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St Josémaria Escriva
Quand le Christ passe, n. 92
Notre amour pour le Christ qui s'offre à nous, nous pousse à savoir trouver, à la fin de la Messe, quelques minutes pour une action de grâces personnelle, intime, qui prolonge dans le silence du cœur cette autre action de grâces qu'est l'Eucharistie. Comment nous adresser à Lui, comment Lui parler, comment nous comporter ? La vie chrétienne n'est pas faite de normes rigides, car l'Esprit Saint ne guide pas collectivement les âmes, mais, à chacune, il insuffle ces résolutions, ces inspirations et ces actes d'amour qui vont l'aider à saisir et à accomplir la volonté du Père. Cependant je pense que la trame de notre dialogue avec le Christ, dans l'action de grâces après la Messe, peut consister bien souvent à considérer que le Seigneur est, pour nous, Roi, Médecin, Maître et Ami.

252

Ste Angèle Mérici
Testament spirituel
Efforcez-vous, avec l'aide de Dieu, d'acquérir et de conserver en vous de telles convictions et de Si bons sentiments que, dans l'exercice de votre charge, vous ne vous laissiez mouvoir que par le seul amour de Dieu et par le zèle pour le salut des âmes.
Toutes vos activités et tout l'exercice de votre autorité, ainsi enracinés dans cette double charité, ne pourront produire que des fruits bons et salutaires. Car, selon les paroles de notre Sauveur, l'arbre bon, c'est-à-dire le cœur et l'esprit informés par la charité, ne peuvent produire que des œuvres bonnes et saintes. D'où encore cette parole de saint Augustin : Aie l'amour et la charité, et ensuite, fais ce qui te plaît, comme s'il disait tout simplement : la charité ne peut pécher.
Je vous en supplie : ayez le souci de toutes vos filles, les tenant présentes dans votre esprit et gravées dans votre cœur, une à une, et non seulement avec leurs noms, mais aussi leur condition, leur tempérament, leur état et tout ce qui les concerne. Cela ne vous sera pas difficile, si vous les enveloppez d'une vive charité. Car on voit que les mères selon la nature, quand bien même elles auraient mille enfants, les porteraient tous fixés dans leur cœur individuellement ; car c'est ainsi qu'agit le véritable amour. Il semble même que, plus ils sont nombreux, plus aussi grandissent l'amour et la sollicitude de la mère pour chacun d'eux. À plus forte raison, peut-il et doit-il en être ainsi pour les mères spirituelles, l'amour spirituel étant incomparablement plus puissant que l'amour naturel. (...)
En toute chose, soyez aimables. Écoutez Jésus Christ qui dit : Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur. Et de lui, il est écrit : qu'il dispose et gouverne toutes choses avec force et douceur. Et Jésus Christ dit encore : Mon joug est doux et mon fardeau léger. Vous devez donc vous efforcer d'agir ainsi et d'user de l'affabilité possible. Par-dessus tout, gardez-vous de vouloir obtenir quoi que ce soit par la force, car Dieu a donné à chacun le libre arbitre, et il ne veut faire violence à personne ; mais seulement il propose, invite et conseille.

226

Benoît XVI
Homélie, Jeudi 8 décembre 2005, § 7-8 (Solennité de l'Immaculée Conception)
Chers frères et soeurs ! Si nous réfléchissons sincèrement sur nous et sur notre sur histoire, nous constatons qu'à travers ce récit est non seulement décrite l'histoire du début, mais l'histoire de tous les temps, et que nous portons tous en nous une goutte du venin de cette façon de penser illustrée par les images du Livre de la Genèse. Cette goutte de venin, nous l'appelons péché originel. Précisément en la fête de l'Immaculée Conception apparaît en nous le soupçon qu'une personne qui ne pèche pas du tout est au fond ennuyeuse ; que quelque chose manque à sa vie: la dimension dramatique du fait d'être autonomes ; qu'être véritablement hommes comprenne également la liberté de dire non, de descendre au fond des ténèbres du péché et de vouloir agir tout seuls ; que ce n'est qu'alors que l'on peut exploiter totalement toute l'ampleur et la profondeur du fait d'être des hommes, d'être véritablement nous-mêmes ; que nous devons mettre cette liberté à l'épreuve, également contre Dieu, pour devenir en réalité pleinement nous-mêmes. En un mot, nous pensons au fond que le mal est bon, que nous avons au moins un peu besoin de celui-ci pour faire l'expérience de la plénitude de l'être. Nous pensons que Méphistophélès - le tentateur - a raison lorsqu'il dit être la force "qui veut toujours le mal et qui accomplit toujours le bien" (J.W. v. Goethe, Faust I, 3). Nous pensons que traiter un peu avec le mal, se réserver un peu de liberté contre Dieu est au fond un bien, et peut-être même nécessaire.
Cependant, en regardant le monde autour de nous, nous pouvons voir qu'il n'en est pas ainsi, c'est-à-dire que le mal empoisonne toujours, il n'élève pas l'homme, mais l'abaisse et l'humilie, il ne le rend pas plus grand, plus pur et plus riche, mais il lui cause du mal et le fait devenir plus petit. C'est plutôt cela que nous devons apprendre le jour de l'Immaculée : l'homme qui s'abandonne totalement entre les mains de Dieu ne devient pas une marionnette de Dieu, une personne consentante ennuyeuse ; il ne perd pas sa liberté. Seul l'homme qui se remet totalement à Dieu trouve la liberté véritable, l'ampleur vaste et créative de la liberté du bien. L'homme qui se tourne vers Dieu ne devient pas plus petit, mais plus grand, car grâce à Dieu et avec Lui, il devient grand, il devient divin, il devient vraiment lui-même. L'homme qui se remet entre les mains de Dieu ne s'éloigne pas des autres en se retirant dans sa rédemption en privé ; au contraire, ce n'est qu'alors que son coeur s'éveille vraiment et qu'il devient une personne sensible et donc bienveillante et ouverte.

225

Benoît XVI
Homélie, Jeudi 8 décembre 2005, § 4 (Solennité de l'Immaculée Conception)

Qu'est-ce que signifie « Marie l'Immaculée » ? Ce titre a-t-il quelque chose à nous dire ? La liturgie d'aujourd'hui éclaire pour nous le contenu de cette parole à travers deux grandes images. Il y a tout d'abord le récit merveilleux de l'annonce à Marie, la Vierge de Nazareth, de la venue du Messie. Le salut de l'Ange est tissé de fils de l'Ancien Testament, en particulier du prophète Sophonie. Celui-ci fait voir que Marie, l'humble femme de province qui est issue d'une lignée sacerdotale et qui porte en elle le grand patrimoine sacerdotal d'Israël, est « le saint reste » d'Israël auquel les prophètes, au cours de toutes les périodes de douleurs et de ténèbres, ont fait référence. En elle est présente la véritable Sion, celle qui est pure, la demeure vivante de Dieu. En elle demeure le Seigneur, en elle il trouve le lieu de Son repos. Elle est la maison vivante de Dieu, qui n'habite pas dans des édifices de pierre, mais dans le cœur de l'homme vivant. Elle est le germe qui, dans la sombre nuit d'hiver de l'histoire, jaillit du tronc abattu de David. En elle s'accomplit la parole du Psaume : « La terre a donné son fruit » (67, 7). Elle est le surgeon, duquel dérive l'arbre de la rédemption et des rachetés. Dieu n'a pas essuyé un échec, comme il pouvait sembler au début de l'histoire avec Adam et Eve, ou bien au cours de l'exil à Babylone, et comme il semblait à nouveau à l'époque de Marie, quand Israël était devenu un peuple sans importance dans une région occupée, avec bien peu de signes reconnaissables de sa sainteté. Dieu n'a pas failli. Dans l'humilité de la maison de Nazareth vit l'Israël saint, le reste pur. Dieu a sauvé et sauve son peuple. Du tronc abattu ressurgit à nouveau son histoire, devenant une nouvelle force vive qui oriente et envahit le monde. Marie est l'Israël saint ; elle dit « oui » au Seigneur, se met pleinement à sa disposition et devient ainsi le temple vivant de Dieu.

213

St Alphonse-Marie de Liguori
Préparation à la mort, 16
La bonté est de sa nature communicative, c'est-à-dire portée à répandre ses biens autour d'elle. Or Dieu est, par nature, la bonté infinie ; et, comme dit saint Léon, la nature de Dieu est la bonté (S. Léon le Grand, Sermon 2 sur la Nativité, ch. 1, PL 54, 194: « Notre Dieu, en effet, tout-puissant et clément, dont la nature est bonté, dont la volonté est puissance, dont l'activité est miséricorde (...) déterminé les remèdes qu'emploierait sa bonté pour la rénovation de l'humanité... » (SC 22bis, trad. R. Dolle, p. 77)). Il a donc un immense désir de nous communiquer son bonheur. Aussi son cœur incline-t-il, non pas à châtier les hommes, mais à les traiter tous avec miséricorde... Dieu ne châtie jamais ici-bas que pour exercer sa miséricorde dans l'autre vie. « Vous avez été irrité et vous avez eu pitié de nous » (Psaume 59, 3). S'il se montre irrité, c'est afin que nous rentrions en nous-mêmes et que nous détestions nos péchés. « Vous avez traité votre peuple bien durement, vous nous avez fait boire du vin de componction » (Psaume 59, 5). Et s'il en vient à nous infliger quelque châtiment, c'est parce qu'il nous aime et qu'il veut nous épargner le châtiment éternel... Envers les pécheurs en particulier, qui pourrait assez admirer et assez louer la miséricorde que Dieu met à les attendre, à les appeler, à les accueillir quand ils reviennent ? Quelle patience que la patience de Dieu, attendant les pécheurs à résipiscence ! (...) Pourquoi une telle patience ? « Voici, répond Isaïe, pourquoi le Seigneur attend ; c'est afin d'avoir pitié de nous » (Isaïe 30, 18). Dieu donc attend le pécheur, afin que le pécheur s'amende et qu'il puisse ainsi recevoir le pardon et se sauver.

212

Bible - Nouveau Testament
Jean 14, 1-6
« Que votre cœur ne se trouble pas. Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père ; s'il en était autrement, je vous l'aurais dit, car je vais vous y préparer une place. Et lorsque je m'en serai allé et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi ; et là où je vais, vous en savez le chemin. » Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment donc en saurions-nous le chemin ? » Jésus lui dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie ; nul ne vient au Père que par moi. »

210

père Raniero Cantalamessa
Méditation, dimanche 5 novembre 2006
Un jour, l’un des scribes s’approcha de Jésus et lui demanda quel était le premier commandement de la loi. Jésus lui répondit en citant les paroles de la Loi « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force », que nous avons entendues, et en faisant de ces paroles « le premier des commandements ». Mais Jésus ajouta immédiatement qu’il existe un deuxième commandement semblable à celui-ci, qui est : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
Pour comprendre le sens de la question du scribe et de la réponse de Jésus, il faut tenir compte d’une chose. Dans le judaïsme au temps de Jésus il existait deux tendances opposées : d’une part la tendance à multiplier sans fin les commandements et les préceptes de la loi, en prévoyant des normes et des obligations pour les moindres détails de la vie, et de l’autre le besoin opposé de découvrir, au-dessous de ce monceau asphyxiant de normes, les choses qui comptent vraiment pour Dieu, l’âme de tous les commandements.
La demande du scribe et la réponse de Jésus s’insèrent dans cette recherche de l’essentiel de la loi, pour éviter de se perdre dans mille autres préceptes secondaires. Et c’est précisément cette leçon de méthode que nous devrions d’abord apprendre de l’Evangile de ce jour. Certaines choses dans la vie sont importantes mais pas urgentes (dans le sens que si on ne les fait pas, il ne se passe rien) ; d’autres en revanche sont urgentes mais ne sont pas importantes. Le risque que nous courons est de sacrifier systématiquement les choses importantes pour pouvoir répondre aux choses urgentes, souvent totalement secondaires.

207

Ste Faustine Kowalska
Le petit journal, § 186-187
Aujourd’hui Jésus me dit : « Je désire que tu connaisses plus profondément l’amour dont brûle mon cœur. Tu le comprendras en méditant Ma Passion.
Appelle Ma Miséricorde sur les pécheurs, Je désire leur salut.
Quand tu réciteras cette prière pour un pécheur d’un cœur contrit et avec foi, Je lui donnerai la grâce de la conversion. Voici cette petite prière :
« O Sang et Eau, qui avez jailli du Cœur de Jésus comme source de Miséricorde pour nous, j’ai confiance en Vous ! »

206

St Léon le Grand
Homélie pour l'anniversaire de son épiscopat
Mais vous, vous êtes une race choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis. Car de tous ceux qui sont régénérés dans le Christ, le signe de la croix fait des rois, et l'onction de l'Esprit-Saint fait des prêtres ; si bien qu'outre le service spécial qui constitue notre ministère, tous ceux qui sont chrétiens en esprit et en vérité savent qu'ils sont de sang royal et de rang sacerdotal. Quoi de plus royal, en effet, qu'une âme soumise à Dieu et maîtresse de son corps ? Quoi de plus sacerdotal que de vouer à Dieu une conscience pure et de lui présenter sur l'autel du cœur le sacrifice sans tache de la piété filiale ? Puisque ce sacrifice est, par la grâce de Dieu, notre sacrifice à tous, c'est un acte religieux et louable que de vous réjouir de cet anniversaire comme de votre propre honneur. Ainsi le sacrement un du pontificat sera célébré dans tout le corps de l'Eglise. Avec l'huile de la bénédiction il se répand sans doute plus abondamment sur les degrés supérieurs, mais ce n'est pas non plus avec parcimonie qu'il descend aux inférieurs.

193

St Augustin
Confessions, 1, 1
« Tu es grand, Seigneur, et infiniment louable (Ps, CXLIV, 3) ; grande est ta puissance, et il s n’est point de mesure à ta sagesse (Ps. CXLVI, 5). » Et c’est Toi que l’homme veut louer, chétive partie de ta création, être de boue, promenant sa mortalité, et par elle le témoignage de son péché, et la preuve éloquente que Tu résistes, Dieu que Tu es, aux superbes (I Petr. V, 5) ! Et pourtant il veut te louer, cet homme, chétive partie de ta création ! Tu l’excites à se complaire dans tes louanges ; car Tu nous as faits pour Toi, Seigneur, et notre coeur est inquiet jusqu'à ce qu'il repose en Toi.

191

St Augustin
Sermon 21, 2
Il n'est pas sur une haute montagne et tu ne dois pas en la gravissant croire que tu t'approches de Lui. Il est vrai, le Seigneur est le Très-Haut, mais il s'abaisse vers les humbles ; il regarde de loin les superbes, mais ce n'est pas de loin qu'il regarde les humbles. (...) Dieu est élevé, et il s'abaisse vers les humbles. Comment s'abaisse-t-il vers eux ? Le Seigneur est proche de tous ceux qui se sont brisé le cœur. Ne cherche donc pas une haute montagne pour te croire plus voisin de lui. Si tu t'élèves, il s'éloigne ; si tu t'humilies, il s'abaisse. Ce publicain se tenait loin et Dieu s'approchait de lui plus aisément ; il n'osait lever les yeux au ciel, et déjà il portait en lui le Créateur du ciel.
Comment donc nous réjouir dans le Seigneur, si le Seigneur est tellement loin de nous ? C'est toi qui l'approches et l'éloignes. Aime-le et il s'approchera ; aime-le et il demeurera en toi.

187

Ste Thérèse d'Avila
Vie, chap. 22
Chaque fois que nous pensons au Christ, rappelons-nous avec quel amour il nous a fait tant de faveurs, et la grandeur de celui que Dieu nous témoigné en nous donnant ce gage de son amour pour nous : car amour obtient amour. Et même si nous en sommes tout à fait à nos débuts, et fort misérables, tâchons de toujours considérer cela pour éveiller l’amour en nous ; car, si le Seigneur nous accorde un jour la grâce de graver cet amour dans notre cœur, tout nous deviendra facile ; nous ferons beaucoup en très peu de temps, et sans la moindre peine.

186

St Ignace d'Antioche
Lettre aux Romains VI, 1 – VII, 1-2
Il est plus beau de mourir pour le Christ Jésus que de régner jusqu’aux extrémités de l’univers ; c’est lui que je désire, que je cherche, qui est mort pour nous ; c’est lui que je désire, lui qui est ressuscité pour nous. (…) Le Prince de ce monde entend m’arracher à Dieu et abîmer les sentiments que je lui porte. Vous qui serez là, ne volez pas à son secours. Soyez plutôt de mon côté, c’est-à-dire du côté de Dieu. N’ayez pas Jésus-Christ sur les lèvres et le monde dans le cœur. Ne vous laissez pas gagner par l’envie. Quand je serai près de vous, restez sourds aux appels que je vous lancerai peut-être. Fiez-vous plutôt à ce que je vous écris. Car c’est en pleine vie que j’affirme ma volonté de mourir. Mes passions ? Crucifiées. En moi, plus de feu n’attise la matière, mais une eau vive qui murmure et chuchote à mon cœur : « Viens auprès du Père. »

183

St Albert le Grand
Sermon 27-28 De Eucharistia
« Il y a trois témoins qui rendent témoignage sur la terre : l'esprit, l'eau et le sang »(1 Jean 8) ; l'esprit, que Jésus rendit à son Père au milieu des douleurs ; l'eau, qui coule de son côté ; et le sang, qu'il a versé de son cœur, sont les témoins de son amour le plus ardent. (...)
Par le sang de son Cœur et de son côté, le Seigneur a arrosé le jardin de son Eglise, car il a fait jaillir en même temps les sacrements de son Cœur. (...)
Son Cœur débordait d'amour de pouvoir s'unir à nous, et remplir notre cœur de joie et d'allégresse.

177

Ste Thérèse de l'Enfant Jésus
Histoire d'une âme, manuscrit C, 25-26
Pour moi, la prière, c’est un élan du cœur, c’est un simple regard jeté vers le Ciel, c’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie ; enfin c’est quelque chose de grand, de surnaturel, qui me dilate l’âme et m’unit à Jésus. 
Je ne voudrais pas cependant, ma Mère bien-aimée, que vous croyiez que les prières faites en commun au chœur, ou dans les ermitages, je les récite sans dévotion. Au contraire j’aime beaucoup les prières communes car Jésus a promis de se trouver au milieu de ceux qui s’assemblent en son nom je sens alors que la ferveur de mes sœurs supplée à la mienne, mais toute seule (j’ai honte de l’avouer) la récitation du chapelet me coûte plus que de mettre un instrument de pénitence... 
Je sens que je le dis si mal ! 
J’ai beau m’efforcer de méditer les mystères du rosaire, je n’arrive pas à fixer mon esprit... Longtemps je me suis désolée de ce manque de dévotion qui m’étonnait, car j’aime tant la Sainte Vierge qu’il devrait m’être facile de faire en son honneur des prières qui lui sont agréables. Maintenant je me désole moins, je pense que la Reine des Cieux étant ma MÈRE, elle doit voir ma bonne volonté et qu’elle s’en contente. 
Quelquefois, lorsque mon esprit est dans une si grande sécheresse qu’il m’est impossible d’en tirer une pensée pour m’unir au Bon Dieu, je récite très lentement un “ Notre Père ” et puis la salutation angélique ; alors ces prières me ravissent, elles nourrissent mon âme bien plus que si je les avais récitées précipitamment une centaine de fois...

170

Ste Thérèse de l'Enfant Jésus
Prière à Jésus au tabernacle (16 juillet 1895)
Ô Dieu caché dans la prison du tabernacle ! c'est avec bonheur que je reviens près de vous chaque soir, afin de vous remercier des grâces que vous m'avez accordées et d'implorer mon pardon pour les fautes que j'ai commises pendant la journée qui vient de s'écouler comme un songe...
Ô Jésus ! que je serais heureuse si j'avais été bien fidèle, mais hélas ! souvent le soir je suis triste car je sens que j'aurais pu mieux répondre à vos grâces... Si j'étais plus unie à Vous, plus charitable avec mes sœurs, plus humble et plus mortifiée, j'aurais moins de peine à m'entretenir avec vous dans l'oraison. Cependant, ô mon Dieu ! bien loin de me décourager par la vue de mes misères, je viens à vous avec confiance, me souvenant que : « Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. » Je vous supplie donc de me guérir, de me pardonner, et moi je me souviendrai, Seigneur, « que l'âme à laquelle vous avez remis davantage, doit aussi vous aimer plus que les autres !... » Je vous offre tous les battements de mon cœur comme autant d'actes d'amour et de réparation et je les unis à vos mérites infinis. Je vous supplie, ô mon Divin Époux, d'être vous-même le Réparateur de mon âme, d'agir en moi sans tenir compte de mes résistances, enfin je ne veux plus avoir d'autre volonté que la vôtre ; et demain, avec le secours de votre grâce, je recommencerai une nouvelle vie dont chaque instant sera un acte d'amour et de renoncement.
Après être ainsi venue chaque soir au pied de votre Autel, j'arriverai enfin au dernier soir de ma vie, alors commencera pour moi le jour sans couchant de l'éternité où je me reposerai sur votre Divin Cœur des luttes de l'exil !...
Ainsi soit-il.

166

St Jérôme
Comment. sur St Matthieu, II, p. 63-65
Ainsi vous traitera mon Père céleste si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur (cf Mt 18, 23-35).
Dans cette parabole du roi, le maître, et du serviteur qui lui devait dix mille talents et par ses supplications avait obtenu le pardon de son maître, le Seigneur a enseigné à Pierre à pardonner lui aussi à ses compagnons d’esclavage moins coupables. (...) Cela (les fautes graves) lui est pardonné, à sa prière, pourvu qu’il pardonne de son côté à ceux qui ont commis des fautes légères ; mais si pour une offense nous sommes implacables, si, pour un mot trop amer, nous entretenons des discordes perpétuelles, ne nous semble-t-il pas qu’il faut avec justice nous mettre en prison et que l’exemple de notre conduite aboutit à nous faire refuser le pardon pour nos fautes plus graves ? (...)
Sentence redoutable s’il est vrai que le jugement de Dieu varie et change selon les dispositions de notre esprit. Si nous ne pardonnons pas à nos frères leurs petites offenses, Dieu ne nous pardonnera pas les grandes. Comme chacun peut dire : "Je n’ai rien contre lui, il le sait lui, c’est Dieu qui le juge. Peu m’importent ses intentions à mon égard (*), moi je lui ai pardonné", le Seigneur confirme sa sentence, fait tomber le masque d’une paix hypocrite par ces mots : "si vous ne pardonnez pas chacun à votre frère du fond du cœur".
(*) En se désintéressant de son frère et de ce qu’il va faire,
ce chrétien montre qu’il n’a pas pardonné du fond du cœur.

156

Bible - Ancien Testament
1 Samuel, 16, 6-7
Lorsqu'ils furent entrés, Samuel aperçut Eliab et dit : "Certainement l'oint de Yahweh est devant lui".
Et Yahweh dit à Samuel : "Ne prends pas garde à sa figure et à la hauteur de sa taille, car je l'ai écarté. Il ne s'agit pas de ce que l'homme voit ; l'homme regarde le visage, mais Yahweh regarde le cœur".

134

St Bernard
Sermon pour l'octave de l'Assomption, 15
Pour toi, ce fut plus qu'un glaive que cette parole qui, perçant ton âme, atteignit jusqu'au point de division de l'âme et de l'esprit : Femme, voici ton fils. Quel échange ! Jean t'est donné en échange de Jésus, le serviteur en place du Seigneur, le disciple au lieu du Maître ; le fils de Zébédée doit remplacer le Fils de Dieu, un homme rien qu'homme se substituer au vrai Dieu ! Comment ces mots, à les entendre prononcer, n'auraient-ils pas transpercé ton âme si aimante, quand nos cœurs de pierre et de fer se fendent en les entendant rapporter. Ne vous étonnez pas, mes frères, si on dit que Marie subit le martyre en son âme. Pour s'en étonner, il faudrait avoir oublié que saint Paul compte le manque d'affection au nombre des plus odieux crimes dont les Gentils se soient rendus coupables. Cette faute est bien loin du cœur de Marie et devrait l'être aussi du cœur de ses petits serviteurs. Mais on dira peut-être : Ne savait-elle pas d'avance que son Fils devait mourir ? - Assurément. - N'espérait-elle pas qu'il ressusciterait bientôt ? - De toute son âme. Et malgré cela, elle pleurait au pied de la croix ? - A chaudes larmes. Mais qui es-tu, mon frère, et d'où te vient cette sagesse que la compassion de Marie trouble davantage que la passion de son Fils ! Jésus a pu mourir dans son corps, et vous voulez que Marie ne soit pas en même temps morte dans son cœur ? Il a subi la mort du corps, par l'effet d'une telle charité que personne n'en eut jamais de plus grande ; et Marie endura la mort du cœur par une charité telle qu'il n'y en aura plus jamais de semblable.

127

St Augustin
Commentaire de la première épître de Jean, traité VII, 8
Il est impossible de savoir en toutes circonstances ce qu’il est juste de faire : s’il faut parler ou se taire, s’il faut corriger ou laisser tomber. Voilà donc une brève règle qui t’est donnée et qui est valable dans tous les cas : "Aime et fais ce que tu veux". Veille à ce que dans ton cœur il y ait l’amour, et si tu parles ce sera par amour, si tu te tais ce sera par amour, et tout sera bon car de l’amour ne provient que du bien.

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)