2409

        Benoît XVI
         (Message pour le Carême 2006)
"En nous tournant vers le divin Maître, en nous convertissant à Lui, en faisant l’expérience de sa miséricorde grâce au sacrement de la Réconciliation, nous découvrirons un «regard» qui nous scrute dans les profondeurs et qui peut animer de nouveau les foules et chacun d’entre nous. Ce «regard» redonne confiance à ceux qui ne se renferment pas dans le scepticisme, en leur ouvrant la perspective de l’éternité bienheureuse. En fait, déjà dans l’histoire, même lorsque la haine semble dominer, le Seigneur ne manque jamais de manifester le témoignage lumineux de son amour."

2408

        Benoît XVI
         (Message pour le Carême 2006)
La tentation a été de croire que devant les urgences pressantes on devait en premier lieu pourvoir au changement des structures extérieures. Cela eut comme conséquence pour certains la transformation du christianisme en un moralisme, la substitution du croire par le faire. C’est pourquoi, mon Prédécesseur de vénérée mémoire, Jean-Paul II, observait avec raison : «Aujourd'hui, la tentation existe de réduire le christianisme à une sagesse purement humaine, en quelque sorte une science pour bien vivre. En un monde fortement sécularisé, est apparue une ‘sécularisation progressive du salut’, ce pourquoi on se bat pour l'homme, certes, mais pour un homme mutilé, ramené à sa seule dimension horizontale. Nous savons au contraire que Jésus est venu apporter le salut intégral» (Encyclique Redemptoris missio, n. 11).
C’est justement à ce salut intégral que le Carême veut nous conduire en vue de la victoire du Christ sur tout mal qui opprime l’homme.

2407

        Benoît XVI
         (Message pour le Carême 2006)
"L’Église ressent aujourd’hui encore comme son devoir de demander à ceux qui détiennent des responsabilités politiques et qui ont entre leurs mains les leviers du pouvoir économique et financier de promouvoir un développement fondé sur le respect de la dignité de tout homme. Une importante authentification de cet effort consistera dans la liberté religieuse effective, entendue non pas simplement comme possibilité d’annoncer et de célébrer le Christ, mais aussi comme contribution à l’édification d’un monde animé par la charité. Dans cet effort, s’inscrit également la considération effective du rôle central que les valeurs religieuses authentiques jouent dans la vie de l’homme, en tant que réponse à ses interrogations les plus profondes et motivation éthique par rapport à ses responsabilités personnelles et sociales. Tels sont les critères sur la base desquels les chrétiens devront aussi apprendre à évaluer avec sagesse les programmes de ceux qui les gouvernent."

2406

        Benoît XVI
         (Message pour le Carême 2006)
Face aux terribles défis de la pauvreté d’une si grande part de l’humanité, l’indifférence et le repli sur son propre égoïsme se situent dans une opposition intolérable avec le «regard» du Christ. Avec la prière, le jeûne et l’aumône, que l’Église propose de manière spéciale dans le temps du Carême, sont des occasions propices pour se conformer à ce «regard». Les exemples des saints et les multiples expériences missionnaires qui caractérisent l’histoire de l’Église constituent des indications précieuses sur le meilleur moyen de soutenir le développement. Aujourd’hui encore, au temps de l’interdépendance globale, on peut constater qu’aucun projet économique, social ou politique ne remplace le don de soi à autrui, dans lequel s’exprime la charité. Celui qui agit selon cette logique évangélique vit la foi comme amitié avec le Dieu incarné et, comme Lui, se charge des besoins matériels et spirituels du prochain. Il le regarde comme un mystère incommensurable, digne d’une attention et d’un soin infinis. Il sait que celui qui ne donne pas Dieu donne trop peu.

2405

        Concile Vatican II
         (Constitution dogmatique Lumen Gentium du 21 novembre 1964- paragraphe 11)
"Tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur condition et leur état de vie, sont appelés par Dieu, chacun dans sa route, à une sainteté dont la perfection est celle même du Père."

2404

        Concile Vatican II
         (Constitution dogmatique Lumen Gentium du 21 novembre 1964- paragraphe 11)
"Par la vertu du sacrement de mariage, qui leur donne de signifier en y participant le mystère de l’unité et de l’amour fécond entre le Christ et l’Église (cf. Ep 5, 32), les époux chrétiens s’aident mutuellement à se sanctifier dans la vie conjugale, par l’accueil et l’éducation des enfants ; en leur état de vie et leur ordre, ils ont ainsi dans le Peuple de Dieu leurs dons propres (cf. 1 Co 7, 7) [21]. De leur union, en effet, procède la famille où naissent des membres nouveaux de la cité des hommes, dont la grâce de l’Esprit Saint fera par le baptême des fils de Dieu pour que le Peuple de Dieu se perpétue tout au long des siècles. Il faut que par la parole et par l’exemple, dans cette sorte d’Église qu’est le foyer, les parents soient pour leurs enfants les premiers hérauts de la foi, au service de la vocation propre de chacun et tout spécialement de la vocation sacrée.
Pourvus de moyens salutaires d’une telle abondance et d’une telle grandeur, tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur condition et leur état de vie, sont appelés par Dieu, chacun dans sa route, à une sainteté dont la perfection est celle même du Père."
[21] 1 Co 7, 7 : « Chacun reçoit de Dieu son don particulier, l’un celui-ci, l’autre celui-là. » cf. Saint Augustin, De Dono Persev. 14, 37 : PL 45, 1015s. : « Ce n’est pas la continence seule qui est don de Dieu, mais aussi la chasteté des époux.»

2403

        saint Paul VI (1897-1978)
         (Exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du 8 décembre 1975-  - L'Esprit de l'évangélisation - paragraphe 71 - Familles)
"Au sein de l’apostolat évangélisateur des laïcs, il est impossible de ne pas souligner l’action évangélisatrice de la famille. Elle a bien mérité, aux différents moments de l’histoire, le beau nom d’“ Eglise domestique ” sanctionné par le Concile Vatican II.[106]
Cela signifie, que, en chaque famille chrétienne, devraient se retrouver les divers aspects de l’Eglise entière. En outre, la famille, comme l’Eglise, se doit d’être un espace où l’Évangile est transmis et d’où l’Évangile rayonne.
Au sein donc d’une famille consciente de cette mission, tous les membres de la famille évangélisent et sont évangélisés. Les parents non seulement communiquent aux enfants l’Évangile mais peuvent recevoir d’eux ce même Évangile profondément vécu. Et une telle famille se fait évangélisatrice de beaucoup d’autres familles et du milieu dans lequel elle s’insère.
Même les familles issues d’un mariage mixte ont le devoir d’annoncer le Christ à leurs enfants avec tout ce qu’implique leur baptême commun ; elles ont aussi la tâche difficile de se faire les artisans de l’unité." 


(106) Constitution dogmatique sur l'Eglise Lumen gentium, n. 11 : AAS 57 (1965), p. 16 ; Décret sur l'apostolat des laïcs Apostolicam actuositatem, n. 11 : AAS 58 (1966), p 848 ; S. Jean Chrysostome, In genesim Serm. VI, 2 ; VII, 1 : PG 54, 607-608.

2402

        saint Paul VI (1897-1978)
         (Exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du 8 décembre 1975-  - L'Esprit de l'évangélisation - paragraphe 70)
"Les laïcs, que leur vocation spécifique place au coeur du monde et à la tête des tâches temporelles les plus variées, doivent exercer par là même une forme singulière d’évangélisation.
Leur tâche première et immédiate n’est pas l’institution et le développement de la communauté ecclésiale — c’est là le rôle spécifique des Pasteurs —, mais c’est la mise en oeuvre de toutes les possibilités chrétiennes et évangéliques cachées, mais déjà présentes et actives dans les choses du monde. Le champ propre de leur activité évangélisatrice, c’est le monde vaste et compliqué de la politique, du social, de l’économie, mais également de la culture, des sciences et des arts, de la vie internationale, des mass media ainsi que certaines autres réalités ouvertes à l’évangélisation comme sont l’amour, la famille, l’éducation des enfants et des adolescents, le travail professionnel, la souffrance. Plus il y aura de laïcs imprégnés d’évangile responsables de ces réalités et clairement engagés en elles, compétents pour les promouvoir et conscients qu’il faut déployer leur pleine capacité chrétienne souvent enfouie et asphyxiée, plus ces réalités sans rien perdre ou sacrifier de leur coefficient humain, mais manifestant une dimension transcendante souvent méconnue, se trouveront au service de l’édification du Règne de Dieu et donc du salut en Jésus-Christ."

2401

        saint Paul VI (1897-1978)
         (Exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du 8 décembre 1975-  - L'Esprit de l'évangélisation paragraphe 80)
 "Gardons donc la ferveur de l’esprit. Gardons la douce et réconfortante joie d’évangéliser, même lorsque c’est dans les larmes qu’il faut semer. Que ce soit pour nous — comme pour Jean-Baptiste, pour Pierre et Paul, pour les autres Apôtres, pour une multitude d’admirables évangélisateurs tout au long de l’histoire de l’Eglise — un élan intérieur que personne ni rien ne saurait éteindre. Que ce soit la grande joie de nos vies données. Et que le monde de notre temps qui cherche, tantôt dans l’angoisse, tantôt dans l’espérance, puisse recevoir la Bonne Nouvelle, non d’évangélisateurs tristes et découragés, impatients ou anxieux, mais de ministres de l’Evangile dont la vie rayonne de ferveur, qui ont les premiers reçus en eux la joie du Christ, et qui acceptent de jouer leur vie pour que le Royaume soit annoncé et l’Eglise implantée au coeur du monde."

2400

        saint Paul VI (1897-1978)
         (Exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du 8 décembre 1975-  - L'Esprit de l'évangélisation paragraphe 80)
"Est-ce donc un crime contre la liberté d’autrui que de proclamer dans la joie une Bonne Nouvelle que l’on vient d’apprendre par la miséricorde du Seigneur ?[132] Et pourquoi seuls le mensonge et l’erreur, la dégradation et la pornographie, auraient-ils le droit d’être proposés et souvent, hélas, imposés par la propagande destructive des mass media, par la tolérance des législations, par la peur des bons et la hardiesse des méchants ? Cette façon respectueuse de proposer le Christ et son Royaume, plus qu’un droit, est un devoir de l’évangélisateur. Et s’est aussi un droit des hommes ses frères de recevoir de lui l’annonce de la Bonne Nouvelle du salut. Ce salut, Dieu peut l’accomplir en qui Il veut par des voies extraordinaires que lui seul connaît.[133] Et cependant, si son Fils est venu, ce fut précisément pour nous révéler, par sa parole et par sa vie, les chemins ordinaires du salut. Et il nous a ordonné de transmettre aux autres cette révélation avec la même autorité que lui. Il se serait pas inutile que chaque chrétien et chaque évangélisateur approfondisse dans la prière cette pensée : les hommes pourront se sauver aussi par d’autres chemins, grâce à la miséricorde de Dieu, même si nous ne leur annonçons pas l’Evangile ; mais nous, pouvons-nous nous sauver si par négligence, par peur, par honte — ce que saint Paul appelait “ rougir de l’Evangile ”[134] — ou par suite d’idées fausses nous omettons de l’annoncer ? Car ce serait alors trahir l’appel de Dieu qui, par la voix des ministres de l’Evangile, veut faire germer la semence ; et il dépendra de nous que celle-ci devienne un arbre et produise tout son fruit."
(132) Cf. ibid., nn. 9-14, l. c. pp. 935-940.
(133) Cf. Concile Oecuménique Vatican II, Décret sur l'activité missionnaire de l'Eglise Ad gentes, n. 7 : AAS 58 (1966), p. 955.
(134) Cf. Rm 1, 16.

2399

        saint Paul VI (1897-1978)
         (Exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du 8 décembre 1975-  - L'Esprit de l'évangélisation paragraphe 79)
"Quelle est cette affection ? Bien plus que celle d’un pédagogue, elle est celle d’un père ; et plus encore : celle d’une mère.(Cf. 1 Th 2, 7-11 ; 1 Co 4, 15 ; Ga 4, 19.) C’est cette affection que le Seigneur attend de chaque prédicateur de l’Évangile, de chaque bâtisseur de l’Eglise. Un signe d’amour sera le souci de donner la vérité et d’introduire dans l’Unité. Un signe d’amour sera également de se dévouer sans réserve ni retour à l’annonce de Jésus-Christ."

2398

        saint Paul VI (1897-1978)
         (Exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du 8 décembre 1975-  - L'Esprit de l'évangélisation paragraphe 78)
"Le prédicateur de l’Évangile sera donc quelqu’un qui, même au prix du renoncement personnel et de la souffrance, recherche toujours la vérité qu’il doit transmettre aux autres. Il ne trahit jamais ni ne dissimule la vérité par souci de plaire aux hommes, d’étonner ou de choquer, ni par originalité ou désir d’apparaître. Il ne refuse pas la vérité. Il n’obscurcit pas la vérité révélée par paresse de la rechercher, par commodité, par peur. Il ne néglige pas de l’étudier. Il la sert généreusement sans l’asservir."


2397

        saint Paul VI (1897-1978)
         (Exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du 8 décembre 1975-  - L'Esprit de l'évangélisation paragraphe 75 - 
"C’est grâce à l’appui du Saint-Esprit que l’Eglise s’accroît (Cf. Ac 9, 31). Il est l’âme de cette Eglise. C’est lui qui explique aux fidèles le sens profond de l’enseignement de Jésus et son mystère. Il est celui qui, aujourd’hui comme aux débuts de l’Eglise, agit en chaque évangélisateur qui se laisse posséder et conduire par lui, et met dans sa bouche les mots que seul il ne pourrait trouver, tout en prédisposant aussi l’âme de celui qui écoute pour le rendre ouvert et accueillant à la Bonne Nouvelle et au Règne annoncé. (...) La préparation la plus raffinée de l’évangélisateur n’opère rien sans lui. Sans lui, la dialectique la plus convaincante est impuissante sur l’esprit des hommes. Sans lui, les schémas sociologiques ou psychologiques les plus élaborés se révèlent vite dépourvus de valeur."

2396

        saint Paul VI (1897-1978)
         (Exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi du 8 décembre 1975-  - L'Esprit de l'évangélisation paragraphe 75 - 
Image illustrative de l’article Paul VI"Si l’Esprit de Dieu a une place éminente dans toute la vie de l’Eglise, c’est dans la mission évangélisatrice de celle-ci qu’il agit le plus. Ce n’est pas par hasard que le grand départ de l’évangélisation eut lieu le matin de Pentecôte, sous le souffle de l’Esprit.
On peut dire que l’Esprit Saint est l’agent principal de l’évangélisation : c’est lui qui pousse chacun à annoncer l’Évangile et c’est lui qui dans le tréfonds des consciences fait accepter et comprendre la Parole du salut.[118] Mais l’on peut dire également qu’il est le terme de l’évangélisation : lui seul suscite la nouvelle création, l’humanité nouvelle à laquelle l’évangélisation doit aboutir, avec l’unité dans la variété que l’évangélisation voudrait provoquer dans la communauté chrétienne. A travers lui l’Évangile pénètre au coeur du monde car c’est lui qui fait discerner les signes des temps — signes de Dieu — que l’évangélisation découvre et met en valeur à l’intérieur de l’histoire."
(118 - Cf. Concile oecuménique Vatican II, Décret sur l'activité missionnaire de l'Eglise Ad gentes, n. 4 : AAS 58 (1966), pp. 950-951.)

2395

    Pape François
     (
Homélie du 16 avril 2020 - jeudi dans l'Octave de Pâques - la joie - Lc 24, 35-48) :
"À cette époque, à Jérusalem, les gens avaient beaucoup de sentiments: la peur, l'étonnement, le doute. En ces jours-là, l'infirme que Pierre et Jean venaient de guérir ne les lâchait plus. Tout le peuple accourut vers eux au Portique dit de Salomon. Les gens étaient stupéfaits: il y avait un atmosphère inquiète, parce qu'il y avait des choses qui se passaient qu'on ne comprenait pas Le Seigneur est allé vers ses disciples. Eux aussi savaient qu'il était déjà ressuscité, Pierre le savait parce qu'il avait parlé avec Lui ce matin-là.

Ces deux-là qui étaient de retour d'Emmaüs le savaient aussi, mais lorsque le Seigneur est apparu, ils ont eu peur. «Bouleversés et remplis de peur, ils crurent voir un fantôme»; ils avaient fait la même expérience sur le lac quand Jésus était venu marcher sur les eaux. Mais à ce moment-là, Pierre, faisant le courageux, avait dit au Seigneur : «Mais si c'est Toi, laisse-moi marcher sur les eaux». Là, Pierre est resté silencieux, il avait parlé avec le Seigneur ce matin-là, mais personne ne sait ce qu'ils s'étaient dit, et donc là, Il s'est tu. Mais ils étaient si remplis de peur, bouleversés, qu'ils croyaient avoir vu un fantôme. Et Jésus dit: «Mais non, pourquoi êtes-vous troublés ? Pourquoi les doutes surgissent-ils dans votre cœur ? Regardez mes mains, mes pieds...", en leur montrant ses plaies. C'est le trésor de Jésus, qui l'a emmené au Ciel pour le montrer au Père et intercéder pour nous. «Touchez-moi et regardez; un fantôme n'a ni chair ni os.»

Et puis vient une phrase qui me donne tant de consolation et pour cette raison, ce passage de l'Évangile est l'un de mes préférés: «de joie, ils n'osaient y croire...", encore et toujours plein d'étonnement, la joie les empêchait de croire. Il y a eu tellement de joie que "non, cela ne peut pas être vrai. Cette joie n'est pas réelle, c'est trop de joie". Et cela les a empêchés de croire. La joie. Les moments de grande joie. Ils étaient pleins de joie mais paralysés par la joie. Et la joie est l'un des souhaits que Paul a adressé aux Romains : "Que le Dieu de l'espérance vous remplisse de joie", leur a-t-il dit. Remplissez-vous de joie, soyez plein de joie. C'est l'expérience la plus haute de consolation, quand le Seigneur nous fait comprendre que c'est autre chose que d'être joyeux, positif, lumineux... Non, c'est autre chose. Être joyeux, mais plein de joie, une joie débordante qui nous prend vraiment. Et c'est pourquoi Paul souhaite aux Romains que "le Dieu de l'espérance vous remplisse de joie".

Et ce mot, cette expression, “remplir de joie” est répétée, beaucoup, beaucoup de fois. Par exemple, lorsqu’en prison, Pierre sauve la vie du geôlier qui était sur le point de se suicider parce que les portes ont été ouvertes avec le tremblement de terre, Il lui annonce l'Évangile, le baptise, et le geôlier, était "plein de joie" d'avoir cru. Il en va de même pour le trésorier de la reine Candáce, lorsque Philippe l'a baptisé, Il a suivi son chemin "plein de joie". La même chose s'est produite le jour de l'Ascension : les disciples sont retournés à Jérusalem, dit la Bible, "pleins de joie". C'est la plénitude de la consolation, la plénitude de la présence du Seigneur. Car, comme le dit Paul aux Galates, "la joie est le fruit de l'Esprit Saint", elle n'est pas la conséquence d'émotions qui éclatent pour quelque chose de merveilleux... Non, elle est plus. Cette joie, cette joie qui nous remplit est le fruit de l'Esprit Saint. Sans l'Esprit, vous ne pouvez pas avoir cette joie. Recevoir la joie de l'Esprit est une grâce.

Cela me rappelle les derniers paragraphes de l'exhortation Evangelii Nuntiandi de Paul VI, lorsqu'il parle de chrétiens joyeux, de joyeux évangélisateurs, et non de ceux qui vivent toujours tristes. Aujourd'hui est une belle journée pour le lire. Pleins de joie.

Il y a un passage du livre de Néhémie qui nous aidera aujourd'hui dans cette réflexion sur la joie. Le peuple est retourné à Jérusalem et a trouvé le livre de la loi, il a été redécouvert - il connaissait la loi par cœur, mais il n'avait pas trouvé le livre de la loi - ; c'est une grande fête et tout le peuple se réunit pour écouter le prêtre Esdras lire le livre de la loi. Les gens émus pleuraient, ils pleuraient de joie parce qu'ils avaient trouvé le livre de la loi et ils pleuraient, ils étaient joyeux, ils pleuraient... A la fin, quand le prêtre Esdras a terminé, Néhémie a dit au peuple : "Soyez rassurés, maintenant ne pleurez plus, gardez la joie, car la joie dans le Seigneur est votre force".

2394

    Maurice Zundel
     (
Silence, parole de vie, transcription d'une retraite donnée en 1959, Anne Sigier, 1990, p. 129.)
Selon Maurice Zundel, en demandant à Marie Madeleine de ne pas le toucher, Jésus indique qu'une fois la résurrection accomplie, le lien entre l'humanité et sa divine personne n'est plus physique, mais passe désormais par le lien de cœur et la communion eucharistique. « Il faut qu'Il établisse cet écart, il faut qu'elle comprenne (et avec Marie Madeleine, toute l'humanité) que la seule voie possible, c'est la Foi, que les mains ne peuvent atteindre la personne et que c'est du dedans, du dedans seulement, que l'on peut s'approcher de Lui.
De même, plus tard, lorsque l'apôtre Thomas tiendra à toucher les plaies de Jésus (et Il lui permettra de le faire à cause de son incrédulité première), Il lui déclarera néanmoins : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu », car « Il sait que cela ne sert de rien».

2393

    pape François 
     (
Homélie du Dimanche de Pâques -16 avril 2017)
"Aujourd'hui, l'Église continue de dire : "Arrête-toi, Jésus est ressuscité". Et ce n'est pas une fantaisie, la Résurrection du Christ n'est pas une fête avec beaucoup de fleurs. C'est beau, mais ce n’est pas seulement cela, c’est beaucoup plus ; c'est le Mystère de la pierre écartée qui finit par être le fondement de notre existence. Et nous aussi, les cailloux sur le sol, dans cette terre de douleur, de tragédie, avec la foi dans le Christ ressuscité ont un sens, au milieu de tant de calamités. Le sentiment de regarder au-delà, le sentiment de dire : "Regarde, il n'y a pas de mur ; il y a un horizon, il y a la vie, il y a la joie, il y a la croix avec cette ambivalence. Regarde devant toi, ne t’arrête pas. Tu es un caillou, mais ta vie a un sens parce que tu es un caillou près de cette pierre, cette pierre que la méchanceté du péché a jetée". Frères et sœurs, voilà ce que je voulais vous dire. Rentrez chez vous aujourd'hui, en répétant dans vos cœurs : "Le Christ est ressuscité".

2392

    pape François 
     (
Audience générale du 17 mai 2017)
« Qu'il est beau de penser que la première apparition du Ressuscité - selon les Évangiles - s'est déroulée de façon si personnelle ! Qu'il y a quelqu'un qui nous connaît, qui voit notre souffrance et notre déception, et qui est ému pour nous, et nous appelle par notre nom.
C'est une loi que l'on retrouve sculptée dans de nombreuses pages de l'Évangile.
Autour de Jésus, il y a beaucoup de gens qui cherchent Dieu ; mais la réalité la plus prodigieuse est que, bien plus tôt, il y a d'abord Dieu qui prend soin de notre vie, qui veut la relever, et pour ce faire, Il nous appelle par notre nom, reconnaissant le visage personnel de chacun.
Chaque homme est une histoire d'amour que Dieu écrit sur cette terre. Chacun de nous est une histoire de l'amour de Dieu. Les Évangiles nous décrivent le bonheur de Marie : la résurrection de Jésus n'est pas une joie donnée au compte-goutte, mais une cascade qui investit toute la vie."

2391

    pape François 
     (
Audience générale du 24 mai 2017)
« Nous avons tous, dans notre vie, connu des moments difficiles et sombres ; des moments où nous avons marché tristes, songeurs, sans horizon, avec juste un mur devant nous.
Et Jésus est toujours à nos côtés pour nous donner de l'espoir, pour nous réchauffer le cœur et nous dire : "Allez-y, je suis avec vous. Allez-y".
Le secret de la route qui mène à Emmaüs est là : même si les apparences sont contraires, nous continuons à être aimés, et Dieu ne cessera jamais de nous aimer. Dieu marchera toujours avec nous, toujours, même dans les moments les plus douloureux, même dans les pires moments, même dans les moments de défaite : il y a le Seigneur. Et c'est ce que nous espérons.

2390

    pape François 
     (
Audience générale du 24 mai 2017)
« La rencontre de Jésus avec ces deux disciples semble tout à fait fortuite : elle ressemble à l'un des nombreux carrefours de la vie. Ce qui se passe sur cette route est une thérapie de l'espoir. Qui le fait ? Jésus. Tout d'abord, demandez et écoutez : notre Dieu n'est pas un Dieu intrusif. Même s'il connaît déjà la raison de la déception de ces deux-là, il leur laisse le temps de plonger au plus profond de l'amertume qui les a saisis. Combien de tristesses, combien de défaites, combien d'échecs il y a dans la vie de chacun ! Combien de fois dans la vie nous avons espéré, combien de fois nous nous sommes sentis à un pas du bonheur, et puis nous nous sommes retrouvés déçus. Mais Jésus marche avec tous ces gens trompés, qui marchent la tête baissée. Et en marchant avec eux, de manière discrète, Il parvient à redonner espoir. »


Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)