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464

St Basile de Césarée
Homélie VI sur St Luc, XII, 18
Le pain qui demeure inutile chez vous, c’est le pain de celui qui a faim ; la tunique suspendue dans votre garde-robe, c’est la tunique de celui qui est nu ; la chaussure qui demeure inutile chez vous est celle du pauvre qui va nu-pieds ; l’argent que vous tenez enfoui, c’est l’argent du pauvre : vous commettez autant d’injustices que vous pourriez répandre de bienfaits.

449

St Jean Chrysostome
Homélies sur l'évangile de St Matthieu, 78, 3
Il faut par ce mot de « talent » entendre tout ce par quoi chacun peut contribuer à l’avantage de son frère, soit en le soutenant de son autorité, soit en l’aidant de son argent, soit en l’assistant de ses conseils, soit en lui rendant tous les autres services qu’il est capable de lui rendre.
Et que personne ne dise en lui-même : Que puis-je faire n’ayant reçu qu’un seul talent ? Un seul talent peut vous suffire pour témoigner votre fidélité envers votre maître, et pour vous rendre agréable aux yeux de Dieu. Vous n’êtes pas plus pauvre que cette veuve de l’Evangile qui n’avait que deux petites pièces de monnaie. Vous n’êtes pas plus grossier que ne l’était saint Pierre ou que saint Jean, qui étaient des hommes sans lettres et qui sont devenus néanmoins les princes du ciel, par cette charité catholique et universelle qu’ils ont eue pour toute la terre.

440

St Jérôme
Lettre à un malade, §1
Je suis persuadé que vous n'avez pas besoin de la consolation des autres, puisque la force de votre esprit soutient la faiblesse d'un corps abattu et exténué. Cependant l'on cherche et l'on désire naturellement des secours dans l'adversité, des remèdes dans la maladie, des consolations dans l'inquiétude et une planche dans le naufrage. La consolation que reçoit un frère de son frère est sans doute un des plus puissants remèdes, et la satisfaction que l'on retire des paroles et de la douceur de l'entretien apporte du soulagement aux personnes accablées. Quoiqu'elle n'agisse sur aucune des parties du corps, néanmoins elle rétablit intérieurement un homme par une vertu secrète ; elle rend la santé comme un médecin, et aide les forces naturelles à résister à la violence de la douleur. C'est pourquoi il est écrit : Un frère sera élevé pour avoir assisté son frère.

380

St Augustin
De Trinitate, VIII, 8, 12
Que personne ne dise : Je ne sais quoi aimer. Qu’il aime son frère et il aimera l’amour même. En effet, il connaît mieux l’amour qui le fait aimer, que le frère qu’il aime. Il peut donc connaître Dieu mieux qu’il ne connaît son frère ; beaucoup mieux, parce que Dieu est plus présent ; beaucoup mieux, parce qu’il est plus intime ; beaucoup mieux, parce qu’il est plus certain. Embrasse le Dieu amour, et tu embrasseras Dieu par l’amour. C’est cet amour qui unit tous les bons anges et tous les serviteurs de Dieu par le lien de la sainteté, nous unit à eux et entre nous, et nous rattache tous à lui. Donc plus nous sommes exempts de la bouffissure de l’orgueil, plus nous sommes remplis d’amour et de quoi, sinon de Dieu, est rempli celui qui est rempli d’amour ? ― Mais, diras-tu, je vois la charité, je la découvre autant que possible des yeux de l’esprit, et je crois à l’Ecriture qui me dit: « Dieu est charité, et qui demeure dans la charité demeure en Dieu (Jean IV, 16 ) » ; mais si je vois la charité, je ne vois pas en elle la Trinité. ― Eh bien ! tu vois la Trinité, si tu vois la charité. Je ferai mes efforts pour t’en convaincre ; seulement qu’elle daigne elle-même nous assister, afin que la charité nous mène à quelque bon résultat.

298

Bible - Nouveau Testament
Luc 6, 36-38
Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et vous recevrez : une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous.

294

Bible - Nouveau Testament
Jean 13, 34-35
Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres.

288

Bx Charles de Foucauld
Lettre à Joseph Hours (3 mai 1912)
Il est certain qu'à côté des prêtres, il faut des Priscille et des Aquila, (couple ami et collaborateurs de Paul à Corinthe, voir Ac 18, 18-19 ; Rm 16, 3) voyant ceux que le prêtre ne voit pas, pénétrant où il ne peut pénétrer, allant à ceux qui le fuient, évangélisant par un contact bienfaisant, une bonté débordante sur tous...
La charité qui est le fond de la religion oblige tout chrétien à aimer le prochain, c’est à dire tout humain, comme soi-même. Tout chrétien doit donc être apôtre : ce n’est pas un conseil, c'est un commandement, le commandement de la charité.

Les laïcs doivent être apôtres envers tous ceux qu'ils peuvent atteindre : leurs proches et leurs amis d'abord, mais non eux seuls ; la charité n'a rien d'étroit, elle embrasse tous ceux qu'embrasse le cœur de Jésus... Par quels moyens ? ... avec tous ceux avec qui ils sont en rapport, sans exception, par la bonté, la tendresse, l'affection fraternelle, l'exemple de la vertu, ... avec certains sans leur dire jamais un mot de Dieu ou de la religion, patientant comme Dieu patiente, étant bon comme Dieu est bon, étant un tendre frère et priant ; avec d'autres en parlant dans la mesure qu'ils peuvent porter... surtout voir en tout humain un frère... voir en tout humain un enfant de Dieu.

277

St Augustin
Commentaire de la première épître de Jean, traité XX, 8
Si tu prétends aimer le Christ, que ta charité s'étende jusqu'aux confins de l'univers, parce que les membres du Christ s'y trouvent partout répandus. Si tu n'aimes qu'une portion de l'univers, ton amour est partagé ; et s'il est partagé, tu ne fais pas partie du corps de Jésus-Christ ; et si tu es en dehors de son corps, il n'est pas ton chef. A quoi bon croire et blasphémer ? Tu adores le Christ comme chef, et tu le blasphèmes dans son corps ?

276

St Jean Chrysostome
Homélies sur l'évangile de St Matthieu, 29,3
Lors donc que vous voyez quelque ennemi de la vérité, faites tous vos efforts pour le guérir ; ménagez-le, tâchez de l’attirer au bien, exhortez-le à la vertu, montrez-lui l’exemple d’une vie pure, parlez-lui d’une manière édifiante ; témoignez-lui dans tous ses besoins une charité parfaite. Tentez toutes sortes de voies pour le ramener à la santé. Enfin imitez en cela les plus habiles médecins du corps : ils ont divers remèdes pour guérir leurs malades. S'ils pausent une plaie, lorsque ce qu’ils y ont mis d’abord ne réussit pas, ils y appliquent un nouveau remède, et passent ainsi de l’un à l’autre. Ils sont même quelquefois contraints de lier les malades, d’employer le fer et le feu, et de guérir la douleur par la douleur, et une plaie par d’autres plaies.

273

St Jean Chrysostome
Homélies sur l'évangile de St Matthieu, 29,3
Dieu même, qui est si fort offensé par les blasphèmes de ses créatures, et qui pourrait les anéantir d’un coup de foudre, fait néanmoins lever son soleil sur ces ingrats, et tomber sa pluie sur eux, et il les comblé de mille biens. Imitons, mes frères, ce grand modèle envers ceux qui nous offensent. Exhortons-les, avertissons-les, excitons-les, témoignons-leur une extrême douceur, sans nous laisser jamais emporter. Pourquoi les blasphèmes lancés contre Dieu vous jettent-ils dans l’impatience? Il est hors d’atteinte à tous ces outrages. L’impiété ne nuit qu’à l’impie ; les traits qu’il lance ne blessent que lui. Pleurez-le donc, répandez des larmes sur son malheur, puisqu’il mérite qu’on le pleure, et qu’il n’y a pas de remède plus souverain pour guérir ces sortes de plaies que la douceur et la patience, car la douceur est plus efficace que toute la violence dont on userait.

271

St Augustin
Commentaire de la première épître de Jean, traité X, 7

Aimez tous les hommes, même vos ennemis, non parce qu'ils sont vos frères, mais pour qu'ils le deviennent : ainsi brûlerez-vous toujours du feu de la charité fraternelle, soit à l'égard de celui qui est déjà devenu votre frère, soit à l'égard de votre ennemi, afin que votre dilection en fasse un de vos frères. Partout où vous aimez un frère, vous chérissez un ami. Il est déjà avec toi ; vous êtes déjà unis ensemble dans le sein de la grande famille catholique. Si ta conduite est bonne, tu aimes un frère dans la personne de ton ennemi. Mais tu aimes un homme qui ne croit pas encore au Christ, ou qui, s'il y croit, le fait à la manière des démons : tu lui reproches l'inutilité de sa foi. Aime-le, aime-le d'une affection toute fraternelle : il n'est pas encore ton frère, mais tu l'aimes, précisément afin qu'il le devienne. Toute notre charité se réduit donc à aimer, comme des frères, tous les chrétiens, tous les membres du Christ.



266

Tertullien
Apologétique, 39, 1-2, 7-9
Le moment est venu d'exposer moi-même les occupations de la « faction chrétienne » : ainsi, après avoir réfuté le mal, je montrerai le bien. Nous formons une « corporation » par la communauté de la religion, par l'unité de la discipline, par le lien d'une même espérance. Nous tenons des réunions et des assemblées pour assiéger Dieu par nos prières, en bataillon serré, si je puis ainsi dire. Cette violence plaît à Dieu. Nous prions aussi pour les empereurs, pour leurs ministres et pour les autorités, pour l'état présent du siècle, pour la paix du monde, pour l'ajournement de la fin.
Mais c'est surtout cette pratique de la charité qui, aux yeux de quelques-uns, nous imprime une marque spéciale. « Voyez, dit-on, comme ils s'aiment les uns les autres », car eux se détestent les uns les autres ; « voyez, dit-on, comme ils sont prêts à mourir les uns pour les autres », car eux sont plutôt prêts à se tuer les uns les autres. Quant au nom de « frères » par lequel nous sommes désignés, il ne les fait déraisonner, je crois, que parce que, chez eux, tous les noms de parenté ne sont donnés que par une affection simulée. Or, nous sommes même vos frères, par le droit de la nature, notre mère commune ; il est vrai que vous n'êtes guère des hommes, étant de mauvais frères. Mais avec combien plus de raison appelle-t-on frères et considère-t-on comme frères ceux qui reconnaissent comme Père un même Dieu, qui se sont abreuvés au même esprit de sainteté, qui, sortis du même sein de l'ignorance, ont vu luire, émerveillés, la même lumière de la vérité !

264

Bible - Nouveau Testament
Jacques 4, 6-12
Mais il donne une grâce d'autant plus grande, selon ce que dit l'Ecriture : "Dieu résiste aux orgueilleux, et il accorde sa grâce aux humbles."
Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il s'enfuira de vous.
Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs ; purifiez vos cœurs, hommes à l'âme double.
Sentez votre misère ; prenez le deuil, et pleurez que votre rire se change en pleurs, et votre joie en tristesse.
Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera. Frères, ne dites point de mal les uns des autres.
Celui qui parle mal de son frère ou qui juge son frère, parle mal de la loi et juge la loi. Or, si tu juges la loi, tu n'es plus un observateur de la loi, mais tu t'en fais juge.
Il n'y a qu'un seul législateur et qu'un seul juge, celui qui a la puissance de sauver et de perdre. Mais qui es-tu, toi qui juges le prochain ?

260

St Augustin
Traité sur l'évangile de saint Jean, 17, 8
Comme tu ne vois pas encore Dieu, tu mérites de le voir en aimant ton prochain : l’affection que tu portes à ton frère purifie l’œil de ton âme, et le rend capable de contempler Dieu ; car Jean dit en termes formels: « Comment celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? » On te dit : Aime Dieu. Si tu me dis à ton tour : Montre-moi celui que je dois aimer, que répondrai-je, sinon ce que Jean lui-même nous enseigne : « Jamais personne n’a vu Dieu ? » Mais ne va pas t’imaginer qu’il te soit complètement impossible de voir Dieu. « Dieu », dit le même Apôtre, « Dieu est charité ; celui qui demeure dans la charité, demeure en Dieu ». Aime donc ton prochain ; puis, examine attentivement pour quel motif tu lui donnes ton affection ; et en lui, tu verras Dieu, autant, du moins, que tu peux le voir. Commence donc par aimer le prochain.

220

St Jean Chrysostome
Homélies sur l'évangile de St Jean, 19, 1
André étant demeuré avec Jésus, et ayant appris beaucoup de lui, n'a pas gardé ce trésor pour lui ; mais il se hâta de courir auprès de son frère, voulant le faire participer à ses richesses (...). Considérez ce qu'André dit à son frère : "Nous avons trouvé le Messie, c'est-à-dire le Christ". Par là, vous le voyez, il révèle ce qu'il venait d'apprendre en si peu de temps : il fait paraître la vertu et la sagesse du maître qui leur avait donné cette connaissance et les avait persuadés, ainsi que le zèle et la diligence de ceux qui au commencement se sont attachés à connaître Jésus-Christ. En effet, ce que dit et ce que fait André, marque une âme qui désire de tout son cœur l'avènement du Messie, qui espère qu'il viendra du ciel, qui tressaille de joie quand elle apprend qu'il est venu, et se hâte d'annoncer aux autres une si grande nouvelle. C'est montrer une amitié vraiment fraternelle, une affection profonde et un naturel plein de sincérité, que de communiquer ainsi les richesses spirituelles.

166

St Jérôme
Comment. sur St Matthieu, II, p. 63-65
Ainsi vous traitera mon Père céleste si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur (cf Mt 18, 23-35).
Dans cette parabole du roi, le maître, et du serviteur qui lui devait dix mille talents et par ses supplications avait obtenu le pardon de son maître, le Seigneur a enseigné à Pierre à pardonner lui aussi à ses compagnons d’esclavage moins coupables. (...) Cela (les fautes graves) lui est pardonné, à sa prière, pourvu qu’il pardonne de son côté à ceux qui ont commis des fautes légères ; mais si pour une offense nous sommes implacables, si, pour un mot trop amer, nous entretenons des discordes perpétuelles, ne nous semble-t-il pas qu’il faut avec justice nous mettre en prison et que l’exemple de notre conduite aboutit à nous faire refuser le pardon pour nos fautes plus graves ? (...)
Sentence redoutable s’il est vrai que le jugement de Dieu varie et change selon les dispositions de notre esprit. Si nous ne pardonnons pas à nos frères leurs petites offenses, Dieu ne nous pardonnera pas les grandes. Comme chacun peut dire : "Je n’ai rien contre lui, il le sait lui, c’est Dieu qui le juge. Peu m’importent ses intentions à mon égard (*), moi je lui ai pardonné", le Seigneur confirme sa sentence, fait tomber le masque d’une paix hypocrite par ces mots : "si vous ne pardonnez pas chacun à votre frère du fond du cœur".
(*) En se désintéressant de son frère et de ce qu’il va faire,
ce chrétien montre qu’il n’a pas pardonné du fond du cœur.

158

La Didaché, XII
Que quiconque vient au nom du Seigneur soit reçu. Puis, après l'avoir mis à l'épreuve, vous le connaîtrez, car vous aurez l'intelligence de la droite et de la gauche [du bien et du mal]. Si l'arrivant est de passage, aidez-le autant que vous pouvez ; mais il ne restera chez vous que deux ou trois jours, s'il y a nécessité. S'il veut, ayant un métier, se fixer parmi vous, qu'il travaille et qu'il mange ; s'il n'a pas de métier, veillez selon votre intelligence à ce qu'un chrétien ne vive pas parmi vous sans rien faire. Mais, s'il ne veut pas agir ainsi, c'est un trafiquant du Christ ; tenez-vous en garde contre de tels gens.

147

Bible - Nouveau Testament
1 Pierre 1, 22-25
Puisque vous avez, en obéissant à la vérité, purifié vos âmes et que par là vous vous êtes engagés à un sincère amour fraternel, aimez-vous ardemment les uns les autres, du fond du cœur, régénérés que vous êtes d'un germe non corruptible mais incorruptible, par la parole de Dieu vivante et éternelle. Car "toute chair est comme l'herbe, et toute sa gloire comme la fleur de l'herbe ; l'herbe sèche et sa fleur tombe ; mais la parole du Seigneur demeure éternellement" (Is 40, 6-8). C'est cette parole dont la bonne nouvelle vous a été apportée.

143

St Grégoire le Grand
Règle pastorale, III, 10
Il faut avertir les envieux de mesurer à quel point sont aveugles ceux que le progrès d’autrui déprime, que l’allégresse d’autrui ronge de tristesse (...). Ces avantages d’autrui qu’ils ne peuvent avoir, ils les auraient faits leurs, s’ils aimaient ! Oui, l’ensemble des hommes, tous unis fermement dans la foi, sont comme les membres que contient un seul corps (...). Il en résulte que le pied voit par l’œil et que les yeux marchent grâce aux pieds (...). Dans la constitution même de notre corps nous percevons ce que nous devons garder dans l’action. Il serait donc honteux de ne pas imiter ce que nous sommes. Ils sont nôtres, ces actes que sans même pouvoir les imiter nous aimons dans les autres ; et tout ce qu’on aime en nous devient le bien de ceux qui nous aiment. Qu’ils mesurent donc, les envieux, combien il est grand ce pouvoir de la charité de faire nôtre sans labeur ce qu’opère le labeur d’autrui.

142

père Raniero Cantalamessa
Méditation 14-XII-01, n. 4
Pour d´autres, plus important que celui des paroles, sera le jeûne des pensées. Je m´explique avec les mots d´un moine chartreux anonyme, notre contemporain :
"Observe pendant un seul jour le cours de tes pensées : la fréquence et la vivacité de tes critiques internes avec des interlocuteurs imaginaires, ou avec des proches, te surprendront. Quelle est généralement leur origine ? Le mécontentement à cause des supérieurs qui ne nous aiment pas, ne nous estiment pas, ne nous comprennent pas ; ils sont sévères, injustes, trop avares avec nous ou d´autres opprimés. Nous sommes mécontents de nos frères que nous jugeons peu compréhensifs, têtus, expéditifs, confus ou injurieux... Alors, dans notre esprit se crée un tribunal, au sein duquel nous sommes tout à la fois le procureur, le président, le juge et le juré ; rarement l´avocat, sinon en notre faveur. Les torts sont exposés ; les raisons pesées ; on se défend ; on se justifie ; on condamne l´absent. Peut-être élabore-t-on des plans de revanche ou des manœuvres vengeresses... Au fond, il s´agit de sursauts d´amour propre, de jugements trop rapides ou téméraires, d´une agitation passionnelle qui se conclut par la perte de la paix intérieure".
Il existe des personnes qui passent des heures et des heures à mastiquer certaines racines qu´elles tournent et retournent dans leur bouche. Quand nous ressassons ces pensées, nous leur ressemblons, sauf que dans notre cas, ce que nous mastiquons est une racine vénéneuse... Il faut remplacer le ressentiment inspiré par l´amour propre, par le pardon. Le pardon a une valeur thérapeutique : il guérit celui qui le donne comme celui qui le reçoit.


Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)