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1545

     Benoît XVI
(le 2 novembre 2007)

"Au début du christianisme, les membres de l'Église étaient également appelés les "saints"... Le chrétien est déjà saint, car le Baptême l'unit à Jésus et à son Mystère Pascal, mais il doit dans le même temps le devenir, en se conformant à Lui toujours plus profondément. On pense parfois que la sainteté est une condition privilégiée réservée à quelques élus. En réalité, devenir saint est la tâche de chaque chrétien, et nous pourrions même dire de chaque homme ! ...
Dieu invite chacun à faire partie de son peuple saint. Le "Chemin" est le Christ, le Fils, le Saint de Dieu : personne ne parvient au Père sans passer par Lui". 

1530

  Saint Cyrille de Jérusalem 
(CATÉCHÈSE BAPTISMALE - Conversion, foi et baptême)
"S'il y a ici quelqu'un qui soit esclave du péché, qu'il se prépare, au moyen de la foi baptismale, à la nouvelle Naissance qui fera de lui un homme libre, un des fils d'adoption. Qu'il abandonne le lamentable esclavage de ses péchés pour acquérir l'esclavage bienheureux du Seigneur : c'est ainsi qu'il sera jugé digne d'obtenir en héritage le Royaume des cieux. Dépouillez par la confession l'homme ancien, corrompu par les désirs qui l'égarent, afin de revêtir l'homme nouveau, celui qui est renouvelé selon l'image de son Créateur. Obtenez par le sacrement de la foi les premiers dons de l'Esprit Saint afin de pouvoir être reçus dans les demeures éternelles. Approchez-vous du sacrement qui vous marquera pour que vous deveniez les familiers du Maître. Agrégez-vous au saint troupeau des brebis raisonnables du Christ pour être un jour placés à sa droite et recevoir en héritage la vie qui a été préparée pour vous."

1488

   Saint Jean Chrysostome 
(Catéchèse VI, 25).
« Si vous demeurez sobres et vigilants, dit Jean Chrysostome, les fêtes se prolongent pour vous, toute la durée du temps. Conservez intact et immaculé votre vêtement nuptial. Votre Époux vous en aimera davantage, votre beauté et votre éclat grandiront de jour en jour et la grâce augmentera au rythme de vos efforts » 

1482

   Charles Gay (1818-1892)
( 90ᵉ Élévation)
"Un jour, dans votre histoire, ô Dieu, vous avez eu un tombeau sur la terre, et selon cette nature que vous nous aviez empruntée, justement pour y pouvoir et souffrir et mourir, ce tombeau vous a renfermé.
Ce corps n'était point du tout un cadavre ; car pour défait qu'il fût et déchiré par tant d'affreux supplices, ce corps ne subissait ni ne pouvait subir l'ombre d'une corruption. La mort avait bien eu licence de frapper Jésus d'un premier coup, et c'est de Jésus même qu'elle avait reçu cette permission, mais, parce que là finissait sa fonction, là aussi s'arrêtait son pouvoir. La victime une fois immolée, le tombeau où on la déposait devenait un vrai tabernacle.
Etait-ce donc un lieu de mort que ce tombeau de Jésus ?
Tout tombeau est un lieu de mort. Mais au fond, en réalité, pour la foi qui est la vraie Lumière, était-ce la vie ou la mort qu'abritait cette tombe ?
C'était la Vie, une vie silencieuse.
Si l'on veut, une vie cachée et comme semée, attendant son moment pour éclore et paraître au monde, mais c'était bien la Vie, et quelle Vie ! Une vie haute, pleine, royale, maîtresse absolue d'elle-même, et qui, éclipsée trois jours pour l'avoir librement voulu, allait tout à l'heure éclater au dehors et peu à peu tout envahir, plus forte que le temps, plus vaste que l'espace, plus profonde que l'enfer.
oui, ce qui est mort en vous, ô mon Dieu, est plus vivant que tout le reste qui vit au ciel et sur la terre. Le grain de froment va refleurir en épi ; ce n'est pas même seulement un épi qu'il devient, c'est une moisson immense devant remplir la terre, persister jusqu'au dernier jour et nourrir divinement toute notre pauvre humanité.
Toute la vie de l'Église jusqu'à la fin des temps, toute vie surnaturelle donnée aux créatures, jaillit de ce rocher creusé où votre sacré corps a reposé trois jours : votre sépulcre est le grand baptistère où tous les enfants d'Adam se plongent pour en renaître enfants de Dieu.

1242

pape François 

(Gaudete et exsultate 15)

"Laisse la grâce de ton baptême porter du fruit dans un cheminement de sainteté. Permets que tout soit ouvert à Dieu et pour cela choisis-le, choisis Dieu sans relâche. Ne te décourage pas, parce que tu as la force de l’Esprit Saint pour que ce soit possible ; et la sainteté, au fond, c’est le fruit de l’Esprit Saint dans ta vie (cf. Ga 5, 22-23). Quand tu sens la tentation de t’enliser dans ta fragilité, lève les yeux vers le Crucifié et dis-lui : ‘‘Seigneur, je suis un pauvre, mais tu peux réaliser le miracle de me rendre meilleur’’.." 

1197

Benoît XVI

21 février 2007
"Le Carême est un catéchuménat renouvelé, à travers lequel nous allons à nouveau à la rencontre de notre Baptême pour le redécouvrir et le revivre en profondeur, pour devenir à nouveau réellement chrétiens. Le Carême est donc une occasion de redevenir chrétiens, à travers un processus constant de changement intérieur, et de progrès dans la connaissance et dans l'amour du Christ."

1180

Saint Jean Eudes 
à partir d’un texte de saint Jean Eudes : O.C. II, p.172-177

VIENS, ESPRIT DE JÉSUS « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (1 Co 3, 16)

Esprit de Jésus, don du Père, tu es l’esprit de notre esprit le cœur de notre cœur. 
Tu es toujours avec nous et au-dedans de nous. 
Sois béni éternellement pour tant de merveilles ! 
Esprit de Jésus, don du Père, 
tu formes Jésus en nous depuis notre Baptême, 
tu fais de nous les membres de son corps, l’Eglise. 
Sois béni éternellement pour tant de merveilles !
Esprit de Jésus, don du Père, Donne-nous ton souffle, 
conduis-nous, que toutes nos pensées, nos paroles et nos actes prennent leur source en toi. 
Aide-nous à combattre le mal qui nous détourne de toi 
et à choisir la vie nouvelle en Jésus. 
Fais grandir en nous le bonheur d’être enfants de Dieu, frères et sœurs de Jésus-Christ. 
Sois béni éternellement pour tant de merveilles ! 
Esprit de Jésus, je me donne tout à toi, 
Possède-moi et entraîne-moi à la suite de Jésus. 

1176

Saint Jean Eudes 
O.C. II, p.182-184

DE LA MORT À LA VIE « Devant moi tu as ouvert un passage » (Ps 30) 
Jésus, à notre baptême, tu nous plonges dans ta mort qui est une mort au péché 
et tu nous fais entrer dans une vie nouvelle, ta vie de ressuscité. 
Tu nous appelles chaque jour à être des ressuscités, 
incorporés en Toi pour vivre en communion avec Dieu et avec nos frères. 
Jésus, éloigne-moi de ce qui me sépare de Toi, de tout ce qui est contraire à Ton Amour. 
Détruis en moi le mal qui éteint la vie reçue à mon baptême. 
Que j’accepte de mourir à tout ce qui n’est pas Toi ! 
Apprends-moi à mettre en pratique, chaque jour, mon désir de T’adorer, de T’aimer, de Te louer, et d’aimer tous mes frères. 
Viens vivre en moi Ta Vie de Ressuscité !

923

de saint Ignace d'Antioche 
Lettre à Polycarpe (VI 1), Sources chrétiennes n°10, Le Cerf, 1944.

« Peinez ensemble les uns avec les autres, ensemble combattez, luttez, souffrez, dormez, réveillez-vous, comme des intendants de Dieu, comme des assesseurs, comme des serviteurs. Cherchez à plaire à celui sous les ordres de qui vous faites campagne (cf. II Tim 2, 4), de qui aussi vous recevez votre solde, qu'on ne trouve parmi vous aucun déserteur. Que votre Baptême demeure comme votre bouclier, la foi comme votre casque, la charité comme votre lance, la patience comme votre armure. Vos dépôts, ce sont vos oeuvres, afin que vous receviez comme il convient les sommes auxquelles vous avez droit. Soyez donc patients les uns envers les autres, dans la douceur, comme Dieu l'est pour vous. »

837

saint Jean-Gabriel Peyboyre (1902-1940)
prêtre et martyr

TOUT POUR JÉSUS

Par notre baptême, nous sommes devenus les membres de Jésus-Christ ; par suite de notre union, nos besoins sont, en quelque sorte, les besoins mêmes de Jésus-Christ : nous ne pouvons rien demander qui ait rapport au salut ou à la perfection de notre âme, que nous le demandions aussi pour Jésus-Christ lui-même ; car l’honneur, la gloire des membres est l’honneur, la gloire du corps.

827

saint Jean Eudes (1601-1680)
"Jésus, Fils de Dieu et Fils de l'homme, Roi des hommes et des anges, n'étant pas seulement notre Dieu, notre Sauveur et notre souverain Seigneur, mais notre chef, et nous ses membres et son corps, comme dit saint Paul (Ep 5, 30), et par conséquent étant unis avec Lui de l'union la plus intime qui puisse être, telle qu'est celle des membres avec leur chef; unis avec Lui spirituellement par la foi et par la grâce qu'Il nous a donnée au saint Baptême; unis avec Lui corporellement par l'union de son très saint corps avec le nôtre en la sainte Eucharistie; il suit de là nécessairement que, comme les membres sont animés de l'esprit de leur chef et vivants de sa vie, nous devons être animés de l'esprit de Jésus, vivre de sa vie, marcher dans ses voies, être revêtus de ses sentiments et inclinations, faire toutes nos actions dans les dispositions et intentions dans lesquelles Il faisait les siennes, en un mot continuer et accomplir la vie, la religion et la dévotion qu'Il a exercée sur la terre.
Cette proposition est fondée sur les Paroles sacrées de Celui qui est la Vérité même: Je suis la Vie et je suis venu afin que vous ayez la Vie. Je Vis et vous Vivez. En ce jour-là vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi et moi en vous (Jn 14, 6; 10, 10; 14, 19-20). C'est-à-dire que, comme je suis en mon Père, Vivant de la Vie de mon Père, qu'Il me communique, vous êtes aussi en moi Vivant de ma Vie, et je suis en vous, vous communiquant cette même Vie, et ainsi je Vis en vous, et vous Vivrez avec moi et en moi."
(SAINT JEAN EUDES, ROYAUME DE JÉSUS, 2e p., 2; O. C. I, 161-166)

452

St Cyprien de Carthage
Epître à Donat, 2
J'errais en aveugle dans les ténèbres de la nuit..., je flottais à la dérive, ignorant de ma vie, étranger à la vertu et à la lumière. Étant donné mes mœurs d'alors, je croyais difficile et malaisé ce que me promettait, pour mon salut, la bonté divine. Comment un homme pouvait-il renaître pour une vie nouvelle par le baptême de l'eau salutaire, être régénéré, dépouillé ce qu'il avait été, et, sans changer de corps, changer d'âme et d'esprit ? Comment, disais-je, une telle conversion est-elle possible ? : voilà ce que je me demandais souvent. Car moi-même aussi j'étais pris et retenu par les mille erreurs de ma vie passée ; je ne croyais pas pouvoir m'en débarrasser, tant j'étais esclave des vices attachés à moi, tant je désespérais du mieux, tant j'avais de complaisance pour mes maux, devenus mes compagnons familiers.

327

Benoît XVI
Homélie 7 avril 2007 (Veillée Pascale), § 4-5
Je gravis les cieux : tu es là ; je descends chez les morts : te voici. Je prends les ailes de l’aurore et me pose au-delà des mers : même là, ta main me conduit, ta main droite me saisit. J’avais dit : ‘Les ténèbres m’écrasent !’ Mais la nuit devient lumière autour de moi. Même les ténèbres pour toi ne sont pas ténèbres, et la nuit comme le jour est lumière ! (Ps 138 [139], 8-12).
Cette parole du psaume, lue comme l’échange du Ressuscité avec nous, est en même temps une explication de ce qui advient dans le Baptême. Le Baptême, en effet, est plus qu’un bain, plus qu’une purification. Il est plus que l’entrée dans une communauté. Il est une nouvelle naissance. Un nouveau commencement de la vie. Le passage de la Lettre aux Romains, que nous venons d’entendre, dit avec des paroles mystérieuses que, dans le Baptême, nous avons été unis dans une mort semblable à celle du Christ. Dans le Baptême nous nous donnons au Christ – Il nous assume en lui, afin que nous ne vivions plus pour nous-mêmes, mais grâce à lui, avec lui et en lui ; afin que nous vivions avec lui et ainsi pour les autres. Dans le Baptême, nous renonçons à nous-mêmes, nous déposons notre vie entre ses mains, disant avec saint Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi ». Si nous nous donnons de cette manière, acceptant une sorte de mort de notre moi, alors cela signifie aussi que la frontière entre la mort et la vie est devenue perméable. En deçà comme au-delà de la mort, nous sommes avec le Christ, et c’est pourquoi, à partir de ce moment-là, la mort n’est plus une vraie limite. (...)
Chers Frères qui allez être baptisés, voilà la nouveauté du Baptême : notre vie appartient au Christ, elle n’est plus à nous. Et c’est pourquoi nous ne sommes plus seuls même dans la mort, mais nous sommes avec lui qui est toujours vivant. Dans le Baptême, unis au Christ, nous avons déjà accompli le voyage cosmique jusqu’aux profondeurs de la mort. Accompagnés par lui, et même accueillis par lui dans son amour, nous sommes libérés de la peur. Il nous enveloppe et il nous porte, où que nous allions, lui qui est la Vie même.

301

St Thomas d'Aquin
Somme de Théologie, III, q.73, a.1, c
Les sacrements de l’Église ont pour fin de soutenir l’homme dans sa vie spirituelle ; or la vie spirituelle s’harmonise à la vie corporelle, du fait que les réalités corporelles portent la ressemblance des réalités spirituelles. Il est bien évident que la vie corporelle, si elle requiert la génération par quoi l’homme reçoit la vie, et la croissance par quoi l’homme est conduit à la perfection de sa vie, requiert aussi la nourriture par quoi l’homme est conservé en vie. Par conséquent, de même que la vie spirituelle a requis le baptême, qui est génération spirituelle, et la confirmation, qui est croissance spirituelle, de même elle a requis le sacrement d’eucharistie, qui est nourriture spirituelle.

292

Benoît XVI
Audience générale, 21 fév 2007 (Mercredi des Cendres)

Nous sommes déjà baptisés, mais souvent, le Baptême n'est pas très efficace dans notre vie quotidienne. C'est pourquoi, pour nous aussi, le Carême est un « catéchuménat » renouvelé, à travers lequel nous allons à nouveau à la rencontre de notre Baptême pour le redécouvrir et le revivre en profondeur, pour devenir à nouveau réellement chrétiens. Le Carême est donc une occasion de « redevenir » chrétiens, à travers un processus constant de changement intérieur, et de progrès dans la connaissance et dans l'amour du Christ. La conversion n'est jamais faite une fois pour toutes, mais c'est un processus, un chemin intérieur de toute notre vie. Cet itinéraire de conversion évangélique ne peut certes pas se limiter à une période particulière de l'année : c'est un chemin quotidien, qui doit embrasser tout l'arc de l'existence, chaque jour de notre vie. Dans cette optique, pour chaque chrétien et pour toutes les communautés ecclésiales, le Carême est le temps spirituel favorable pour s'entraîner avec une plus grande ténacité à chercher Dieu, en ouvrant son cœur au Christ.

289

Tertullien
Du Baptême, 1 et 20
Heureux sacrement que celui de notre baptême ! quel effet ne produit-il pas ? il efface la tache de nos péchés passés, il nous rend enfants de Dieu, et nous ouvre l'entrée à la vie éternelle. Un traité sur cette matière ne sera pas sans doute inutile, soit pour instruire nos catéchumènes, soit pour convaincre ces fidèles indolents qui, se contentant simplement de croire, sans se mettre en peine de considérer ce que l'Ecriture et la tradition nous enseignent, négligent par cette ignorance affectée d'apprendre les fondements sur quoi la foi qu'ils professent est appuyée. (...)
C'est pourquoi, heureux néophytes que la grâce de Dieu a appelés et entendus avec tant de bonté, dès que vous commencez à sortir de ce bain sacré où vous recevez une nouvelle régénération, et à être unis avec vos frères dans le sein de l'Eglise votre mère, demandez au Père céleste, demandez au Seigneur des biens sacrés, des grâces surnaturelles, des dons du Saint-Esprit. Demandez, dit Jésus-Christ, et vous recevrez. Vous avez cherché jusqu'à cette heure, et vous avez trouvé ; vous avez heurté, et l'on vous a ouvert. La grâce que je vous demande à mon tour, c'est que, dans vos prières, vous vous souveniez de Tertullien le pécheur.

248

Compendium du Catéchisme de l'Église Catholique
350. Pourquoi la famille chrétienne est-elle aussi appelée Église domestique ?
Parce que la famille manifeste et révèle la nature de l’Église comme famille de Dieu, qui est d’être communion et famille. Chacun de ses membres, selon son rôle propre, exerce le sacerdoce baptismal, contribuant à faire de la famille une communauté de grâce et de prière, une école de vertus humaines et chrétiennes, le lieu de la première annonce de la foi aux enfants.
Source : www.vatican.va

244

St Grégoire de Tours
Histoire des Francs, 2, 31

L'évêque de Reims, saint Remi, fut appelé par sainte Clotilde auprès du roi Clovis qui venait de se convertir. L'évêque commença à lui faire comprendre qu'il devait croire au vrai Dieu, créateur du ciel et de la terre, et abandonner les idoles qui ne peuvent être utiles ni à elles-mêmes ni aux autres. Mais le roi lui dit : « Je t'écouterai volontiers, père très saint, mais il reste une chose : c'est que le peuple qui me suit n'accepte pas de renoncer à ses dieux. Mais j'y vais, et je leur dirai ce que tu m'as dit. » Il alla trouver les siens, mais la puissance de Dieu avait devancé son discours et tout le peuple s'écria en même temps : « Nous rejetons les dieux mortels, ô pieux roi, et nous sommes prêts à suivre le Dieu immortel que prêche Rémi. » On porte cette nouvelle à l'évêque qui, rempli d'une grande joie, ordonne de préparer le baptême. (...)
Ce fut le roi qui, le premier, demanda à être baptisé par le pontife. Ce nouveau Constantin s'avance vers le baptême pour guérir de la lèpre originelle et pour effacer par une eau nouvelle les souillures de son passé. Lorsqu'il fut entré dans l'eau pour recevoir le baptême, le saint de Dieu lui adresse cette interpellation éloquente : « Incline humblement la tête, Sicambre ; adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré. » (...)
Donc, le roi ayant confessé la Trinité du Dieu tout-puissant, fut baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, puis il reçut l'onction de saint-chrême avec la marque de la croix du Christ. Plus de trois mille hommes de son armée furent aussi baptisés. On baptisa encore sa sœur Alboflède qui, peu de temps après, émigra auprès du Seigneur. Comme le roi en était attristé, saint Remi lui envoya une lettre de consolation, qui commençait ainsi : « J'ai moi-même le cœur serré, et profondément, par ce qui cause ta tristesse : le trépas de ta sœur Alboflède, de vertueuse mémoire. Mais nous pouvons nous en consoler, car elle a quitté ce monde dans de telles dispositions que l'on doit la vénérer plutôt que la pleurer. »

241

St Maxime de Turin
Homélie pour l'Épiphanie, 100, 1-3
Le Seigneur Jésus est venu au baptême, et il a voulu que son corps très saint soit lavé par l'eau.
Quelqu'un dira peut-être : « Lui qui est Saint, pourquoi a-t-il voulu être baptisé ? » Écoutez donc. Le Christ est baptisé non pas pour être sanctifié par l'eau, mais pour sanctifier lui-même l'eau et pour purifier par sa pureté ces flots qu'il touche. La consécration du Christ est en effet la consécration fondamentale de l'élément.
Lorsque le Sauveur est lavé, c'est alors que l'eau est d'avance purifiée tout entière en vue de notre baptême ; la source est purifiée pour que, dorénavant, la grâce du baptême soit administrée aux peuples à venir. Le Christ a donc reçu le baptême par avance, pour que les peuples chrétiens prennent sa suite avec confiance.

197

Benoît XVI
Angelus, 1er novembre 2005, §2
La vie nouvelle, reçue dans le Baptême, n'est pas sujette à la corruption et au pouvoir de la mort. Pour celui qui vit dans le Christ, la mort est le passage du pèlerinage terrestre à la patrie du Ciel, où le Père accueille tous ses fils, "de toute nation, race, peuple et langue", comme nous le lisons aujourd'hui dans le Livre de l'Apocalypse (7, 9). C'est pourquoi, il est particulièrement significatif et approprié qu'après la fête de Tous les Saints, la liturgie nous fasse célébrer demain la Commémoration de tous les fidèles défunts. La "communion des saints", que nous professons dans le Credo, est une réalité qui se construit ici-bas, mais qui se manifestera pleinement quand nous verrons Dieu "tel qu'il est" (1 Jn 3, 2). C'est la réalité d'une famille liée par de profonds liens de solidarité spirituelle, qui unit les fidèles défunts à ceux qui sont en pèlerinage dans le monde. Un lien mystérieux mais réel, alimenté par la prière et par la participation au Sacrement de l'Eucharistie. Dans le Corps mystique du Christ, les âmes des fidèles se rencontrent en franchissant la barrière de la mort ; elles prient les unes pour les autres, elles réalisent dans la charité un intime échange de dons. Dans cette dimension de foi est également comprise la pratique d'offrir des prières d'intention pour les défunts, en particulier le Sacrifice eucharistique, mémorial de la Pâque du Christ, qui a ouvert aux croyants le passage vers la vie éternelle.

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)