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St Jérôme
Comment. sur St Matthieu, I, p. 129-131
En effet, votre Père sait bien ce dont vous avez besoin avant que vous le lui demandiez (Mt 6, 8).
A l’occasion de ce passage s’élève une hérésie et une opinion perverse des philosophes : si, disent-ils, Dieu connaît l’objet de notre prière et si, avant même notre demande, il sait nos besoins, inutile de le lui dire, il le sait. Il nous faut leur répondre brièvement : nous ne sommes pas là pour raconter mais pour solliciter. En effet, autre chose est de raconter à qui ignore, autre chose de demander à qui sait. Le premier renseigne, le second rend hommage. Là exposé fidèle, ici, appel à la pitié.

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Tertullien
De la pénitence, VIII
Je veux citer aussi ce père si tendre qui rappelle son fils prodigue et qui le voyant dénué de tout, mais repentant, l'accueille avec joie, immole le veau gras, célèbre sa joie par un festin. (...) — Que devons-nous comprendre que figure ce père ? Dieu évidemment. Personne n'est père comme lui, ni tendre comme lui. Tu es son fils : même s'il t'arrive de dissiper ce que tu as reçu de lui, même si tu reviens nu, il te recevra, puisque tu reviens, et il se réjouira plus de ton retour que de toute la sagesse de son autre fils ; mais à condition que tu te repentes du fond de l'âme, que tu compares ta faim avec l'abondance dont jouissent les serviteurs de ton père, que tu abandonnes le troupeau des porcs immondes, et que tu ailles trouver ton père, si irrité soit-il, en lui disant : "Mon père, j'ai péché et je ne suis plus digne d'être appelé votre fils". Avouer les fautes commises allège autant que de les dissimuler appesantit. Car l'aveu est le parti de la satisfaction ; la dissimulation, celui de la révolte.

051

Réginald Garrigou-Lagrange
Les trois âges de la vie intérieure, vol. I, p. 59, note (1)
Éd. du Cerf, Paris, 1938-1939
Saint François de Sales note quelque part que tandis que l’homme en grandissant doit se suffire et dépend de moins en moins de sa mère, qui lui devient moins nécessaire lorsqu’il est arrivé à l’âge adulte, et surtout à la pleine maturité, au contraire l’homme intérieur, en grandissant, prend chaque jour plus conscience de sa filiation divine, qui le fait enfant de Dieu, et il devient de plus en plus enfant vis-à-vis de Lui, jusqu’à rentrer pour ainsi dire dans le sein de Dieu ; les bienheureux au ciel restent toujours dans ce sein de Dieu.

012

St Grégoire de Nysse
Homélie sur l’Ecclésiaste
Il y a un temps pour enfanter, et un temps pour mourir. Je voudrais bien qu’il soit possible d’enfanter au moment voulu et de mourir au bon moment ! (...) Il me semble qu’il y a un enfantement opportun et non prématuré lorsque, selon Isaïe, on a conçu par la crainte de Dieu et que, par les douleurs que l’âme éprouve dans l’enfantement, on a engendré son propre salut. Nous sommes en effet, pour ainsi dire, nos propres pères lorsque, par notre préférence pour le bien, nous nous sommes formés nous-mêmes, engendrés et mis au monde.
C’est ce que nous réalisons du fait que nous accueillons Dieu en nous. Nous devenons alors enfants de Dieu, enfants de sa puissance et fils du Très-Haut. En revanche, nous faison de nous-mêmes des prématurés, des êtres incomplets et inconsistants si le Christ n’est pas formé en nous, comme dit saint Paul. Il faut, en effet, dit-il ailleurs, que l’homme de Dieu soit un être accompli.
Si l’on voit clairement comment nous sommes enfantés au moment voulu, il est clair aussi pour tous comment nous mourons au bon moment. C’est ainsi que, pour saint Paul, tout moment était opportun pour une bonne mort. Il le crie en propres termes, il en fait une sorte d’engagement, lorsqu’il dit : Chaque jour, je meurs, oui, pour votre fierté. Et encore : C’est pour toi, Seigneur, qu’on nous frappe de mort chaque jour. Et enfin : Nous avons reçu en nous-mêmes notre arrêt de mort.
On voit très clairement comment Paul meurt chaque jour, lui qui ne vit jamais pour le péché, qui mortifie sans cesse les membres de son corps, qui porte en lui-même l’agonie du corps du Christ, qui est san cesse crucifié avec le Christ vivant en lui. A mon avis, c’est là une mort au bon moment, celle qui est devenue l’introductrice de la vraie vie.
C’est moi, dit Dieu, qui fais mourir et qui fais vivre, afin de faire comprendre que c’est vraiment un don de Dieu que d’être mort au péché et de vivre par l’Esprit. C’est parce qu’il fait mourir que sa parole promet de faire vivre.

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)