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père Raniero Cantalamessa
Méditation 14-XII-01, n. 4
La forme la plus nécessaire et la plus significative de jeûne pour nous aujourd´hui s´appelle sobriété. Se priver volontairement de petits ou de grands conforts, de ce qui est accessoire ou inutile, est communion à la passion du Christ, est solidarité avec la pauvreté d´un grand nombre.
C´est aussi une façon de s´opposer à la mentalité consumériste. Dans un monde qui a fait de la commodité superflue et inutile une des fins de sa propre activité, renoncer au superflu, savoir se passer de quelque chose, éviter de recourir à la solution la plus commode, de choisir la chose la plus facile, l´objet de plus grand luxe, vivre en somme dans la sobriété est plus efficace que de s´imposer des pénitences artificielles. C´est par dessus tout une justice envers les générations qui nous suivront et ne doivent pas être contraintes à vivre des cendres de ce que nous avons consommé et gaspillé. Il a une valeur écologique, de respect de la Création.

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St Bède le Vénérable
Homélie sur l'Evangile, II, 23
Le saint précurseur de la naissance, de la prédication et de la mort du Seigneur a montré (au moment de sa mort) un courage digne d'attirer les regards de Dieu. Comme dit l'Ecriture, aux yeux des hommes, il subissait un châtiment, mais par son espérance il avait déjà l'immortalité. Nous avons raison de célébrer avec joie la naissance au ciel de celui qui, par sa passion, a rendu lui-même ce jour solennel en l'illustrant par la pourpre de son sang. Nous vénérons dans la joie la mémoire de celui qui a scellé par le sceau de son martyre le témoignage qu'il rendait au Seigneur.
Il n'y a en effet aucun doute que Jean Baptiste a subi la prison pour le Rédempteur qu'il précédait par son témoignage, et qu'il a donné sa vie pour lui. Car si son persécuteur ne lui a pas demandé de nier le Christ, mais de taire la vérité, c'est cependant pour le Christ qu'il est mort. Le Christ a dit en effet : Je suis la vérité. Puisque c'est pour la vérité qu'il a répandu son sang, c'est bien pour le Christ. Jean avait témoigné en naissant que le Christ allait naître, en prêchant que le Christ allait prêcher, en baptisant qu'il allait baptiser. En souffrant le premier sa passion, il signifiait que le Christ devait lui aussi souffrir.

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père Raniero Cantalamessa
Homélie, 14 avril 2006 (Vendredi Saint, Basilique St Pierre)
Car un temps viendra où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine, mais au contraire, au gré de leurs passions et l’oreille les démangeant, ils se donneront des maîtres en quantité et détourneront l’oreille de la vérité pour se tourner vers les fables (2 Tm 4, 3-4). Cette parole des Saintes Ecritures – surtout l’allusion à l’oreille qui démange en entendant des choses nouvelles – se réalise de façon nouvelle et impressionnante de nos jours. Alors que nous célébrons ici la mémoire de la passion et de la mort du Sauveur, des millions de personnes sont amenées à croire, par d’habiles spécialistes du remaniement de légendes antiques, que Jésus de Nazareth n’a en réalité jamais été crucifié. (...)
On parle beaucoup de la trahison de Judas sans se rendre compte qu’on est en train de la renouveler. Le Christ est vendu, une nouvelle fois, non plus aux chefs du sanhédrin pour trente pièces d’argent, mais à des éditeurs et des libraires pour des milliards de pièces d’argent… Personne ne réussira à stopper cette vague spéculative qui va même être relancée avec la sortie imminente d’un film, mais m’étant consacré pendant des années à l’Histoire des origines chrétiennes je considère comme de mon devoir d’attirer l’attention sur un énorme malentendu qui se trouve à la base de toute cette littérature pseudo-historique.
Les évangiles apocryphes sur lesquels elle s’appuie sont des textes connus depuis toujours, dans leur totalité ou en partie, mais avec lesquels même les historiens les plus critiques et les plus hostiles au christianisme n’ont jamais pensé avant ce jour que l’on puisse faire de l’histoire. Ce serait comme si dans quelques siècles on prétendait reconstruire l’histoire d’aujourd’hui en se basant sur les romans écrits à notre époque.
L’énorme malentendu consiste dans le fait que l’on utilise ces écrits pour leur faire dire exactement le contraire de ce qu’ils voulaient dire. Ils font partie de la littérature gnostique des IIe et IIIe siècle. La vision gnostique – un mélange de dualisme platonique et de doctrines orientales revêtu d’idées bibliques – soutient que le monde matériel est une illusion, œuvre du Dieu de l’Ancien Testament, qui est un dieu méchant, ou au moins inférieur ; le Christ n’est pas mort sur la croix, car il n’a jamais pris, sauf en apparence, un corps humain, ceci étant indigne de Dieu (docétisme). (...)
Ce sont des choses qui ne mériteraient pas d’être traitées en ce lieu et aujourd’hui, mais nous ne pouvons pas permettre que le silence des croyants soit interprété comme un sentiment d’embarras et que la bonne foi (ou la naïveté ?) de millions de personnes soit impunément manipulée par les médias, sans élever la voix pour protester au nom, non seulement de la foi, mais aussi du bon sens et d’une raison saine. (...) nous sommes à l’époque des médias et les médias s’intéressent davantage à la nouveauté qu’à la vérité.

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St Cyrille de Jérusalem
Catéchèse baptismale, 13
Ce n'est pas par contrainte qu'il a quitté la vie, ce n'est pas par force qu'il a été immolé, mais par sa propre volonté. Écoutez ce qu'il dit : "J'ai le pouvoir de donner ma vie, et le pouvoir de la recevoir à nouveau". Il est venu délibérément à sa passion, heureux de son exploit, souriant à son triomphe, content de sauver les hommes. Il n'a pas eu honte de la croix, car il sauvait toute la terre. Ce n'était pas un pauvre homme qui souffrait, mais Dieu fait homme qui allait combattre pour obtenir le prix de la patience.

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)