Affichage des articles dont le libellé est Mortification. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Mortification. Afficher tous les articles

117

père Raniero Cantalamessa
Méditation 14-XII-01, n. 4
Pour tous enfin, est indispensable actuellement le jeûne des images. Nous vivons dans une culture de l´image : presse, cinéma, télévision, internet... Aucune nourriture, dit l´Ecriture, n´est impure en soi ; beaucoup d´images le sont. Elles constituent le véhicule privilégié de l´anti-évangile : sensualité, violence, immoralité. Ce sont les troupes spéciales de Mammon. On attribue à Feuerbach cet adage : "L´homme est ce qu´il mange" ; aujourd´hui, on doit dire : "L´homme est ce qu´il regarde". L´image a un incroyable pouvoir qui lui permet de reproduire et de conditionner le monde intérieur de celui qui la reçoit. Nous sommes habités par ce que nous voyons.
Pour un prêtre, un religieux, un prédicateur, c´est désormais une question de vie ou de mort. "Mais Père, m´objecta un jour l´un d´entre eux : n´est-ce pas Dieu qui a créé l´œil pour regarder tout ce qu´il y a de beau dans le monde ? . "Si, mon frère, lui répondis-je ; mais le même Dieu qui a créé l´œil pour regarder a également créé la paupière pour le fermer. Et il savait ce qu´il faisait".

115

Lettre à Diognète, n. 5-6
En un mot, ce que l’âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde. L’âme est répandue dans membres du corps comme les chrétiens dans les cités du monde. L’âme habite dans le corps, et pourtant elle n’appartient pas au corps, comme les chrétiens habitent dans le monde, mais n’appartiennent pas au monde. L’âme invisible est retenue prisonnière dans le corps visible ; ainsi les chrétiens : on les voit vivre dans le monde, mais le culte qu’ils rendent à Dieu demeure invisible. La chair déteste l’âme et lui fait la guerre, sans que celle-ci lui ai fait de tort, mais parce qu’elle l’empêche de jouir des plaisirs ; de même que le monde déteste les chrétiens, sans que ceux-ci lui aient fait de tort, mais parce qu’ils s’opposent à ses plaisirs.
L’âme aime cette chair qui la déteste, ainsi que ses membres, comme les chrétiens aiment ceux qui les déteste. L’âme est enfermée dans le corps, mais c’est elle qui maintient le corps ; et les chrétiens sont comme détenus dans la prison du monde, mais c’est eux qui maintiennent le monde. L’âme immortelle campe dans une tente mortelle : ainsi les chrétiens campent-ils dans le monde corruptible, en attendant l’incorruptibilité du ciel. L’âme devient meilleure en se mortifiant par la faim et la soif ; et les chrétiens, persécutés, se multiplient de jour en jour. Le poste que Dieu leur a fixé est si beau qu’il ne leur est pas permis de le déserter.

055

Baudouin de Ford
Homélie sur le Cantique des cantiques 8, 6
L'amour est fort comme la mort
"L'amour est fort comme la mort", car l'amour du Christ est la mort de la mort. C'est pourquoi il dit : "Je suis ta mort, ô mort ; enfer, je serai ta morsure". De même, l'amour dont nous aimons le Christ est fort, lui aussi, comme la mort, puisqu'il constitue à sa manière une mort : une mort où prend fin la vie ancienne, où les vices sont abolis, et abandonnées, les œuvres mortes.
De fait, cet amour que nous avons pour le Christ représente une certaine réciprocité ; même s'il est loin d'égaler celui du Christ pour nous, il est à l'image et à la ressemblance du sien. (...) Comme il nous a aimés, aimons-le, nous aussi. En ceci, en effet, "il nous a laissé un modèle pour que nous suivions ses traces".

025

Ste Thérèse de l'Enfant Jésus
Poésies, "Le ciel en est le prix", 5.6.10.19.20
5. Le ciel en est le prix
J'aperçois sans alarmes
Mes scintillantes armes
J'aime leur cliquetis.
6. Le ciel en est le prix
A moi le sacrifice
Croix, chaînes et cilice
Mes armes, les voici.
10. Le ciel en est le prix
Jeûner est bien facile
Cela rend très agile
Si l'on a faim, tant pis !
19. Le ciel en est le prix
Le bruit des pénitences
Interrompt le silence
On en est assourdi.
20. Le ciel en est le prix
Des coups que je défile
Par an soixante-six mille
C'est le nombre précis.

012

St Grégoire de Nysse
Homélie sur l’Ecclésiaste
Il y a un temps pour enfanter, et un temps pour mourir. Je voudrais bien qu’il soit possible d’enfanter au moment voulu et de mourir au bon moment ! (...) Il me semble qu’il y a un enfantement opportun et non prématuré lorsque, selon Isaïe, on a conçu par la crainte de Dieu et que, par les douleurs que l’âme éprouve dans l’enfantement, on a engendré son propre salut. Nous sommes en effet, pour ainsi dire, nos propres pères lorsque, par notre préférence pour le bien, nous nous sommes formés nous-mêmes, engendrés et mis au monde.
C’est ce que nous réalisons du fait que nous accueillons Dieu en nous. Nous devenons alors enfants de Dieu, enfants de sa puissance et fils du Très-Haut. En revanche, nous faison de nous-mêmes des prématurés, des êtres incomplets et inconsistants si le Christ n’est pas formé en nous, comme dit saint Paul. Il faut, en effet, dit-il ailleurs, que l’homme de Dieu soit un être accompli.
Si l’on voit clairement comment nous sommes enfantés au moment voulu, il est clair aussi pour tous comment nous mourons au bon moment. C’est ainsi que, pour saint Paul, tout moment était opportun pour une bonne mort. Il le crie en propres termes, il en fait une sorte d’engagement, lorsqu’il dit : Chaque jour, je meurs, oui, pour votre fierté. Et encore : C’est pour toi, Seigneur, qu’on nous frappe de mort chaque jour. Et enfin : Nous avons reçu en nous-mêmes notre arrêt de mort.
On voit très clairement comment Paul meurt chaque jour, lui qui ne vit jamais pour le péché, qui mortifie sans cesse les membres de son corps, qui porte en lui-même l’agonie du corps du Christ, qui est san cesse crucifié avec le Christ vivant en lui. A mon avis, c’est là une mort au bon moment, celle qui est devenue l’introductrice de la vraie vie.
C’est moi, dit Dieu, qui fais mourir et qui fais vivre, afin de faire comprendre que c’est vraiment un don de Dieu que d’être mort au péché et de vivre par l’Esprit. C’est parce qu’il fait mourir que sa parole promet de faire vivre.

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)