1830
Saint Augustin
"Dieu qui t'a créé sans toi, ne te sauveras pas sans toi ! "
" Malgré la vigueur toute-puissante de la main miséricordieuse de Dieu, la volonté humaine demeure parfaitement libre, franche, et exempte de toute sorte de contrainte et de nécessité. La grâce est si gracieuse, et saisit si gracieusement nos cœurs pour les attirer, qu'elle ne gâte rien en la liberté de notre volonté : elle touche puissamment, mais pourtant si délicatement les ressorts de notre esprit, que notre libre arbitre n'en reçoit aucune violation."
"On ne connaît la grandeur du mystère de Dieu qu'à travers celui de Jésus, et le mystère de Jésus parle précisément de s'abaisser, de s'annihiler, de s'humilier, un mystère qui apporte le salut aux pauvres, à ceux qui sont détruits par tant de maladies, qui ont péché dans des situations difficiles. En dehors de ce cadre, on ne peut pas comprendre le mystère de Jésus, on ne peut pas comprendre l'onction du Saint-Esprit qui le fait se réjouir (cf Lc 10, 21-24) dans la louange du Père, et qui le conduit à évangéliser les pauvres, les exclus. Nous demandons au Seigneur de nous rapprocher toujours plus de son mystère, et de le faire sur la route qu'Il veut que nous suivions : la voie de l'humilité, la voie de la douceur, la voie de la pauvreté, celle sur laquelle nous nous sentons pécheurs. C'est ainsi qu'il vient nous sauver, nous libérer."
" Isaïe s'adresse à ceux qui ont traversé une période obscure, qui ont vécu une épreuve difficile. Mais le temps de la consolation est arrivé. La tristesse et la peur peuvent faire place à la joie, car le Seigneur guidera Lui-même son peuple sur la voie de la libération et du salut. Comment y parviendra-t'il ? Avec la sollicitude et la tendresse d'un berger qui prend soin de son troupeau, Il le fera paître, il rassemblera les brebis égarées et les mettra à l'abri dans sa bergerie, Il réservera une attention particulière aux plus faibles et au plus démunis. C'est l'attitude de Dieu en vers nous, ses créatures. Ainsi le prophète invite ceux qui l'écoutent -y compris nous aujourd'hui- à diffuser ce message d'espérance à tout le peuple : le Seigneur vous console. Accueillez la consolation qui vient du Seigneur. "
"Accoutumez-vous à parler à Dieu familièrement et confidemment, comme à votre ami ; et faites réflexion que c'est une erreur et une faiblesse de notre nature aveugle, de n'être point libres en sa Présence, et de ne paraître devant Lui que comme des esclaves timides et honteux devant un prince, en tremblant de peur, et en ne pensant qu'à fuir pour aller chercher ailleurs notre consolation et notre liberté."
" Il faut approcher de Dieu familièrement, et user de la sainte liberté que nous donne la qualité d'enfants de Dieu. Il est notre Créateur, Il est notre Père, nous pouvons donc, sans choquer la bienséance, aller à Lui avec la même franchise et la même simplicité que les enfants vont à leur père et à leur mère."
« Quand notre « je-moi » se transforme en don, il devient transparent à son tour et capable de communiquer la Présence cachée en nous, qui est la Vie de notre vie.Ainsi Dieu naît en quelque manière dans l’humanité chaque fois que l’un de nous se libère vraiment de soi.C’est cela précisément qui nous fait « origine », j’entends, cette communication à travers nous de l’Origine en personne, qui ne peut devenir un événement de notre histoire qu’à travers cette approche dépouillée et virginale, au plus intime de nous, qui correspond à son infini dépouillement.Combien de fois, en face d’êtres butés dans leurs prises de position passionnelles, n’éprouvons-nous pas ce sentiment qu’ils laissent Dieu mourir en eux et « qu’ils éteignent l’Esprit », en nous inspirant la crainte d’en faire autant ?C’est de ce centre divin, intérieur à nous-mêmes, que gravite la morale proprement chrétienne.Elle assume, bien sûr, tout le Décalogue, mais sous l’aspect positif des exigences imprescriptibles de libération qu’elle porte en elle et qu’elle accomplit en réalisant la suprême exigence de désappropriation totale doit susciter en nous un être nouveau.Le « Dilige et quod vis fac »augustinien en est la plus parfaite expression :« Aime et fais ce que tu veux »
"Non, de toute éternité, Dieu n'est Dieu qu'en s'épanchant, Dieu n'est Dieu qu'en se donnant. Pas seulement un beau jour, en ayant l'idée géniale de nous suciter à son côté. Mais depuis toujours, se suscitant ces autres lui-même que, faute de mots pour le dire, nous appelons le Fils et l'Esprit.Dieu est relation. Dieu n'est que relation. Il n'est qu'Amour. C'est pourquoi il ne peut susciter, il ne veut susciter, que l'amour. Non pas la soumission, non pas la dépendance, mais l'amour, cette réponse nécessairement aléatoire, à la fois espérée et forcément inattendue, dépendant de l'absolue liberté suscitée en l'autre. Ainsi la toute-puissance de Dieu ne peut et ne veut se traduire que dans la vulnérabilité de l'amour. "
Saint Charbel
"Vivez dans la lumière de la vérité que vous saisissez. Il ne suffit pas de connaître le chemin pour arriver, il faut le suivre. Dieu éclaire les pages, mais c'est à vous de les lire. Dieu vous illumine le chemin, mais c'est à vous d'y marcher. Celui qui monte se sert de ses pieds, celui qui descend, c'est avec ses pieds qu'il descend; et là où vous arrivez, ce sont vos pieds qui vous y auront conduits.
Soyez toujours en état d'écoute et d'éveil. Refaites vos comptes quotidiennement, changez votre vie et renouvelez-la. Si vous écoutez humblement, vous comprendrez la vérité et elle vous libérera.
Affranchissez-vous des cordes qui vous ligotent. Vos pensées, vos croyances propres et vos penchants vous enchaînent comme les cordes qui immobilisent le navire au quai et le sécurisent, mais elles ne lui permettent pas de naviguer.
Laissez la parole de Dieu vous délier des vôtres en les rompant l'une après l'autre, même si vous en souffrez. Ne stagnez pas dans vos penchants et dans vos pensées même s'ils vous offrent repos et sécurité. Toute sécurité est une illusion sans la paix du Christ. Le repos loin du cœur est une duperie. Ne craignez pas de vous libérer du rivage et de quitter le port; livrez-vous à Dieu pour vous affranchir de vos chaînes.
C'est sa Parole qui vous oriente, et son Esprit qui souffle dans vos voiles; ainsi vous arriverez à la rive de lumière. Le navire est destiné à traverser la mer et non pas à rester au port. Il est fait pour naviguer très loin au large.
Il faut dénouer toutes ses cordes ; s'il en reste une seule, elle l'empêchera de quitter le port. Ne gardez que les cordes qui font dresser le mât, celles de l'amour et de la communion qui vous lient à vos frères les hommes. Votre voyage dans ce monde est un chemin vers la sainteté qui est une perpétuelle transformation de l'état matériel vers celui de la lumière.
Priez pour écouter, priez pour comprendre et priez pour vivre votre foi, la pratiquer et en témoigner. Priez pour vous transformer en lumière. Écoutez en priant, comprenez la vérité dans la prière, et vivez en prière."
"Tandis qu'il était encore loin, dit l'Évangile, son père l'aperçut et fut pris de pitié, puis accourant il se précipita à son cou et il l'embrassa" A s'en tenir à ces mots, on voit qu'il tardait plus au Père d'avoir donné le pardon à son fils, qu'au fils de l'avoir reçu. Il se pressait de telle sorte de libérer le coupable du tourment de sa conscience, que l'on croirait que la compassion pour ce malheureux faisait plus souffrir celui qui exerçait la miséricorde, que le mal ne faisait souffrir le malheureux lui-même."
"Oh ! il ne faut pas penser que Notre Seigneur ait voulu mourir seulement pour nous racheter, car un seul de ses soupirs, à cause de la dignité et du mérite du soupirant, suffisait pour nous sauver et délivrer de la main de nos ennemis ; mais cet amour infini ne pouvait pas être content s'il ne mourait de l'Amour même. Le Fils de Dieu est conduit à la Croix ; et qui l'y a mis ? Certes, cela a été l'Amour."
Fuyons hors d’ici. Tu peux fuir en esprit, même si tu es retenu physiquement. Tu peux à la fois demeurer ici et être en présence du Seigneur, si ton âme s’attache à Lui, si, par la pensée, tu marches derrière Lui, si tu suis ses chemins par la foi, non par la vue, si tu te réfugies en Lui ; car Il est refuge et force, Lui à qui David disait : Vers toi je me suis réfugié et je n’ai pas été déçu.