2482 - pape François - Angélus du 14 juin 2020, en la fête du Saint-Sacrement

Paroles du pape François avant l’angélus :
Chers frères et sœurs, bonjour!
On célèbre aujourd’hui, en Italie et dans d’autres nations, la solennité du Corps et du Sang du Christ, le Corpus Domini. Dans la deuxième lecture de la liturgie d’aujourd’hui, saint Paul réveille notre foi dans ce mystère de communion (cf. 1 Co 10, 16-17). Il souligne deux effets du calice partagé et du pain rompu: l’effet mystique et l’effet communautaire.
Au début, l’apôtre dit: « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ? » (v. 16). Ces paroles expriment l’effet mystique ou pourrait-on dire, l’effet spirituel de l’Eucharistie: il s’agit de l’union avec le Christ, qui s’offre pour le salut de tous dans le pain et le vin. Jésus est présent dans le sacrement de l’Eucharistie pour être notre nourriture, pour être assimilé et devenir en nous cette force de renouveau qui redonne de l’énergie et redonne l’envie de se remettre en chemin, après chaque arrêt ou chaque chute. Mais cela requiert notre assentiment, notre disponibilité à nous laisser transformer nous-mêmes, notre façon de penser et d’agir; sinon les célébrations eucharistiques auxquelles nous participons se réduisent à des rites vides et formels. Si souvent on va à la messe juste parce que l’on doit y aller, comme un acte social, respectueux, mais social. Mais le mystère c’est une autre chose: c’est Jésus qui vient pour nous nourrir.
Le deuxième effet est communautaire et saint Paul l’exprime par ces paroles: « Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain » (v. 17). Il s’agit de la communion mutuelle de ceux qui participent à l’Eucharistie, au point de devenir un corps, comme le pain que l’on rompt et que l’on distribue est unique. Nous sommes communauté, nourris par le corps et par le sang du Christ. La communion au corps du Christ est un signe efficace d’unité, de communion, de partage. On ne peut pas participer à l’Eucharistie sans s’engager à une fraternité mutuelle, qui soit sincère. Mais le Seigneur sait bien que nos seules forces humaines ne suffisent pas pour cela. Et même, il sait que parmi ses disciples il y aura toujours la tentation de la rivalité, de l’envie, des préjugés, de la division … Nous connaissons tous ces choses. C’est aussi pour cela qu’il nous a laissé le Sacrement de sa Présence réelle, concrète et permanente, de façon à ce qu’en restant unis à Lui, nous puissions toujours recevoir le don de l’amour fraternel. « Demeurez dans mon amour » (Jn 15, 9), a dit Jésus; et c’est possible grâce à l’Eucharistie. Demeurer dans l’amitié, dans l’amour.
Ce double fruit de l’Eucharistie – le premier, l’union avec le Christ, et le second, la communion entre tous ceux qui nourrissent de Lui -, génère et renouvelle constamment la communauté chrétienne. C’est l’Église qui fait l’Eucharistie, mais ce qui est plus fondamental c’est que l’Eucharistie fait l’Église et lui permet d’être sa mission, avant même de l’accomplir. Voilà le mystère de la communion, de l’Eucharistie: recevoir Jésus pour qu’il nous transforme de l’intérieur et recevoir Jésus pour qu’il fasse de nous l’unité et non la division.
Que la Sainte Vierge nous aide à toujours accueillir avec émerveillement et gratitude le grand don que Jésus nous a faits en nous laissant le Sacrement de son corps et de son sang."

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Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)