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1787

     Jean-Nicolas Grou (1731-1803)
       (Manuel des âmes intérieures)
"Dieu veut que l'on craigne sa justice, afin qu'on évite le péché, qu'on en sorte au plus tôt, qu'on l'expie par la pénitence, qu'on ne se flatte jamais de l'avoir suffisamment expié, et qu'on ne présume pas légèrement du pardon. Mais en même temps, Il veut qu'on se confie en Lui, qu'on espère tout de sa miséricorde, qu'on se retourne vers Lui par amour plutôt que par crainte, qu'on ne se livre pas à des frayeurs vaines et injurieuses à Dieu, qui n'ont d'autre effet que de nous consterner et de nous décourager.
Mais jusqu'où doit aller la confiance en Dieu ? Aussi loin que sa puissance et sa bonté, aussi loin que notre faiblesse et notre misère ; c'est à dire qu'elle ne doit point avoir de bornes." 

1752

     Saint Alphonse de Liguori (1696-1787)
       (Le grand Moyen de la prière)
"Gardons indéfectible la confession de l'espérance, car celui qui a promis est fidèle." (Hb 10,23) Aussi certain que Dieu est fidèle en ses promesses, aussi certaine doit être notre confiance qu'Il nous exaucera. Peut-être nous trouverons-nous parfois dans un état d'aridité spirituelle ou serons-nous troublés par quelque faute, et ne ressentirons-nous pas dans la prière la confiance sensible que nous souhaiterions ? Efforçons-nous cependant de prier, parce que Dieu ne manquera pas de nous exaucer, et même d'autant mieux que nous prierons alors en nous défiant davantage de nous-mêmes et en nous appuyant uniquement sur la bonté et la fidélité de Dieu, qui a promis d'exaucer qui Le prie." 

1749

     Vital Lehodey (1857-1948)
       (Le saint abandon)
"Nous devons croire en toute confiance que Dieu ne nous laissera pas tenter au-delà de nos forces, car Il est fidèle à ses promesses ; mais c'est à la condition que "celui qui pense être debout prenne garde à ne pas tomber", et que chacun "veille et prie pour ne pas entrer en tentation".

1742

     père Guy Gilbert (1935- / )
(« Seigneur, réconcilie-moi avec moi-même ! » :)
« Seigneur, Tu connais cette triste lassitude qui me ronge parfois le cœur ; réconcilie-moi avec moi-même ! Que Ta tendresse me rende confiance en moi, me fasse exister à mes propres yeux ! Comment pourrais-je rencontrer et aimer les autres si je ne me rencontre plus et ne m'aime plus ? Je voudrais avoir le courage de déverrouiller la porte dont je tiens moi-même la clef ! Seigneur, Toi qui m'aimes tel que je suis et non tel que je me rêve, aide-moi à accepter mes pauvretés, ma condition d'homme si limité et pourtant appelé à se dépasser. Apprends-moi à vivre avec mes ombres et mes lumières, mes douceurs et mes colères, mes rires et mes larmes, mon passé et mon présent. Donne-moi de m'accueillir comme Toi tu m'accueilles, de m'aimer comme Tu m'aimes. Ainsi-soit-il. »

1731

    Bx Jean Tauler (1300-1361)
(Sermon 72)
"Si l'homme s'abandonnait à Dieu en vraie confiance, en toute chose et dans tout ce qu'il fait, soyez-en sûrs, Dieu prendrait indiciblement mieux soin de cet homme, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, que toutes les créatures ne pourraient le faire."

1729

    Sébastien Zamet - Evêque de Langres (1588-1655)
( Avis spirituels)
"L'humilité qui nous fait connaître notre propre misère et juger imparfaites et viles toutes les bonnes œuvres que nous faisons, et la pieuse confiance que nous avons en Dieu, par laquelle nous espérons miséricorde, fondées sur les mérites de la vie et de la mort de Jésus-Christ, son Fils, surpassent toutes les actions pénibles que nous pouvons faire pour la satisfaction de nos péchés."

1691

     Saint François de Sales (1567-1622)
(Entretiens sur la confiance)
" Il faut que notre foi soit fondée sur l'infinie bonté de Dieu et sur les mérites de la Mort et Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ, avec cette condition de notre part, que nous ayons et connaissions en nous une entière et ferme résolution d'être tout à Dieu, et de nous tout abandonner, sans aucune réserve, à la Providence." 

1680

     Bx Jean Tauler (1300-1361)
       (Sermon 72)

"Comment l'homme peut-il s'éloigner davantage de la mort qu'en s'unissant à la vrai, l'essentielle Vie ? Comment l'homme peut-il mieux se réchauffer qu'en approchant davantage du Feu ?" 
" L'homme doit jeter toutes ses affaires en Dieu et les Lui abandonner, Lui laisser le soin de pouvoir à tout pour le mieux, se confier complètement à Lui. Si l'homme s'abandonnait à Dieu en vraie confiance, en toute chose et dans tout ce qu'Il fait, soyez-en sûrs, Dieu prendrait indiciblement mieux soin de cet homme tant à l'intérieur qu'à l'extérieur que toutes le créatures ne pourraient le faire.

1670

     Saint François de Sales (1567-1622)
(Sermon du 2 février 1620)


" Il faut que nous nous accoutumions à rechercher l'accomplissement de notre perfection selon les voies ordinaires, en tranquillité de coeur, faisant tout ce que nous pouvons pour acquérir les vertus par la fidélité que nous aurons à les pratiquer, un chacun selon notre condition et vocation ; et demeurons en attente pour ce qui regarde de parvenir tôt ou tard au but de notre prétention, laissant cela à la divine Providence." 

1616

     Myra B. Welch  - père Jacques Beaudry c.s.v
        (la vente aux enchère)   
-Écoutez l’histoire du monsieur qui vendait un vieux violon aux enchères… :
« Il était cabossé, tout égratigné, et le crieur pensait qu’il perdait son temps à mettre aux enchères ce vieux violon, mais il le présenta avec un sourire. « Combien m’en donnerez-vous, bonnes gens? Cria-t-il. Qui parlera le premier? Un dollar, un dollar, et puis deux ! Seulement deux? Deux dollars, et qui m’en donnera trois?
Trois dollars une fois, trois dollars deux fois, adjugé pour trois... » Mais non, venant de l’arrière de la salle, apparut un homme aux cheveux gris qui s’avança et prit l’archet dans ses doigts. Après avoir dépoussiéré le vieux violon, et serré les cordes qui s’étaient relâchées, il joua une mélodie si pure et si douce que les anges n’en chantent pas de plus belles.
La musique cessa, et le crieur, d’une voix tranquille et basse, dit : « Combien me donnerez-vous pour ce vieux violon ? » Et il le montra ainsi que l’archet. « Mille dollars, et qui m’en donnera deux ? Deux mille ! Et qui m’en donnera trois ? Trois mille une fois, trois mille deux fois, adjugé pour trois mille dollars. »
Les gens applaudirent, mais quelques-uns s’écrièrent : « Nous ne comprenons pas. Pourquoi sa valeur a-t-elle changé ? »
La réponse fusa :
« Parce que Maître l’a touché. »-

Quand Jésus, le Maitre des maitres, touche nos cœurs, il les refait tout neufs… !
Jésus est là, maintenant, et il nous tend son Cœur comme un mendiant tend sa sébille, pour que nous y jetions tous nos péchés afin qu’il aille les bruler dans le brasier de son Amour sur la croix. C’est cela que produit le sacrement de la réconciliation, ce sacrement que Jésus nous a donné en cadeau le jour de la fête de Pâques, le jour de sa résurrection.
(père Jacques Beaudry c.s.v)

1567

   Dom Helder Câmara (1909-1999)
    (L'Evangile avec Dom Hélder Câmara, Ed Desclée de Brouwer, 2009, page 81)

" Comme nous sommes loin de savoir vivre le Notre Père ! Ainsi, quand nous disons vouloir la volonté de Dieu. C'est plutôt facile d'accepter la volonté de Dieu quand elle coïncide avec la nôtre. Nous savons bien demander au Seigneur, mais que le Seigneur veille bien à être d'accord avec notre désir, notre volonté ! Et qu'il se garde bien de penser ou de vouloir d'une manière différente ! 
La prière que j'aime à dire ? "Seigneur, que ta grâce m'aide à vouloir ce que Tu veux, à préférer ce que Tu préfères..." Parce que, vraiment, que savons-nous ? 
Nous devons tout faire comme si tout dépendait de nous, mais en nous livrant entre les mains du Seigneur, en sachant que notre force est dans l'offrande de notre faiblesse."

1566

   Dom Helder Câmara (1909-1999)
    (Regards sur la vie, Éd. Médiaspaul, 2010, page 17)
« Apprends qu’il ne suffit pas de se taire pour atteindre le silence. Tant que les soucis t’agitent, tu n’as pas pénétré dans le domaine du grand Silence. Un Psaume nous invite : « Confie tes soucis au Seigneur ». Il est clair que seulement ceux qui ont fait tout leur possible, avec une pointe d’impossible, ont le droit de confier leurs soucis à l’abîme de miséricorde qu’est le Coeur du Christ.
Mais aussi, quand on a fait tout ce qu’on a pu, c’est merveilleux de fermer les yeux et de sauter dans le noir. Quand les mots s’effacent, quand les soucis s’endorment, quand nous nous mettons vraiment dans les mains du Seigneur, le grand silence nous plonge dans la paix, dans la confiance, dans la joie. Et la voix de Dieu se fait entendre ! »



1558

   Père Ambroise-Marie Carré (1908-2004)
(Croire avec 20 personnages de l'Évangile, Cerf, Paris, 2004, p. 37-38.)

L'esprit d'humilité
"La foi qui cherche ne peut se passer d'humilité, d'audace, de confiance. Voilà ce que le Seigneur nous propose dans l'enfant (Mt 18, 1-5). Ce qui fait la valeur irremplaçable de « l'esprit d'enfance », qui n'a rien à voir avec l'infantilisme, c'est l'humilité.
Ne l'oublions pas : c'est l'enfant que Jésus a donné en modèle à ses Apôtres qui étaient des hommes, qu'il avait choisis, qui avaient tout quitté pour le suivre et qui allaient devenir les colonnes de l'Église.
L'humilité n'a pas toujours bonne presse car elle est mal comprise. Aujourd'hui, on dit que l'homme humble se déprécie. On nomme l'humilité « complexe d'infériorité » — ou bien l'on prétend qu'elle n'est jamais, qu'elle ne peut pas être sincère.

Mais l'humilité chrétienne, plus originalement chrétienne que les autres vertus, car les philosophes de l'Antiquité l'ignoraient, joue un rôle essentiel. Elle nous situe dans la vérité de la condition humaine qui est dépendance à l'égard du Créateur et dépendance à l'égard du Rédempteur. Nous sommes constamment remis à Dieu, car la création et la rédemption continuent." 

1525

   sainte Thérèse de l'Enfant Jésus 
(LT 55 , 5 juillet 88)

« Oui, je les désire, ces angoisses du cœur, ces coups d’épingles dont parle l’agneau ; qu’importe au petit roseau de plier. il n’a pas peur de se rompre, car il a été planté au bord des eaux ; au (1v ) lieu d aller toucher la terre quand il plie il ne rencontre qu’une onde bienfaisante qui le fortifie et lui fait désirer qu’un autre orage vienne à passer sur sa frêle tête. C’est sa faiblesse qui fait toute sa confiance il ne saurait se briser puisque quelque chose qui lui arrive, il ne veut voir que la douce main de son Jésus. Quelquefois les petits coups de vent sont plus insupportables au roseau que les grandes tempêtes, car alors il va se retremper dans son ruisseau chéri, mais les petits coups de vent ne le font pas plier assez bas ce sont les piqûres d’épingles.. Mais rien de trop à souffrir pour conquérir la palme… »

1523

   sainte Thérèse de l'Enfant Jésus 
Carnets Jaunes 527,3

« Je n’ai nullement peur des derniers combats ni des souffrances, si grandes qu’elles soient, de la maladie. Le bon Dieu m’a a toujours secourue ; il m’a aidée et conduite par la main dès ma plus tendre enfance… je compte sur lui. Je suis assurée qu’il me continuera son secours jusqu’à la fin. ».

1520

   sainte Thérèse de l'Enfant Jésus 
En écho à la lettre joyeuse de Céline qui ouvre quelques espoirs quant à l’entrée de Thérèse au Carmel (LD du 23 novembre 87), reçue à Lisieux ce vendredi 25, Pauline répond le même jour à Thérèse (LC 69 vendredi 25 novembre) :

« Petit Jouet de Jésus, Tu vois que j’avais bien raison en pensant que Jésus allait raccommoder sa petite balle ! Je ne me serais jamais attendue qu’il l’eût fait si bien et si promptement. Rappelle-toi, ma chérie, que les heures désespérées sont toujours les heures de Dieu’. C’est quand il n’y a plus aucun espoir, quand tout semble perdu que Jésus endormi se réveille et commande en Maître aux vents et à la tempête. (cf Mc 4, 35-41) Oui, petite amie intime du Divin Enfant, oui, tu es bien sa petite balle, abandonne-toi pour toujours entre ses mains. Tu souffriras bien dans ta vie, ton cœur est particulièrement fait pour souffrir, mais quand Jésus est là, quand c’est lui-même qui envoie sa petite balle au milieu des épines, les épines se changent en fleur. Prions, prions… l’Enfant Jésus s’occupe en ce moment de sa petite balle raccommodée par son baiser divin. Il a l’air vraiment de viser le Carmel pour l’y envoyer d’un seul coup et la faire rebondir dans sa crèche pour y demeurer toujours. Disons-lui a chaque instant : Que votre volonté soit faite ! Disons-lui : Jésus, arrangez toutes choses pour que votre petite balle soit bien envoyée où vous voulez, à l’heure que vous le voulez et comme vous le voulez, ne lui permettez pas de s’échapper de vos petites mains malgré vous. Chérie de mon cœur, je sais bien que tu penses tout cela. Oh ! que Jésus t’aime, et sais-tu pourquoi je crois plus que jamais à son appel divin ? C’est parce que tu as souffert… sans la croix, on n’est sûr de rien, sans la croix c’est l’humain, le vulgaire, sans la croix Jésus n’est pas là. Mais, console-toi, ta vocation est marquée de ce signe sacré. L’Enfant Jésus dans sa pauvre crèche ne soupirait qu’après la croix, ne rêvait que la croix et il a raconté son rêve à sa Thérésita chérie. Ta petite Confidente qui a plus souffert encore que toi pour toi. »

1518

   Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus
De Pauline (sœur Agnès de Jésus) à Thérèse. LC 66 23 novembre 1887 réponse à LT 36

Dieu doit être aimé pour lui-même et ce qu’il attend de la part de Thérèse, c’est la gratuité. C’est le sens de la lettre que Pauline, en son langage un peu difficile pour notre époque, envoie à Thérèse. Cela nous montre aussi comment, très tôt, Thérèse a été façonnée par Pauline.

« Mais il ne veut rien, il ne désire rien, il ne demande rien que son petit jouet : Thérésita de l’Enfant Jésus… Avec sa petite balle chérie il sèche toutes ses larmes ! Quand il s’endort elle est là près de lui, toujours sa petite main la presse sur son cœur, toujours il la regarde, toujours… Mais mon petit Jésus, qu’avez-vous donc fait aujourd’hui de votre petite balle ? Comment, vous qui l’aimez tant, l’avoir ainsi percée ? Regardez, elle ne va plus rebondir, vous ne pourrez plus vous amuser, mais c’est votre faute. - Ce que j’ai fait de ma petite balle, ah ! répond le Divin Enfant, c’est tout simple, j’ai voulu voir ce qu’il y a dedans !….. - Et qu’avez-vous vu mon Jésus ? - J’ai vu, j’ai entendu un soupir, et ce soupir m’a dit : Jésus, je t’aime. Non jamais ma petite balle ne m’avait fait tant de plaisir, jamais ; je l’ai déjà piquée plusieurs fois et à chaque fois c’était un doux zéphir qui caressait mes boucles blondes ; aujourd’hui j’ai fait un trou plus grand et j’ai appris que ma petite balle n’était gonflée que de mon amour. J’ai appris qu’elle veut bien souffrir pour moi, j’ai appris qu’elle ne désire que moi, enfin j’ai tout appris !… A présent je vais la raccommoder et voici comment je vais faire ! Je vais la prendre dans mes deux petites mains et souffler dedans bien fort. Puis pour la fermer je ne vais pas faire autre chose que de déposer un baiser sur le trou que j’ai fait. Ce baiser sera le cachet de mon cœur, personne ne le pourra briser, personne… Oh ! que je suis content ! que j’aime ma petite balle ! je puis la percer, je puis en faire tout ce que je veux et toujours elle répète : Jésus je t’aime ! Jésus je t’aime ! Jouir, souffrir, souffrir encore ! tout ce que tu voudras mon petit Jésus chéri. O ma Thérèse chérie n’es-tu pas fière, n’es-tu pas heureuse de la préférence marquée que Jésus te témoigne. Aussi jeune, à 15 ans, il te trouve digne déjà de porter sa croix, il te trouve digne de souffrir ! Quel honneur pour toi ! Si tu savais ce que ces épreuves font avancer ton âme dans la voie de la Sainteté ! Tu veux être sainte, grande sainte, sois tranquille Jésus le veut aussi, il en donne la preuve aujourd’hui. »

1517

   Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus
(voir le récit MsA 63r)

Face à l’échec, sans autres ressources possibles, sainte Thérèse de l'Enfant Jésus trouve encore la force de consentir à l’évènement bien que cette épreuve soit grande (rencontre avec le pape au sujet de son entrée au Carmel. Loin de lui donner son approbation, le Saint Père lui dit : si le Bon Dieu veut, vous entrerez !" Elle a 15 ans) :
“Oui, je veux bien tout ce qu’il veut.“ “Oh ! Pauline, si tu avais pu lire dans mon cœur tu y aurais vu une grande confiance

1516

   Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus
(voir le récit MsA 63r)

Thérèse on le voit est résolue, bien qu’elle ait besoin de se sentir confirmée dans son choix et la lettre de Pauline vient pour l’encourager. Thérèse y voit donc la volonté de Dieu et bien souvent c’est par Pauline qu’elle s’exprime. Or l’entrevue avec le Pape s’est mal passée…

« Ma chère petite Pauline, (LT 36 20 nov 87) Le bon Dieu me fait passer par bien des épreuves avant de me faire entrer au Carmel. Je vais te raconter comment la visite du Pape s’est passée. Oh ! Pauline, si tu avais pu lire dans mon cœur tu y aurais vu une grande confiance ; je crois que j’ai fait ce que le Bon Dieu voulait de moi, maintenant il ne me reste plus qu’à prier. 
Monseigneur n’était pas là, M. Révérony (Vicaire général de l’évèque Mgr Hugonin) le remplaçait ; pour te faire une idée de l’audience il aurait fallu que tu sois là. Le Pape était assis sur une grande chaise très haute. M. Révérony était tout auprès de lui, il regardait les pèlerins qui passaient devant le Pape après lui avoir embrassé le pied, puis il disait un mot de quelques-uns. Tu penses comme mon cœur battait fort en voyant mon tour arriver, mais je ne voulais pas m’en retourner sans avoir parlé au Pape. J’ai dit ce que tu me disais dans ta lettre, mais pas tout car M. Révérony ne m’en a pas donné le temps, il a dit aussitôt : Très Saint Père, c’est une enfant qui veut entrer au Carmel à quinze ans, mais ses supérieurs s’en occupent en ce moment. (Le bon Pape est si vieux qu’on dirait qu’il est mort, je ne me le serais jamais figuré comme cela, il ne peut dire presque rien, c’est M. Révérony qui parle). J’aurais voulu pouvoir expliquer mon affaire mais il n’y a pas eu moyen. Le Saint-Père m’a dit simplement : Si le bon Dieu veut vous entrerez. Puis on m’a fait passer dans une autre salle. Oh ! Pauline, je ne puis te dire ce que j’ai ressenti, j’étais comme anéantie, je me sentais abandonnée, et puis je suis si loin, si loin… Je pleurerais bien en écrivant cette lettre, j’ai le cœur bien gros. Cependant le Bon Dieu ne peut pas me donner des épreuves qui sont au-dessus de mes forces (1 Co 10,13) . Il m’a donné le courage de supporter cette épreuve, oh ! elle est bien grande… Mais Pauline, je suis la petite balle de l’Enfant Jésus ; s’Il veut briser son jouet Il est bien libre, oui je veux bien tout ce qu’Il veut. »

1504

   Sainte Teresa de Calcutta
    (Testament spirituel de mère Térésa)

Aime-moi tel que tu es !


Je connais ta misère, les combats et les tribulations de ton âme ; la faiblesse et les infirmités de ton corps ; je sais ta lâcheté, tes péchés, tes défaillances ; je te dis quand même : Donne-moi ton cœur, aime-moi tel que tu es.
Si tu attends d’être un ange pour te livrer à l’amour, tu ne M’aimeras jamais. Même si tu retombes souvent dans ces fautes que tu voudras ne jamais connaître, même si tu es lâche dans la pratique de la vertu, je ne te permets pas de ne pas M’aimer.
Aime-moi tel que tu es. A chaque instant et dans quelque position que tu te trouves, dans la ferveur et dans la sécheresse, dans la fidélité ou dans l’infidélité.
Aime-moi tel que tu es. Je veux l’amour de ton cœur indigent ; si pour M’aimer, tu attends d’être parfait, tu ne M’aimeras jamais. Ne pourrais-je pas faire de chaque grain de sable un séraphin tout radieux de pureté, de noblesse et d’amour ? Ne pourrais-je pas, d’un seul signe de ma volonté, faire surgir du néant des milliers de saints, mille fois plus parfaits et plus aimants que ceux que j’ai créé ? Ne suis-je pas le Tout-Puissant ?

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)