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16 juillet - NOTRE DAME DU MONT CARMEL
(mémoire facultative)
Les premiers ermites du Mont Carmel consacrèrent à la Vierge Marie la petite église qu’ils construisaient « au milieu de leurs cellules », signifiant ainsi qu’ils choisissaient Marie comme « patronne » de leur communauté naissante. Et peu de temps après leur arrivée en Europe, ils se firent appeler «Frères de Sainte-Marie du Mont Carmel». Plus tard, sainte Thérèse d’Avila définit l’Ordre du Carmel comme «l’Ordre de Notre-Dame».
Cette vocation à l’amour et au culte de Notre-Dame se manifeste par trois attitudes traditionnelles : le service de « la Dame », l’invocation adressée à « la Mère » et l’imitation de « la Sœur ».
« Servir Notre-Dame » n’est autre que « servir son Fils », et ce n’est pas l’apanage exclusif de l’Ordre du Carmel. Si d’autres Ordres ont aussi comme service d’Eglise de « proclamer bienheureuse la Servante du Seigneur », c’est peut-être le mystère de l’Annonciation qui, traditionnellement, marque davantage la spiritualité du Carmel.
Dans ce mystère, l’âme carmélitaine s’attache à contempler en Marie la « Toute Pure », celle dont la virginité brille d’un éclat sans pareil ; celle dont la vie entière, comme à l’Annonce de l’Ange, n’a été qu’un « oui » continuel à la volonté de Dieu ; celle qui n’a jamais cessé, comme pendant ses neuf mois d’attente, de garder tous ces événements dans son cœur et de les méditer (cf Luc 2, 19.51)
La « maternité spirituelle » de Marie à l’égard de tous les frères du Christ est une donnée solide de notre foi et l’on connaît la formule de sainte Thérèse de Lisieux : elle est plus Mère que Reine. Le Carmel veut plus spécialement continuer dans l’Eglise, Corps Mystique du Christ, l’amour filial que Jésus porte à sa Mère.
Selon les Constitutions de l’Ordre des Carmes Déchaux Séculier, les valeurs spécifiques du Carmel sont : la foi absolue en l’amour de Dieu, la pratique de l’oraison contemplative, l’ascèse de détachement qui en découle, la générosité de la charité fraternelle et du zèle apostolique ; ces valeurs sont vécues dans l’intimité de Marie, la Mère de Dieu, et sous sa maternelle et fraternelle protection.
Le premier texte, au XIVe siècle, où les Carmes donnent à Marie le titre de « Sœur », est L’Institution des Premiers Moines. Mais dès le IVe siècle, saint Athanase écrivait : Marie est notre sœur. Et le chapitre VIII de la Constitution Lumen Gentium marque la place de Marie, qui a connu l’épreuve de la foi parmi les membres du Corps chrétien. Marie est l’une d’entre nous et la mère du Christ total. Elle demeure notre sœur, notre sœur aînée. A son degré de sainteté, nul ne parviendra jamais, mais nous pouvons mettre nos pas dans ses pas, nous pouvons l’imiter au long de notre route humaine .
Dans la vie de tous les membres du Carmel, la Vierge Marie est présente… comme modèle de fidélité à l’écoute et au service du Seigneur, également comme Mère de l’Ordre qu’elle protège de façon privilégiée . Et l’imiter en tout dans le quotidien de leur vie est pour les laïcs du Carmel une source de force et de joie.
Comme dit Thérèse de Lisieux : une très petite âme ne peut offrir au bon Dieu que de très petites choses. Et chacun, comme elle, peut suivre l’exemple du Frère Laurent de la Résurrection, pour qui il n’est pas nécessaire d’avoir de grandes choses à faire : Je retourne ma petite omelette dans la poêle pour l’amour de Dieu ; quand elle est achevée, si je n’ai rien à faire, je me prosterne à terre et adore mon Dieu de qui m’est venue la grâce de la faire, après quoi je me relève plus content qu’un roi ! Sainte Thérèse d’Avila savait bien trouver le Seigneur au milieu des marmite. La Vierge Marie nous apprend que Dieu, n’ayant besoin de rien, ne considère dans nos œuvres que l’amour dont elles sont accompagnées.
Mais les tâches quotidiennes ne sont pas seulement celles de la maison. Il y a le travail professionnel et toutes les autres activités. Dans ce domaine de l’humble route humaine où Marie demeure notre modèle, ce serait faire injure à la Mère de Dieu et négliger l’enseignement de sainte Thérèse d’Avila, que de ne pas faire cas de saint Joseph. Je ne sais comment on peut penser à la Reine des Anges au temps où elle vécut auprès de l’Enfant Jésus, sans remercier saint Joseph de les avoir si efficacement aidés. Saint Joseph, le seul saint en relation avec le Père que personne n’a jamais vu. Tous les autres sont des images du Fils ; lui seul est celui par qui le Père Eternel s’est comme rendu « visible » auprès de Jésus lui-même.
Imiter Marie, c’est aussi imiter Joseph, son « compagnon d’éternité », le plus silencieux des contemplatifs de la Sainte Humanité de Jésus. Aussi conclut la Madre : Que ceux qui ne trouveraient pas de maître pour leur enseigner l’oraison prennent pour maître ce glorieux saint, et ils ne s’égareront pas en chemin.
la fête de Notre Dame du Mont Carmel
Le vote le 17 juillet 1274 par le concile de Lyon de la préservation de l'ordre du Carmel est vu par les moines comme une réponse de Marie à leurs prières, et sa protection toute particulière. Ils retiennent alors la date du 17 juillet pour célébrer la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel en signe de reconnaissance envers celle qui les a préservés de la disparition. La date du 17 juillet étant en conflit avec la fête de saint Alexis, c'est probablement ce qui a entraîné le changement de date au 16 juillet, qui est resté la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel dans l'Église catholique.
La fête liturgique solennelle de Notre-Dame du Mont-Carmel a probablement été célébrée la première fois en Angleterre dans la dernière partie du xive siècle. Son objet était de rendre grâces à Marie, la patronne de l'ordre du Carmel, pour les avantages et la protection qu'elle avait accordés à l'ordre durant ses débuts difficiles. L'institution de la fête est peut-être venue dans le sillage de la défense du titre de "Frères de la Bienheureuse Vierge Marie" à Cambridge en 1374.
La fête de Notre-Dame du Mont-Carmel, qui s'est au cours de l'histoire intimement liée à celle du scapulaire a été, dans un premier temps, retirée du calendrier liturgique à la suite du concile Vatican II en raison des doutes sur l'historicité de la vision de Simon Stock. En 1979 la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel est réintroduite dans le calendrier officiel, mais détachée de la fête du scapulaire. (« Le scapulaire est un habit ou un vêtement Marial. Il est à la fois un signe et un gage un signe d'appartenance à Marie ; un gage de sa protection maternelle, non seulement dans cette vie, mais après la mort. C'est un signe conventionnel signifiant trois éléments intimement associés : d'abord, l'appartenance à une famille religieuse particulièrement consacré à Marie, particulièrement chère à Marie, l'Ordre du Carmel ,
d'autre part, la consécration à Marie, la dévotion et la confiance dans son Cœur Immaculé,
le troisième une incitation à devenir comme Marie en imitant ses vertus, surtout son humilité, chasteté, et l'esprit de prière".

Source : le Carmel en France 

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