est que vous confessiez l'avoir offensé, et que vous sollicitiez de sa bonté un pardon qu'il désire plus que vous-même vous accorder. Mais vous craignez ; le sentiment de vos iniquités glace votre langue. Eh ! c'est cela même qui doit exciter votre confiance ; moins on croit mériter de grâce, et plus on est sûr d'en obtenir."

1361

   saint Pio de Pietrelcina

Méditation et réflexion sur la vie eucharistique de Padre Pio, à partir d'une lettre qu’il écrivit au Père Agostino, l’un de ses directeurs spirituels, le 21 mars 1912.

Hier, fête de saint Joseph. Dieu seul sait combien de douceurs j’ai éprouvées, surtout après la messe, à tel point que je les ressens encore en moi. La tête et le cœur me brûlaient, mais c’était un feu qui me faisait du bien. Ma bouche goûte toute la douceur de la chair immaculée du Fils de Dieu. Oh, si en ce moment où je sens encore presque tout, je réussissais à enfouir pour toujours dans mon cœur ces consolations, je serais certainement dans un paradis !
Que Jésus me rend joyeux ! Comme son esprit est doux ! Je suis plein de confusion et ne sais rien faire d’autre que pleurer et répéter : « Jésus, ma nourriture !.. » Ce qui m’afflige le plus, c’est que je récompense tout cet amour de Jésus par tant d’ingratitude... Il m’aime toujours et me serre toujours plus contre lui. Il a oublié mes péchés et l’on dirait qu’il ne se souvient que de sa miséricorde... Il vient en moi chaque matin et déverse dans mon pauvre cœur toutes les effusions de sa bonté. Je voudrais, si c’était en mon pouvoir, laver de mon sang ces lieux où j’ai commis tant de péchés, où j’ai scandalisé tant d’âmes. Mais vive toujours la miséricorde de Jésus !
Ce même Jésus me demande presque toujours de l’amour. Et, plus que la bouche, c’est mon cœur qui lui répond : « Mon Jésus, je voudrais... » et : « je n’en peux plus ». Mais, à la fin, je m’écrie : « Oui, Jésus je t’aime et je sens même le besoin de t’aimer davantage ; mais, Jésus, de l’amour dans le cœur, je n’en ai plus, tu sais que je t’ai tout donné ; si tu veux plus d’amour, prends mon cœur et remplis-le de ton amour et, ensuite, commande-moi donc de t’aimer, je ne m’y refuserai pas, au contraire ; je t’en prie, fais-le, je le désire. »
Du jeudi soir au samedi, de même que le mardi, c’est une tragédie douloureuse pour moi. Il me semble que mon cœur, mes mains et mes pieds sont transpercés par une épée, tellement j’en souffre.
En même temps, le démon ne cesse de m’apparaître sous ses apparences hideuses et de me frapper d’une façon vraiment épouvantable. Mais vive l’amour de Jésus, qui me récompense de tout par ses visites !

1345

  saint Claude la Colombière (1641-1682)

(Méditation sur la Passion)

"Par amour pour nous, non seulement Jésus-Christ a souffert ce qu'Il ne devait pas souffrir, mais Il a souffert plus qu'Il ne devait souffrir. Un larme pouvait laver toutes nos fautes, une goutte de sang pouvait nous mériter tous les secours ; pourquoi donc tant de sang ?
Mais faut-il demander des raisons à un Dieu qui aime ?
Il n'en peut donner d'autre que son amour. On croit toujours, quand on aime, que, quoi qu'on fasse, que, quoi qu'on donne, ce ne sera jamais assez.
Que manquait-il aux souffrances du Fils de Dieu ?
C'en était plus qu'il ne fallait pour nos besoins, pour la justice de son Père, pour la haine de ses ennemis. S'il verse son sang, c'est jusqu'à la dernière goutte ; à la flagellation, Il reçoit des coups plus que la loi n'ordonne, plus qu'il n'en peut supporter sans miracle ; Il n'a plus de force, Il veut encore porter la croix ; Il n'a plus de sang, plus de membres qui soient sans plaie, et Il demande encore à souffrir, et ce désir est une soif insatiable : "Sitio", j'ai soif."

1319

  Saint Claude la Colombière (1641-1682)

 (Méditation sur la Passion)

"Il n'y a que vous, ô mon Dieu, qui soyez capable d'aimer ainsi ; on ne trouve rien de pareil parmi les hommes : on aime son plaisir, son intérêt, on aime ce qui est aimable, ou du moins ce qu'on croit aimable ; et vous, vous aimez des personnes odieuses, des personnes dont vous connaissez les vices.
Ô mon divin Sauveur, quand vous ne seriez pas aussi aimable que vous l'êtes, un amour aussi grand que le vôtre mériterait tout le mien : d'où vient donc que je vous aime si peu, quoique vous soyez si parfait, si accompli, quoique vous soyez si grand, si éclairé, si sage, si bon, si bienfaisant, si fidèle, si libéral envers vos amis, envers même vos ennemis ? "

1318

  Jean-Nicolas Grou (1731-1803)

 (Manuel des âmes intérieures)

"Pour concevoir ce que c'est que la vraie vertu, c'est dans Jésus-Christ qu'il faut la considérer : il est notre unique modèle, Il nous a été donné comme tel, Il s'est fait homme pour nous rendre la sainteté sensible et palpable. Toute sainteté qui n'est pas formée et moulée sur la sienne est fausse. 
Jésus-Christ ne s'est jamais cherché lui-même, jamais Il n'a eu en vue ses propres intérêts, ni temporels ni spirituels : Il ne s'est jamais abstenu d'aucune bonne oeuvre dans la crainte de leur déplaire. 
Jésus-Christ a eu une tendre compassion pour les pécheurs sincèrement humiliés et repentants de leurs fautes : le publicain, Madeleine, la femme adultère, la Samaritaine, sont traités par Lui avec une bonté qui nous étonne. 
Jésus Christ a supporté avec une douceur inaltérable les défauts et la grossièreté de ses apôtres. A considérer les choses selon nos idées, combien ne devait-il pas souffrir d'avoir à vivre avec des hommes si imparfaits et si ignorants des choses de Dieu ? 
Jésus-Christ a souffert de la part de ses ennemis tous les genres de persécutions. Il ne leur a opposé que son innocence et la vérité ; Il a laissé agir leurs passions, Il s'est tu quand Il les a vus obstinés dans leur malice ; Il n'a pas cherché à se justifier, ce qui lui était si aisé ; Il s'est laissé condamner ; Il leur a pardonné, Il a prié, Il a versé son sang pour eux." 

1316

  Saint Jean Chrysostome

 (Homélies sur la pénitence (AD 387)

"As-tu péché ? Va à l’Eglise et lave-toi de ton péché. Chaque fois qu’il t’arrive de tomber, relève-toi à nouveau ; chaque fois que tu pèches, repens-toi de ton péché. Ne désespère pas. Même si tu pèches une deuxième fois, repens-toi une deuxième fois. Ne perds pas espoir dans les biens qui sont préparés pour toi…Car l’Eglise est l’hospice de la guérison, non un tribunal ; non un lieu où expient les pécheurs, mais un lieu ou le pardon des péchés est donné à l’être humain."

1315

  Saint François de Sales (1567-1622)

 (Introduction à la vie dévote)

"Ne faites pas seulement ces accusations superflues que beaucoup font par routine : "je n'ai pas aimé Dieu tant que je devais ; je n'ai pas chéri le prochain comme je devais ; je n'ai pas reçu les Sacrements avec la révérence que je devais", et telles accusations semblables ; d'autant que tous les saints du Paradis et tous les hommes de la terre pourraient dire les mêmes choses s'ils se confessaient. Regardez donc quel sujet particulier vous avez de faire ces accusations là, et lorsque vous l'aurez découvert, accusez-vous du manquement que vous aurez commis, tout simplement et naïvement.
Par exemple, vous vous accuser de n'avoir pas chéri le prochain comme vous deviez ; c'est peut-être parce qu'ayant vu quelque pauvre fort nécessiteux, lequel vous pouviez aisément secourir et consoler, vous n'en avez eu nul soin. Et bien, accusez-vous de cette particularité et dites : "Ayant vu un pauvre nécessiteux, je ne l'ai pas secouru comme je pouvais, par négligence, ou par dureté de coeur, ou par mépris", selon que vous connaîtrez l'occasion de cette faute. De même, ne vous accuseez pas de n'avoir pas prié Dieu avec la dévotion que vous auriez dû ; mais si vous avez eu des distractions volontaires, ou que vous ayez négligé de prendre le lieu, le temps et la contenance requise pour avoir l'attention en la prière, accusez-vous-en tout simplement, selon que vous trouverez y avoir manqué, sans alléguer cette généralité, qui ne fait ni froid ni chaud en la confession. "

1314

  Saint François de Sales (1567-1622)

 (Vrais entretiens spirituels)

"Il se commet en confession quatre grands manquements :
  • le premier, c'est d'y aller pour se décharger et soulager, plutôt que pour plaire à Dieu et s'unir à Lui.
  • Le deuxième manquement, c'est que par leurs beaux discours, d'une grosse faute ou d'un gros péché, ils le diront en telle sorte qu'il semblera bien petit ; et faisant ainsi, ils ne donnent pas connaissance au confesseur de l'état de leur âme.
  • Le troisième manquement, c'est qu'ils y vont avec tant de finesse et de couverture, qu'au lieu de s'accuser ils s'excusent : cela est très pernicieux.
  • Le quatrième manquement, c'est qu'il y en a qui se satisfont à exagérer leurs fautes, et d'une petite faute ils en font une très grande.
L'un et l'autre de ces manquements est très grand. Je voudrais que l'on dise simplement et franchement les choses comme elles sont."

1313

  Saint François de Sales (1567-1622)

 (Vrais entretiens spirituels)

"Il faut aller à la confession purement pour nous unir à Dieu, avec une vraie détestation de nos péchés et une volonté ferme et entière de se corriger, moyennant sa grâce." 

1309

 saint Ambroise (340-397) 

(De la pénitence)

"Tu ne voudrais pas implorer Dieu de te pardonner, ni obtenir que le peuple saint intervienne pour appuyer ta requête ? Ici pourtant, il n'y a rien dont il faille avoir honte, sinon de ne point faire d'aveu, puisque tous, nous sommes pécheurs. Ici, le plus digne d'éloges est le plus humble ; le plus juste est celui qui a pour lui-même le plus de mépris. Que pleure pour toi l'Église notre mère, et qu'elle lave ta faute avec ses larmes !
Si le Christ a pardonné tout de suite à Pierre lui-même, c'est parce qu'il a pleuré amèrement. Si toi aussi, tu pleures amèrement, le Christ regardera vers toi, et la faute s'éloignera. Que rien donc ne te détourne de la pénitence ! Elle t'est commune avec les saints : puisses-tu imiter la façon de pleurer qui fut la leur ! "

1307

  Isaac de l'Étoile (1100-1178)

(Sermon XII)

"Il y a deux choses qui appartiennent à Dieu seul : l'honneur de recevoir la confession des péchés, et le pouvoir de remettre les péchés. Il nous revient, et de lui faire cette confession, et d'attendre de lui cette rémission. A Dieu seul revient, en effet, de remettre les péchés ; c'est donc à Lui qu'il faut les confesser."

Donc, pas besoin d'aller trouver un prêtre ?

"Mais le Tout-Puissant et Trés-Haut ayant pris une épouse faible et humble, Il a fait de sa servante une reine : l'Église. Et de même que tout ce qui est au Père est au Fils, et que ce qui est au Fils est au Père de par leur unité de nature, de même l'Époux a donné à l'épouse tout ce qui est à Lui, et Il a assumé tout ce qui était à elle, faisant l'unité entre elle, Lui et son Père.
Dès lors, l'Église ne peut rien pardonner sans le Christ, mais le Christ ne veut rien pardonner sans l'Église. L'Église ne peut rien pardonner sinon à celui qui fait pénitence, c'est à dire à celui que le Christ a d'abord touché, mais le Christ ne veut rien remettre à celui qui dédaigne l'Église : "Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas !"
Ne sépare donc pas la tête du Corps, ce qui empêcherait le Christ d'exister tout entier ; car jamais le Christ n'est entier sans l'Église, ni l'Église sans le Christ.
Le Christ entier et complet, c'est la Tête et le Corps ; c'est cet homme-là seulement qui remet les péchés. "

1296

  Pape François 

(22 septembre 2013, rencontre avec le monde du travail, à Cagliari, en Sardaigne..)

"Dieu a voulu qu’au centre du monde il n’y ait pas une idole, mais l’homme, qui fait avancer le monde par son travail. Mais maintenant, au centre de ce système sans éthique, il y a une idole, et le monde idolâtre à présent ce ’dieu-argent’", 

1266

saint Césaire d'Arles (470-543)

(Sermon 38)

"Sachez, frères très chers, qu'il y a deux sortes d'aumônes : l'une du coeur, l'autre d'argent. L'aumône du coeur consiste à remettre le tort que l'on t'a fait. Car parfois, tu cherches à donner quelque chose à un indigent et tu n'as pas de quoi ; mais tu as tout ce qu'il faut pour pardonner au pécheur, et autant que tu le veux.

De l'or, de l'argent, des vêtements, du blé, du vin et de l'huile, il peut arriver que tu n'aies pas de quoi en donner aux pauvres ; mais pour ce que tu veux pour toi-même et de pardonner à tes ennemis, jamais tu ne pourras t'en excuser : car si dans ta cave ou dans ton grenier tu n'as rien que tu puisses donner, tu peux sortir du trésor de ton coeur quelque chose à offrir.

Remarquez bien mes frères : l'aumône de la charité vaut par elle-même et en l'absence de biens terrestres, tandis que l'aumône matérielle ne vaut rien du tout si elle n'est pas offerte de bon coeur. Et puisque, comme vous le voyez vous-mêmes, frères très chers, en l'absence de biens terrestres, la charité et l'amour de nos ennemis suffisent largement et abondamment pour la rémission de tous les péchés, il ne vous restera aucune excuse à ce sujet au jour du Jugement, et personne ne pourra dire qu'il n'a pas eu de quoi racheter ses péchés."

1263

sainte Thérèse de l'Enfant Jésus (1873-1897)

(Derniers Entretiens)

"On pourrait croire que c'est parce que je n'ai pas péché que j'ai une confiance si grande dans le bon Dieu. Dites bien, ma Mère, que, si j'avais commis tous les crimes possibles, j'aurais toujours la même confiance, je sens que toute cette multitude d'offenses serait comme une goutte d'eau jetée dans un brasier ardent.

Vous raconterez ensuite l'histoire de la pécheresse convertie qui est morte d'amour ; les âmes comprendront tout de suite, car c'est un exemple si frappant de ce que je voudrais dire, mais ces choses ne peuvent s'exprimer."

1262

Jean-Nicolas Grou (1731-1803)

(Manuel des âmes intérieures)

"La justice de Dieu est bien terrible, dit-on, et l'on doit toujours la craindre. Cela est vrai ; mais pour qui est-elle terrible ? Est-ce pour les enfants qui adorent Dieu, qui l'aiment, qui le servent comme leur Père, qui sont déterminés à ne lui rien refuser, à ne lui déplaire en rien ?

Non. Si ces enfants aiment Dieu, Dieu les aime encore plus ; Il voit que leurs fautes ne sont point des fautes de malice, mais d'imperfection et de fragilité : au premier regard d'amour et de regret qu'ils jettent sur lui, il les leur pardonne, et s'il a à les en punir, il les en punit dans ce monde d'une manière avantageuse à leur salut.

Est-ce pour les pécheurs qui reviennent sincèrement à Dieu que sa justice est terrible ?

Non. Ils éprouvent les effets de sa grande miséricorde ; et souvent ils sont traités avec tant de bonté, que les justes mêmes en conçoivent de la jalousie : témoin l'enfant prodigue, témoin Madeleine.

La justice divine n'est terrible que pour ceux qui n'ont pas recours à sa miséricorde, soit par présomption, soit par désespoir ; pour ceux qui aiment le péché, qui n'en veulent pas sortir ; pour eux dont la volonté n'est pas droite, et qui voudraient, s'il se peut, tromper Dieu.

Mais jusqu'ou doit aller la confiance en Dieu ?

Aussi loin que sa puissance et sa Bonté, aussi loin que notre faiblesse et notre misère ; c'est à dire qu'elle ne doit point avoir de bornes."

1261

 sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

(Dialogue XXXVII)

"Si le pécheur doit être condamné, ce ne sera pas pour avoir péché, mais pour n'avoir pas cru en ma miséricorde, dit le Seigneur.

Ne pas vouloir et mépriser ma miséricorde, voilà le péché qui ne se pardonne ni ici-bas, ni dans l'au-delà, péché plus grave à mes yeux que tous ceux que ce pécheur a pu commettre. C'est pourquoi le désespoir de Judas m'a plus offensé et a été plus pénible à mon Fils que sa trahison même."



Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)