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Ste Thérèse d'Avila
Le Château Intérieur, premières demeures, I, 7
Car autant que je puis le comprendre, la porte d’entrée de ce château est l’oraison et la considération ; je ne dis pas mentale plutôt que vocale, car pour qu’il ait oraison, il doit y avoir considération. Celle qui ne considère pas à qui elle parle, et ce qu’elle demande, et qui est celle qui demande, et à qui, je n’appelle pas cela faire oraison, pour beaucoup qu’elle remue les lèvres. Il pourra pourtant y avoir oraison sans qu’on le recherche, mais dans ce cas on s’y sera exercé naguère. Quiconque aurait l’habitude de parler à la majesté de Dieu comme il parierait à son esclave, qui ne se demande pas s’il s’exprime mal, mais dit ce qui lui vient aux lèvres, ou qui l’apprend pour le répéter, je ne tiens pas cela pour de l’oraison, et plaise à Dieu que nul chrétien ne la pratique de cette façon. J’espère de la bonté de Sa Majesté, mes sœurs, que ce n’est le cas d’aucune de vous, vous êtes habituées à vous occuper des choses intérieures, ce qui est fort utile pour éviter de tomber dans une telle bestialité.


189

Ste Thérèse d'Avila
Poésie X
Que rien ne te trouble
que rien ne t'effraie,
tout passe,
Dieu ne change pas,
la patience obtient tout ;
celui qui possède Dieu
ne manque de rien :
Dieu seul suffit.
Elève ta pensée,
monte au ciel,
ne t'angoisse de rien,
que rien ne te trouble.
Suis Jésus Christ
d'un grand coeur,
et quoi qu'il arrive,
que rien ne t'effraie.
Tu vois la gloire du monde ?
C' est une vaine gloire ;
il n' a rien de stable
tout passe.
Aspire au céleste,
qui dure toujours ;
fidèle et riche en promesses,
Dieu ne change pas.

187

Ste Thérèse d'Avila
Vie, chap. 22
Chaque fois que nous pensons au Christ, rappelons-nous avec quel amour il nous a fait tant de faveurs, et la grandeur de celui que Dieu nous témoigné en nous donnant ce gage de son amour pour nous : car amour obtient amour. Et même si nous en sommes tout à fait à nos débuts, et fort misérables, tâchons de toujours considérer cela pour éveiller l’amour en nous ; car, si le Seigneur nous accorde un jour la grâce de graver cet amour dans notre cœur, tout nous deviendra facile ; nous ferons beaucoup en très peu de temps, et sans la moindre peine.

146

Ste Thérèse d'Avila
Le Château Intérieur, cinquièmes demeures, III, 11
Quand je vois des âmes s’adonner diligemment à examiner leur oraison, si encapuchonnées qu’elles n’osent ni bouger ni détourner leur pensée pour éviter qu’un peu de leur plaisir et de leur ferveur ne se dérobe, j’en conclus qu’elles comprennent bien mal par quel chemin on atteint à l’union, et qu’elles pensent que toute l’affaire se réduit à cela. Mais non, mes sœurs, non : le Seigneur veut des œuvres ; si tu vois une malade à qui tu puisses apporter certain soulagement, peu doit t’importer de perdre cette ferveur, aie pitié d’elle ; si elle souffre, souffre toi aussi ; et si c’est nécessaire, jeûne pour qu’elle mange à ta place : moins pour elle que parce que tu sais que le Seigneur veut qu’il en soit ainsi. Telle est la vraie union avec Sa volonté ; et si tu entends vivement louer une personne, réjouis-toi beaucoup plus que si on te louais toi-même. C’est facile, à la vérité, car l’humilité, si elle existe, serait plutôt peinée de s’entendre louer. Mais nous réjouir qu’on reconnaisse les vertus de nos sœurs est une grande chose, de même que, si l’on voit en l’une d’elles un défaut, le déplorer comme s’il s’agissait de nous-même, et le cacher.

003

Ste Thérèse d'Avila
Vie, chap. 39, n. 25
Un jour que je récitais le psaume Quicumque vult, il me fut donné de comprendre d’une manière si claire comment il y a un seul Dieu et trois personnes en Dieu, que j’en fus toute surprise et profondément consolée. Il en résulta pour moi le plus précieux avantage, pour mieux connaître la grandeur de Dieu et ses merveilles. Aussi quand je pense à ce mystère ou que j’en entends parler, il me semble comprendre comment cela peut être ; et c’est là pour moi une très vive consolation.

Jésus disait à ses disciples : "Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai Aimés." (Jn 15, 12)