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5 septembre : 10ème anniversaire du départ au ciel de Mère Teresa
saint Jean-Paul II
Homélie 19 octobre 2003, n° 5-6 (lors de la béatification de Mère Teresa de Calcutta)
Le Fils de l'homme est venu pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude (cf. Mc 10, 45). Mère Teresa a partagé la passion du Crucifié, de manière particulière au cours de longues années d'obscurité intérieure. Ce fut une épreuve parfois lancinante, accueillie comme un don et un privilègesinguliers.
Lors des heures les plus sombres, elle s'accrochait avec plus de ténacité à la prière devant le Saint-Sacrement. Ce dur travail spirituel l'a conduite à s'identifier toujours plus avec ceux qu'elle servait chaque jour, faisant l'expérience de leur peine et parfois même du rejet. Elle aimait répéter que la plus grande pauvreté est celle d'être indésirables, de n'avoir personne qui prenne soin de soi.
Seigneur, donne-nous ta grâce, en Toi nous espérons ! Combien de fois, comme le Psalmiste, Mère Teresa a elle aussi répété à son Seigneur, dans les moments de désespoir intérieur : En Toi, en Toi j'espère, mon Dieu !
Rendons louange à cette petite femme qui aimait Dieu, humble messagère de l'Évangile et inlassable bienfaitrice de l'humanité. Nous honorons en elle l'une des personnalités les plus importantes de notre époque. Accueillons-en le message et suivons-en l'exemple.

423

St Jean Cassien
Collationes Vl, XVII
Ne pensez pas que ceux qui se perdent sont victimes d'un échec subit ; chacun d'eux s'est égaré au début de son parcours, ou a négligé son âme pendant longtemps, si bien que la force de ses vertus s'étant affaiblie progressivement, et celle des vices ayant au contraire grandi petit a petit, il s'est lamentablement effondré... Une maison ne s'écroule pas d'un seul coup à la suite d'un accident imprévisible : ou bien ses fondations étaient déjà défectueuses, ou bien l'incurie de ceux qui y habitaient s'est prolongée trop longtemps, de sorte que les détériorations, très petites au début, ont attaqué progressivement la solidité de la charpente ; du coup, quand l'orage est survenu ou que les pluies torrentielles ont redoublé, la maison s'est irrémédiablement effondrée, mettant en évidence que la négligence venait de loin.

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St Josémaria Escriva
Amis de Dieu, n° 62
Luttez contre la compréhension excessive que chacun a pour soi ; soyez exigeants envers vous-mêmes ! Parfois, nous pensons trop à notre santé, au repos qui ne saurait manquer, dans la mesure précisément où il nous permet de reprendre le travail avec des forces renouvelées. Mais le repos ― je l'ai écrit il y a déjà si longtemps ― ne consiste pas à ne rien faire : c'est se distraire à des activités qui exigent moins d'efforts.
D'autre part, sous de faux prétextes, nous sommes trop nonchalants. Nous perdons de vue la responsabilité sainte et bénie qui pèse sur nos épaules. Nous nous limitons tout juste à ce qu'il faut pour nous tirer d'affaire. Nous nous laissons entraîner par des raisons qui n'en sont pas, pour nous tourner les pouces, alors que Satan et ses alliés, eux, ne prennent pas de vacances.

384

Joseph Ratzinger - Benoît XVI
Jésus de Nazareth, Flammarion, Paris 2007, p. 48, §3 - 49, §2
La nature de la tentation comprend aussi un comportement moral : elle ne nous invite pas directement au mal, ce serait trop grossier. Elle prétend nous montrer ce qui est meilleur : abandonner enfin les illusions et employer efficacement nos forces pour améliorer le monde. Elle se présente aussi avec la prétention du vrai réalisme. Le réel est ce qui se constate : le pouvoir et le pain. En comparaison, les choses de Dieu apparaissent comme irréelles, comme un monde secondaire, dont on n'a pas vraiment besoin.
Or, c'est de Dieu qu'il s'agit : est-il, oui ou non, le réel, la réalité même ? Est-il le Bien, ou devons-nous inventer nous-mêmes ce qui est bien ? La question de Dieu est la question fondamentale, qui nous place à la croisée des chemins de l'existence humaine. Que doit faire ou ne pas faire le Sauveur du monde ? Telle est la question que soustendent les tentations de Jésus.

379

Benoît XVI
Jésus de Nazareth, Flammarion, Paris 2007, p. 48, §2
Matthieu et Luc parlent de trois tentations, dans lesquelles se reflète la lutte intérieure de Jésus pour sa mission mais en même temps apparaît aussi la question concernant ce qui compte vraiment dans la vie des hommes. Ici se manifeste clairement le cœur de toute tentation : la mise à l'écart de Dieu qui, face à tout ce qui, dans notre vie, apparaît plus urgent, semble secondaire, voire superflu et ennuyeux. Mettre de l'ordre dans le monde par soi-même, sans Dieu, ne compter que sur soi, n'admettre comme réelles que les réalités politiques et matérielles en écartant Dieu comme illusion, telle est la tentation, qui nous menace sous de multiples aspects.

320

St Josémaria Escriva
Quand le Christ passe, n. 76
En ce dimanche des Rameaux, Notre Seigneur entame une semaine décisive pour notre salut. Laissons donc de côte les considérations superficielles, et allons à l'essentiel, à ce qui est réellement important. Veillez-y bien : le but de nos efforts doit être d'aller au ciel. Autrement, nous perdons notre peine. Pour aller au ciel il est indispensable d'être fidèle à la doctrine du Christ. Pour être fidèle il est indispensable de poursuivre, avec confiance et ténacité, notre lutte contre les obstacles qui se dressent devant notre bonheur éternel.

313

St Jean Chrysostome
Homélies sur les Actes des Apôtres, 34, 5
Nous sommes fâchés, si l'on nous injurie en nous appelant : chien ; mais quand nous nous injurions ainsi nous-mêmes, non par nos paroles, mais par nos actions, en prenant moins de soin de notre âme que de nos chiens, cela ne nous choque point. En vérité, c'est à n'y rien comprendre. Combien voit-on de gens qui font en sorte que leurs chiens ne mangent pas plus qu'il ne faut, afin que leur appétit non satisfait, les rende plus légers et plus ardents à la chasse, tandis qu'ils ne s'imposent à eux-mêmes aucune règle contre les excès du plaisir ; ils semblent ainsi apprendre la sagesse aux animaux dont ils empruntent la brutalité.

283

St Augustin
Homélie sur le Psaume 60, 2-3
Entends ma plainte, Seigneur, écoute ma prière. Des extrémités de la terre, je crie vers toi, parce que mon cœur est angoissé.
Dans son voyage ici-bas, notre vie ne peut pas échapper à l'épreuve de la tentation, car notre progrès se réalise par notre épreuve ; personne ne se connaît soi-même sans avoir été éprouvé, ne peut être couronné sans avoir vaincu, ne peut vaincre sans avoir combattu, et ne peut combattre s'il n'a pas rencontré l'ennemi et les tentations.
Il est donc angoissé, celui qui crie des extrémités de la terre, mais il n'est pas abandonné. Car le Christ a voulu nous préfigurer, nous qui sommes son corps, dans lequel il est mort, est ressuscité et monté au ciel ; c'est ainsi que la tête a pénétré la première là où les membres sont certains de pouvoir la suivre.
Il nous a donc transfigurés en lui, quand il a voulu être tenté par Satan. On lisait tout à l'heure dans l'évangile que le Seigneur Jésus Christ, au désert, était tenté par le diable. Parfaitement ! Le Christ était tenté par le diable ! Dans le Christ, c'est toi qui étais tenté, parce que le Christ tenait de toi sa chair, pour te donner le salut ; tenait de toi la mort, pour te donner la vie ; tenait de toi les outrages, pour te donner les honneurs ; donc il tenait de toi la tentation, pour te donner la victoire.
Si c'est en lui que nous sommes tentés, c'est en lui que nous dominons le diable. Tu remarques que le Christ a été tenté, et tu ne remarques pas qu'il a vaincu ? Reconnais que c'est toi qui es tenté en lui ; et alors reconnais que c'est toi qui es vainqueur en lui. Il pouvait écarter de lui le diable ; mais, s'il n'avait pas été tenté, il ne t'aurait pas enseigné, à toi qui dois être soumis à la tentation, comment on remporte la victoire.

265

St Jérôme
Lettre 18
Rien ne coûte quand on aime, rien n'est difficile à quiconque désire une chose. Voyez combien de travaux Jacob essuie pour Rachel, qui lui avait été promise ! « Il servit, dit l'Écriture, sept ans pour Rachel ; et ces années ne lui semblaient que peu de jours parce qu’il l'aimait. » (Gen 29,20). Aussi dit-il lui-même dans la suite : « J'étais exposé à la chaleur pendant le jour, et au froid pendant la nuit. » (Gen 31,40). Aimons donc le Christ, cherchons ses Embrassements, et tout ce qui est difficile nous semblera facile.



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Marthe Robin (1902-1981)  
Marthe n'ignore pas que l'être humain puisse être corrompu par le mal, elle qui, chaque semaine, entre entièrement dans ce combat contre le mal et souffre pour les péchés. Mais elle voit surtout, au-delà de ce mal, l'extraordinaire miséricorde de Dieu.
"Ô mon Jésus, que de péchés ! 
Mais votre miséricorde est infinie."
Son audace est alors sans limites… Pour elle, il n'y a pas de cas "désespérément irrémédiables". Lorsqu'elle accueille, elle encourage surtout et sait redonner l'espérance. Mais ses paroles vont plus loin qu'une simple invitation à l'optimisme. Marthe entraîne dans un mouvement de confiance et d'espérance qui s'enracine dans la certitude que Dieu est le Maître de l'impossible et qu'il peut triompher du mal le plus grand.
"Les miséricordes de Dieu surpassent toutes ses œuvres, et c'est avec les plus grandes misères humaines qu'il opère ses plus beaux chefs d'œuvre d'amour."

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de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus (2 janvier 1873 - 30 septembre 1897)


« Je vous ai fait sourire, mon cher petit Frère, en chantant «mes Armes» , eh bien ! je vais vous faire sourire encore en vous disant que j’ai, dans mon enfance, rêvé de combattre sur les champs de bataille. Lorsque je commençais à apprendre l’histoire de France, le récit des exploits de Jeanne d’Arc me ravissait ; je sentais en mon cœur le désir et le courage de l’imiter, il me semblait que le Seigneur me destinait aussi à de grandes choses. Je ne me trompais pas, mais au lieu de voix du Ciel m’invitant au combat, j’entendis au fond de mon âme une voix plus douce, plus forte encore, celle de l’époux des vierges qui m’appelait à d’autres exploits, à des conquêtes plus glorieuses et dans la solitude du Carmel j’ai compris que ma mission n’était pas de faire couronner un roi mortel mais de faire aimer le Roi du Ciel, de Lui soumettre le royaume des cœurs. »
(LT 224)

249

Bible - Nouveau Testament
1 Corinthiens 15, 8-10
Et en tout dernier lieu, il est même apparu à l'avorton que je suis. Car moi, je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d'être appelé Apôtre, puisque j'ai persécuté l'Église de Dieu. Mais ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et la grâce dont il m'a comblé n'a pas été stérile. Je me suis donné de la peine plus que tous les autres ; à vrai dire, ce n'est pas moi, c'est la grâce de Dieu avec moi.

245

St Grégoire de Nysse
Vie de Moïse, 27 et 243-244
Le grand Moïse, devenant toujours plus grand, n 'arrête nulle part son ascension ni ne propose de limite à son mouvement vers les hauteurs, mais, ayant mis le pied à l'échelle sur laquelle Dieu se tenait, il ne cesse de monter à l'échelon supérieur, continuant toujours de s'élever parce que chaque marche qu'il occupe dans la hauteur débouche toujours sur un au-delà. Tout le désir du Beau qui entraîne à cette ascension ne cesse jamais de s'étendre à mesure qu'on avance dans la course vers le Beau. Et c'est là réellement voir Dieu que de ne jamais trouver de satiété à ce désir. Mais il faut, regardant toujours à travers ce qu'il est possible de voir, être enflammé du désir de voir davantage par ce qu'il est déjà possible de voir. Et ainsi nulle limite ne saurait interrompre le progrès de la montée vers Dieu.
Mais cette course, à un autre point de vue, est stabilité. En effet je t'établirai sur le roc. C'est là la plus paradoxale de toutes choses que stabilité et mobilité soient la même chose. Car d'ordinaire celui qui avance n 'est pas arrêté et celui qui est arrêté n 'avance pas. Ici il avance du fait même qu'il est arrêté. Plus quelqu'un demeure fixé et inébranlable dans le bien, plus il avance dans la voie de la vertu.
En effet celui qui est chancelant et instable quant au fondement de ses convictions, parce qu'il n'a pas une assiette ferme dans le bien, flottant et ballotté, comme dit l'Apôtre, incertain et ondoyant dans ses conceptions sur la nature des choses, comment s'avancerait-il vers la cime de la
vertu ? Ceux qui font l'ascension d'une dune ont beau faire de grandes enjambées, c'est en vain qu'ils se donnent du mal, car le sable en s'éboulant les ramène toujours en bas : il y a du mouvement dépensé, mais aucun progrès dans ce mouvement.
Si quelqu'un au contraire a retiré ses pieds de la vase de la fosseet les a affermis sur le roc - le roc ici, c'est le Christ, la plénitude de la vertu -, sa course est d'autant plus rapide qu'il est plus ferme dans le bien ; sa stabilité est pour lui comme une aile et dans son voyage vers les hauteurs, son cœur est comme ailé par sa fixité dans le bien. Ainsi en montrant le lieu à Moïse, Dieu l'encourage à courir ; et en lui promettant de l'établir sur le roc, il lui indique la façon de courir cette course divine.

215

Anonyme
Homélie du IIème siècle (attribuée à St Clément de Rome)
Ayons la foi, mes frères et mes sœurs : le combat que nous menons est l'épreuve que nous impose le Dieu vivant, et nous luttons dans la vie présente pour être couronnés dans celle qui vient. Parmi les justes, aucun n'a recueilli un fruit précoce : il faut savoir attendre. Si Dieu donnait immédiatement aux hommes justes leur récompense, ce serait bientôt un marché que nous pratiquerions, et non le culte de Dieu. Nous aurions l'apparence de la justice en recherchant non pas la religion, mais notre profit. Et c'est pourquoi le jugement divin frappe l'esprit qui n'est pas vraiment juste et l'accable d'entraves.

203

St Josémaria Escriva
Amis de Dieu, n. 131
Qu'importe de trébucher si nous trouvons dans la douleur de la chute l'énergie qui nous aide à nous relever et nous pousse à continuer avec un courage renouvelé. N'oubliez pas que le saint n'est pas celui qui ne tombe jamais mais celui qui se relève toujours, humblement et avec une sainte opiniâtreté. S'il est écrit au livre des Proverbes que le juste tombe sept fois par jour, toi et moi, pauvres créatures, nous ne devons pas nous étonner ni nous décourager devant nos misères personnelles, devant nos faux pas. Nous continuerons toujours plus avant si nous cherchons la force d'âme auprès de Celui qui nous a promis : Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et ployez sous le fardeau, et je vous soulagerai. Merci, Seigneur, quia tu es, Deus, fortitudo mea, car Tu as toujours été, Toi, et Toi seul, mon Dieu, ma force, mon refuge, mon appui.
Sois humble, si tu veux vraiment progresser dans la vie intérieure. Aie recours avec constance, avec confiance à l'aide du Seigneur et de sa Mère bénie, qui est aussi ta Mère. Avec sérénité, tranquillement, si douloureuse que soit la blessure encore ouverte de ta dernière chute, étreins une fois encore la croix et dis : Seigneur, avec ton aide, je lutterai pour ne pas m'arrêter, je répondrai fidèlement à tes invitations sans crainte des pentes abruptes, ni de la monotonie apparente du travail habituel, ni des chardons et des cailloux du chemin. J'ai la certitude que ta miséricorde m'assiste et qu'à la fin je trouverai le bonheur éternel, la joie et l'amour pour les siècles sans fin.

194

St Bernard
Sermon pour la Toussaint, II
Réveillons-nous enfin, frères ; ressuscitons avec le Christ, cherchons les réalités d’en-haut ; ces réalités, savourons-les. Désirons ceux qui nous désirent, courons vers ceux qui nous attendent, et puisqu’ils comptent sur nous, accourons par nos désirs spirituels. Ce qu’il nous faut souhaiter, ce n’est pas seulement la compagnie des saints, mais leur bonheur, si bien qu’en désirant leur présence, nous ayons l’ambition aussi de partager leur gloire, avec toute l’ardeur et les efforts que cela suppose. Car cette ambition-là n’a rien de mauvais : nul danger à se passionner pour une telle gloire. (...)
Cette gloire, il nous faut la convoiter d’une absolue et ferme ambition. Et vraiment, pour qu’il nous soit permis de l’espérer, et d’aspirer à un tel bonheur, il nous faut rechercher aussi, avec le plus grand soin, l’aide et la prière des saints, afin que leur intercession nous obtienne ce qui demeure hors de nos propres possibilités.

187

Ste Thérèse d'Avila
Vie, chap. 22
Chaque fois que nous pensons au Christ, rappelons-nous avec quel amour il nous a fait tant de faveurs, et la grandeur de celui que Dieu nous témoigné en nous donnant ce gage de son amour pour nous : car amour obtient amour. Et même si nous en sommes tout à fait à nos débuts, et fort misérables, tâchons de toujours considérer cela pour éveiller l’amour en nous ; car, si le Seigneur nous accorde un jour la grâce de graver cet amour dans notre cœur, tout nous deviendra facile ; nous ferons beaucoup en très peu de temps, et sans la moindre peine.

172

St Bernard
Sermons sur le Cantique des Cantiques, 39, 5
Aussi l'Épouse sous la protection des anges, et environnée de ces troupes célestes, est semblable à l'armée du Seigneur, à cette armée qui autrefois, au milieu des chariots de Pharaon, triompha de ses ennemis par un miracle étonnant de l'assistance divine (Exod. XIV, 18). Car si vous considérez attentivement toutes les choses que vous admirez dans un événement si prodigieux, vous en trouverez ici qui ne sont pas moins dignes d'admiration. Et même on peut dire que le triomphe ici est plus magnifique, puisque les merveilles qui se sont faites alors en des choses corporelles, s'accomplissent à présent d'une manière spirituelle. Ne vous semble-t-il pas, en effet, qu'il y a bien plus de gloire et de valeur, à terrasser le diable que Pharaon, et à dompter les puissances de l'air, qu'à renverser les chariots de ce prince ? Là on combattait contre la chair et le sang, et ici on combat contre les puissances invisibles, contre les princes du monde et des ténèbres, contre les esprits malins qui volent dans l'air (Ephes. XI, 12). Poursuivez avec moi les autres membres de cette comparaison. Là le peuple est tiré de l'Egypte ; ici l'homme est tiré du siècle. Là Pharaon, ici le diable est terrassé. Là ce sont les chariots de Pharaon qui sont renversés ; ici ce sont les désirs de la chair et du siècle, toujours en guerre avec l'âme, qui sont anéantis ! Ceux-là sont submergés dans les flots, ceux-ci le sont dans les larmes ; les uns dans le flot de la mer, les autres dans les larmes amères. Je crois que lorsqu'il arrive que les démons rencontrent une âme de telle sorte, ils crient comme les Egyptiens : « Fuyons Israël, car le Seigneur combat pour lui (Exod. XIV, 15). »

167

Liturgie-prières
Prière à saint Michel Archange (Missel romain)
Saint Michel Archange,
défendez nous dans le combat.
Soyez notre protecteur contre la méchanceté et les embûches du démon.
Que Dieu lui commande, nous vous en supplions.
Et vous, Prince de la milice céleste,
par le pouvoir divin qui vous a été confié,
précipitez au fond des enfers Satan et les autres esprits mauvais
qui parcourent le monde pour la perte des âmes.

Amen.
Sancte Michael Archangele,
defende nos in prœlio;
contra nequitiam et insidias diaboli esto præsidium.
Imperet illi Deus, supplices deprecamur:
tuque, Princeps militiæ cælestis,
Satanam aliosque spiritus malignos,
qui ad perditionem animarum pervagantur in mundo,
divina virtute in infernum detrude.
Amen.

160

St Bernard
Lettre 91, 3
Parmi les anges de l'échelle mystérieuse de Jacob, les uns montaient et les autres descendaient ; on ne dit pas que le saint patriarche en vit qui fussent arrêtés. Or il en est de la vie comme de l'échelle de Jacob : s'il n'est pas permis aux anges de s'arrêter sur les échelons de l'une, nous ne saurions, dans l'autre, demeurer immobiles au point où nous nous trouvons, car nous ne sommes pas encore arrivés dans la patrie où plus rien ne change; elle est toujours à venir et toujours à trouver. Monter ou descendre, telle est donc notre loi : on ne peut essayer de s'arrêter qu'on ne tombe aussitôt. On peut dire que celui qui ne veut pas devenir meilleur, ne vaut encore rien, car on cesse d'être bon dès qu'on renonce à devenir meilleur.

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)