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384

Joseph Ratzinger - Benoît XVI
Jésus de Nazareth, Flammarion, Paris 2007, p. 48, §3 - 49, §2
La nature de la tentation comprend aussi un comportement moral : elle ne nous invite pas directement au mal, ce serait trop grossier. Elle prétend nous montrer ce qui est meilleur : abandonner enfin les illusions et employer efficacement nos forces pour améliorer le monde. Elle se présente aussi avec la prétention du vrai réalisme. Le réel est ce qui se constate : le pouvoir et le pain. En comparaison, les choses de Dieu apparaissent comme irréelles, comme un monde secondaire, dont on n'a pas vraiment besoin.
Or, c'est de Dieu qu'il s'agit : est-il, oui ou non, le réel, la réalité même ? Est-il le Bien, ou devons-nous inventer nous-mêmes ce qui est bien ? La question de Dieu est la question fondamentale, qui nous place à la croisée des chemins de l'existence humaine. Que doit faire ou ne pas faire le Sauveur du monde ? Telle est la question que soustendent les tentations de Jésus.

326

St Augustin
Traité sur l'évangile de saint Jean, 52, 11
Après avoir dit : « Maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors », Jésus ajoute : « Et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tout à moi » (Jn 12, 32). Que signifie ce « tout », sinon ceux du cœur desquels le diable est chassé ? Il ne dit pas tous, mais « tout » ; car la foi n’est pas donnée à tous. Ce mot ne s’applique donc pas à l’universalité des hommes, mais à l’intégralité de la nature humaine ; c’est-à-dire à l’esprit, à l’âme, au corps. A l’esprit qui nous fait comprendre, à l’âme qui nous fait vivre, et au corps qui nous rend visibles et tangibles. Celui, en effet, qui a dit : « Il ne périra pas un cheveu de votre tête », attire tout à lui. Mais si, par le mot « tout », il faut entendre les hommes eux-mêmes, nous pouvons dire que c’est tous ceux qui sont prédestinés au salut, et dont aucun ne doit périr, comme le Christ l’a dit plus haut en parlant de ses brebis. On peut comprendre aussi qu’il attirera à lui tous les genres d’hommes, et dans toutes les langues, et dans tous les âges, et dans toutes les positions de fortune, et dans tous les degrés d’intelligence, et dans toutes les professions honnêtes et utiles, et enfin dans les innombrables états qui, en dehors du péché, distinguent les hommes entre eux, depuis les plus élevés jusqu’aux plus humbles, depuis le roi jusqu’au mendiant. « Je les attirerai tous après moi », et cela afin d’être leur chef et de les avoir pour ses membres. Il dit : « Si je suis élevé de terre », pour dire : quand j’aurai été élevé de terre ; car il ne doute pas de la réalisation de ce qu’il est venu accomplir. Ces paroles se rapportent à celles qu’il avait dites plus haut : « Mais si le grain de blé meurt, il porte beaucoup de fruit ». Car cette élévation, que signifie-t-elle, sinon sa passion sur la croix ? Du reste, l’Evangéliste ne manque pas de nous le dire ; car il ajoute : « Il disait cela pour marquer de quelle mort il devait mourir ».

325

Benoît XVI
Audience générale, 4 avril 2007, §3
Pour revivre avec une plus grande participation la Passion du Rédempteur, la tradition chrétienne a donné vie à de multiples manifestations de piété populaire, parmi lesquelles les célèbres processions du Vendredi Saint avec les rites suggestifs qui se répètent chaque année. Mais il y a un pieux exercice, celui du Chemin de Croix (Via Crucis), qui nous offre au cours de toute l'année la possibilité d'imprimer toujours plus profondément dans notre âme le mystère de la Croix, d'aller avec le Christ sur ce chemin, et de nous conformer ainsi intérieurement à Lui. Nous pourrions dire que le Chemin de Croix nous enseigne, pour reprendre une expression de saint Léon le Grand, à « regarder avec les yeux du cœur Jésus crucifié, de manière à reconnaître dans sa chair notre propre chair » (Disc. 15 sur la Passion du Seigneur). Et c'est précisément là que se trouve la véritable sagesse du chrétien, que nous voulons apprendre en suivant le Chemin de Croix, justement le Vendredi saint au Colisée.

324

St Jean Chrysostome
De Cruce et latrone I, 1, 4
Avant, la croix signifiait le mépris, mais aujourd'hui elle est une chose vénérable, avant elle était symbole de condamnation, aujourd'hui elle est espérance de salut. Elle est devenue véritablement source de biens infinis ; elle nous a libérés de l'erreur, elle a dispersé nos ténèbres, elle nous a réconciliés avec Dieu, d'ennemis de Dieu elle nous fait devenir sa famille, d'étrangers elle a fait de nous ses voisins : cette croix est la destruction de l'inimitié, la source de la paix, l'écrin de notre trésor.

297

St Jean Chrysostome
Homélies sur l'évangile de St Matthieu, 65, 4
Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, amis pour servir et donner sa vie pour la rédemption de plusieurs. Ainsi, je ne me suis pas contenté de souffrir la honte et l’ignominie, mais j’ai donné ma vie même pour la rédemption de plusieurs. Car qui sont ceux pour qui je suis mort, sinon les païens et les idolâtres ? Quand vous vous humiliez vous autres, c’est pour vous-mêmes. Mais quand je me suis humilié, ce n’était point pour moi, mais pour vous.
Ne craignez donc pas, mes frères, que votre humilité vous déshonore. Vous ne sauriez jamais, quoi que vous fassiez, vous humilier autant que votre Maître. Et néanmoins son humiliation est devenue son plus grand honneur et le comble de sa gloire. Avant qu’il se fût fait homme, il n’était connu que des anges. Mais depuis qu’il s’est revêtu de notre corps, et qu’il est mort sur une croix, non-seulement il n’a pas perdu cette première gloire, mais il y a encore ajouté celle de se faire connaître et adorer de toute la terre.
Après cela, n’appréhendez point de vous abaisser en vous humiliant. C’est ainsi au contraire que vous vous relèverez davantage, parce que l’humilité est une source d’honneur et la porte du royaume. Craignons plutôt qu’en prenant une voie tout opposée pour nous élever, nous ne nous combattions nous-mêmes dans cette injuste prétention. Car on ne devient pas grand en désirant de l’être. Mais celui qui veut être le plus grand de tous, deviendra au contraire le dernier de tous.

275

Michel Gasnier
Les silences de saint Joseph, chap. 26
3ème dimanche de St Joseph
Le glaive avait frappé son troisième coup au jour où son office paternel l'avait obligé à marquer la chair de son enfant du signe de la circoncision et à verser les premières gouttes de son sang.
Mais dans le même moment, il avait été heureux d'imposer à son enfant et de prononcer le premier, le nom de Jésus que les siècles après lui devaient redire avec tant d'amour. Eclairé sur la signification de ce nom, il entrevoyait déjà l'œuvre de libération et de salut opérée par le sacrifice de ce petit dont il venait d'inciser la chair.

262

Catéchisme de l'Église Catholique
n. 407
La doctrine sur le péché originel – liée à celle de la Rédemption par le Christ – donne un regard de discernement lucide sur la situation de l’homme et de son agir dans le monde. Par le péché des premiers parents, le diable a acquis une certaine domination sur l’homme, bien que ce dernier demeure libre. Le péché originel entraîne " la servitude sous le pouvoir de celui qui possédait l’empire de la mort, c’est-à-dire du diable " (Cc. Trente : DS 1511 ; cf. He 2, 14).
Ignorer que l’homme a une nature blessée, inclinée au mal, donne lieu à de graves erreurs dans le domaine de l’éducation, de la politique, de l’action sociale (cf. CA 25) et des mœurs.
Source : www.vatican.va

254

St Bernard
Sermons sur le Cantique des Cantiques, 61, 4
Ce que je ne trouve pas en moi, je le prends avec confiance dans les entrailles du Sauveur, parce qu'elles sont toutes pleines d'amour et qu'il y a assez d'ouvertures dans son corps sacré, par où elles peuvent se répandre. Ils ont percé de clous ses mains et ses pieds, et son côté d'une lance ; et par ces ouvertures, je puis sucer le miel de la pierre, et goûter l'huile de ce dur caillou, c'est-à-dire goûter et voir combien le Seigneur est doux. Il formait en cet état des pensées de paix, et je n'en savais rien. Car qui connaît les desseins du Seigneur, ou qui a jamais eu part à ces conseils ? Mais ces clous dont il a été percé, sont devenus pour moi comme des clefs, qui m'ont ouvert le trésor de ses secrets et fait voir la volonté du Seigneur. Et pourquoi ne la verrais-je pas au travers de ses plaies ? Ses clous et ses blessures crient hautement que Dieu est vraiment en Jésus-Christ et qu'il y réconcilie le monde avec lui-même. Ce fer a traversé son âme et touché son cœur, afin qu'il sût compatir à mes infirmités. Le secret de son cœur se voit par les ouvertures de son corps, on voit le grand mystère de sa bonté infinie, les entrailles de la miséricorde de notre Dieu par laquelle ce soleil levant nous est venu visiter du ciel. Pourquoi ses entrailles ne se verraient-elles pas par ses plaies ? Car, comment, Seigneur, pouviez-vous faire éclater davantage l'excès de votre bonté et de votre miséricorde, que par ces blessures cruelles que vous avez souffertes pour nous ? Personne ne peut donner de plus grandes preuves de sa charité, que d'exposer sa vie pour ceux qui sont destinés et condamnés à la mort.

238

Lettre à Diognète, IX, 2-5
Lorsque notre perversité fut à son comble et qu'il fut devenu pleinement manifeste que la récompense qu'on en pouvait attendre était le supplice et la mort, alors arriva le temps que Dieu avait marqué pour y manifester désormais sa bonté et sa puissance : quelle surabondance de la bonté pour les hommes et de l'amour divins ! Il ne nous a pas haïs, il ne nous a pas repoussés, ni tenu rancune, mais au contraire il a longtemps patienté, il nous a supportés. Nous prenant en pitié, il a assumé lui-même nos propres péchés ; il a livré lui-même son propre Fils en rançon pour nous, livrant le saint pour les criminels, l'innocent pour les méchants, le juste pour les injustes, l'incorruptible pour les corrompus, l'immortel pour les mortels. Quoi d'autre aurait pu couvrir nos péchés, sinon sa justice ? En qui pouvions-nous être justifiés, criminels et impies que nous étions, sinon par le seul Fils de Dieu ? Ô doux échange, opération impénétrable, ô bienfaits inattendus : le crime du grand nombre est enseveli dans la justice d'un seul et la justice d'un seul justifie un grand nombre de criminels.

236

St Josémaria Escriva
Quand le Christ passe, n. 38
Les Rois Mages ont une étoile ; nous, nous avons Marie, Stella maris, stella Orientis. Nous lui disons aujourd’hui : Sainte Marie, Étoile de la mer, Étoile du matin, aide tes enfants. Notre zèle pour les âmes ne doit pas connaître de frontières, car personne n’est exclu de l’amour du Christ. Les Rois Mages ont été les précurseurs des gentils ; mais, la Rédemption consommée, il n’y a plus désormais ni juif, ni grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme ; il n’existe de discrimination d’aucun type, car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus (Ga 3, 28 ).
Nous autres chrétiens, nous ne pouvons être exclusifs, ni séparer ou classer les âmes ; beaucoup viendront d’Orient et d’Occident (Mt 8, 11). Dans le Cœur du Christ, il y a de la place pour tous. Ses bras — nous en avons un exemple admirable dans la crèche — sont ceux d’un Enfant, mais ce sont les mêmes qui, étendus sur la croix, attireront tous les hommes (Cf. Jn 12, 32).

231

St Josémaria Escriva
Quand le Christ passe, n. 18

Lorsque Noël arrive, j'aime contempler les représentations de l'enfant Jésus. Ces images qui nous montrent l'anéantissement du Seigneur, me rappellent que Dieu nous appelle, que le Tout-Puissant a voulu se présenter démuni, qu'Il a voulu avoir besoin des hommes. Dès le berceau de Bethléem, le Christ me dit, et te dit, qu'Il a besoin de nous ; Il nous invite à mener une vie chrétienne, sans compromission, une vie de générosité, de travail, de joie.
Jamais nous n'obtiendrons la véritable bonne humeur si nous n'imitons pas vraiment Jésus ; si nous ne sommes pas humbles comme Lui. J'insiste à nouveau : avez-vous vu où se cache la grandeur de Dieu ? Dans une étable, dans les langes, dans une grotte. L'efficacité rédemptrice de nos vies ne peut s'exercer qu'avec humilité, parce qu'alors, nous cessons de penser à nous-mêmes et nous sentons que nous avons le devoir d'aider les autres.

225

Benoît XVI
Homélie, Jeudi 8 décembre 2005, § 4 (Solennité de l'Immaculée Conception)

Qu'est-ce que signifie « Marie l'Immaculée » ? Ce titre a-t-il quelque chose à nous dire ? La liturgie d'aujourd'hui éclaire pour nous le contenu de cette parole à travers deux grandes images. Il y a tout d'abord le récit merveilleux de l'annonce à Marie, la Vierge de Nazareth, de la venue du Messie. Le salut de l'Ange est tissé de fils de l'Ancien Testament, en particulier du prophète Sophonie. Celui-ci fait voir que Marie, l'humble femme de province qui est issue d'une lignée sacerdotale et qui porte en elle le grand patrimoine sacerdotal d'Israël, est « le saint reste » d'Israël auquel les prophètes, au cours de toutes les périodes de douleurs et de ténèbres, ont fait référence. En elle est présente la véritable Sion, celle qui est pure, la demeure vivante de Dieu. En elle demeure le Seigneur, en elle il trouve le lieu de Son repos. Elle est la maison vivante de Dieu, qui n'habite pas dans des édifices de pierre, mais dans le cœur de l'homme vivant. Elle est le germe qui, dans la sombre nuit d'hiver de l'histoire, jaillit du tronc abattu de David. En elle s'accomplit la parole du Psaume : « La terre a donné son fruit » (67, 7). Elle est le surgeon, duquel dérive l'arbre de la rédemption et des rachetés. Dieu n'a pas essuyé un échec, comme il pouvait sembler au début de l'histoire avec Adam et Eve, ou bien au cours de l'exil à Babylone, et comme il semblait à nouveau à l'époque de Marie, quand Israël était devenu un peuple sans importance dans une région occupée, avec bien peu de signes reconnaissables de sa sainteté. Dieu n'a pas failli. Dans l'humilité de la maison de Nazareth vit l'Israël saint, le reste pur. Dieu a sauvé et sauve son peuple. Du tronc abattu ressurgit à nouveau son histoire, devenant une nouvelle force vive qui oriente et envahit le monde. Marie est l'Israël saint ; elle dit « oui » au Seigneur, se met pleinement à sa disposition et devient ainsi le temple vivant de Dieu.

219

St Bernard
Cinquième sermon pour l'Avent, 1
Nous savons qu'il y a une triple venue du Seigneur. La troisième se situe entre les deux autres. Celles-ci, en effet, sont visibles, la troisième ne l'est pas. Dans sa première venue, Jésus-Christ se montra sur la terre et conversa avec les hommes, alors que " ceux-ci le virent et ne laissèrent pas de le haïr (Joan., XV, 24. " Mais dans la dernière, " tout homme verra le Sauveur envoyé de Dieu (Luc, III, 6) " et ceux qui l'ont crucifié, pourront le contempler (Joan., XIX, 37). " La venue intermédiaire, elle, est cachée : les élus seuls voient le Sauveur au dedans d'eux et leurs âmes sont sauvées. Ainsi dans le premier avènement, Jésus-Christ vient dans notre chair et dans notre faiblesse ; dans celui qui tient le milieu, il vient en esprit et en vérité, et dans le dernier il apparaît dans sa gloire et dans sa majesté... Le second avènement est donc comme la voie qui conduit du premier au troisième. Dans le premier, Jésus-Christ est notre rédemption ; dans le dernier, il sera notre vie, et dans celui du milieu, pour que nous puissions dormir entre ses deux héritages, se trouvent notre repos et notre consolation.

202

Catéchisme de l'Église Catholique
n. 1471
La doctrine et la pratique des indulgences dans l’Église sont étroitement liées aux effets du sacrement de Pénitence.
Qu’est-ce que l’indulgence ?
" L’indulgence est la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, rémission que le fidèle bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par l’action de l’Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la rédemption, distribue et applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints " (Paul VI, const. ap. " Indulgentiarum doctrina ", Norme 1).
" L’indulgence est partielle ou plénière, selon qu’elle libère partiellement ou totalement de la peine temporelle due pour le péché " (ibid, Norme 2). " Tout fidèle peut gagner des indulgences pour soi-même ou les appliquer aux défunts " (CIC, can. 994).
Source : www.vatican.va

173

St François d'Assise
Lettre à tous les fidèles
Oh ! qu'il est glorieux et saint et grand d'avoir un Père dans les cieux ! Oh ! qu'il est saint et beau, magnifique et admirable, d'avoir dans les cieux un Epoux ! Oh ! que c'est chose sainte et chère, plaisante et humble, apaisante et douce, aimable et désirable plus que tout, d'avoir un tel frère et un tel fils, qui a donné sa vie pour ses brebis, et qui a prié son Père pour nous en disant : " Père saint, garde en ton nom ceux que tu m'as donnés. Père, tous ceux que tu m'as donnés en ce monde étaient à toi, et tu me les as donnés. Les paroles que tu m'as données, je les leur ai dites, et ils les ont reçues ; ils ont vraiment cru que je suis sorti de toi, et ils ont reconnu que c'est toi qui m'as envoyé. Je prie pour eux, non pour le monde : bénis-les et sanctifie-les. Pour eux, moi même, je me sanctifie, pour qu'ils soient sanctifiés tous ensemble, comme nous. Et je veux, Père, que là où je suis, eux aussi soient avec moi, pour qu'ils voient ma splendeur dans ton royaume. "
Puisqu'il a tant souffert pour nous, puisqu'il nous a apporté et nous apportera encore tant de biens, que toute créature qui est dans le ciel et sur la terre, dans la mer et dans les abîmes, rende à Dieu louange, gloire, honneur et bénédiction, car c'est lui notre courage et notre force puisqu'il est le seul bon, le seul très haut, le seul tout puissant, admirable, glorieux et le seul saint, lui qu'il faut louer et bénir dans les siècles infinis des siècles. Amen.

140

Benoît XVI
Angelus, 17 sept 2006, §2 (Castelgandolfo)
Maintenant, avant la prière mariale, je voudrais m’arrêter sur deux fêtes liturgiques récentes et importantes : la Fête de l’Exaltation de la Croix, célébrée le 14 septembre, et la mémoire de Notre-Dame des Douleurs, célébrée le lendemain. Ces deux célébrations liturgiques peuvent se résumer de façon visuelle dans la traditionnelle image de la Crucifixion, qui représente la Vierge Marie au pied de la Croix, selon la description de l’évangéliste Jean, le seul des Apôtres à être resté près de Jésus mourant. Mais quel sens cela a-t-il d’exalter la Croix ? N’est-ce pas scandaleux de vénérer un échafaud infâme ? L’Apôtre Paul affirme : "Nous proclamons nous un Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens" (1 Co 1, 23). Les chrétiens cependant n’exaltent pas n’importe quelle croix, mais la Croix que Jésus a sanctifiée par son sacrifice, fruit et témoignage d’un amour immense. Le Christ sur la Croix a versé tout son sang pour délivrer l’humanité de l’esclavage du péché et de la mort. Signe de malédiction, la Croix a par conséquent été transformée en signe de bénédiction, symbole de mort, elle a été transformée en symbole par excellence de l’Amour qui vainc la haine et la violence et engendre la vie immortelle. "O Crux, ave spes unica ! O Croix, unique espérance !". C’est ce que chante la liturgie.

138

Benoît XVI
Message 2 sept 2006, §3-4
Lettre à l'évêque d'Assise, à l'occasion du XX anniversaire de la rencontre interreligieuse de prière pour la paix

En dépit des différences qui caractérisent les divers chemins religieux, la reconnaissance de l'existence de Dieu, à laquelle les hommes peuvent parvenir ne serait-ce qu'à partir de l'expérience de la création (cf. Rm 1, 20), ne peut manquer de disposer les croyants à considérer les autres êtres humains comme des frères. Il n'est donc permis à personne de se servir du motif de la différence religieuse comme présupposé ou prétexte pour une attitude belliqueuse envers les autres êtres humains.
(...) lorsque le sentiment religieux atteint sa maturité, il suscite chez le croyant la perception que la foi en Dieu, Créateur de l'univers et Père de tous, ne peut manquer de promouvoir entre les hommes des relations de fraternité universelle. En effet, des témoignages du lien intime qui existe entre le rapport avec Dieu et l'éthique de l'amour sont visibles dans toutes les grandes traditions religieuses. (...) Puis, dans le Nouveau Testament, la révélation de ce dessein universel d'amour atteint son point culminant dans le mystère pascal, dans lequel le Fils de Dieu incarné, à travers un acte bouleversant de solidarité salvifique, s'offre en sacrifice sur la croix pour l'humanité tout entière. Dieu montre ainsi que sa nature est l'Amour. C'est ce que j'ai voulu souligner dans ma première Encyclique, qui commence précisément par les paroles Deus caritas est (1 Jn 4, 7). Cette affirmation de l'Ecriture ne jette pas seulement une lumière sur le mystère de Dieu, mais illumine également les relations entre les hommes, tous appelés à vivre selon le commandement de l'amour.

066

St Cyrille de Jérusalem
Catéchèse baptismale, 13
Ce n'est pas par contrainte qu'il a quitté la vie, ce n'est pas par force qu'il a été immolé, mais par sa propre volonté. Écoutez ce qu'il dit : "J'ai le pouvoir de donner ma vie, et le pouvoir de la recevoir à nouveau". Il est venu délibérément à sa passion, heureux de son exploit, souriant à son triomphe, content de sauver les hommes. Il n'a pas eu honte de la croix, car il sauvait toute la terre. Ce n'était pas un pauvre homme qui souffrait, mais Dieu fait homme qui allait combattre pour obtenir le prix de la patience.

045

St Cyrille de Jérusalem
Catéchèse baptismale, 13
Toute action du Christ glorifie l’Église ; mais la gloire des gloires, c’est la croix. Dans cette conviction, Paul a dit : "Que je ne me glorifie jamais, sinon dans la croix du Christ". Ce fut déjà une chose étonnante que l’aveugle de naissance retrouvât la vue à Siloé ; mais qu’est-ce que cela faisait à tous les aveugles du monde ? Ce fut quelque chose de grand et qui dépassait la nature que la résurrection de Lazare au bout de quatre jours ; mais cette grâce ne profitait qu’à lui seul ; elle n’apportait rien à tous ceux qui, dans le monde, étaient morts du fait de leurs péchés. C’était étonnant de faire jaillir de la nourriture pour nourrir cinq mille hommes avec cinq pains ; mais cela n’était rien pour ceux qui, dans tout l’univers, souffraient de la faim de l’ignorance. C’était étonnant de délivrer un femme enchaînée par Satan depuis dix-huit ans ; mais qu’est-ce que cela par rapport à nous tous qui sommes ligotés par les chaînes de nos péchés ?
Or, la victoire de la Croix, c’est qu’elle a illuminé ceux que l’ignorance rend aveugles, elle a délivré tous ceux que le péché rend captif, et elle a racheté toute l’humanité.

009

St Ambroise
Homélie sur le Psaume 36
Parlons donc du Seigneur Jésus, parce que lui-même est la Sagesse, est la Parole et le Verbe de Dieu. (...) Parlons toujours de lui. Quand nous parlons de la vertu, c’est lui ; quand nous parlons de la justice, c’est lui ; quand nous parlons de la paix, c’est lui ; quand nous parlons de la vérité, de la vie, de la rédemption, c’est lui.

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)