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sainte Thérèse de l'Enfant Jésus (1873-1897)

(Histoire d'une âme)

"Vous le savez, ma Mère, j'ai toujours désiré d'être une sainte, mais hélas ! j'ai toujours constaté, lorsque je me suis comparée aux saints, qu'il y a entre eux et moi la même différence qui existe entre une montagne dont le sommet se perd dans les cieux et le grain de sable obscur foulé sous les pieds des passants. 
Au lieu de me décourager, je me suis dit : le Bon Dieu ne saurait inspirer des désirs irréalisables ; je puis donc malgré ma petitesse aspirer à la sainteté ; me grandir, c'est impossible, je dois me supporter telle que je suis avec toutes mes imperfections, mais je veux chercher le moyen d'aller au Ciel par une petite voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle. 
J'ai recherché dans les livres saints et j'ai lu ces mots sortis de la bouche de la Sagesse Éternelle : "Si quelqu'un est tout petit, qu'il vienne à moi." Alors je suis venue, et voici ce que j'ai trouvé : "Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai, je vous porterai sur mon sein et je vous balancerai sur mes genoux ! " 
Ah ! jamais paroles plus tendres, plus mélodieuses, ne sont venues réjouir mon âme, l'ascenseur qui doit m'élever jusqu'au Ciel, ce sont vos bras, ô Jésus ! 
Pour cela je n'ai pas besoin de grandir, au contraire ! 
Il faut que je reste petite, que je le devienne de plus en plus. 

1228

Saint François de Sales (1567-1622)

Introduction à la vie dévote

" Ne nous troublons point de nos imperfections, car notre perfection consiste à les combattre, et nous ne saurions les combattre sans les voir, ni les vaincre sans les rencontrer. notre victoire ne consiste pas à ne point les sentir, mais à ne point leur consentir ; mais ce n'est pas leur consentir que d'en être incommodé. Il faut bien que pour l'exercice de notre humilité, nous soyons quelquefois blessés en cette bataille spirituelle ; néanmoins nous ne sommes jamais vaincus sinon lorsque nous avons perdu ou la vie, ou le courage. C'est une heureuse condition pour nous en cette guerre, que nous soyons toujours vainqueurs, pourvu que nous voulions combattre.

1213

Esprit Valentin Fléchier (1632-1710)

(Sermon du 19 mars 1682)

Saint Joseph, homme du jeûne, de la sobriété et de la discrétion :
"Quoiqu'il comptât des rois pour ses ancêtres, et qu'il descendit de ces souverains que Dieu lui-même avait mis sur le trône, il se vit sans chagrin dans une condition basse et cachée, et ne demanda point de sortir de la voie qui lui avait été marquée. Il fut, sans murmurer, tributaire de ceux dont, par le droit de sa naissance, il aurait pu prétendre d'être le maître. La pauvreté ne lui parut pas honteuse, quand c'était Dieu qui l'avait permise. Il était convenable qu'il portât la ressemblance d'un Dieu infirme et humilié, dont il devait être regardé comme le gouverneur et le père. Comme il devait servir à cacher le mystère de l'Incarnation jusqu'au temps qu'il fallut le manifester au monde, il fallait qu'il fût caché dans l'obscurité de sa condition, et qu'il devint lui-même comme un mystère de la Providence." 

1166

Cardinal Merry del Val - (1865-1930)
LITANIES DE L'HUMILITÉ

V. Ô Jésus, doux et humble de Cœur,
R. Rends mon cœur semblable au Tien
Matthieu 11, 29 ô Jésus doux et humble de Coeur, rends mon coeur semblable au Tien. 
Du désir d’être estimé, délivrez-moi/nous JésusDu désir d’être aimé,
Du désir d’être exalté,
Du désir d’être honoré,
Du désir d’être loué,
Du désir d’être préféré,
Du désir d’être consulté,
Du désir d’être approuvé,
Du désir d’être compris,
Du désir d’être visité,

De la crainte d’être humilié, délivrez-moi/nous Jésus
De la crainte d’être méprisé,
De la crainte d’être rebuté,
De la crainte d’être calomnié,
De la crainte d’être oublié,
De la crainte d’être raillé,
De la crainte d’être moqué,
De la crainte d’être injurié,
De la crainte d’être abandonné,
De la crainte d’être rejeté,
Que d’autres soient plus aimés que moi, accordez-moi, Jésus, de le désirer.
Que d’autres soient plus estimés que moi,
Que d’autres grandissent dans l’opinion et que je diminue,
Que d’autres soient loués et que je sois oublié,
Que d’autres soient employés et que je sois mis de côté,
Que d’autres soient préférés en tout,
Que d’autres soient plus saints que moi, pourvu que je le soit autant que je puis l’être, accordez-moi, Jésus, de le désirer.

1162

Ambroise de Lombez (1708-1778) -
Traité de la paix intérieure

“D’ailleurs, elles produisent toujours de bons effets dans les âmes fidèles : elles les humilient, elles excitent leur vigilance, elles exercent leur patience et leur courage, elles entretiennent leur ferveur en les ramenant souvent à Dieu, et les rendent compatissantes aux infirmités du prochain.

1147

Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus
« Je crois tout simplement que c’est Jésus Lui-même caché au fond de mon pauvre cœur, qui me fait la grâce d’agir en moi, et me fait penser tout ce qu’Il veut que je fasse au moment présent. »

1140

sainte Bernadette Soubirous (1844-1879- 35 ans)

« Faites, ô Tendre Mère, que Votre enfant Vous imite en tout et pour tout, en un mot que je sois une enfant selon votre Coeur et Celui de votre cher Fils ». 

1139

sainte Bernadette Soubirous (1844-1879- 35 ans)

« Je suis le balai dont la Vierge s'est servie. Qu'est-ce qu'on fait d'un balai quand on a fini de s'en servir ? On le met derrière la porte. C'est ma place, j'y suis bien. J'y reste ».

1092

Fr. Olivier Catel, dominicain - Méditation du 12/03/2015
caremedanslaville.org

(...) Le Royaume de Dieu n’est pas un territoire dans lequel nous devons entrer, légalement ou non, une terre à conquérir pour qu’elle devienne la nôtre. Le Royaume de Dieu vient à nous, se donne. On ne s’en empare pas. Le Royaume de Dieu vient à nous dans la beauté du Sacrement et dans la simplicité du visage d’un frère, dans la force de la prière de l’Église et dans l’intimité de ma prière secrète. 
Ce Royaume a sa charte dans les béatitudes et sa réalité dans le cœur des hommes qui sont les « temples de l’Esprit ». Le Royaume des cieux institué par le Christ est la venue du Roi «doux et humble de cœur». Il vient nous visiter dans nos souffrances pour nous relever. Il se laisse découvrir non dans la force humaine des rois et des puissants mais dans la puissance de la miséricorde, ce cœur de Dieu qui se penche sur la misère des hommes. 
Sommes-nous prêts à abandonner notre vision terrestre d’un Royaume des cieux ? 
Sommes-nous prêts à accueillir en nous le Roi des rois dans la souffrance de sa Passion et la gloire de sa Résurrection ? 
Où sont amour et charité, Dieu est présent.
Jésus-Christ, Toi qui es le vrai Royaume, apprends-nous à baisser les armes de nos désirs pour te laisser venir à nous, dans la joie de l’attente.


1076

Jean Lafrance  (1931-1991) 
En prière avec Marie, Mère de Jésus (ch. IV, 6), Abbaye Ste-Scholastique, Dourgne, 1985.

« Le jour où nous verrons Dieu face à face, nous serons vraiment humbles. En attendant, plus on s'approche de Dieu dans la prière, plus on est en contact avec lui, plus il grandit en nous, et plus nous diminuons. C'est pourquoi Jésus est le modèle parfait de l'humilité, en tant qu'homme ; en effet, il voyait sans cesse la Face du Père, car il était toujours avec lui. On comprend que le Christ ait dit : "Je suis doux et humble de coeur" (Mt 11,29). L'humilité de la Vierge, dit le Père Molinié, est encore peu de chose à côté de l'anéantissement du Christ devant Dieu". C'est pourquoi les saints affirment que la véritable humilité est celle de Jésus en nous. Lorsqu'un homme a vu l'humilité du Christ, dit Silouane de l'Athos, il éprouve une joie indescriptible, il oublie la terre et tend toujours plus ardemment vers Dieu : "Si le monde comprenait la puissance des paroles du Christ : Apprenez de moi la douceur et l'humilité, il mettrait de côté toute autre science pour acquérir cette connaissance céleste" (saint Silouane de l'Athos (1866 - 1938) Spiritualité orientale, Bellefontaine, n.5) .»

1075

Cardinal Godfried Danneels 
Donne-nous la grâce du ''oui''
Père, ton Fils a dit ''oui'' : toujours.
Par sa croix et sa Résurrection, 
une fois pour toutes.
Il a planté sur notre terre
le ''oui'' qu'éternellement
Il profère devant Ta Face.
Ainsi, nous pouvons dire ''oui'',
nous aussi, après Lui, en Lui,
dans la force de son Coeur obéissant.
Son ''oui'' nous a devancé
comme celui de sa Mère,
notre Mère à tous : Marie.
Tout ce que le coeur humain
contient d'humilité, de disponibilité,
d'écoute et d'obéissance,
est déjà contenu dans son ''Fiat''
et trouve là sa consistance.
Mets dans notre coeur et sur nos lèvres
ce ''oui'' de Marie,
même et surtout aux heures
où nous nous demandons
dans l'angoisse ou la perplexité :
''Seigneur,
comment tout cela pourra-t-il se faire ?''
Père, accorde-nous la grâce
de croire qu'auprès de Toi
tout est possible
et donne-nous la joie de dire :
''Qu'il nous soit fait selon ta Parole''.

1072

saint Jean Damascène -
(676-749) prêtre et docteur de l’Église

"En d'autres temps, Dieu n'avait jamais été représenté en image, étant sans corps et sans visage. Mais à présent que Dieu a été vu dans sa chair et a vécu parmi les hommes, je représente ce qui est visible en Dieu. Je ne vénère pas la matière, mais le créateur de la matière, qui s'est fait matière pour moi et a daigné habiter dans la matière et opérer mon salut à travers la matière.

Je ne cesserai donc pas de vénérer la matière à travers laquelle m'a été assuré le salut. Mais je ne la vénère absolument pas comme Dieu ! 
Comment pourrait être Dieu ce qui a reçu l'existence à partir du non-être ?... 
Mais je vénère et respecte également tout le reste de la matière qui m'a procuré le salut, car pleine d'énergie et de grâces saintes. 
Le bois de la croix trois fois bénie n'est-il pas matière? L'encre et le très saint livre des Evangiles ne sont-ils pas matière? 
L'autel salvifique qui nous donne le Pain de vie n'est-il pas matière?.... 
Et, avant tout autre chose, la chair et le sang de mon Seigneur ne sont-ils pas matière? 
Ou bien tu dois supprimer le caractère sacré de toutes ces choses, ou bien tu dois accorder à la tradition de l'Eglise la vénération des images de Dieu et celle des amis de Dieu qui sont sanctifiés par le nom qu'ils portent, et qui, pour cette raison, sont habités par la grâce de l'Esprit Saint. N'offense donc pas la matière: celle-ci n'est pas méprisable; car rien de ce que Dieu a fait n'est méprisable"

(saint Jean Damascène - Contra imaginum calumniatores, I, 16, ed; Kotter, pp. 89-90).
-"Nous voyons que, à cause de l'incarnation, la matière apparaît comme divinisée, elle est vue comme la demeure de Dieu. Il s'agit d'une nouvelle vision du monde et des réalités matérielles. Dieu s'est fait chair et la chair est devenue réellement demeure de Dieu, dont la gloire resplendit sur le visage humain du Christ. C'est pourquoi, les sollicitations du Docteur oriental sont aujourd'hui encore d'une très grande actualité, étant donnée la très grande dignité que la matière a reçue dans l'Incarnation, pouvant devenir, dans la foi, le signe et le sacrement efficace de la rencontre de l'homme avec Dieu. Jean Damascène reste donc un témoin privilégié du culte des icônes, qui deviendra l'un des aspects les plus caractéristiques de la théologie et de la spiritualité orientale jusqu'à aujourd'hui. Il s'agit toutefois d'une forme de culte qui appartient simplement à la foi chrétienne, à la foi dans ce Dieu qui s'est fait chair et s'est rendu visible. "
(Benoît XVI - Audience Générale du Mercredi 6 mai 2009)

1057

Pape François, catéchèse du 12 avril 2017


L’espérance qui naît de la Croix

« Jésus a apporté dans le monde une espérance nouvelle et il l’a fait à la manière de la graine : il s’est fait tout petit, comme un grain de blé ; il a laissé sa gloire céleste pour venir parmi nous : il est « tombé en terre ». Mais cela n’était pas encore suffisant. Pour porter du fruit, Jésus a vécu l’amour jusqu’au bout, se laissant rompre par la mort comme une graine qui se laisse rompre sous la terre.

C’est justement là, au point extrême de son abaissement – qui est aussi le point le plus élevé de l’amour – qu’a germé l’espérance. Si quelqu’un de vous demande : « Comment naît l’espérance ? – De la croix. Regarde la croix, regarde le Christ crucifié et de là t’arrivera l’espérance qui ne disparaît plus, celle qui dure jusqu’à la vie éternelle ». Et cette espérance a germé précisément par la force de l’amour : parce que l’amour qui « espère tout, supporte tout » (1 Cor 13, 7), l’amour qui est la vie de Dieu a renouvelé tout ce qu’il a atteint. (…) Contemplons le Crucifié, source d’espérance. Petit à petit nous comprendrons qu’espérer avec Jésus, c’est apprendre à voir dès maintenant la plante dans la graine, Pâques dans la croix, la Vie dans la mort. Je voudrais maintenant vous donner un devoir à faire à la maison. Cela nous fera du bien à tous de nous arrêter devant le crucifix – vous en avez tous un à la maison – le regarder et lui dire : « Avec toi, rien n’est perdu. Avec toi, je peux toujours espérer. Tu es mon espérance ». Imaginons maintenant le crucifix et tous ensemble, disons à Jésus crucifié, disons trois fois : « Tu es mon espérance ». Tous : « Tu es mon espérance ». Plus fort : « Tu es mon espérance ». »

1053

Pape François 

Gaudete et exsultate (paragraphes 118-120)

« L’humiliation te conduit à ressembler à Jésus »
« L’humilité ne peut s’enraciner dans le cœur qu’à travers les humiliations. Sans elles, il n’y a ni humilité ni sainteté. Si tu n’es pas capable de supporter et de souffrir quelques humiliations, tu n’es pas humble et tu n’es pas sur le chemin de la sainteté. La sainteté que Dieu offre à son Église vient à travers l’humiliation de son Fils. Voilà le chemin !  L’humiliation te conduit à ressembler à Jésus, c’est une partie inéluctable de l’imitation de Jésus-Christ : « Le Christ […] a souffert pour vous, vous laissant un modèle afin que vous suiviez ses traces » (1 P 2, 21). Pour sa part, il exprime l’humilité du Père qui s’humilie pour marcher avec son peuple, qui supporte ses infidélités et ses murmures. C’est pourquoi les Apôtres, après l’humiliation, étaient « tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le Nom de Jésus » (Ac 5, 41).Je ne me réfère pas uniquement aux situations cruelles de martyre, mais aux  humiliations quotidiennes de ceux qui se taisent pour sauver leur famille, ou évitent de parler bien d’eux-mêmes et préfèrent louer les autres au lieu de se glorifier, choisissent les tâches les moins gratifiantes, et même préfèrent parfois supporter quelque chose d’injuste pour l’offrir au Seigneur (…) Je ne dis pas que l’humiliation soit quelque chose d’agréable, car ce serait du masochisme, mais je dis qu’il s’agit d’un chemin pour imiter Jésus et grandir dans l’union avec Lui. Cela ne va pas de soi et le monde se moque d’une pareille proposition. C’est une grâce qu’il nous faut demander : ‘‘Seigneur, quand arrivent les humiliations, aide-moi à sentir que je suis derrière Toi, sur Ton chemin’’. » 

1052

Pape François 

Gaudete et exsultate (paragraphes 63 et 74)

 Il vaut mieux toujours être doux »
« Il peut y avoir de nombreuses théories sur ce qu’est la sainteté, d’abondantes explications et distinctions. Cette réflexion pourrait être utile, mais rien n’est plus éclairant que de revenir aux paroles de Jésus et de recueillir sa manière de transmettre la vérité. Jésus a expliqué avec grande simplicité ce que veut dire être saint, et il l’a fait quand il nous a enseigné les béatitudes (cf. Mt 5, 3-12 ; Lc 6, 20-23). Elles sont comme la carte   d’identité du chrétien. Donc, si quelqu’un d’entre nous se pose cette question, “comment fait-on pour parvenir à être un bon chrétien ?”, la réponse est simple : il faut mettre en oeuvre, chacun à sa manière, ce que Jésus déclare dans le sermon des béatitudes. La douceur est une autre expression de la pauvreté intérieure de celui qui place sa confiance seulement en Dieu. En effet, dans la Bible on utilise habituellement le même mot anawin pour désigner les pauvres et les doux. Quelqu’un pourrait objecter : “Si je suis trop doux, on pensera que je suis stupide, que je suis idiot ou faible”. C’est peut-être le cas, mais laissons les autres penser cela. Il vaut mieux toujours être doux, et nos plus grands désirs s’accompliront : les doux « possèderont la terre », autrement dit, ils verront accomplies, dans leurs vies, les promesses de Dieu. En effet, les doux, indépendamment des circonstances, espèrent dans le Seigneur, et les humbles possèderont la terre et jouiront d’une grande paix (cf. Ps 37, 9.11). En même temps, le Seigneur leur fait confiance : « Celui sur qui je porte les yeux, c’est le pauvre et l’humilié, celui qui tremble à ma parole » (Is 66, 2). 
Réagir avec une humble douceur, c’est cela la sainteté ! » 

1048

Fabrice HADJAJ, 

Texte écrit en hommage à Jérôme Lejeune

"Qu’est-ce qu’un bienheureux ? Il ne faudrait pas en avoir une vision niaise, de facilité, de contentement, d’agrément – une vision béate et sans béance. Celui qui a vécu dans l’ignorance du souffrir, celui qui a méconnu l’horreur de son époque et réussi à s’épanouir, comme on dit, dans un confort sans morsure ni effraction, pareil à une courge bien arrosée dans son parterre, celui-là peut bien se sentir heureux, il n’est pas bien-heureux. 

Je dois le rappeler au seuil de cette réflexion : le bienheureux est très éloigné de cette aisance. Il n’a pas été épargné ni ménagé, au contraire, il a été saisi par les malheurs du temps et les a illuminés de l’intérieur – d’une présence éternelle. Il n’a pas été préservé par le drame : tout droit, il est allé tout droit sur la croix parmi les malfaiteurs, blessé, souillé – le cœur pur, cependant. 
C’est un tragique et c’est un simple."

1036

sainte Elisabeth de la Trinité (1880-1906) 

Vie nouvelle (lettre 324) 

La miséricorde est accordée à tous comme une grâce venant de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. La Croix du Christ est donc le jugement de Dieu sur chacun de nous et sur le monde, puisqu'elle nous donne la certitude de l'amour et de la vie nouvelle.

« Si votre nature est un sujet de combat, un champ de bataille, oh, ne vous découragez pas, ne vous attristez pas. Je dirais volontiers : aimez votre misère, car c'est sur elle que Dieu exerce sa miséricorde ! Aux heures de défaillance, allez vous réfugier sous la prière de votre Maître ; oui, sur sa Croix Il vous voyait, Il priait pour vous, et cette prière est éternellement vivante et présente devant son Père. C’est elle qui vous sauvera de vos misères. Plus vous sentez votre faiblesse, plus votre confiance doit grandir, car c'est à Lui seul que vous vous appuyez… Allez chercher la force près de Celui qui a tant souffert parce qu' "Il nous a trop aimés…" »

1012

Jean Lafrance  (1931-1991)
la prière du coeur - 1 - S’éveiller à la mémoire de Dieu.

"L'homme de prière est donc un éveillé, il prie la nuit car il se situe aux confins du temps et de l’éternité pour attendre le retour de son maître. Il laisse retentir en son cœur la plainte qui orchestre les paroles de Jésus sur la prière continuelle : Veillez et priez… (Mc 14, 38). « Vous ne pouvez pas prier un peu avec moi? » (cf. Mc 14, 38). Mais on connaît la suite et, comme dit Pascal : « Jésus est toujours en agonie jusqu’à la fin du monde. » La même plainte retentit encore dans notre monde : « Vous ne pouvez pas prier un peu avec moi? » Mais nous dormons pendant ce temps-là et, comme les disciples, nous sommes hébétés et nous ne savons que lui dire. À l’agonie, Jésus vit pleinement le mystère de la prière qu'il a enseignée à ses disciples, lui qui « passait toute la nuit à prier Dieu » (cf. Lc 6, 12). Il prie avec ardeur et persévérance, le visage contre terre; il prie avec foi car il sait que tout est possible au Père; il prie enfin dans l’abandon : Pourtant, non pas ce que je veux mais ce que tu veux (Mc 14, 36). "

1004

Marthe Robin - (1902-1981)
20 février 1932
" J'ai toujours compté, mais plus maintenant que jamais, sur la toute miséricordieuse puissance de Jésus qui jamais, jamais n'a déçu l'espérance illimitée que j'ai mise en son amour. Je compte sur Lui sans cesse, assurée que s'Il me trouve chaque jour fidèle au degré d'humilité et d'amour où Il me veut, Il me sera lui-même très fidèle jusqu'à la fin."

976

Benoît XVI - (13 juin 2012)

« Dans la mesure où notre union avec le Seigneur croît et où notre prière se fait intense, nous aussi nous allons à l’essentiel et nous comprenons que n’est pas la puissance de nos moyens, de nos vertus, de nos capacités qui réalise le Royaume de Dieu, mais que c’est Dieu qui opère des merveilles précisément à travers notre faiblesse, notre inaptitude à la tâche. Nous devons donc avoir l’humilité de ne pas nous reposer sur nos seules forces, mais de travailler, avec l’aide du Seigneur, dans la vigne du Seigneur, en nous confiant à Lui comme de fragiles « vases d’argile ». « Dans un monde où nous risquons de nous fier uniquement à l’efficacité et à la puissance des moyens humains, dans ce monde nous sommes appelés à redécouvrir et à témoigner de la puissance de Dieu qui se communique dans la prière, avec laquelle nous grandissons chaque jour en configurant notre vie à celle du Christ, qui - comme l’affirme Paul - a été crucifié à cause de sa faiblesse, mais il est vivant à cause de la puissance de Dieu. Et nous, nous sommes faibles en union avec lui. Mais nous serons bien Vivants avec lui à cause de la puissance de Dieu à votre égard » (2 Co 13, 4)
» 

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)