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Marthe Robin (1902-1981)
Extrait de son "journal" - 4 mars 1930 (mardi)


Non, rien n’est impossible à l’amour ! L’amour rend tout possible, tout facile et tout simple. L’amour est un feu divin qui purifie pour sanctifier, qui nous dépouille pour nous enrichir. Dieu nous bâtit en nous démolissant. Qui vit dans l’amour, vit de Dieu, et a Dieu en lui ! C’est non seulement pour la plupart des mortels, mais pour tous qu’il n’y a de véritable bonheur qu’en Dieu, parce que c’est tous, et non quelques-uns, qui sommes appelés à réaliser un bien supérieur à nous-mêmes.

Il y a une sainteté commune à laquelle tous les chrétiens par vocation doivent aspirer et embrasser, dans la mesure des grâces qui leur sont faites, parce que tous y sont appelés. 


La désirer n’est pas de l’orgueil, parce que c’est Dieu qui nous l’impose. 

La poursuivre n’est pas présomption, puisque pour atteindre ces sommets de l’esprit, nous comptons uniquement sur le secours du ciel, et non sur nous-mêmes ; nous devons cependant et à tout prix la rechercher sans faiblesse, la poursuivre sans langueur, sans tiédeur, sans ralentissement, parce que la perfection demeure en soi une héroïque vertu... Elle est un sommet. C’est donc que cette belle vie morale, cette belle ascension d’amour ne se soutient pas toute seule : il faut la nourrir, l’alimenter, la diffuser sans cesse par les pratiques religieuses fidèlement accomplies, c’est-à-dire non d’une façon légère, mais par amour, en toute conscience et volonté. Ce ne serait pas rendre la sainteté attrayante et facile que de l’abaisser à la mesure de nos médiocrités. Dieu est une Altissime Grandeur de vie, d’intelligence, de sainteté, de sagesse, d’amour, et nous ne devons et nous ne pouvons entrer dans la demeure du Père que semblables au Fils, car nous sommes tous prédestinés à devenir – non un peu, ni même beaucoup – conformes à son image : comme Lui, doux et humbles de cœur, obéissants jusqu’à la mort... et à la mort de la croix s’il le fallait.
(...) la vraie sainteté est contenue principalement dans la charité parfaite, et cette perfection, chacun peut l’atteindre sans grâces extraordinaires, sans faveurs de choix, et même et surtout sans œuvres éclatantes, mais en demeurant, avec sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, « une petite âme » confiante et tout entière abandonnée à l’amour... une âme de prière et d’oraison.

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Imitation de Jésus-Christ, Livre IV, 18, Trad. de Dominique Ravinaud ssp, revue et mise à jour par Marcel Driot osb, Médiaspaul - Editions Paulines, 1984.


« "Celui qui scrute la majesté de Dieu sera accablé par sa gloire" (Pr 25,27 Vulg.).
Dieu n'a pas donné à l'homme l'intelligence suffisante pour tout connaître ; ce que l'on exige de toi, c'est une foi solide et une vie pure, et non une connaissance universelle. 
Si tu ne peux parfois même pas comprendre et saisir ce qui est au-dessous de toi, comment comprendrais-tu ce qui est au-dessus ?
Abandonne-toi à Dieu, soumets ta raison à ta foi, et il te sera donné la lumière nécessaire.
Certains sont tentés au sujet de la foi et du Saint Sacrement ; il peut y avoir là une suggestion de l'ennemi. Ne te laisse donc pas assaillir par les doutes que le démon t'inspire, ni tourmenter par les pensées qu'il te suggère, mais crois à la Parole de Dieu, crois à ses saints et à ses prophètes, et l'esprit mauvais s'enfuira.
Il est souvent très profitable à un serviteur de Dieu de subir de telles épreuves. En effet, le diable ne tente pas les incroyants et les pécheurs, puisqu'il est sûr de les posséder ; c'est aux fidèles et aux amis de Dieu qu'il s'attaque afin de s'emparer d'eux par tous les moyens.
Continue donc d'avancer dans la voie de Dieu avec une foi simple et inébranlable ; approche-toi de Lui avec un respect humble, et pour tout ce qui dépasse ton entendement, remets-t'en avec confiance à la toute-puissance de Dieu.
Dieu ne trompe jamais personne, mais celui qui se fie trop à lui-même risque fort de tomber dans l'erreur. »

📷 -photo : Dieu seul- Vitrail de l'église d'Arcachon-Le Moulleau (Gironde)

469

Benoît XVI
Discours, 8 mars 2008, à l'occasion de l'Assemblée plénière du Conseil pontifical pour la culture
La formule Etsi Deus non daretur (comme si Dieu n'existait pas) est devenue comme un slogan de vie qui assied une certaine arrogance de la raison, qui est pourtant l'œuvre aimée de Dieu. Cette forme de raison, qui se considère suffisante à elle-même, se ferme à la contemplation et à la recherche d'une Vérité qui la dépasse.

415

St Jean-Marie Vianney
Sermon sur l'examen de consciencie
En second lieu, je dis que nous avons bien besoin des lumières du Saint-Esprit pour connaître nos péchés, parce que notre cœur est le siège de l'orgueil, qui ne cherche que les moyens de nous les faire connaître moindres qu'ils ne sont. Vous voyez que nous avons absolument besoin des secours du Saint-Esprit pour connaître nos péchés tels qu'ils sont.

406

St Irénée de Lyon
Contre les Hérésies, livre II, III, 3
Supériorité d'un amour ignorant sur une science orgueilleuse
Il est donc meilleur et plus utile d'être ignorant ou de peu de savoir et de s'approcher de Dieu par l'amour, que de se croire savant et habile et de se trouver blasphémateur à l'égard de son Seigneur pour avoir imaginé un autre Dieu et Père que lui. C'est pourquoi Paul s'est écrié : « La science enfle, tandis que la charité édifie. » Non qu'il ait incriminé la vraie connaissance de Dieu, sinon il se serait accusé le premier ; mais il savait que certains, enflés d'orgueil sous prétexte de science, en venaient à déchoir de l'amour de Dieu et, à cause de cela, à se croire eux-mêmes parfaits, tout en introduisant un Démiurge imparfait.
C'est pour retrancher leur orgueil, fruit de cette prétendue science, que Paul disait : « La science enfle, tandis que la charité édifie. » Car il n'y a pas de plus grand orgueil que de se croire meilleur et plus parfait que Celui qui nous a faits, nous a modelés, nous a donné le souffle de vie, nous a procuré l'être même. Mieux vaut donc, comme nous l'avons déjà dit, ne rien savoir du tout, pas même la cause, le pourquoi, d'une seule des choses qui ont été faites, et croire en Dieu et demeurer dans son amour, que de s'enfler d'orgueil à cause d'une prétendue science et de déchoir de cet amour qui vivifie l'homme. Mieux vaut ne rien chercher à savoir, sinon Jésus-Christ, le Fils de Dieu, crucifié pour nous, que de se jeter dans la subtilité des recherches et de tomber par là dans la négation de Dieu.

382

Ste Thérèse d'Avila
Le Chemin de la perfection, 67, 5
Il peut bien arriver que ce sentiment si profond de votre misère soit parfois un acte d'humilité, une vertu véritable ; mais parfois aussi ce peut être une très grave tentation. (...) L'humilité, si grande qu'elle soit, n'inquiète pas, ne trouble pas, mais elle est accompagnée de paix, de joie et de repos. (...) Elle ne trouble ni n'étreint l'âme d'aucune angoisse ; elle la dilate, au contraire, et la rend plus apte au service de Dieu. Il n'en est pas ainsi de l'autre peine. Elle trouble tout, elle agite tout ; elle bouleverse complètement l'âme ; elle est remplie d'amertume.

380

St Augustin
De Trinitate, VIII, 8, 12
Que personne ne dise : Je ne sais quoi aimer. Qu’il aime son frère et il aimera l’amour même. En effet, il connaît mieux l’amour qui le fait aimer, que le frère qu’il aime. Il peut donc connaître Dieu mieux qu’il ne connaît son frère ; beaucoup mieux, parce que Dieu est plus présent ; beaucoup mieux, parce qu’il est plus intime ; beaucoup mieux, parce qu’il est plus certain. Embrasse le Dieu amour, et tu embrasseras Dieu par l’amour. C’est cet amour qui unit tous les bons anges et tous les serviteurs de Dieu par le lien de la sainteté, nous unit à eux et entre nous, et nous rattache tous à lui. Donc plus nous sommes exempts de la bouffissure de l’orgueil, plus nous sommes remplis d’amour et de quoi, sinon de Dieu, est rempli celui qui est rempli d’amour ? ― Mais, diras-tu, je vois la charité, je la découvre autant que possible des yeux de l’esprit, et je crois à l’Ecriture qui me dit: « Dieu est charité, et qui demeure dans la charité demeure en Dieu (Jean IV, 16 ) » ; mais si je vois la charité, je ne vois pas en elle la Trinité. ― Eh bien ! tu vois la Trinité, si tu vois la charité. Je ferai mes efforts pour t’en convaincre ; seulement qu’elle daigne elle-même nous assister, afin que la charité nous mène à quelque bon résultat.

379

Benoît XVI
Jésus de Nazareth, Flammarion, Paris 2007, p. 48, §2
Matthieu et Luc parlent de trois tentations, dans lesquelles se reflète la lutte intérieure de Jésus pour sa mission mais en même temps apparaît aussi la question concernant ce qui compte vraiment dans la vie des hommes. Ici se manifeste clairement le cœur de toute tentation : la mise à l'écart de Dieu qui, face à tout ce qui, dans notre vie, apparaît plus urgent, semble secondaire, voire superflu et ennuyeux. Mettre de l'ordre dans le monde par soi-même, sans Dieu, ne compter que sur soi, n'admettre comme réelles que les réalités politiques et matérielles en écartant Dieu comme illusion, telle est la tentation, qui nous menace sous de multiples aspects.

356

St Augustin
Sermon 261, pour le jour de l'Ascension, n° 1
Il n'y a pour ressusciter que ce qui meurt ; le Seigneur est donc ressuscité pour nous inspirer confiance, pour nous empêcher de désespérer à la mort et de nous croire alors au terme de toute notre vie. Nous étions inquiets sur le sort même de l'âme, et le Sauveur, en ressuscitant, nous a rassurés sur le sort de la chair elle-même. Ainsi il est monté. Qui est
monté ? Celui qui est descendu. Il est descendu pour te guérir ; il est monté pour t'élever. Tu tombes si tu t'élèves toi-même ; tu restes élevé si c'est lui qui t'élève : d'où il suit qu'élevé près du Seigneur, le cœur est dans un asile, et qu'élevé autrement, il est en proie à l'orgueil. Disons donc au Seigneur quand il ressuscite : « Vous êtes, Seigneur, mon espérance » ; et quand il monte au ciel : « Vous avez établi bien haut notre refuge » (Ps. XC, 9). Et comment serions-nous orgueilleux en tenant notre cœur élevé jusqu'à lui, puisqu'il s'est fait humble en notre faveur pour nous empêcher de demeurer orgueilleux ?

354

St Augustin
Sermon 261, pour le jour de l'Ascension, n° 1
La résurrection du Seigneur est notre espérance ; son ascension, notre gloire. Nous célébrons aujourd'hui la solennité de l'Ascension; si donc nous célébrons cette fête du Seigneur avec droiture, avec fidélité, avec dévotion, avec sainteté et avec piété, montons avec lui et tenons en haut notre cœur. Or, en montant, gardons-nous de nous élever et de présumer de nos mérites comme s'ils nous étaient propres. Notre cœur doit être en haut, mais attaché au Seigneur, sans quoi il y serait livré à l'orgueil, au lieu qu'en demeurant sous l'aile de Dieu il est dans un sûr asile ; car en le voyant monter nous disons au Seigneur : Vous êtes pour nous un asile (Ps 89, 1).

295

St Jean Chrysostome
Homélies sur l'évangile de St Matthieu, 72, 2
Ils ne sont forts et courageux que pour faire ce qui leur est défendu, car ils font toutes leurs actions afin d’être vus des hommes. Jésus-Christ leur reproche par ces paroles leur ambition et leur orgueil qui les a perdus. Il avait repris en eux jusqu’à cette heure, des actions ou de cruauté, ou de paresse : mais maintenant ce qu’il y condamne principalement, c’est cette passion furieuse pour la vaine gloire dont ils étaient possédés. C’est elle qui les a éloignés de Dieu, et qui leur a fait désirer de plaire aux hommes plutôt qu’à lui.
Car chacun cherche à plaire aux juges qu’il a choisis. Si un athlète combat devant des hommes de cœur, il tâche de combattre vaillamment, afin de leur plaire. Que s’il combat devant des lâches, il devient lâche lui-même. Un comédien, qui joue devant des personnes qui aiment à rire, fait tout ce qu’il peut pour les faire rire. Que si ces spectateurs sont graves et modérés, il affecte lui-même de la gravité afin de leur plaire.
Mais remarquez encore combien Jésus-Christ accuse avec force dans les pharisiens la passion qu’ils avaient d’être loués. Car il ne dit pas qu’ils font dans ce dessein quelques-unes de leurs actions ; mais en général : Qu’ils font tout ce qu’ils font dans cette vue. Après qu’il leur a reproché ce désir si passionné pour la vaine gloire, il leur montre aussitôt leur folie, puisqu’ils ne faisaient rien de grand qui méritât quelque louange, et qu’ils s’enflaient des choses les plus viles et les plus méprisables, étant non seulement ambitieux, mais l’étant encore d’une ambition basse et honteuse.

281

St Augustin
Lettre 118, 22
Je ne voudrais pas que, pour aller à la vérité, vous cherchiez d'autres voies que les voies ouvertes par Celui qui, étant Dieu, a vu la faiblesse de nos pas. La première de ces voies c'est l'humilité ; la seconde, l'humilité ; la troisième, l'humilité ; toutes les fois que vous m'interrogerez, je vous répondrai la même chose. Ce n'est pas qu'il n'y ait d'autres préceptes ; mais si l'humilité ne précède, n'accompagne et ne suit tout ce que nous faisons de bien ; si elle n'est pas comme un but vers lequel se portent nos regards, si elle n'est pas près de nous pour que nous nous attachions à elle, et au-dessus de nous pour nous réprimer dans la satisfaction de quelque bonne action, l'orgueil nous arrache tout de la main. Les autres vices naissent des péchés ; l'orgueil est redoutable dans le bien même : ce qu'on a fait de louable est perdu par le désir de la louange. De même donc qu'un illustre orateur, à qui on demandait quel était le premier précepte à observer dans l'éloquence, répondit que c'était la prononciation ; interrogé sur le second précepte, il répondit encore : la prononciation ; et comme on lui demandait quel était le troisième, il dit qu'il n'y en avait pas d'autre que la prononciation ; ainsi chaque fois que vous m'interrogerez sur les préceptes de la religion chrétienne, je voudrais répondre qu'il n'y en a pas d'autre que l'humilité.

264

Bible - Nouveau Testament
Jacques 4, 6-12
Mais il donne une grâce d'autant plus grande, selon ce que dit l'Ecriture : "Dieu résiste aux orgueilleux, et il accorde sa grâce aux humbles."
Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il s'enfuira de vous.
Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs ; purifiez vos cœurs, hommes à l'âme double.
Sentez votre misère ; prenez le deuil, et pleurez que votre rire se change en pleurs, et votre joie en tristesse.
Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera. Frères, ne dites point de mal les uns des autres.
Celui qui parle mal de son frère ou qui juge son frère, parle mal de la loi et juge la loi. Or, si tu juges la loi, tu n'es plus un observateur de la loi, mais tu t'en fais juge.
Il n'y a qu'un seul législateur et qu'un seul juge, celui qui a la puissance de sauver et de perdre. Mais qui es-tu, toi qui juges le prochain ?

251

Bible - Nouveau Testament
1 Corinthiens 13, 1-8
Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit.
Quand j'aurais le don de prophétie, que je connaîtrais tous les mystères, et que je posséderais toute science ; quand j'aurais même toute la foi, jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien.
Quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas la charité, tout cela ne me sert de rien.
La charité est patiente, elle est bonne ; la charité n'est pas envieuse, la
charité n'est point inconsidérée, elle ne s'enfle point d'orgueil ;
elle ne fait rien d'inconvenant, elle ne cherche point son intérêt, elle ne
s'irrite point, elle ne tient pas compte du mal ;
elle ne prend pas plaisir à l'injustice, mais elle se réjouit de la vérité ;
elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout.
La charité ne passera jamais. S'agit-il des prophéties, elles prendront fin ;
des langues, elles cesseront ; de la science, elle aura son terme.

191

St Augustin
Sermon 21, 2
Il n'est pas sur une haute montagne et tu ne dois pas en la gravissant croire que tu t'approches de Lui. Il est vrai, le Seigneur est le Très-Haut, mais il s'abaisse vers les humbles ; il regarde de loin les superbes, mais ce n'est pas de loin qu'il regarde les humbles. (...) Dieu est élevé, et il s'abaisse vers les humbles. Comment s'abaisse-t-il vers eux ? Le Seigneur est proche de tous ceux qui se sont brisé le cœur. Ne cherche donc pas une haute montagne pour te croire plus voisin de lui. Si tu t'élèves, il s'éloigne ; si tu t'humilies, il s'abaisse. Ce publicain se tenait loin et Dieu s'approchait de lui plus aisément ; il n'osait lever les yeux au ciel, et déjà il portait en lui le Créateur du ciel.
Comment donc nous réjouir dans le Seigneur, si le Seigneur est tellement loin de nous ? C'est toi qui l'approches et l'éloignes. Aime-le et il s'approchera ; aime-le et il demeurera en toi.

168

St Thomas More
Prière (pour demander la bonne humeur)
Donne-moi, Seigneur, une bonne digestion
et aussi quelque chose à digérer.
Donne-moi la santé du corps, avec le sens
qu’il faut pour la garder au mieux.
Donne-moi une âme saine, Seigneur,
qui conserve devant sa vue ce qui est bon
et pure, afin que voyant le péché,
elle ne s’épouvante pas, mais qu’elle trouve
le moyen de redresser la situation.
Donne-moi une âme qui ne connaisse pas
l’ennui, qui ignore le murmure,
le gémissement et le soupir.
Et ne permets pas que je me fasse
trop de souci pour cette chose
encombrante que j’appelle "moi".
Seigneur, donne-moi le sens de l’humour,
donne-moi la grâce de savoir
discerner une plaisanterie
pour que je tire quelque bonheur de la vie
et que j’en fasse part aux autres.

142

père Raniero Cantalamessa
Méditation 14-XII-01, n. 4
Pour d´autres, plus important que celui des paroles, sera le jeûne des pensées. Je m´explique avec les mots d´un moine chartreux anonyme, notre contemporain :
"Observe pendant un seul jour le cours de tes pensées : la fréquence et la vivacité de tes critiques internes avec des interlocuteurs imaginaires, ou avec des proches, te surprendront. Quelle est généralement leur origine ? Le mécontentement à cause des supérieurs qui ne nous aiment pas, ne nous estiment pas, ne nous comprennent pas ; ils sont sévères, injustes, trop avares avec nous ou d´autres opprimés. Nous sommes mécontents de nos frères que nous jugeons peu compréhensifs, têtus, expéditifs, confus ou injurieux... Alors, dans notre esprit se crée un tribunal, au sein duquel nous sommes tout à la fois le procureur, le président, le juge et le juré ; rarement l´avocat, sinon en notre faveur. Les torts sont exposés ; les raisons pesées ; on se défend ; on se justifie ; on condamne l´absent. Peut-être élabore-t-on des plans de revanche ou des manœuvres vengeresses... Au fond, il s´agit de sursauts d´amour propre, de jugements trop rapides ou téméraires, d´une agitation passionnelle qui se conclut par la perte de la paix intérieure".
Il existe des personnes qui passent des heures et des heures à mastiquer certaines racines qu´elles tournent et retournent dans leur bouche. Quand nous ressassons ces pensées, nous leur ressemblons, sauf que dans notre cas, ce que nous mastiquons est une racine vénéneuse... Il faut remplacer le ressentiment inspiré par l´amour propre, par le pardon. Le pardon a une valeur thérapeutique : il guérit celui qui le donne comme celui qui le reçoit.

119

St Grégoire le Grand
Règle pastorale, III, 9
Ce vice de l’impatience entraîne aussi, bien souvent, une coupable ostentation, flèche mortelle pour l’âme. Quand on ne supporte pas d’être méprisé dans le monde, on s’efforce d’étaler ses mérites cachés, s’il en est, et l’on est conduit de l’impatience à l’ostentation ; on ne peut supporter le mépris, et se découvrant soi-même on fait le fier en paradant. Aussi est-il écrit : L’homme patient vaut mieux que l’homme fier (Eccl 7,9). C’est que l’homme patient a mieux aimé souffrir tous les maux que faire connaître par une coupable ostentation ses mérites cachés. Par contre l’homme fier aime mieux que soient vantés ses mérites, même faux, pour ne pas avoir à souffrir la moindre blessure.

101

Réginald Garrigou-Lagrange
Les trois âges de la vie intérieure, vol. I, p. 502 et 540
Éd. du Cerf, Paris, 1938-1939
L’égoïsme est comme le cancer de la volonté qui la ravage de plus en plus (p. 502).
Les fautes vénielles commises de propos délibéré... sont un sérieux obstacle à la perfection, surtout quand elles sont fréquentes et qu’on y est attaché. Ce sont de vraies maladies, qui affaiblissent l’âme chrétienne. (...) des affections naturelles dangereuses qui seraient un lien, nous enlevant la liberté de l’esprit et tout élan vers Dieu (p. 540-541).

099

St Augustin
Genèse, commentaire au sens littéral, 8,6,12
L'arbre de la science du bien et du mal se présente maintenant à notre attention. Sans nul doute, c'était un arbre réel et visible comme tous les autres. Là n'est point la question : le point à éclaircir est de savoir pourquoi il a été nommé ainsi. Moi, qui ai beaucoup réfléchi à cette affaire, je n’ai pas de mots pour exprimer combien me plaît la sentence qui dit que cet arbre n’était pas nocif pour son fruit ; car celui qui a fait toutes les choses extrêmement bonnes, n’a placé au paradis aucune chose mauvaise, mais le mal découla pour l’homme de la transgression du précepte. Car il convenait à l’homme qu’on lui interdise quelque chose, afin que, placé sous le Seigneur Dieu, il puisse de cette façon, par la vertu de l’obéissance, mériter la possession de son Seigneur. Je peux dire avec certitude que l’obéissance est la vertu propre de la créature rationnelle, qui agit sous le pouvoir de Dieu ; et aussi que le premier et le plus grand de tous les vices est l’orgueil, qui conduit l’homme à vouloir utiliser sa liberté pour la ruine, et a le nom de désobéissance. Or l'homme ne pourrait reconnaître ni sentir la souveraineté de Dieu, s'il n'avait un commandement à exécuter. Par conséquent, l'arbre n'avait en lui même rien de malfaisant : il fut appelé l'arbre de la science du bien et du mal, parce que, si l'homme venait à manger de ses fruits après là défense qu'il en avait reçue, il violerait, par la même, l'ordre de Dieu et reconnaîtrait, au châtiment qui suivrait cette transgression, toute la différence du bien et du mal, de la soumission et de la révolte.


Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)